Bononius - Anthroponyme attesté sur des inscriptions provenant des provinces de Gaule lyonnaise, de Pannonie et de Dacie. Ce nom est basé sur le celtique *bounonia, qui signifie "durable / prospère" (Delamarre, 2003 ; 2007 ; 2019). L'équivalent féminin, Bononia, est également attesté.
Dans la province de Gaule lyonnaise
Chez les Lugdunenses
Une épitaphe découverte à Lyon (Rhône), fondations de l'église de Vaise, fournit une première attestation de ce nom. Sur cette inscription, Bononius Gordus est mentionné comme ayant été médecin militaire (medicus catrensis) de la cohorte XIII Urbana (CIL 13, 1833). D'après X. Delamarre (2003), son nom complet pourrait donc se traduire par "Prosper Lenclos" ou "Lenclos Durable" (Cf. Gordus).
Lyon (CIL 13, 1833) D(IS) M(ANIBVS) / M(ARCI) AQVINI VERINI / OPTIONIS <C=K>ARCE/RIS EX COHORT(E) XIII / VRBAN(A) BONONI/VS GORDVS MEDI/CVS CASTRENSIS / ET MACCIVS MODES/TVS ET IVLIVS MATER/NVS MILITES HERED(ES) / FACIEND(VM) CVR(AVERVNT)
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"Aux dieux Mânes de Marcus Aquinius Verinus, gardien de la prison de la cohorte XIII Urbana. Bononius Gordus, médecin du camp, Marcus Accius Modestus et Iulius Maternus, soldats (de la même cohorte), ses héritiers, ont pris soin d'élever (ce monument)."
Dessin extrait d'A. Boissieu (1854)
Dans la province de Pannonie
Chez les Brigetionenses (Azales)
Une autre attestation provient de Szöny (Komárom, comitat de Komárom-Esztergom, Hongrie). Là, une inscription funéraire mentionne un dénommé Bononius Vitalis, vétéran de la légion I Adiutrix Pia Fidelis, décédé à l'âge de 40 ans. Son moonument fut érigé par Iaiionisinus et son épouse Aelia Ingenua (CIL 03, 11024).
Szöny (Komárom) (CIL 03, 11024)<brD(IS) M(ANIBVS) / BONONIVS / VITALIS ANN(ORVM) XL / M(ARCVS) AV[R(ELIVS)] IANVARI/VS VET(ERANVS) LEG(IONIS) I AD(IVTRICIS) P(IAE) F(IDELIS) / IAIIONISINVS / ET AELIA INGENVA / MARITO SVO PIEN/TISSIMO POSVER(VNT)
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"Aux dieux Mânes. Bononius Vitalis, 40 ans (repose ici). Marcus Aurelius Ianvarius, vétéran de la légion I Adiutrix Pia Fidelis, Iaiionisinus et son épouse Aelia Ingenua, ont pieusement posé (ce monument)."
Chez les Carnuntenses (Boïens de Pannonie)
À Leithaprodersdorf (Burgenland, Autriche), une inscription sépulcrale mentionne une autre personne de ce nom. Dans cette inscription lacunaire, à la lecture douteuse, Bononius paraît être évoqué en tant que père du défunt, et époux d'Andoroura. Si cette lecture est bonne, il semblerait que son père ait été un certain Olacilius (AE 2002, 1140).
Leithaprodersdorf (AE 2002, 1140) ANDOROVR[A] / MATER GIA[MILLI F(ILIA)] / ET [B]O[N]ONI[VS] / [PATER] [OL]ACILIV[S] / [F(ILIVS) ...
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" Andoroura, sa mère, fille de Giamillus, et Bononius, son père, fils d'Olacilius [...]."
Chez les Emonienses (Taurisques)
Un autre Bononius apparaît sur une épitaphe provenant de Ljubljana (Slovénie). Caius Bononius Ahilleus y est mentionné comme ayant été le gendre de Tiberia, la défunte. C'est en son souvenir qu'il fit poser ce monument (ILJug-01, 310).
Ljubljana (ILJug-01, 310) D(IS) M(ANIBVS) / TIBERIAE / C(AIVS) BONO/NIVS A/HILLEVS / GENER
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"Aux dieux Mânes de Tiberia. Caius Bononius Ahilleus, son gendre (a élevé ce monument)."
Dans la province de Dacie
Dans la colonie Ulpia Traiana Augusta Dacica de Sarmizegetusa
Sur le site de l'antique Sarmizegetusa (Județ de Hunedoara, Roumanie), une dernière attestation de ce nom a été découverte. Lucius Bononius Saturninus y apparaît comme le dédicant d'un autel dédié à la puissance divine de l'auguste et consacré à Esculape. Ce fut suite à un rêve que la divinité l'incita à faire cette offrande (AE 1914, 110).
Sarmizegetusa (AE 1914, 110) NVMINI AVG(VSTO) / AESCVLAPI / SACRVM / L(VCIVS) BONONIVS / SATVRNINVS / EX VISO LIB(ENTER)
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"À la puissance divine de l'auguste. Consacré à Esculape. Lucius Bononius Saturninus, après un rêve, de bon gré."
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