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Encyclopédie Celtique

Eridanos (Pô / Rhône / Rhin)

Eridanos

Nom antique d'un fleuve d'Europe. Les auteurs grecs le dénommaient Ἠριδανός, tandis que leurs homologues latins le nommaient Eridanus. De nombreux récits poético-mythiques, parfois complémentaires, le mentionnèrent, mais fournirent des localisations parfois contradictoires. Ainsi, ce fleuve fut parfois assimilé au Pô, parfois au Rhône, ou encore au Rhin.

Un fleuve associé à de nombreux mythes

Deux grandes familles de mythes font intervenir l'Eridanos ; un portant sur l'origine du fleuve lui-même, divinisé, et plusieurs autres associés au thème de la course du soleil.

  • Un dieu-fleuve

    La plus ancienne mention de cet hydronyme se rencontre dans l'oeuvre d'Hésiode, au VIIIe s. av. J.-C. L'auteur fait de l'Eridanos l'un des fils de la déesse Thétys et d'Océanos. Il était le frère de vingt-quatre autres grands fleuves, (Théogonie, 338).

  • Phaéton et les Héliades

    Dans de nombreux récits poético-mythiques, l'Eridanos est associé à la mort du demi-dieu Phaéton (du grec ancien Φαέθων, "le brillant"), fils du Soleil (Hélios) et de l'Océanide Clymène. Si les différentes versions du récit divergent parfois, elles s'accordent cependant toutes à lui accorder une même trame. Le téméraire et présomptueux Phaéton tenta de conduire le quadrige solaire de son père, afin de gagner l'extrême Occident. Rapidement, il en perdit le contrôle et s'approcha trop près de la Terre, provoquant son embrasement. Zeus mit fin à sa course en le foudroyant, puis rétablit la course du Soleil. Une grande partie de ces récits prétendent que le corps de Phaéton retomba alors dans l'Eridanos, dans lequel il se noya. Ses soeurs, les Héliades (Ἡλιάδες, "les filles du Soleil"), pleurèrent sa mort sur les bords de ce fleuve. Leurs larmes se solidifièrent et se transformèrent en ambre, tandis qu'elles-mêmes se métamorphosèrent en peupliers (ou en aulnes).

    Hérodote indiquait déjà que de son temps, au Ve s. av. J.-C., l'Eridanos avait déjà été l'objet de plusieurs mythes, sans les mentionner (Histoires, III, 115). Ce passage fait immédiatement songer au mythe de Phaéton et des Héliades, très populaire chez les mythographes de son temps. À quand remonte le mythe de Phaéton et des Héliades et leur association avec l'Eridanos ? De l'avis d'Hygin, l'invention des larmes des Héliades serait à attribuer à d'Hésiode (VIIIe s. av. J.-C.). Pourtant, dans ce même passage, il attribue à Phérécyde de Syros, célèbre mythographe grec du VIe s. av. J.-C., le mythe relatif à la mort de Phaéton et à sa chute dans l'Eridanos (Fables, CLIV). Ces deux datations semblent bien curieuses, parce qu'il est difficile de croire que la construction du récit relatif aux larmes des Héliades soit antérieur à celui de la mort de Phaéton. En outre, aucun fragment de leurs oeuvres ne renferment la moindre mention de ces mythes. Pline privilégie quant à lui une date plus tardive, puisqu'il invite à rechercher l'origine de cette version du récit dans les oeuvres d'auteurs grecs de la fin de la période archaïque et du début de la période classique, tels qu'Eschyle (première moitié du Ve s. av. J.-C.), Euripide (seconde moitié du Ve s. av. J.-C.), Philoxène de Cythère (Ve-IVe s. av. J.-C.), Nicandre de Colophon (IVe-IIIe s. av. J.-C.) et Satyros de Callatis (IIIe s. av. J.-C.), presque toutes perdues (Histoire naturelle, XXXVII, 11). Seul un fragment de l'oeuvre d'Euripide permet de connaître la version originelle de ce mythe (Hippolyte, v.732-741) et permet d'affirmer que les mythes de Phaéton et des Héliades sont probablement associés depuis l'origine. Étonnament, Pline ne mentionne pas la version de Palaiphatos (Histoires incroyables, LII), mythographe du IVe s. av. J.-C., qui semble pourtant être l'une des plus anciennes qui ne nous soient parvenues. Ceci semble corroborer le fait que ce passage figurant dans l'oeuvre de Palaiphatos serait un ajout tardif. Par la suite, différents auteurs reprirent ce récit, tels qu'Apollonios de Rhodes (Argonautiques, IV, v.592-628), Ovide (Métamorphoses, II, v.367-400), Hygin (Fables, CLIIa ; CLIV) et bien d'autres, qu'ils enrichirent à leur tour.

    Rationnel, Diodore de Sicile critiqua durement ces récits poético-mythiques. Il y ajouta cependant un élément inédit, complétant ces récits, puisqu'il indique qu'une croyance voulait que l'ambre formé par les peupliers riverains du Pô se renouvelait à chaque fois que l'on prenait le deuil suite au décès d'un jeune homme du pays (Bibliothèque historique, I, 17).

