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Encyclopédie Celtique

Massalia et les comptoirs phocéens de Méditerranée occidentale. [-600:-49]

Massalia et les comptoirs phocéens de Méditerranée occidentale.

Introduction

A partir des VIIe et VIe s. av. J.-C., les Celtes de la civilisation de Hallstatt, commencèrent à avoir des contacts de plus en plus fréquents avec le monde méditerranéen et notamment la civilisation grecque. Les deux principaux voies de pénétration des influences grecques vers l'Europe centrale et occidentale étaient l'Adriatique et la vallée du Rhône. La rencontre de ces deux civilisations fut facilitée par trois phénomènes largement synchrones :

(1) l'expansion de la civilisation de Hallstatt hors de son foyer nord-alpin originel (IXe-Ve s. av. J.-C.), puis celle de la civilisation de La Tène (Ve-IIe s. av. J.-C.), le long des grands axes commerciaux reliant l'Europe septentrionale et atlantique à l'Europe méridionale, et plus ponctuellement sur le littoral méditerranéen.

(2) un vaste mouvement de colonisation entrepris par les différentes cités grecques naissantes (VIIIe-VIe s. av. J.-C.), touchant principalement les littoraux de la Méditerranée orientale et plus modérément ceux de la Méditerranée occidentale (Cf. fiche consacrée à la colonisation grecque). On distingue classiquement deux phases dans ce mouvement de colonisation de l'Époque archaïque :

- La première phase (775-675 av. J.-C.) : mouvements entrepris par un nombre très limité de métropoles (Chalcis, Érétrie, Corinthe, Mégare, Sparte & Rhodes), ayant conduit à quelques fondations isolées. Dans le cadre de la première phase, les colonies furent principalement fondées autour du golfe de Tarente et du détroit de Messine, constituant ce que l'on appellera par la suite la Grande-Grèce.

- La deuxième phase (625-510 av. J.-C.) : le mouvement se généralise à un grand nombre de cités grecques de l'Hellade et de l'Asie mineure. Dans ce cadre, on assiste à un développement du commerce au long cours. C'est à partir de cette phase que l'on observe une très nette amplification de la part des produits d'importation grecque dans les sites indigènes du pourtour méditerranéen.

(3) l'expansion de la civilisation étrusque hors de la Toscane (VIIIe-VIe s. av. J.-C.), jusqu'aux Alpes et à la Mer Adriatique. Le rôle des Étrusques ne doit effectivement pas être sous-estimé, puisque dés la Période orientalisante (VIIIe-VIe s. av. J.-C.), ils furent très influencés par la culture grecque et constituaient des intermédiaires incontournables pour la diffusion de cette influence en Europe centrale et occidentale. Les Étrusques jouèrent ce rôle jusqu'au déclin de leur civilisation (Ve-IIIe s. av. J.-C.), lequel coïncide avec l'invasion de l'Étrurie padane par les Celtes et la progressive soumission des cités de Toscane par les Romains.

L'installation de colonies grecques dans le sud de la Gaule (notamment) pourrait paraître comme un thème en marge de la civilisation celtique, or il n'en est rien. Les Grecs ont influencé les Celtes sur un plan artistique, matériel (la diffusion de l'usage de la monnaie, de l'écriture, etc.), mais également sur un plan urbanistique dans le cadre de l'essor du phénomène des oppida (Fichtl, 2000). D'une manière générale, le degré des influences hellénistiques a été fonction de la distance des sites indigènes avec les installations hellénistiques (et les possessions étrusques), et de la proximité des voies commerciales y aboutissant. On notera enfin que le pourtour méditerranéen de la Gaule, "la Celtique méditerranéenne" de D. Garcia (2004), a développé un certain nombre de spécificités du fait de l'intensité et l'ancienneté des interactions réalisées avec les Grecs et les Étrusques. Ainsi dans cette région, des sites indigènes très hellénisés - voire composites -, ont vu le jour, tels que Mastramela (Saint-Blaise), Glanum (Saint-Rémy-de-Provence), Cabellio (Cavaillon), Lattara (Lattes), Entremont, Nages ou encore Martigues.

Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XLIII, 4, 1-2 : "Sous l'influence des Phocéens, les Gaulois adoucirent et quittèrent leur barbarie et apprirent à mener une vie plus douce, à cultiver la terre et à entourer les villes de remparts. Ils s'habituèrent à vivre sous l'empire des lois plutôt que sous celui des armes, à tailler la vigne et à planter l'olivier, et le progrès des hommes et des choses fut si brillant qu'il semblait, non pas que la Grèce eût émigré en Gaule, mais que la Gaule eût passé dans la Grèce."

