Le site archéologique des Fontaines Salées, est situé sur la commune de Saint-Père-sous-Vézelay (Yonne), sur la rive droite de la Cure. Le nom de ce lieu-dit provient de la présence de sources d'eau minérale chlorurée-sodique et radioactive. Les vestiges qui y ont été mis au jour révèlent une occupation quasi continue entre la fin du IIIe millénaire av. J.-C. et le IVe s. ap. J.-C. Ce site a été mis au jour en 1934 par le professeur René Louis, alors à la recherche du "champ de bataille de Vaubeton" livrée par Girard de Roussillon contre le roi Charles et évoqué dans la Geste de Girard de Roussillon. Les fouilles menées sur ce site se sont prolongées jusqu'en 1965.

Les puits du Néolithique final

Le site des Fontaines Salées a été occupé dés le IIIe millénaire av. J.-C., comme l'attestent 19 puits en bois de chêne parfaitement conservés. L'extraction de l'eau se faisait par le système du chadouf (un balancier en bois y a été mis au jour). Ces puits, réalisés dans des troncs de chênes évidés au feu, sont profonds de 1 mètre à 1 mètre 40, pour 80 centimètres de diamètre. L'un d'eux a fourni une datation au carbone 14 (date de l'abattage) - printemps 2238 av. J.-C-. L'un de ces puits contenait une pointe de flèche en silex, certainement contemporaine du cuvelage. Une tombe du IXe s. av. J.-C., typique de la culture des Champs d'Urnes (Bronze final II / Hallstatt) a été mise au jour dans la partie sud-ouest du site. Aucune structure contemporaine à cette sépulture n'a été mise au jour sur ce site, laissant supposer que le cuvelage du Néolithique final était toujours utilisé.

La double enceinte circulaire

Les premières traces d'occupation postérieures aux cuvelages du Néolithique final sont assez mal datées. Elles sont antérieures à la construction des thermes (Ier ap. J.-C.) et dateraient de la Tène moyenne / finale ou de la période gallo-romaine précoce. Le site des Fontaines Salées avait alors, sans aucun doute, un caractère sacré. Le centre du site était occupé par un bassin carré dallé en son fond et sur son pourtour de 1,40 mètre de côté. Ce bassin s'inscrivait au coeur d'un espace ellipsoïde où une grande quantité d'argile imperméable a été accumulée et tassée. Une double enceinte circulaire en pierre ceinture l'ensemble. On considère généralement, qu'entre ces deux enceintes se trouvait une galerie (associée à un rite ambulatoire ?). L'enceinte la plus proche du bassin central, paraît avoir été un mur, qui peut-être était assez haut. Cette première enceinte fait 34 mètres de diamètre. La seconde enceinte (la plus externe) n'a certainement jamais été qu'un amoncellement de pierres, servant à délimiter l'aire sacrée (péribole). L'extrémité ouest de ce " sanctuaire " n'est plus visible, elle a été fortement remaniée et réaménagée lors de l'agrandissement des thermes entre le Ier et le IIIe s. ap. J.-C. Il n'est donc pas possible de se faire une idée de la morphologie de l'entrée de cet ensemble précoce.

Les thermes gallo-romains

C'est à partir du Ier ou IIe s. ap. J.-C. qu'a été entreprise la construction d'un ensemble thermal typiquement romain. Cet édifice viendra compléter et recouvrir (en partie) le sanctuaire antérieur. Il s'agissait de thermes mixtes, agrandis dés le IIe s. ap. J.-C. De nombreuses découvertes effectuées au sein du bassin carré - précédemment évoqué - indiquent qu'il était toujours en activité lors du fonctionnement des thermes. Il ne sera comblé qu'au IVe s., lors de la destruction des thermes.