  • Cygnos de Ligurie

    Fils de Sthénélos et de l'Océanide Clymène, Cygnos (Κύκνος, "le cygne") était le roi des Ligures et l'ami, l'amant ou le demi-frère de Phaéton. Après avoir appris la mort tragique de Phaéton, il quitta la Ligurie pour venir le pleurer sur les bords de l'Eridanos. Inconsolable, il y demeura de nombreuses années, exhalant ses plaintes par des chants mélancoliques, auxquels se mélant le frémissement des feuilles des peupliers (Cf. les Héliades). Alors qu'il était devenu âgé, les dieux (ou seulement Apollon) eurent pitié de lui, ils changèrent alors ses cheveux blancs en plumes et le métamorphosèrent en cygne. Il continua à pleurer Phaéton, tout en se gardant de s'élever vers les cieux.

    Ce récit, connu sous différentes variantes, semble être légèrement postérieur à la création du mythe de Phaéton et des Héliades. La plus ancienne version conservée est celle de Phanoclès, poète élégiaque du IIIe s. av. J.-C. (Les amours ou les beaux gosses, cité par Lactance Placide, Narrationes fabularum Ovidianarum, II, 367). Par la suite, différents auteurs reprirent ce récit, tels que Virgile (Énéide, X, 185-193), Ovide (Métamorphoses, II, v.367-400), Hygin (Fables, CLIV), Pausanias (Description de la Grèce, I, 30, 3) et bien d'autres, qu'ils enrichirent à leur tour.

  • Héraclès et les Nymphes de l'Eridanos

    L'Eridanos est également associé à un mythe tardif relatif à Hercule. En effet, suivant Pseudo-Apollodore (Ier-IIe s. ap. J.-C.), Hercule parcourut ses rives après avoir quitté l'Illyrie. Il y trouva les nymphes de ce fleuve qui lui indiquèrent où dormait le dieu fluvial Nérée, qu'i saisit dans son sommeil. Retenu en otage, Nérée fut contraint de livrer à Hercule l'emplacement du jardin des Hespérides (Bibliothèque, II, 5, 11). Ce mythe fait une nouvelle fois référence à la course du Soleil. En effet, les Hespérides (Ἑσπερίδες) étaient littéralement "les filles d'Hespéris", c'est à dire le Couchant personnifié, l'Occident. Les îles où elles se trouvaient, située à l'extrême Occident, étaient vues comme le lieu où le char du Soleil terminait sa course.

  • Les Argonautes

    L'Eridanos a également été le théatre de quelques événements légendaires liés au récit du périple des Argonautes, à partir du IIIe s. av. J.-C. Après leur expédition dans le royaume d'Éétès en Colchide, au cours de laquelle ils s'emparèrent de la toison d'or, les Argonautes cherchèrent à regagner la Grèce à bord de l'Argô. De l'avis d'Apollonios de Rhodes, alors qu'ils étaient poursuivis par les Colchidiens, les Argonautes remontèrent l'Ἴστρος / Istros (le Danube), depuis lequel ils gagnèrent l'Adriatique. Après quelques péripéties,ils furent transportés par le vent sur l'Eridanos, près de l'endroit où mourut Phaéton. Dans cette nouvelle version du mythe, l'Eridanos désigne sans guère de doute le Pô (Argonautiques, IV, v.503-506 ; v.592-626). Plus loin, il indique que les Argonautes remontèrent ce fleuve jusqu'à une région où il se sépare en deux branches. La première bifurquait vers le sud, et portait le nom de Ῥοδανός, le Rhône. La seconde branche bifurquait vers l'océan, et doit correspondre au Rhin. C'est dans la direction de cette branche aboutissant à l'océan que l'équipage cheminait, l'éloignant ainsi de sa destination. Héra, descendue des monts Ἑρκυνίου "Hercyniens", les repoussa en arrière, puis vers le Ῥοδανός / Rhodanos, d'où ils débouchèrent en mer, avant de gagner les îles Στοιχάδας / Stoechades (Argonautiques, IV, v.627-658). La version proposée par Apollonios de Rhodes diffère néanmoins nettement des récits antérieurs, qui firent s'échapper les aventuriers par différents fleuves se jetant dans la mer Noire, selon les auteurs, tels que le Φάσις / Phasis (le Rioni) ou le Τάναϊς / Tanaïs (le Don). L'invention d'Apollonios de Rhodes semble s'inspirer et prolonger celle de Timagétos (IVe s. av. J.-C.), qui leur faisait remonter l'Ἴστρος / Istros (le Danube), depuis lequel ils débouchèrent dans le Ῥοδανός / Rhodanos (le Rhône) et enfin la mer Celtique, c'est à dire portion de la Méditerranée occidentale située en la Gaule et l'Italie (Sur les Ports, cité dans les Scholies d'Apollonius de Rhodes, IV, 259).