Strabon, Géographie, IV, 1, 5 : "En conséquence, tout ce qu'ils comptent aujourd'hui de beaux esprits se porte avec ardeur vers l'étude de la rhétorique et de la philosophie; et, non contents d'avoir fait dès longtemps de leur ville la grande école des Barbares et d'avoir su rendre leurs voisins philhellènes au point que ceux-ci ne rédigeaient plus leurs contrats autrement qu'en grec, ils ont réussi à persuader aux jeunes patriciens de Rome eux-mêmes de renoncer désormais au voyage d'Athènes pour venir au milieu d'eux perfectionner leurs études. Puis, l'exemple des Romains ayant gagné de proche en proche, les populations de la Gaule entière, obligées d'ailleurs maintenant à une vie toute pacifique, se sont vouées à leur tour à ce genre d'occupations, et notez que ce goût chez elles n'est pas seulement individuel, mais qu'il a passé en quelque sorte dans l'esprit public, puisque nous voyons particuliers et communautés à l'envi appeler et entretenir richement nos sophistes et nos médecins."


I. - La prédominance des installations phocéennes en Méditerranée occidentale et la fondation de Massalia.

Ce grand mouvement de colonisation grecque s'est principalement concentré sur le bassin méditerranéen oriental. A l'exception de la Grande-Grèce, le bassin méditerranéen occidental n'a été colonisé que par des Ioniens de Φώκαια (Phocée, l'actuelle Foça, Turquie), des Achéens de Ζάκυνθος (Zacynthe, l'actuelle Zante, Grèce) et plus tardivement, par des Doriens arrivés par l'intermédiaire de la colonie corinthienne de Συρακοῦσαι (Syracuse, Italie). Certains historiens antiques mentionnaient également ça et là quelques installations rhodiennes et milésiennes, mais elles n'étaient que le fruit de conjectures reposant sur des étymologies farfelues, quand elles n'étaient pas tout simplement légendaires. Les Grecs qui entretinrent les contacts les plus fréquents et directs avec les populations celtiques d'Europe furent incontestablement les Phocéens.

Φώκαια (Phocée) était une importante cité de la dodécapole ionienne d'Asie mineure. Selon l'Heptamychia de Phérécyde de Syros (VIe s. av. J.-C., ouvrage disparu dont des fragments ont été conservés par Strabon, Géographie, XIV, 1, 3) ou encore la Description de la Grèce de Pausanias le Périégète (IIe s. ap. J.-C.), les douze cités de la Confédération ionienne furent fondées par les fils légitimes et non-légitimes du dernier roi mythique d'Ἀθῆναι (Athènes), Κόδρος (Codros), après sa mort en 1068 av. J.-C. Quelques exceptions sont néanmoins mentionnées, dont Φώκαια (Phocée), fondée à la même époque par l'Athénien Φιλογένους (Philogénos) selon Phérécyde de Syros (Strabon, Géographie, XIV, 1, 3), ou par des Phocidiens - Ioniens de Phocide - transportés en Asie sous la direction des Athéniens Φιλογένες (Philogénès) et Δάμων (Damon) (Pausanias le Périégète, Description de la Grèce, VII, 2, 4 ; VII, 3, 10). A l'instar d'autres cités grecques, à la transition entre le VIIe et le VIe s. av. J.-C., Φώκαια entreprit la fondation de plusieurs colonies en Méditerranée occidentale. Cependant, contrairement aux autres, les Phocéens se désintéressèrent de l'Italie méridionale et de la Sicile, où de nombreuses cités furent fondées aux VIIIe-VIIe s. av. J.-C., et jetèrent leur dévolu sur le sud de la Gaule et sa périphérie.

I. 1. - Exploration de la Méditerranée occidentale et établissement de relations commerciales.

L'établissement d'une colonie était une entreprise risquée et les cités grecques n'envoyaient pas leurs ressortissants dans l'inconnu. Les orientations indiquées par l'oracle de la Pythie reposaient, selon toute vraisemblance, sur les connaissances acquises par les marins, au fil de leurs pérégrinations. C'est ainsi qu'entre le VIIIe et le VIe s. av. J.-C., les établissements coloniaux ont eu tendance à s'éloigner de la Mer Égée et de la Mer Ionienne, pour gagner les confins de la Méditerranée orientale, la Mer Noire, l'Adriatique et la Méditerranée occidentale.

Selon le récit semi-légendaire rapporté par Hérodote (Histoires, IV, 152), les colonnes d'Hercule et le royaume de Ταρτησσός (Tartessos) ont été abordés pour la première fois par Κωλαῖος (Colaeos), commerçant grec de la cité ionienne de Σάμος (Samos, Grèce). Son vaisseau a abordé ces rivages de manière accidentelle (poussés par un vent continu), mais il en repartit avec de très riches marchandises. Cet épisode est communément daté du milieu du VIIe s. av. J.-C.

