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Vous êtes dans Encyclopédie de l'Arbre Celtique > Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) / Guerre romano-gauloise [-226:-222] / bataille de Télamon [-225]
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Encyclopédie Celtique

La bataille de Télamon [-225]

La bataille de Télamon (225 av. J.-C.)

Après la bataille de Faesulae (225 av. J.-C.), les Gaulois, chargés d'un important butin, décidèrent de se replier vers leur territoire, dans la plaine du Pô. Se sachant talonnés de près par l'armée du consul Lucius Aemilius Papus, ils choisirent de longer le littoral étrusque. Dans le cadre de leur retraite, ils jouèrent de malchance. En effet, le consul Caius Atilius Regulus, alerté par l'annonce de l'invasion gauloise, quitta la Sardaigne promptement et débarqua avec ses troupes à Pisa (Pise). Les Gaulois se trouvèrent pris en étau entre l'armée de Lucius Aemilius Papus qui les suivait de près au sud, et celle de Caius Atilius Regulus qui se trouvait désormais sur leur route au nord (Polybe, Histoire générale, II, 27).

Des éclaireurs de Caius Atilius Regulus firent prisonniers des fourrageurs gaulois, si bien que ce consul fut le premier à réaliser que la situation tournait à la faveur des Romains. Voulant avoir l'honneur de triompher sur les Gaulois, il leur tendit une embuscade. Ce n'est qu'après une première escarmouche avec la cavalerie de Caius Atilius Regulus que les Gaulois coalisés prirent conscience de la situation périlleuse dans laquelle ils se trouvaient (Polybe, Histoire générale, II, 27). Immédiatement, ils mirent leurs troupes en ordre de bataille, de manière à ce qu'elles puissent soutenir simultanément les attaques de deux armées romaines (Polybe, Histoire générale, II, 27-29) :

Les Gésates et les Insubres furent positionnés face à l'armée du consul Lucius Aemilius Papus.

Tournant le dos aux précédents, les Taurisques et les Boïens furent positionnés face à l'armée du consul Caius Atilius Regulus.

Enfin, les chars de guerre furent disposés de chaque côté des deux ailes.

D'après le récit détaillé qu'en fait Polybe (Histoire générale, II, 28-31), la bataille de Télamon s'est déroulée en trois phases :

Première phase : Le combat commença par un affrontement entre la cavalerie de l'armée de Caius Atilius Regulus et celle des Taurisques et des Boïens, pour la prise de contrôle d'une colline dominant le champ de bataille. Les Gaulois furent repoussés de cette colline, mais parvinrent à tuer le consul. D'après Polybe (Histoire générale, II, 28), Caius Atilius Regulus fut tué, décapité et sa tête fut apportée au "roi gaulois".

Seconde phase : Dans un second temps, les deux armées romaines affrontèrent l'armée gauloise dans une vaste bataille rangée (Polybe, Histoire générale, II, 28-30). Les Gésates sont mis en déroute les premiers, leur nudité faisant d'eux des cibles de choix pour les armes de jet des tirailleurs romains (Polybe, Histoire générale, II, 30). Les Taurisques, Boïens et Insubres résistèrent quant à eux vaillamment et nettement plus longtemps aux assauts répétés de l'infanterie romaine et ce, en dépit de l'inadaptation de leur équipement et de la moindre qualité de leurs armes, selon Polybe (Histoire générale, II, 30).

Troisième phase : La cavalerie romaine donna finalement l'assaut et balaya l'infanterie gauloise, mettant un point final à la bataille de Télamon (Polybe, Histoire générale, II, 30).

Orose, Polybe et Diodore de Sicile évoquent un très lourd bilan, avec 40000 Gaulois tués, 10000 faits prisonniers (Histoires contre les païens, IV, 13, 10 ; Histoire générale, II, 31 ; Bibliothèque historique, XXV, 3). Aussi, le roi Concolitanos fut fait prisonnier, tandis que le roi Anéroestos se suicida, après avoir tué les membres de sa famille (Histoire générale, II, 31 ; Bibliothèque historique, XXV, 3).

Dans son Histoire générale (II, 28-30), Polybe livre une description très détaillée des combats, mais surtout de certaines traditions guerrières gauloises. La précision de sa description venait du fait qu'il a pu recueillir le témoignage de témoins directs, des vétérans de cette guerre (Histoire générale, II, 28).

