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 Cebenna / Cemmena / Cevenna - Ancien nom gaulois du Massif-Central français, qui subsiste aujourd'hui dans le nom des Cévennes (Sud-Est du Massif-Central). Cet oronyme apparaît régulièrement dans les descriptions antiques de la Gaules, sous des formes diverses, mais proches : mons Cevenna et Cevenna chez César (Guerre des Gaules, VII, 8, 2 et 3), Cebenna (var. Gebenna et Cebanna) chez Pline (Histoire Naturelle, III, 31 et IV, 17), Cebennicis montibus et ex Cebennis pour Pomponius Mela (Chorographie, II, 5, 74 et 80), Strabon (Géographie, IV, 6, 11) transcrit le nom de ce massif sous la forme Κεμμενων, Ptolémée (Géographie, II, 8, 4) Κεμμενα, la Pharsale de Lucain (I, 435) évoque Cebennas, tandis qu'Ausone (Ordo urbium nobilium, 5) transcrit leur nom sous la forme Cebennarum. Le préfixe *cem- / ceb- indique le "dos" ou une "ligne de créte". Le nom actuel dérive de ce nom avec la mutation fréquente du "-b-/-m-" en "-v-". Cet oronyme sera progressivement remplacé par le terme "Auvergne", dérivé du nom des Arvernes.
L'idée de faire de Cebenna / Cemmena / Cevenna le nom antique du Massif central et non des seules Cévennes est largement démontrable. Les auteurs anciens placent au niveau de cette montagne la source de nombreux fleuves et rivières, donnant à ces reliefs une extension largement plus importante que ne l'est l'extension réelle des Cévennes. Jules César en parle dans le livre VII de ses commentaires, comme une barrière entre les Arvernes (Vellaves serait plus précis) et les Helviens. (Jules César, La guerre des gaules, VII, 8). Ces montagnes avaient donc un intéret stratégique marqué.
Chez César le terme Cebenna désigne plus particulièrement les Cevennes et le Vivarais.
| Jules César, La guerre des gaules, VII, 8: "César part chez les Helviens. Les Cévennes, qui forment barrière entre les Helviens et les Arvernes [en fait les Vellaves sont entre les deux], étaient en cette saison, à l'époque la plus rude de l'année, couvertes d'une neige très haute qui interdisait le passage [...]"
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L'avancée du mont Cemmene perpendiculaire aux pyrénées qui s'étend jusqu'à Lyon de Strabon désigne la Montagne Noire, le Causse de Lacaune, le Causse du Larzac, le Causse Méjean, les Cévennes, le Vivarais, le Pilat et les Monts-du-Lyonnais. Cette description est assez proche de celle donnée par Aviénus. Enfin, Ausone évoque le fait que Tolosa (Toulouse) soit proche "des pins cévenoles"
| Strabon, Géographie, IV, 1, 1 : "Quant au mont Cemmène, il s'avance perpendiculairement aux Pyrénées, à travers les plaines de la Gaule, et vient s'arrêter juste au centre du pays, c'est-à-dire dans les environs de Lugdunum, après un parcours de 2000 stades environ."
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| Aviénus, Ora Maritima : "Mais la contrée de Ciménicé s'étend loin de la mer, avec son vaste territoire et ses forêts touffues : une montagne élevée lui a donné son nom : le Rhône en baigne les mamelons inférieurs, et, au milieu de cette masse de rochers qui le dominent, il erre dans la campagne. Les Ligures se sont étendus sur le bord de la mer Intérieure, loin du mont Setius et de ses roches escarpées."
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| Ausone, Ordo urbium nobilium, 15 : "Jamais je ne tairai le nom de Tolosa, ma nourrice, que des murs en briques entourent d'une vaste enceinte, dont le côté est baigné par le beau fleuve de la Garumna, qui est habitée par d'innombrables peuples et est voisine des Pyrenes enneigées et des pins cévenoles, entre les nations d'Aquitania et d'Hiberum. Cette cité, bien qu'elle ait fait sortir d'elle récemment quatre villes, ne ressent pas la perte de ce peuple épuisé et toutes les colonies qu 'elle a engendrées sont embrassées dans son sein."
