Heraclea / Ηράκλεια - Nom d'une "ville" disparue bien avant l'époque de Pline (Ier s. ap. J.-C.), auteur qui l'évoque dans son Histoire Naturelle (III, 35) sous la forme Heracleam oppidum. Cette localité aurait été située à l'embouchure du Rhône, soit à l'Ouest d'une ligne Fos-sur-Mer - Arles, en Camargue. On retrouve dans le toponyme Ηράκλεια celui du dieu grec Ηράκλειος (Héraklès), bien connu pour ses exploits dans la région. Certains auteurs confondent Ηράκλεια / Ηeraclea et Ῥοδανουσια (Rhodanousia, aujourd'hui L'Argentière - Château d'Espeyran (sur la commune de Saint-Gilles, Gard), du fait que l'Histoire Naturelle de Pline (III, 5, 3) n'évoque pas la seconde. Considérant qu'Heraclea se situait à une embouchure du Rhône (Pline, Histoire Naturelle, III, 35) un site découvert très récemment pourrait correspondre à cet établissement. En effet, une découverte fortuite effectuée en 2003, ayant conduit à deux campagnes de fouilles en 2004, puis 2005, nous laisse entrevoir la possibilité d'une localisation. Au niveau de la Pointe-de-Vella sur la commune de Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) a été mise au jour une nécropole grecque, ayant livrée 12 sépultures datée des environs de 200 av. J.-C. (Marino, 2005 ; Marino & Rigeade, 2005). La présence d'une nécropole grecque ici, indique sans guère de doute l'existence d'un établissement grec proche. Aucun vestige d'habitat n'a été mis au jour à proximité de ce site. Port-de-Bouc se situe à proximité immédiate de l'embouchure la plus orientale du Rhône et du canal de Fossis Marianis (Fos-sur-Mer), ce qui est compatible avec la localisation proposée par Pline (Histoire Naturelle, III, 35) d'Heraclea. Notons que les publications consultées (indexées en bibliographie) ne font pour autant pas le rapprochement entre le site de la Pointe-de-Vella et Heraclea.

On notera qu'Etienne de Byzance (au Ve s. de notre ère) mentionne Ηράκλεια et Ῥοδανουσια ne laissant guère de doute sur l'existence de deux sites distincts. Néanmoins, rien n'indique pour autant que Pline et Etienne de Byzance désignent la même Ηράκλεια. En effet Etienne de Byzance ne situe par cette localité, pouvant laisser supposer qu'il puisse s'agir de l'Heraclia Caccabaria de l'Itinéraire d'Antonin (505,4 ; 505,6), sinon même de l'Ἡρακλἐους λιμήν de Ptolémée (Géographie, III, 1).