Sources littéraires anciennes

Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XXV, 3 : "Les Celtes et les Gaulois entrant en guerre contre les Romains, avaient assemblé deux cent mille hommes au moyen desquels ils gagnèrent non seulement la première, mais encore la seconde bataille qui se donna entre les deux peuples, de sorte même que l'un des consuls fut tué dans celle-ci. Les Romains avaient alors sur pied cinquante mille hommes d'infanterie et sept mille hommes à cheval. Quoique vaincus deux fois, ils se relevèrent et parvinrent dans la troisième attaque à tuer aux ennemis quarante mille hommes et à faire passer tout le reste sous le joug. [...] Le plus considérable des deux rois ennemis se tua lui-même : mais le second tomba vivant entre les mains des vainqueurs. Aemilius fait consul en récompense d'une victoire si complète, ravage les terres des Gaulois et des Celtes, leur enlève plusieurs forts et remplit Rome des richesses qu'on recueillit de la dépouille de des deux nations."

Orose, Histoires contre les païens, IV, 13, 10 : "Plus tard, une seconde bataille eut lieu contre les Gaulois, au cours de laquelle au moins quarante mille d'entre eux furent massacrés."

Polybe, Histoire générale, II, 27 : "Ce fut juste à ce moment que le consul C. Atilius, revenant de Sardaigne avec ses légions, débarqua à Pise et se dirigea de là vers Rome par la route que les ennemis suivaient en sens inverse. Les Gaulois étaient déjà arrivés dans une ville d'Étrurie nommée Télamon ; Ieurs fourrageurs tombèrent sur l'avant-garde d'Atilius et furent faits prisonniers. Interrogés par le consul, ils lui racontèrent tout ce qui s'était passé et l'informèrent de la proximité des deux armées, celle des Gaulois dans le voisinage immédiat, celle d'Émilius sur ses derrières. Vivement ému de ces nouvelles, mais heureux de voir les Gaulois surpris dans leur marche entre les deux armées romaines, Atilius donne à ses tribuns l'ordre de ranger les légions et de marcher à l'ennemi au pas de charge, en avançant de front autant que la nature du terrain le permettrait. Il y avait une hauteur qui dominait la route et au pied de laquelle les Gaulois devaient nécessairement passer ; le consul prit avec lui ses cavaliers et se hâta d'aller occuper le sommet de cette position avantageuse il voulait être le premier à engager le combat, persuadé qu'ainsi c'était surtout à lui que reviendrait l'honneur de la victoire. Les Gaulois, ignorant son arrivée, pensèrent d'abord, en le voyant, que c'était la cavalerie d'Émilius qui les avait tournés pendant la nuit pour occuper la place avant eux ; ils envoyèrent aussitôt leurs cavaliers et quelques soldats armés à la légère, pour déloger les Romains de la colline. Mais bientôt, apprenant par un de leurs prisonniers que c'était à Atilius qu'ils avaient affaire, ils rangèrent au plus vite leur infanterie, de manière à ce qu'elle fît front à la fois des deux côtés, en tête et en queue ; ils adoptèrent cette disposition sur la foi des renseignements qu'on leur donnait et en raison de ce qu'ils constataient par eux-mêmes, pour faire face en même temps aux ennemis qu'ils savaient lancés à leur poursuite et à ceux qu'ils s'attendaient à rencontrer devant eux."

Polybe, Histoire générale, II, 28 : "Émilius avait bien entendu parler du débarquement des légions à Pise, mais il ne les croyait pas encore si près ; ce fut par le combat engagé du côté de la colline qu'il apprit avec certitude l'arrivée d'une armée de secours. Il envoya immédiatement ses cavaliers soutenir ceux qui se battaient sur la hauteur, en même temps qu'il faisait donner son infanterie, rangée selon l'ordre habituel. Les Gaulois avaient placé face au corps d'Émilius, dont ils attendaient l'attaque sur leurs derrières, les Gésates des Alpes et après eux les Insubres ; en tête, ils avaient posté les Taurisques et les Boïens Cispadans, qui tournaient le dos à leurs compagnons d'armes et auraient à soutenir le choc des légions d'Atilius. Les chars de guerre et autres attelages bordaient les deux ailes ; on mit, enfin, tout le butin sur une des montagnes voisines, avec un détachement pour le garder. Cette armée gauloise à deux fronts n'était pas seulement terrible à voir, mais aussi très bien organisée pour l'action. Les Insubres et les Boïens marchaient au combat revêtus de leurs braies et de leurs sayons les plus légers ; les Gésates, avec une vanité téméraire, s'étaient débarrassés de tout vêtement et se présentaient au premier rang, entièrement nus, sans rien porter que leurs armes : ils pensaient être ainsi plus à leur aise, n'ayant plus à craindre d'être accrochés par les buissons et empêchés de faire usage de leurs armes. Le premier engagement eut lieu sur la colline et put être vu par toutes les troupes, parce qu'un très grand nombre de cavaliers des deux partis, accourus de tous côtés, s'y battaient pêle-mêle. C'est là que le consul Atilius trouva la mort, tandis qu'il combattait avec intrépidité ; sa tête fut apportée au roi des Gaulois. Les cavaliers romains n'en luttèrent pas moins vaillamment, si bien qu'ils finirent par l'emporter et par rester maîtres de la position. Ensuite, les troupes de pied s'avancèrent les unes contre les autres ; c'était un spectacle étrange et non moins extraordinaire pour ceux qui se l'imaginent en l'entendant raconter que pour ceux qui y ont assisté."

