 De l'Amour (Έρωτικός) - Nom d'un opuscule de Plutarque, intégré aux Ἠθικὰ "Oeuvres morales", vaste corpus de traités de cet auteur constitué par le moine byzantin Maxime Planude (fin du XIIIe s.). Cet ouvrage se présente sous la forme d'un dialogue philosophique, pour traiter de l'Amour, thème cher aux Platoniciens. Alors que la pédérastie tendant à devenir la norme dans la société grecque, Plutarque a rédigé cet ouvrage à contre-courant, rejetant l'idée que l'amour ne serait qu'une pulsion physique, et faisant l'éloge du mariage et de l'amour conjugal.
Le fil conducteur de ce livre est l'histoire d'amour scandaleuse d'Isménodore, une riche veuve, avec le jeune et convoité Bacchon. Tout dans cette relation suscitait l'indignation des contemporains des deux amants, que ce soit leur différence d'âge, la richesse d'Isménodore ou l'amour ressenti par un homme pour une femme. Craignant que cette désapprobation générale ne poussa Bacchon à refuser de l'épouser, dans un geste désespéré, Isménodore organisa l'enlèvement du jeune éphèbe.
Dans cet éloge fait aux femmes et à l'amour conjugal, Plutarque a agrémenté son récit par de nombreuses histoires, dont deux concernent des femmes celtes vertueuses, Camma (femme de Sinatos) et Éponine (femme de Julius Sabinus).
| A. Pierron (1890), Histoire de la littérature romaine : "Le dialogue intitulé De l'Amour n'est guère moins remarquable en son genre. Plutarque n'a pas traité ce sujet dans la grande manière de Platon, et son livre n'est point une contrefaçon du Banquet. Il a laissé la métaphysique profonde et la haute poésie ; il s'est enfermé dans le domaine des réalités de la vie domestique; il a voulu se montrer uniquement ce qu'il était, bon époux, bon père de famille, conteur très-aimable. Son livre est le panégyrique de l'amour légitime, et contient le récit d'une foule d'anecdotes dont la tendresse conjugale est le thème ordinaire. C'est là, vers la fin du dialogue, que Plutarque raconte la touchante histoire du dévouement d'Empone, que nous nommons, d'après les Latins, Éponine. Il y a encore d'autres écrits, dans la collection, qui passeraient pour des chefs-d'oeuvre, s'ils n'étaient éclipsés par le voisinage de ces ouvrages renommés."
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Sources:
Julien Quiret pour l'Arbre Celtique
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