Boudillus - Nom gallo-romain, attesté par quatre inscriptions découvertes respectivement à Metz (Moselle), Reims (Marne), Horbourg (Horbourg-Wihr, Haut-Rhin), Breisach am Rhein (Bade-Wurtemberg, Allemagne) et sur des estampilles de potier. Ce nom s'explique facilement par le gaulois *boudi- "victoire, avantage, profit", suivi d'un suffixe diminutif -(i)llos. L'ensemble de ce composé signifie littéralement "aux petits avantages", ou "le gagne-petit" (Delamarre, 2003). Les variantes Boudillius et Boudilla sont elles aussi attestées.
Sur une inscription funéraire provenant de Metz (Moselle), un certain Boudillus est évoqué comme étant le père de Bellianus. Cette inscription est d'autant plus intéressante qu'elle présente la généalogie de cette famille gallo-romaine, sur quatre générations. Boudillus est le père de Bellianus, le grand-père de Carianus et l'arrière-grand-père de Felix (AE 1983, 706).
Inscription de Metz (AE 1983, 706) D(IS) M(ANIBVS) CARIANO BELLIANI FIL(IO) ET FELICI CARIANI FIL(IO) BELLIANVS BOVDILLI ET AVGVSTA CROBI FIL(IA) PATRES P(ONENDVM) C(VRAVERVNT)
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"Aux Dieux Mânes de Carianus, fils de Bellianus et Felix, fils de Carianus. Bellianus, (fils de) Boudillus et Augusta, fille de Crobus, ses parent, ont pris soin de placer (ce monument)."
Les différentes campagnes de fouilles archéologiques opérées sur les ateliers de céramiques gallo-romaines d'Argonne ont livré un grand nombre d'estampilles des potiers qui y ont officié. Parmi celles-ci, le nom de Boudillus a été relevé à plusieurs reprises dans divers officines de ce secteurs, où il semble avoir été décorateur de vases au IIe s. ap. J.-C. (Chenet, 1911 ; 1938 ; Chenet & Gaudron, 1955). Depuis les lieux de production tels que Lavoye et Avocourt (Meuse), les vases estampillés à ce nom ont été exportés vers Charleville-Mezieres (Ardennes), Metz (Meuse), Theux (province de Liège, Belgique), Tongres (province de Limbourg, Belgique), Mayence (Rhénanie-Palatinat, Allemagne), Trèves (Rhénanie-Palatinat, Allemagne), Stockstadt am Main (Bavière, Allemagne) et Komárom (comitat de Komárom-Esztergom, Hongrie). Ces estampilles livrent parfois que son nom seul au nominatif BOVDILLVS, BOVDILLV(S), BOUDILIVS, ou à l'ablatif BOVDILLO, mais aussi dans de courtes formules, plus ou moins abrégées sous les formes BOVDILLVS FEC(IT), BOVDILLV(S) FE(CIT) "Boudillus a fait" et BOVDILL(I) O(FFICINA) "Officine de Boudillus". La diversité des estampilles utilisées ne permet néanmoins pas d'assurer qu'il s'agissait d'un seul et unique artisan (Lutz, 1991).
Sur la très courte inscription de Reims (Marne), chez les Rèmes, Boudillus est simplement désigné comme étant le fils de Vimpurila.
Inscription de Reims (CIL 13, 3294). BOVDILLVS VIMPVRILA
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"À Boudillus, fils de Vimpurila"
À Horbourg (Horbourg-Wihr, Haut-Rhin), chez les Rauraques, Boudillus est l'auteur d'une dédicace faite au dieu Apollon.
Inscription de Horbourg (Horbourg-Wihr) (CIL 13, 5316) [APOL]LONI BOVDI[L]LVS POS(VIT)
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"À Apollon. Boudillus a posé (cette offrande)."
Dans le municipe d'Arae Flaviae
Sur l'inscription de Breisach am Rhein (Bade-Wurtemberg), Saturninus Boudillusest décédé à l'âge honorable de 80 ans.
Inscription de Breisach am Rhein (CIL 13, 5332) SATVRNINVS BOVDILL(I) A(NNORVM) LXXX
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"À Saturninus Boudillus, (décédé à) l'âge de 80 ans."
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