    La localisation du fleuve

    La mention faite de ce fleuve dans la Théogonie d'Hésiode, au VIIIe s. av. J.-C., n'offre aucun indice permettant de le localiser. Par la suite, au Ve s. av. J.-C., trois localisations distinctes ont été proposées dans des oeuvres quasi-contemporaines, reprises par la suite dans les ouvrages des mythographes qui s'en inspirèrent.

  • Le Rhône

    Dans la première moitié du Ve s. av. J.-C., Eschyle plaçait ce fleuve en Ibérie, et précisait qu'il était autrement connue sous le nom de Rhodanus (Pline, Histoire naturelle, XXXVII, 11) (1). Cette tradition existait toujours au IIIe s. av. J.-C., comme en témoignent quelques bribes de l'oeuvre de Philostéphanos de Cyrène (Scholies sur Denys le Périégète, V, 289). Étonnament, on trouve encore un échos de cette thèse dans l'oeuvre de Denys le Périégète (IIe ap. J.-C.). Alors que la géographie de l'occident était parfaitement connue, Denys reprit cette hypothèse archaïque en y ajoutant même que la source de ce fleuve se trouvait dans les Pyrénées, ou près de Pyréné (Description de la terre habitée, V. 288), impliquant une confusion majeure avec l'Ἴστρος / Istros (le Danube) d'Hérodote. Plusieurs auteurs médiévaux ont conservé le souvenir de cette hypothèse, sans mentionner leurs sources. Peut-être s'agissait-il des auteurs mentionnés ici, ou d'autres, dont les oeuvres ont été perdues (Cf. Eustathe, Commentaire à la Périégèse de Denys, V, 288 ; Nicéphore Blemmydès, Géographie synoptique, V. v.270-330).

  • Le Rhin

    Au milieu du Ve s. av. J.-C., Hérodote évoqua ce fleuve, tout en précisant qu'il se situait dans les extrémités de l'Europe et qu'il débouchait dans la θάλασσαν τὴν πρὸς βορέην ἄνεμον "la mer exposée aux vents du nord". La mention des mythiques îles Cassitérides, qui suit de peu ce passage, indique que l'Eridanos ne pouvait alors que désigner le Rhin (Histoires, III, 115). L'une des Scholies sur Denys le Périégète mentionne encore cette hypothèse, lorsqu'il est précisé que l'Eridanos se trouve entre les Germains et les Celtes (V, 290).

  • Le Pô

    Hygin assure que Phérécyde de Syros (VIe s. av. J.-C.) fut le premier à associer le mythe relatif à la mort de Phaéton à l'Eridanos et à identifier ce fleuve comme étant le Pô (Fables, CLIV). Les fréquentes erreurs d'Hygin invitent cependant à la prudence. Seule certitude, dans la seconde moitié du Ve s. av. J.-C., Euripide situait l'Eridanos dans le voisinage de l'Adriatique (Hippolyte, v.732-741), tandis que Pline indique qu'il l'identifiait au Pö. De l'avis du même auteur, ce point de vue fut également celui de Philoxène de Cythère (Ve-IVe s. av. J.-C.), Nicandre de Colophon (IVe-IIIe s. av. J.-C.) et Satyros de Callatis (IIIe s. av. J.-C.). Les connaissances qu'Euripide avait de ce fleuve peuvent d'ailleurs être précisées, puisque Pline ajoute que la représentation que se faisait Euripide de la géographie de l'Europe occidentale était similaire à celle d'Apollonios de Rhodes, au IIIe s. av. J.-C. (Histoire naturelle, XXXVII, 11). Cette dernière est bien connue, compte-tenu du fait que son oeuvre est conservée. Ainsi, Apollonios de Rhodes assimilait clairement l'Eridanos au Pô, tout en prétendant qu'il communiquait avec le Rhône et avec un fleuve septentrional, considéré comme un simple prolongement, qui paraît correspondre au Rhin (Argonautiques, IV, v.627-658). L'identification de l'Eridanos au Pô a été, de loin, la plus populaire. Elle fut par la suite reprise par Ovide et bien d'autres (Métamorphoses, II, v.275-277). Notons aussi que cette l'assimilation de l'Eridanos au Pô ne se limitait pas aux textes mythologiques, puisqu'on la retrouve également dans le Périple du Pseudo-Scylax (début du IVe s. av. J.-C.).

  • Localisations alternatives

    L'une des Scholies sur Denys le Périégète mentionne trois hypothèses distinctes, mêlées de manière plus qu'incongrue. En effet, le scholiaste indique dans un premier temps que l'Eridanos prendrait sa source dans la montagne appelée Ηλίου καπής, qu'E. Cougny (1878) traduisait par "étable du Soleil". Ce nom invite à localiser cette source dans l'extrême Occident, à l'endroit où le quadrige d'Hélios prend son repos. Dans un second temps, il mentionne l'idée que sa source se situerait dans les monts Κεραυνίων / Cérauniens, dans le sud de l'actuelle Albanie. La dernière hypothèse invite quant à elle a identifier ce fleuve au Rhin. Les deux premières hypothèses sont parfaitement inédites, puisque aucun texte antique n'en conserve le souvenir. Ceci amène donc à penser que d'autres traditions plus minoritaires ont dû exister.

