Élisyques - Peuple de la Gaule méridionale, il fut mentionné au VIe-Ve s. av. J.-C. par Hécatée de Milet sous la forme Ἐλίσυκοι (Périégèse, cité par Étienne de Byzance, Ethniques, 267), au Ve s. av. J.-C. par Hérodote sous la forme Ἐλισύκων (génitif pluriel) (Histoires, VII, 165) et au IVe s. ap. J.-C. (1) par Aviénus sous la forme gens Elesycum (Rivages maritimes, v. 579). Seules les informations communiquées par Aviénus (Rivages maritimes) permettent de localiser leur territoire avec une certaine précision. En effet, le poète indique que leur territoire se trouvait au niveau d'un golfe (golfe du Lion) (v. 576) et leur capitale était Naro (Narbonne) (v. 580). Le même auteur situe l'embouchure de l'Attagus (l'Aude) sur leur territoire (v. 582), de même que le marais Helice (basse-plaine de l'Aude) (v. 583), la ville de Besara (Béziers) (v. 584) et les basses-vallées des fleuves Heledus (le Lez) et Orobus (l'Orb) (v. 585). Le territoire des Élisyques correspondait donc à la portion littorale du Bas-Languedoc.
D'après Hécatée de Milet, les Élisyques étaient un peuple ligure (Périégèse, cité par Étienne de Byzance, Ethniques, 267), tandis que Hérodote les distinguait clairement des Ligures et des Ibères (Histoires, VII, 165).
Hérodote indique que les Élisyques fournirent des troupes aux Carthaginois (tout comme les Phéniciens, Libyens, Ibères, Ligures, Sardes et Corses), lesquelles prirent part à la bataille d'Himère (480 av. J.-C.) (Histoires, VII, 165).
Le témoignage d'Aviénus (Rivages maritimes, v. 576-587) se rapporte à une époque postérieure à celui de Hérodote. Les Élisyques y sont mentionnés au passé : Naro (Narbonne) n'était plus leur capitale, Besara (Béziers) était ruinée et les fleuves Heledus (le Lez) et Orobus (l'Orb) circulaient au milieu de ruines, derniers témoins d'une prospérité passée. La destruction des Élisyques pourrait être la conséquence de l'arrivée des Volques dans la région (milieu du IIIe s. av. J.-C.).
(1) Dans ce passage des Rivages maritimes, Rufus Festus Avienus s'est très certainement inspiré - pour partie - de la Périégèse d'Hécatée de Milet (VIe-Ve s. av. J.-C.) et de sources postérieures non-identifiées.
Aviénus, Rivages maritimes, v. 576-587 : "Non loin de ce golfe qui creuse ainsi le rivage, s'en ouvre un autre, et quatre îles (une ancienne tradition n'en indique que trois) sortent du milieu de la mer. La nation des Élésyces occupait autrefois ces lieux, et la ville de Naro était la capitale considérable de ces peuples indomptés. Là le fleuve Attagus se décharge dans la mer ; on trouve auprès le marais Hélicé. À partir de là était Besara suivant le dire d'une ancienne tradition. Maintenant les fleuves Heledus et Orobus se glissent à travers des champs dévastés et des monceaux de ruines, indices d'une prospérité passée".
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Hérodote, Histoires, VII, 165 : "Les peuples de Sicile disent cependant aussi que sans les circonstances où se trouva Gélon, ce prince aurait donné du secours aux Grecs, quand même il aurait dû servir sous les Lacédémoniens. Térillos, fils de Crinippos, tyran d'Himère, se voyant chassé de cette ville par Théron, fils d'Aenésidémos, monarque des Agrigentins, avait fait venir dans le même temps, sous la conduite d'Amilcar, fils d'Hannon, roi des Carthaginois, une armée de trois cent mille hommes composée de Phéniciens, de Libyens, d'Ibères, de Ligures, d'Elisyques, de Sardes et de Corses. Le général carthaginois s'était laissé persuader par l'hospitalité qu'il avait contractée avec Térillos, et surtout par le zèle que lui avait témoigné Anaxilas, fils de Cretinos, tyran de Rhegium, en lui donnant ses enfants en otage, afin de l'engager à venir en Sicile venger son beau-père. Il avait en effet épousé Cydippe, fille de Térillos. Les Siciliens disent donc que Gélon, n'ayant pu par cette raison secourir les Grecs, envoya de l'argent à Delphes." |
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