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Fondation de la colonie latine d'Aquileia (181 av. J.-C.)
 Après avoir expulsé les Gaulois transalpins installés dans la portion orientale de la Vénétie, les Romains ne voulurent pas laisser un tel territoire hors de contrôle, aux portes de l'Italie. Ainsi, ne voulant pas permettre à d'autres Gaulois transalpins de venir s'imposer en Italie, et dans le cadre d'une guerre en Istrie que les Romains savaient imminentes, la décision de déduire une colonie sur ces terres fut prise dés 183 av. J.-C. (Strabon, Géographie, V, 1, 8 ; Tite-Live, Histoire romaine, XXXIX, 55). Ils hésitèrent un temps en l'idée d'y déduire une colonie romaine, ou une colonie latine, puis optèrent finalement pour la seconde proposition (Tite-Live, Histoire romaine, XXXIX, 55 ; XL, 34). Pour mener à bien ce projet de déduction, le sénat romain nomma triumvir Publius Cornelius Scipion Nasica, Caius Flaminius et Lucius Manlius Acidinus Fulvianus (Tite-Live, Histoire romaine, XXXIX, 55 ; XL, 34 ; CIL 05, 873).
La déduction effective de la colonie d'Aquileia (Aquilée) eut lieu deux ans plus tard, en 181 av. J.-C. Les triumvirs en charge de la déduction allouèrent des terres aux 3000 colons installés à Aquileia ; les fantassins reçurent chacun 50 arpents, les centurions 100 arpents et les chevaliers 140 (Tite-Live, Histoire romaine, XL, 34).
| Strabon, Géographie, V, 1, 8: "Aquilée, qui de toutes les villes de cette côte se trouve la plus rapprochée du fond du golfe, fut bâtie par les Romains et destinée à servir de boulevard contre les populations barbares de l'intérieur. Les bâtiments marchands pour y arriver n'ont qu'à remonter le cours du Natison sur un espace de 60 stades au plus. Les Romains y ont ouvert un marché aux Illyriens des bords de l'Ister, qui viennent y chercher les denrées apportées par mer, notamment l'huile et le vin : ils en remplissent des vases ou tonneaux en bois qu'ils chargent sur de lourds chariots et livrent en échange de ces denrées des esclaves, du bétail et des cuirs. Aquilée est hors de la limite de l'Hénétie, laquelle est formée de ce côté par une rivière qui descend des Alpes et que l'on peut remonter jusqu'à la ville de Noreia, à une distance de 1200 stades de son embouchure."
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| Tite-Live, Histoire romaine, XXXIX, 55 : "Les peuples gaulois de la Transalpine firent une réponse gracieuse aux ambassadeurs romains. Les anciens blâmèrent même la douceur excessive du sénat envers des misérables qui, après avoir quitté leur patrie sans autorisation, avaient usurpé des terres dépendantes de l'empire romain et bâti une ville sur le sol d'autrui. " Au lieu de les renvoyer impunis, disaient-ils, on aurait dû leur faire expier sévèrement leur témérité. Mais il était à craindre qu'en poussant l'indulgence jusqu'à leur rendre leurs effets on n'eût encouragé de pareilles entreprises pour l'avenir ". Les Gaulois ne se bornèrent pas à cet accueil ; ils comblèrent les envoyés de présents. Le consul M. Claudius, après le départ des Gaulois, avait conçu le projet de porter la guerre en Istrie ; il écrivit au sénat pour obtenir la permission d'entrer dans cette province avec ses légions ; on ne l'y autorisa pas. Il était question d'établir une colonie dans la ville d'Aquilée ; mais on ne savait pas encore si on la composerait de Latins ou de citoyens romains. Les sénateurs se décidèrent enfin pour une colonie latine. On nomma triumvirs à cet effet P. Scipion Nasica, C. Flaminius et M. Manlius Acidinus. La même année, on établit à Mutine et à Parme des colonies de citoyens romains, composées chacune de deux mille hommes ; on leur distribua des terres qui avaient appartenu aux Boïens et avant eux aux Étrusques ; les colons de Parme eurent chacun huit arpents, ceux de Mutine cinq. Les triumvirs chargés de cet établissement furent M. Aemilius Lépidus, T. Aebutius Carus et L. Quinctius Crispinus."
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| Tite-Live, Histoire romaine, XL, 34 : "Tels furent les événements qui eurent lieu cette année dans l'Espagne Citérieure ; dans l'Ultérieure le préteur Manlius remporta plusieurs avantages sur les Lusitaniens. La même année, une colonie latine fut établie à Aquilée sur le territoire des Gaulois. Les trois mille fantassins qui la composaient reçurent chacun cinquante arpents, les centurions cent, les cavaliers, cent quarante. Les triumvirs chargés de l'établissement furent P. Cornélius Scipion Nasica, C. Flaminius et L. Manlius Acidinus."
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| Velleius Paterculus, Histoire romaine, I, 15 : "Ni pendant le séjour d'Hannibal en Italie, ni pendant les années qui suivirent immédiatement son départ, les Romains n'eurent le loisir de fonder des colonies : pendant la guerre, on avait plutôt à rassembler des soldats, qu'à en renvoyer, après la guerre, il fallait retremper ses forces plutôt que les disperser. Mais pendant le consulat de Cneius Manlius Vulso et de Fulvius Nobilior, on emmena une colonie à Bononia, il y a environ deux cent dix-sept ans ; quatre ans après, on conduisit des colons à Pisaurum et à Potentia, après un intervalle de trois ans, à Aquileia et à Gravisca et quatre ans plus tard, à Luca."
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Inscription d'Aquilée (CIL 05, 873 ; 01, 621 ; ILLRP 324 ; AE 1990, 388)
L(VCIVS) MANLIVS L(VCI) F(ILIVS) ACIDINVS TRIV(M)VIR AQVILEIAE COLONIAE DEDVCVNDAE
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"À Lucius Manlius Acidinus, fils de Lucius, triumvir pour la déduction de la colonie d'Aquileia."
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