    Étymologie

    Bien que Hérodote ait indiqué que cet hydronyme ne pouvait être qu'un nom grec inventé par des poètes, et non un nom barbare (Histoires, III, 115), tout porte à penser que ce nom ait été celtique. Ainsi, X. Delamarre propose d'expliquer ce nom par le préfixe *eri-, qui signifie "autour / derrière", et par extension "l'ouest", associé à *-dano- / -danu-, "fleuve". Suivant le même auteur, le composé *ēri-dāno- (< *eperi-dāno-) doit être traduit par "le fleuve de l'ouest" (Delamarre, 2007 ; 2008 ; 2019). Cette étymologie est d'autant plus convaincante qu'elle permet d'expliquer le fait que cet hydronyme ait pu désigner différents fleuves. En effet, suivant la localisation des populations celtiques rencontrées par les commerçants grec, "le fleuve de l'ouest" a pu désigner différents cours d'eau (2).


    Notes

    (1) Le fait de situer le Rhône en Ibérie peut sembler curieux, mais ne constitue aucunement un témoignage isolé. En effet, le Périple du Pseudo-Scylax (début du IVe s. av. J.-C.) mentionne lui aussi des Ibères mêlés aux Ligures, entre les Pyrénées et ce même fleuve.

    (2) Le même auteur observe qu'il existe un autre cas de figure assez semblable avec le Δάναπρις / Danaper, l'actuel Dniepr. Cet hydronyme provient d'un composé scythique *Dān(u)-apara, de même sens (Delamarre, 2014).


    Complément

    Eridan est aussi le nom d'une constellation visible dans l'hémisphère sud, constituée par 300 étoiles, répertoriée en 1783 par l'astronome William Herschel. Ce nom lui fut donné en référence à ce fleuve de l'antiquité et au mythe de Phaéton.


    Sources littéraires anciennes

    Anonyme, Scholies sur Denys le Périégète, V, 289 : "Philostéphane dit que de son temps l'Éridan a été nommé par les indigènes le Rhodan (le Rhône). Quelques-uns pensent que les deux ne font qu'un; c'est l'avis d'Apollonius : .. et ils franchirent le cours profond du Rhodan, qui se jette dans l'Eridan, où se mêlent leurs eaux."

    Anonyme, Scholies sur Denys le Périégète, V, 290 : "L'Éridan (sort) de la montagne appelée Héliou Cape, l'étable du soleil, ou, selon quelques-uns, des (monts) Cérauniens. Il se trouve entre les Germains et les Celtes."

    Apollonios de Rhodes, Argonautiques, IV, v.503-506 : "Il (Pélée) dit, et chacun applaudit à son discours. Aussitôt on se mit à ramer avec vigueur jusqu'à ce qu'on fût arrivé à l'île Électris, la plus considérable de celles qui sont situées près du fleuve Éridan."

    Apollonios de Rhodes, Argonautiques, IV, v.592-658 : "Le vaisseau, toujours emporté par le vent, se trouva bientôt au milieu du fleuve Éridan, près de l'endroit où Phaéton, frappé de la foudre, fut précipité du char du Soleil au fond d'un marais d'où s'exhale encore une fumée épaisse et au-dessus duquel les oiseaux ne peuvent voler impunément. Tout autour les filles du Soleil, changées en peupliers, pleurent la mort de leur frère, et les larmes qu'elles répandent sont des gouttes d'ambre qui, séchées d'abord sur le sable par les rayons du soleil, sont ensuite reportées dans le cours du fleuve par les flots que les vents poussent vers le rivage. Les Celtes au contraire racontent que les larmes dont l'ambre est formé, sont celles que répandit Apollon, lorsque irrité de la mort de son fils Esculape, que la Nymphe Coronis mit au monde dans la ville de Lacérie, sur les bords de l'Amyrus, et forcé par les menaces de son père de quitter l'Olympe, il se relira dans le pays des Hyperboréens. Cependant les héros minyens, plongés dans la tristesse, ne songeaient pas même à prendre de nourriture; l'odeur infecte qui s'exhalait de l'Eridan les suffoquait pendant le jour, et la nuit ils entendaient les cris aigus et les plaintes des filles du Soleil, dont les larmes, semblables à des gouttes d'huile, paraissaient au-dessus des flots. De ce fleuve, le vaisseau fut conduit dans un autre, dont les eaux se mêlent en murmurant à celles de l'Éridan. Il porte le nom de Rhône et prend sa source aux extrémités de la terre, près des portes du couchant et du séjour de la nuit. Une de ses branches se jette dans l'Océan, l'autre dans la mer Ionienne, en se confondant avec l'Éridan, la troisième enfin se rend par sept embouchures au fond d'un golfe de la mer de Sardaigne. Les Argonautes, ayant pris la première branche, se trouvèrent au milieu des lacs, dont le pays des Celtes est couvert, et risquaient, sans le savoir, d'être jetés dans l'Océan, d'où ils ne seraient jamais revenus, mais Junon descendit tout à coup du ciel, et du haut des monts Hercyniens fit retentir l'air d'un cri qui les remplit d'épouvante. En même temps elle les repoussa en arrière, leur fit prendre le chemin par lequel ils devaient revenir dans leur patrie et les enveloppa d'un nuage, à la faveur duquel ils traversèrent, sans être aperçus, le pays des Celtes et des Liguriens. Étant enfin parvenus à la mer après être sortis du fleuve par l'embouchure du milieu, ils abordèrent heureusement aux îles Stoechades, redevables en partie de leur salut aux Dioscures, à qui Jupiter confia bientôt le soin de veiller pareillement sur tous les vaisseaux. Depuis ce temps on élève des autels et on offre des sacrifices en leur honneur."

