Cet ouvrage est structuré comme un récit de voyage, tel qu'aurait pu le rapporter l'un de ces écrivains grecs qui ont sillonné la Gaule au premier siècle avant notre ère. Pour flatter les préjugés de leurs lecteurs, beaucoup n'en ont retenu que des anecdotes croustillantes, censées illustrer les moeurs étranges de "barbares" à peine sortis de la préhistoire et de la forêt.

La réalité révélée par les fouilles archéologiques est tout autre. On sait aujourd'hui que les Gaulois ont connu, bien avant la conquête, une culture urbaine : la civilisation des oppida, véritables cités de terre et de bois dont les remparts, les espaces publics et les habitats sont le cadre d'un mode de vie raffiné, déjà très imprégné de culture méditerranéenne.

Ces fouilles ont notamment porté, depuis 2001, sur le site de Corent, dans l'Auvergne actuelle, probable capitale du peuple arverne occupée à l'aube de la conquête romaine. Conduites sur plusieurs hectares, elles restituent, pour la première fois, l'apparence et l'atmosphère d'un centre-ville gaulois. Ses quartiers d'habitation, ses places publiques dédiées au commerce ou au culte des dieux sont abordés successivement, comme auraient pu le faire un commerçant ou un ethnographe antique. Ce parcours n'a pourtant rien d'une fiction. Parfaitement conservés, les vestiges et les milliers d'objets mis au jour forment une masse de données scientifiques qui fait table rase des idées reçues et laisse finalement assez peu de place à l'imagination.

Edité à l'occasion d'une exposition présentée au musée de la Céramique de Lezoux, cet ouvrage offre une première synthèse de dix ans d'exploration effectuée par les archéologues "au coeur d'une ville gauloise".