Gaius Sextius Calvinus cède aux Massaliotes la bande littorale prise aux Salyens (123-122 av. J.-C.)
Au terme de la campagne de Gaius Sextius Calvinus contre les Salyens et les Voconces (124-122 av. J.-C.), la victoire romaine fut totale, la libre circulation des Romains et des Massaliotes le long du littoral gaulois, et dans les environs de Massalia (Marseille), fut rétablie. Contre toute attente, la bande littorale remportée par les Romains sur les Salyens fut abandonnée aux Massaliotes (Strabon, Géographie, IV, 1, 5). On notera que ce don en faveur de Massalia ne fut pas le premier du genre, puisque les Romains leurs offrirent déjà la portion littorale du territoire des Déciates et des Oxybiens, à l'issue de la campagne menée par Quintus Opimius en 154 av. J.-C..

Strabon, Géographie, IV, 1, 5 : "C'est ainsi que Sextius, après avoir vaincu les Salyens et fondé, non loin de Massalia, la ville d'Aquae-Sextiae, laquelle reçut ce nom en l'honneur de son fondateur et en commémoration de ces sources thermales si célèbres naguère, mais si dégénérées aujourd'hui, puisqu'une partie, dit-on, ne donne plus que de l'eau froide, entreprit, avec l'aide de la garnison qu'il avait mise dans cette ville, de dégager la route qui va de la frontière d'Italie à Massalia, en expulsant du littoral les Barbares, que les Massaliotes n'avaient pas encore réussi à en éloigner complètement. Par le fait, Sextius ne réussit pas beaucoup mieux dans son entreprise, car tout ce qu'il put obtenir se réduisit à ceci, que, dans les parties facilement accessibles aux vaisseaux, les Barbares se tiendraient désormais à une distance de 12 stades de la côte et à une distance de 8 stades dans les parties bordées de rochers ; mais il s'empressa de livrer aux Massaliotes le peu de terrain qu'abandonnaient les Barbares. Beaucoup de trophées et de dépouilles encore exposés dans la ville rappellent maintes victoires navales, remportées jadis par les Massaliotes sur les différents ennemis dont l'ambition jalouse leur contestait le libre usage de la mer. On voit donc qu'anciennement la prospérité des Massaliotes était arrivée à son comble, et qu'entre autres biens ils possédaient pleinement l'amitié des Romains, comme le marque assez, du reste, parmi tant de preuves qu'on en pourrait donner, la présence sur l'Aventin d'une statue de Diane, disposée absolument de même que celle de Massalia." |
|