    Denys le Périégète, Description de la terre habitée, V, 288 : "Après eux (les Ibères), ce sont les Pyrénées et les demeures des Celtes, près des sources de l'Éridan aux belles eaux. Sur ses bords jadis dans la nuit solitaire, les Héliades gémissantes pleuraient Phaéton, et là, les enfants des Celtes, assis sous les peupliers, recueillent les larmes de l'ambre qui a l'éclat de l'or. À la suite sont les demeures de la terre Tyrsénide (Tyrrhénienne), à l'orient de laquelle on voit commencer les Alpes, et du milieu d'elle les eaux du Rhin roulent au bout (du monde), vers les flots de la boréale Amphitrite."

    Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, I, 17 : "Quand à l'ambre qui nous vient de ces cantons‑là, voici ce qu'on en raconte. A l'opposite de la Scythie, et au‑delà des Gaules, est une île appelée Basilée ou Royale. C'est dans cette île seule que les flots de la mer jettent l'ambre. Les anciens ont débité sur cette matière des fables tout à fait incroyables et dont l'expérience a découvert la fausseté. Car la plupart des poètes et des historiens disent que Phaéton, fils du Soleil, n'étant encore qu'en sa première jeunesse conjura son père de lui confier pendant un jour la conduite de son char. Ayant obtenu sa demande il monta sur ce char, mais bientôt les chevaux sentirent qu'ils étaient menés par un enfant qui n'avait pas la force de les retenir et ils quittèrent leur route ordinaire. Errant dans le ciel, ils l'embrasèrent d'abord et y laissèrent cette trace qu'on appelle la Voie Lactée. Ils brûlèrent aussi une grande partie de la terre, mais Jupiter indigné foudroya Phaéton et remit le Soleil dans la voie qui lui est prescrite. Phaéton tomba à l'embouchure du Pô, appelé autrefois l'Éridan. Ses soeurs pleurèrent amèrement sa mort. Leurs regrets, dit‑on, furent si grands qu'elles changèrent de nature et furent métamorphosées en peupliers. L'on dit que cette espèce d'arbre jette tous les ans des pleurs au temps de la mort de Phaéton, et que ces larmes épaissies font l'ambre, espèce de gomme qui surpasse en beauté toutes les autres. L'on ajoute même que l'ambre de ces peupliers se renouvelle toutes les fois qu'on prend le deuil de quelque jeune homme mort dans le pays. Mais le temps a démontré que ceux qui ont forgé cette fable nous ont trompés. La vérité est que l'ambre se recueille sur les rivages de l'île Basilée, comme nous l'avons dit plus haut, et que les habitants de cette île le transportent au continent voisin, d'où ensuite on l'envoie dans nos cantons."

    Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, III, 29 : "Elle en eut un fils et une fille, Hélius et Séléné, tous deux admirables par leur beauté et par leur vertu. Cependant, ces avantages attirèrent sur Basilée l'envie de ses frères qui, craignant d'ailleurs qu'Hypérion ne voulût se rendre maître du royaume, conçurent un dessein exécrable. Ils conjurèrent entre eux d'égorger Hypérion et de noyer dans l'Éridan son fils Hélius qui n'était encore qu'un enfant. Quand Séléné apprit ce malheur, comme elle aimait son frère uniquement, elle se jeta du haut du palais en bas. Pendant que Basilée cherchait le long du fleuve le corps de son fils Hélius, elle s'endormit de lassitude."

    Euripide, Hippolyte, v.732-741 : "Que ne suis-je sous les cavernes profondes, portée sur des ailes, et mêlée par un dieu aux troupes errantes des oiseaux ! Je m'élèverais au-dessus des flots de la mer Adriatique et des eaux de l'Éridan, où les trois soeurs infortunées de Phaéton, pleurant son imprudence, versent des larmes d'ambre transparent, dans les ondes pourprées de leur père !"