Polybe, Histoire générale, II, 29 : "D'abord, une bataille rangée entre trois armées à la fois présente évidemment un aspect et un caractère tout à fait exceptionnels. D'autre part, il ne nous est pas plus facile qu'aux témoins oculaires de décider si la position des Gaulois, attaqués à la fois des deux côtés, doit être considérée comme des plus dangereuses ou au contraire des plus favorables : sans doute ils avaient à soutenir une double lutte ; mais les soldats placés dos à dos se préservaient mutuellement d'une attaque en queue ; et surtout, il leur était impossible de reculer, de sorte qu'en cas de défaite il ne leur restait aucun espoir de salut : c'est l'avantage particulier que présente toujours la formation sur deux fronts. Les Romains voyaient l'ennemi pris entre leurs deux armées et cerné de toutes parts ; cela ranimait leur courage ; puis, de nouveau, l'aspect de l'armée gauloise et le bruit qui s'y faisait les glaçaient d'épouvante. Le nombre des cors et des trompettes était incalculable ; en même temps, toute l'armée poussait de telles clameurs que l'on n'entendait plus seulement le son des instruments et les cris des soldats, mais que les lieux environnants, qui en renvoyaient l'écho, semblaient ajouter leur propre voix à ce vacarme. Une chose non moins effrayante, c'étaient l'apparence et les mouvements des hommes nus placés au premier rang : ils étaient tous d'une force et d'une beauté extraordinaires, tous parés de colliers et de bracelets en or ; si bien qu'à leur vue les Romains étaient saisis de frayeur, mais en même temps l'espoir d'un riche butin redoublait leur ardeur belliqueuse"

Polybe, Histoire générale, II, 30 : "Les soldats romains armés de javelots, sortant des rangs selon leur tactique accoutumée, firent pleuvoir une grêle de traits sur les Gaulois ; ceux des dernières lignes n'en souffrirent guère, parce que leurs braies et leurs sayons les protégeaient suffisamment ; mais ceux qui étaient en tête, complètement nus, se trouvèrent exposés sans défense à cette attaque inattendue et à ces coups qu'ils ne pouvaient parer. Leur bouclier n'était pas assez vaste pour les couvrir tout entiers, et leurs corps découverts offraient d'autant plus de prise aux blessures qu'ils étaient plus grands. Il leur était impossible d'atteindre leurs ennemis, tant à cause de la distance qui les en séparait qu'en raison du nombre de traits qui tombaient sur eux ; dans cette situation désespérée, les uns se jetèrent avec une fureur aveugle au milieu des ennemis et se livrèrent volontairement à la mort ; les autres, donnant libre cours à leur frayeur, reculèrent sur leurs compagnons placés derrière eux et mirent le désordre dans leurs rangs. C'est ainsi que la fierté des Gésates fut brisée par les tirailleurs. Dès que ces derniers se replièrent, les Insubres, les Boïens et les Taurisques, attaqués par les cohortes romaines, soutinrent le combat avec intrépidité ; criblés de blessures, ils restaient inébranlables ; leur seule infériorité générale et individuelle consistait dans la qualité de leurs armes : leurs boucliers les protégeaient moins bien et leurs épées, qui ne frappaient que de taille, ne valaient pas celles des Romains. Mais enfin, la cavalerie romaine, descendant de la colline, fondit sur eux de flanc et les chargea vigoureusement ; les fantassins gaulois furent massacrés à leur poste et les cavaliers prirent la fuite."

Polybe, Histoire générale, II, 31 : "Les Gaulois avaient perdu quarante mille hommes et laissaient aux mains de l'ennemi dix mille prisonniers, entre autres le roi Concolitan. Son collègue Anéroeste, échappé avec quelques compagnons, tua de sa propre main tous les membres de sa famille et se suicida. Le consul fit ramasser les dépouilles des Gaulois et les envoya à Rome ; quant à leur butin, il le rendit aux peuples à qui ils l'avaient pris."


Sources:
  • V. Kruta, (2000) - Les Celtes - Histoire et dictionnaire, Laffont, Paris, 1020p.
  • H. Hubert, Les Celtes, Albin Michel, Paris, 2001 (1ère édition 1932).
  • Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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