L'Atlas des vestiges gallo-romains d'Autun est la première étape d'une recherche menée entre 1984 et 1988 par le C.E.A.A " Architecture et Archéologie " dans le cadre d'un atelier d'archéologie urbaine. Les architectes y expérimentent de nouvelles approches susceptibles d'améliorer la connaissance de la ville antique, l'objectif visant à mettre au point un outil d'observation, d'analyse et de gestion du sous-sol urbain. Traditionnellement attachée au monument, l'archéologie a commencé à prendre en compte, au début des années quatre-vingts, les éléments non visibles que constituent l'architecture domestique et les témoignages d'artisanat. Les fouilles d'urgences, menées de façon systématique dans les zones de rénovation, avaient suscité une prise de conscience collective et provoqué une réaction contre l'effritement et la disparition d'un patrimoine fragile . Il était urgent de constituer des archives graphiques et de réfléchir aux moyens autres que la fouille ou le sondage, pouvant aider à une meilleure connaissance de la ville antique.

Le report cartographique de toutes les données archéologiques, souvent éparses et inédites, en donnant une vision synthétique, permet d'élaborer des hypothèses, y compris dans des zones qui n'ont pas été fouillées, et fournit une base pour la gestion et l'aménagement urbain. La richesse de son sous-sol et de ses archives faisait d'Autun un terrain d'expérimentation idéal pour un tel travail. Il s 'agit en effet d'une ville de fondation dont la forme a été peu altérée et dont certains vestiges sont relativement bien conservés. La Société Eduenne avait su constituer, depuis le XIXème siècle, un important fonds d'archives à partir des travaux d'érudits locaux et d'architectes-voyers. La création d'un service archéologique municipal en 1984 et la présence d'une équipe d'archéologie médiévale travaillant sur le terrain depuis longtemps, ne pouvaient qu'aider à enrichir la réflexion.