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Les cours d'eau qui prennent leur source dans les Monts Cemmenes et débouchent "à droite et à gauche de Narbonne" proviennent en fait de la Montagne Noire, du Causse de Lacaune, du Causse du Larzac et du Causse Méjean.
| Strabon, Géographie, IV, 1, 6 : "A droite et à gauche de Narbonne, on voit déboucher différents cours d'eau qui descendent les uns des monts Cemmènes, les autres du mont Pyréné, et qui se trouvent bordés de villes assez peu distantes de la côte pour que de petites embarcations puissent remonter jusque-là."
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| Strabon, Géographie, IV, 1, 6 : "Les deux cours d'eau que nous venons de nommer et qui descendent du mont Pyréné se jettent dans la mer entre Narbonne et l'Aphrodisium ; quant à ceux qu'on voit déboucher de l'autre côté de Narbonne, ils descendent tous du mont Cemmène : c'est de cette chaîne de montagnes, par exemple, que viennent, indépendamment de l'Atax, l'0rbis et l'Arauris, lesquels passent, le premier à Baeterra, ville forte voisine de Narbonne, et le second à Agathé, colonie de Massalia."
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Le passage relatif à la victoire de Quintus Fabius Maximus Aemilius fait référence au Vivarais.
| Strabon, Géographie, IV, 1, 11 : "En général, le pays n'offre que plaines et beaux pâturages, mais, pour aller d'Aeria à [Luerion], il faut franchir encore dans la montagne plusieurs défilés étroits et obstrués par des bois. Au point de jonction de l'Isara, du Rhône et du mont Cemmène, Q. Fabius Maximus Aemilianus, avec moins de trente mille hommes, tailla en pièces deux cent mille Gaulois ; après quoi il éleva aux mêmes lieux un trophée en marbre blanc, ainsi que deux temples qu'il dédia, l'un, à Mars, l'autre, à Hercule.."
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Deux autres passages de la Géographie de Strabon indiquent une plus large extension du terme Cemmena / Cebenna vers l'Ouest. Ainsi, l'extrémité des Monts Cemmenes vers l'Ouest, à la frontière entre les Volques Tectosages et les Aquitains. Ces régions correspondent au Quercy (Causse de Limogne, Causse de Gramat) et au Rouergue.
| Strabon, Géographie, IV, 2, 1 : "On compte plus de vingt peuples aquitains, mais tous faibles et obscurs ; la plupart habitent les bords de l'Océan, les autres l'intérieur même des terres, où ils s'avancent jusqu'aux extrémités des monts Cemmènes et aux frontières des Tectosages. Ainsi délimitée, l'Aquitaine formait une province trop peu étendue, c'est pourquoi on l'a accrue de tout le pays compris entre le Garounas et le Liger.Ces deux fleuves, à peu près parallèles au mont Pyréné, déterminent, par rapport à cette chaîne de montagnes, un double parallélogramme, dont les deux autres côtés sont figurés par l'Océan et par les monts Cemmènes."
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| Strabon, Géographie, IV, 1, 1 : "Ainsi dans le principe, tandis que le nom d'Aquitains s'appliquait aux peuples qui occupent, avec la partie septentrionale du mont Pyréné, tout le versant du Cemmène en deçà du fleuve Garounas et jusqu'aux bords de l'Océan"
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Enfin, la Loire prend sa source dans le Vivarais, puis s'écoule vers le Deves, le Velay, les Monts-du-Forez, les Monts-du-Lyonnais...
| Strabon, Géographie, IV, 1, 14 : " A cette route succède la voie commode du Liger, fleuve qui descend des monts Cemmènes et va se jeter dans l'Océan."
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Espace Découverte
[ fleuves & rivières (de Abona à Axona) ]
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