    Eustathe, Commentaire à la Périégèse de Denys, V, 288 : "Aux environs de la Pyrènè, c'est-à-dire des Pyrénées, habitent les Celtes, près de la source de l'Éridan aux belles eaux, qui, au dire de quelques-uns, est le fleuve appelé aujourd'hui Pade ... - Les enfants des Celtes, assis sous les peupliers, expriment les larmes de l'ambre qui a l'éclat de l'or. - cela veut dire qu'ils recueillent l'ambre qui est tel... Il est évident que ledit ambre, en raison de son éclat doré, passe pour être les larmes des Héliades. Car l'or est le métal consacré au soleil. Notez que Dionysios (Denys) appelle plus loin l'ambre pierre parapotamienne. - Les Pyrénées sont une très-grande montagne qui sépare l'Ibérie et la Celtique. Au lieu de Keltoi, le géographe (Strabon) dit Keltai comme on dit Xrèsai. Les Celtes, dit-on, s'étendent jusqu'au Rhin. C'est de leur nom que tous les Galates d'Europe ont été appelés Celtes par les Hellènes."

    Hérodote, Histoires, III, 115 : "Telles sont les extrémités de l'Asie et de la Libye. Quant à celles de l'Europe à l'occident, je n'en puis rien dire de certain ; car je ne conviendrai pas que les barbares nomment Éridan un fleuve qui se jette dans la mer du Nord, et dont on dit que nous vient l'ambre. Je ne connais pas non plus les îles Cassitérides, d'où l'on nous apporte l'étain : le nom même du fleuve est une preuve de mon sentiment. Éridanos n'est point un mot barbare, c'est un nom grec inventé par quelque poète. D'ailleurs, je n'ai jamais trouvé personne qui ait pu me dire, comme témoin oculaire, quelle est cette mer que l'on place dans cette région de l'Europe. Ce qu'il y a de certain, c'est que l'étain et l'ambre nous viennent de cette extrémité du monde."

    Hésiode, Théogonie, 338 : "Téthys donna à l'Océan des Fleuves au cours sinueux, le Nil, l'Alphée, l'Éridan aux gouffres profonds, le Strymon, le Méandre, l'Ister aux belles eaux, le Phase, le Rhésus, l'Achéloüs aux flots argentés, le Nessus, le Rhodius, l'Haliacmon, l'Heptapore, le Granique, l'Ésépus, le divin Simoïs, le Pénée, l'Hermus, le Caïque aux ondes gracieuses, le large Sangarius, le Ladon, le Parthénius, l'Évènus, l'Ardesque et le divin Scamandre."

    Hygin, Fables, CLIIa : "Phaéton, fils du Soleil et de Clymène, qui avait secrètement monté sur le char de son père et avait été porté trop haut au-dessus de la terre, tomba de peur dans le fleuve Éridan. Lorsque Jupiter l'a frappé d'un coup de foudre, tout s'est embrasé. Afin d'avoir une raison de détruire toute la race des mortels, Jupiter prétendit qu'il voulait éteindre le feu ; il laissa couler les fleuves partout, et toute la race humaine périt sauf Deucalion et Pyrrha. Mais les soeurs de Phaéton, parce qu'elles avaient attelé les chevaux sans l'ordre de leur père, furent changées en peupliers."

    Hygin, Fables, CLIV : "Phaéton, fils de Clymènus, lui-même fils du Soleil, et de la nymphe Mérope, qui, comme nous l'avons entendu, était une Océanide, ayant appris de son père que son grand-père était le Soleil, fit un mauvais usage du char qu'il avait demandé. En effet, comme il fut porté trop près de la terre, tout s'embrasa immédiatement, et frappé par un éclair, il tomba dans le fleuve Pô. Ce fleuve est appelé Eridanus par les Grecs ; Phérécyde fut le premier à le nommer. Les Indiens devinrent noirs, parce que leur sang prit une couleur sombre lorsqu'ils furent approchés par la chaleur. La soeur de Phaéton, elle aussi, en pleurant son frère, fut changée en peuplier. Leurs larmes, comme le raconte Hésiode, se transformèrent en ambre ; [malgré ce changement] elles sont appelées Héliades. Elles sont donc Mérope, Hélie, Aegle, Lampetia, Phoebe, Aetherie, Dioxippe. De plus, Cygnus, roi de Ligurie, qui était apparenté à Phaéton, fut changé en cygne alors qu'il pleurait son parent ; lui aussi, lorsqu'il mourrut, chanta un chant lugubre."

    Lactance Placide, Narrationes fabularum Ovidianarum, II, 367 : "Alors que Cycnos, fils de Sthemelos, proche par la branche maternelle de Phaeton, habitait en Ligurie, il vit sur les rives de l'Éridan le corps de Phaéton lavé par ses soeurs et fut affligé par un désastre similaire. En effet, comme il pleurait la mort d'un proche, il se transforma en cygne parla volonté des dieux, animal qui déteste les feux célestes et suit les marais et les fleuves dans lesquels il vieillit. L'auteur est Phanoclès dans ses Amours."

