Dobunnes - Peuple de l'île de Bretagne, ils furent mentionnés par Ptolémée (Géographie, II, 3, 26 et 28) sous les formes Δοβοῦνοι "Dobounoi" et Δοβούνοις (datif pluriel), par Dion Cassius (Histoire romaine, LX, 20) sous la forme fautive Βοδούννων (génitif pluriel de Βοδοῦννοι "Bodounnoi") ou encore dans la Cosmographie de Ravenne (V, 31) sous la forme Cironium Dobunorum "Cironium (Cirencester) des Dobunnes". A ces mentions littéraires s'ajoutent trois attestations épigraphiques : R(ES) P(VBLICA) C(IVITATIS) D(OBVNNORVM) "la Res Publica de la cité des Dobunnes" sur la borne milliaire de Kenchester (RIB-01, 621), CIVES DOBVNNA "citoyenne dobunne" sur l'inscription funéraire de Templebrough (RIB-01, 621) et DOBVNN(O) sur le diplôme militaire de Lucco fils de Trenus, découvert à Komárom (CIL 16, 49 ; 03, p 2212). Leur territoire couvrait l'ensemble de l'actuel Gloucestershire, mais également les plus proches portions des comtés du Herefordshire, du Oxfordshire, du Warwickshire, du Wiltshire et du Worcestershire. Initialement située au niveau de l'oppidum de Bagendon, la capitale des Dobunnes a été par la suite transférée plus au sud à Corinium (Cirencester).

Selon Dion Cassius, lorsque les Romains rencontrèrent les Dobunnes, ceux-ci étaient tributaires des Catuvellaunes (Histoire romaine, LX, 20). En 43 ap. J.-C., après avoir vaincu et mis en fuite Caratacos et Togodumnos, Aulus Plautius reçut la soumission d'une partie des Dobunnes. Ceux qui demeurèrent fidèles aux Catuvellaunes furent, peu de temps après, vaincus par Aulus Plautius et Titus Flavius Vespasianus (le futur empereur Vespasien, 69-79 ap. J.-C.) (Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 20).

Immédiatement après cette première phase de conquête, les Romains firent passer à travers le territoire de la cité des Dobunnes la Fosse Way, dénomination anglo-saxonne donnée à une voie romaine et au système défensif qui, dans les premiers temps de la présence romaine, constituaient la frontière occidentale de la province de Britannia (Bretagne). Corinium (Cirencester) était un des forts installés le long de cette frontière, sur le territoire des Dobunnes. Ce système de défense fut très probablement abandonné peu après la pacification des Brigantes par Quintus Petillius Cerialis (71 à 74 ap. J.-C.) et celle des Silures par Sextus Iulius Frontinus (74 à 77/78 ap. J.-C.). C'est en effet à la même époque que l'oppidum de Bagendon fut délaissé et que les garnisons quittèrent le fort de Corinium (Cirencester), lequel devint dés-lors la métropole des Dobunnes. Sous le règne de Nerva (96-98 ap. J.-C.), la colonie Nerviana Glevum (Gloucester) fut déduite sur la portion de territoire des Dobunnes située à l'ouest de la Fosse Way. La cité pérégrine des Dobunnes s'est de ce fait recentrée sur la seule Corinium (Cirencester).

Vers 197 ap. J.-C., sous Septime Sévère, dans le cadre d'une première réforme provinciale touchant l'île de Bretagne, la cité des Dobunnes intégra la province de Britannia Superior (Bretagne supérieure).

À la fin du III^e s. ap. J.-C., dans le cadre de la réforme provinciale de Dioclétien, la province de Britannia Superior (Bretagne supérieure) fut divisée en deux nouvelles provinces. Dans ce cadre, la cité des Dobunnes fut intégrée à la province de Britannia Prima (Bretagne première). L'inscription dédicatoire de la colonne de Jupiter mise au jour à Cirencester (RIB-01, 103 ; AE 1892, 38) indique que c'est cette même ville qui devint la métropole de la nouvelle province.

Sources littéraires anciennes

Sources épigraphiques