Les Bretons ne respectent pas les accords conclus (automne 55 av. J.-C.)
A la fin de l'été 55 av. J.-C., au terme de la première expédition de César en Bretagne, les différents peuples bretons vaincus traitèrent avec les Romains et s'engagèrent à leur fournir de nombreux otages. L'automne venu, alors que César installait ses quartiers d'hiver en Belgique, seules deux cités bretonnes avaient honoré parole en fournissant les otages promis (César, Guerre des Gaules, IV, 36 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 52). A l'évidence, les autres cités ne se sentaient plus tenues par leurs engagements depuis le départ des troupes romaines.
En dépit du fait que cette expédition n'avait donné lieu à aucune nouvelle conquête et malgré cet évident affront adressé à César par les Bretons, celui-ci écrivit au Sénat pour faire décréter vingt jours de supplication d'action de grâces (1) (César, Guerre des Gaules, IV, 38 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 53).
Le non-respect des accords conclus au départ des troupes romaines ne resta pas longtemps sans réponse, puisque dés l'hiver 55-54 av. J.-C., César conçut le projet d'une seconde expédition en Bretagne.
(1) Il existait plusieurs types de supplicatio. Dans ce cas précis, il s'agît d'une supplication gratulatoire. A l'origine, le Sénat décrétait un jour de supplication pour rendre grâce aux dieux d'avoir accordé une victoire décisive à l'armée romaine. A partir du milieu du Ier s. av. J.-C., cette cérémonie fut largement dévoyée pour devenir un hommage rendu au général victorieux, le plus souvent, pour servir ses intérêts politiques.
César, Guerre des Gaules, IV, 38 : "Il (César) établit chez les Belges les quartiers d'hiver de toutes les légions. Deux états seulement de la Bretagne lui envoyèrent en ce lieu des otages ; les autres négligèrent de le faire. Ces guerres ainsi terminées, César écrivit au sénat des lettres qui firent décréter vingt jours d'actions de grâces."
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Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 53 : "César repassa sur le continent et pacifia les contrées où des troubles avaient éclaté. Il ne remporta de la Bretagne, pour la République et pour lui, que la gloire d'avoir entrepris une expédition dans cette île. II en était très fier lui-même, et tout le monde à Rome la prônait avec enthousiasme. On se félicitait de connaître un pays inconnu auparavant, d'avoir pénétré dans des contrées dont on n'avait pas entendu parler jusqu'alors : chacun prenait ses espérances pour la réalité, et tout ce qu'on se flattait d'obtenir un jour faisait éclater une joie aussi vive que si on l'eût déjà possédé. Vingt jours de solennelles actions de grâces aux dieux furent décrétés à cette occasion." |
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