    Nicéphore Blemmydès, Géographie synoptique, V, 270-330 : "À côté d'eux (les Ibères) se trouvent les Pyrénées et les habitations des Celtes, près du fleuve Éridan. Tout de suite après est la contrée Tyrsénique, à l'est de laquelle est le commencement des Alpes adjacents à l'Italie. Vers le milieu de cette contrée Tyrsénique, le fleuve du Rhin commence son cours qui se dirige vers la mer Boréale. Près du fleuve du Rhin coule le grand fleuve Ister ..."

    Ovide, Métamorphoses, II, v.275 : "Le même incendie met à sec, autour de l'Ismarus, l'Hèbre et le Strymon, et, dans l'Hespérie, le Rhin, le Rhône, l'Éridan, et le fleuve auquel les dieux ont promis l'empire du monde, le Tibre lui-même."

    Ovide, Métamorphoses, II, v.277 : "C'est trop peu : elle essaie de les arracher au tronc qui les enchaîne, et de briser avec ses mains leurs rameaux naissants ; mais il en tombe des gouttes de sang comme d'une blessure. - Arrête ! je t'en conjure, ô ma mère ! s'écrie chacune d'elles, en se sentant blessée ; arrête ! je t'en conjure ; en déchirant cet arbre, c'est notre corps que tu déchires : adieu. - L'écorce s'élève sur ces dernières paroles. De cette écorce leurs larmes coulent encore ; elles distillent en perles d'ambre de leurs jeunes rameaux et se durcissent au soleil. L'Éridan les recueille dans ses eaux limpides, et les porte aux dames du Latium qui en font leur parure."

    Ovide, Métamorphoses, II, v.367-400 : "Le fils de Sthénélée, Cycnos, fut témoin de ce prodige : bien qu'il te fût uni par le sang, du côté de ta mère, ô Phaéton ! il l'était encore davantage par les noeuds de l'amitié. Abandonnant son empire (car les peuples de la Ligurie et de florissantes cités obéissaient jadis à ses lois), il faisait retentir des cris de sa douleur les vertes campagnes qu'arrose l'Eridan, les eaux du fleuve lui-même, et les arbres dont tes' soeurs venaient d'augmenter le nombre. Soudain sa voix, de virile qu'elle était, devient grêle ; des plumes blanches remplacent ses cheveux ; son cou se prolonge loin de son sein, une membrane de pourpre unit ses doigts, le duvet couvre ses flancs, sa bouche devient un bec arrondi ; Cycnos est transformé en un oiseau jusqu'alors inconnu ; il ne se confie ni aux plaines célestes ni à Jupiter, car il garde le souvenir des feux injustement lancés sur Phaéton ; il habite les étangs et les vastes lacs, et sa haine pour le feu lui fait choisir une demeure au sein de l'élément contraire. Cependant le Soleil pâle et sans éclat, tel qu'il nous paraît quand il est éclipsé, déteste la lumière, et le jour, et lui-même. Tout entier à sa douleur, et dans le courroux qui le transporte, il refuse son ministère au monde : "Assez longtemps, dit-il, ma vie a été une tâche pénible. Je me lasse de tant de travaux, depuis le commencement des siècles sans cesse renouvelés, et toujours sans récompense. Qu'un autre désormais conduise mon char; et s'il n'en est point qui le puisse; si tous les dieux avouent leur impuissance: eh bien ! que Jupiter lui-même saisisse les rênes; du moins quand il les régira, ses mains laisseront reposer ses foudres si fatales aux pères. Alors il éprouvera la terrible audace de mes coursiers enflammés. Il verra s'ils méritent la mort ceux qui n'ont pu les gouverner !" Il dit, et tous les dieux s'assemblent autour de lui. Ils le conjurent de ne pas abandonner l'univers aux ténèbres. Jupiter lui-même excuse son tonnerre; et bientôt, parlant en maître, il ajoute aux prières ses ordres absolus. Phébus rassemble ses coursiers emportés, dont la terreur agite encore les flancs. Il les dompte, il les frappe, il les presse; il leur reproche la mort de son fils, et s'en venge sur eux."

    Palaiphatos, Histoires incroyables, LII : "Phaéton, fils d'Hélios, brûlait du stupide désir de monter sur le char de son père. À force de demandes incessantes et de pleurs, il le convainquit. Quand il monta sur le char, et commença de fouetter les chevaux (comme il ne savait pas bien manier les rênes et qu'il était incapable de diriger fermement les chevaux, sans provoquer de soubresauts), il fut traîné par les bêtes animées d'orgueil et d'une grande impétuosité. Il passa trop près de la terre ; il fut projeté hors du char, dans le fleuve Éridan ; il se noya, après avoir incendié la plus grande partie des terres voisines."

    Pausanias, Description de la Grèce, I, 3, 6 : "Ces Gaulois habitent les extrémités de l'Europe, vers une mer immense dont on ne connaît pas les extrémités, qui est sujette au flux et au reflux, semée d'écueils et remplie de monstres qui ne ressemblent en rien à ceux de nos mers. Le pays de ces Gaulois est traversé par l'Éridan, fleuve sur les bords duquel les filles du Soleil pleurent, dit-on, la mort de Phaéton leur frère. Le nom de Gaulois qu'on leur donne n'a prévalu que très tard; ils prenaient anciennement celui de Celtes ; nom que les autres peuples leur donnaient aussi."

    Pausanias, Description de la Grèce, I, 30, 3 : "Or, le cygne est un oiseau qui passe pour musicien, depuis, dit-on, qu'un certain Cygnus, musicien célèbre, et roi des Liguriens, peuple de la Gaule, au-delà de l'Éridan, fut à sa mort métamorphosé par Apollon, et prit la forme de l'oiseau qui porte son nom. Je veux bien croire que les Liguriens aient eu un roi grand musicien, mais on ne me persuadera pas qu'il ait été changé d'homme en oiseau."

    Pausanias, Description de la Grèce, V, 12, 7 : "L'électre dont on a fait la statue d'Auguste, est une substance qui se trouve toute formée dans les sables de l'Éridan, mais il est fort rare, et par conséquent très cher et très recherché. Un autre électre est un mélange d'or et d'argent."

    Pline, Histoire naturelle, III, 117 : "Le Pô sort du sein du mont Vésule, un des sommets les plus élevés de la chaîne des Alpes, sur le territoire des Ligures Vagiennes ; la source en est digne d'être visitée ; il s'enfonce dans un canal souterrain, puis reparaît dans le territoire des Forovibiens. II ne le cède en célébrité à aucun fleuve; les Grecs l'ont appelé Éridan, et le châtiment de Phaéthon l'a illustré."

    Pline, Histoire naturelle, XXXVII, 11 : "Phaéton ayant été foudroyé, ses soeurs pleurèrent tant qu'elles furent changées en peupliers; et tous les ans leurs larmes produisent l'électrum sur les bords de l'Éridan, que nous nommons le Pô; l'électrum, ainsi appelé parce que le soleil porte le nom d'Elector. Tel est Ie récit de plusieurs poètes, et les premiers qui l'aient fait sont, je pense, Eschyle, Philoxène, Nicandre, Euripide, Satyre. Le témoignage de l'Italie dément tout cela. De moins inexacts ont dit que dans la mer Adriatique étaient les îles Electrides, où le Pô apportait le succin. Mais il est certain qu'il n'y eut jamais d'îles de ce nom dans ces parages, et que sur cette côte il n'est aucune île où les eaux du Pô puissent porter quelque chose. Quant à Eschyle plaçant l'Éridan en Ibérie, c'est-à-dire l'Espagne, et lui donnant le nom de Rhône; quant à Euripide et à Apollonius faisant arriver par une embouchure commune dans l'Adriatique le Rhône et le Pô; on leur pardonnera plus aisément, étant aussi ignorants en géographie, d'avoir ignoré la provenance du succin. D'autres auteurs plus retenus ont dit (ce qui n'est pas moins faux) qu'au fond du golfe Adriatique, sur des rochers inaccessibles, sont des arbres qui rendent cette gomme vers le lever du Chien."

    Pseudo-Apollodore, Bibliothèque, II, 5, 11 : "Héraclès poursuivit sa route vers le pays des Illyriens, jusqu'au fleuve Éridan, où il trouva les Nymphes, filles de Zeus et de Thémis. Elles lui indiquèrent le lieu où dormait Nérée. Héraclès le saisit dans son sommeil et le ligota, même si Nérée continuait de prendre mille formes différentes, et il ne le lâcha pas tant qu'il ne lui eut pas révélé où trouver les pommes des Hespérides."

    Virgile, Énéide, X, v.185-193 : "Non, je ne te passerai pas sous silence, Cygnus, chef des Ligures, très vaillant guerrier, ni toi, avec ta maigre escorte, Cupavo, dont le cimier est orné de hautes plumes de cygne, à la fois reproche, amour des vôtres et rappel de la figure d'un père ; car, on raconte que Cygnus, à la mort de Phaéthon qu'il aimait, chantait à l'ombre des soeurs de son ami, sous les feuillages des peupliers, consolant de sa muse son douloureux amour ; il passa sa vieillesse chenue couvert d'un souple plumage, délaissant la terre et poursuivant les étoiles de son chant."


  • Sources:
  • X. Delamarre, (2007) - Noms de personnes celtiques dans l'épigraphie classique, Errance, Paris, 240p.
  • X. Delamarre, (2008) - "ἨΡΙΔΑΝΟΣ, 'le fleuve de l'ouest'", Études celtiques, vol.36, pp.75-77
  • X. Delamarre, (2014) - "Notes d'étymologie gauloise ", WÉKWOS, revue d'études indo-européennes, n°1, pp.75-93
  • X. Delamarre, (2019) - Dictionnaire des thèmes nominaux du gaulois (I. Ab- / Ixs(o)-), Les Cent Chemins, 398p.
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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