A la suite de l'expédition involontaire de Κωλαῖος (Colaeos), pourtant fructueuse, les Samiens ne semblent pas avoir établis de relations commerciales avec Ταρτησσός (Tartessos). Comment expliquer ce fait ? La distance peut-être, mais plus certainement l'omniprésence des principaux concurrents des Grecs, les Phéniciens, qui ont multiplié les fondations de colonies dans la région depuis la fin du IXe s. av. J.-C. Il est fort probable que le récit de l'exploit de Κωλαῖος éveilla néanmoins l'appétit d'une autre cité ionienne, Φώκαια (Phocée). Hérodote (Histoires, I, 163), Aristote (La Constitution de Marseille, cité par Athénée de Naucratis, Deipnosophistes, XIII, 36) et Trogue Pompée (Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XLIII, 3, 4-7) indiquent que les premiers Phocéens ayant fréquenté la Méditerranée occidentale étaient des commerçants. Hérodote (Histoires, I, 163) va même plus loin, puisqu'ils indique qu'ils furent les premiers à s'aventurer dans l'Adriatique, au large de la Τυρσηνίην (la Tyrrhénie, c'est à dire l'Étrurie) et au large de l'Ἰβηρία (l'Ibérie) jusqu'à l'Océan (ce que confirme Trogue Pompée cité par Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XLIII, 3, 6). Trogue Pompée indique que les Phocéens ont abordé les côtes de l'Étrurie au cours du règne Tarquin l'Ancien (le cinquième roi de Rome), soit entre 616 et 578 av. J.-C., et qu'ils en profitèrent pour conclure un traité d'amitié avec Rome (XLIII, 3, 4). Cette datation coïncide assez bien avec celle que l'on peut déduire de la lecture des Histoires d'Hérodote (I, 163). En effet, cet auteur indique que les commerçants phocéens s'étaient liés d'amitié avec Ἀργανθώνιος (Arganthonios), roi de Ταρτησσός (Tartessos), au point que celui-ci les invita à quitter l'Ionie pour s'installer sur son territoire. Hérodote indique également que sachant Φώκαια (Phocée) menacée par Κροῖσος (Crésus, roi de Lydie entre 561 et 547 av. J.-C.), Ἀργανθώνιος (Arganthonios) finança l'édification des remparts de la ville. Cet événement peut être daté avec une certaine précision puisque nous savons que Crésus s'est attaqué aux différentes cités d'Ionie au tout-début de son règne. Cette étroite amitié suppose que les commerçants phocéens fréquentaient la région depuis un certain temps.

Hérodote, Histoires, I, 163 : "Les Phocéens sont les premiers chez les Grecs qui aient entrepris de longs voyages sur mer, et qui aient fait connaître la mer Adriatique, la Tyrrhénie, l'Ibérie et Tartessus. Ils ne se servaient point de vaisseaux ronds, mais de vaisseaux à cinquante rames. Étant arrivés à Tartessus, ils se rendirent agréables à Arganthonius, roi des Tartessiens, dont le règne fut de quatre-vingts ans, et qui en vécut en tout cent vingt. Les Phocéens surent tellement se faire aimer de ce prince, qu'il voulut d'abord les porter à quitter l'Ionie pour venir s'établir dans l'endroit de son pays qui leur plairait le plus ; mais, n'ayant pu les y engager, et ayant dans la suite appris d'eux que les forces de Crésus allaient toujours en augmentant, il leur donna une somme d'argent pour entourer leur ville de murailles. Cette somme devait être considérable, puisque l'enceinte de leurs murs est d'une vaste étendue, toute de grandes pierres jointes avec art. C'est ainsi que le mur des Phocéens fut bâti."

Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XLIII, 3, 4-7 : "À l'époque du roi Tarquin, des jeunes gens phocéens, venants d'Asie, arrivèrent à l'embouchure du Tibre et conclurent un traité d'amitié avec les Romains ; puis ils s'embarquèrent pour les golfes les plus lointains de Gaule et fondèrent Marseille, entre les Ligures et les peuplades sauvages de Gaulois ; ils accomplirent de grands exploits, soit en se protégeant par les armes contre la sauvagerie gauloise, soit en attaquant d'eux-mêmes ceux par qui ils avaient été attaqués auparavant. Et en effet, les Phocéens, contraints par l'exiguïté et la maigreur de leur terre, pratiquèrent avec plus d'ardeur la mer que les terres : ils gagnaient leur vie en pêchant, en commerçant, souvent même par la piraterie, qui était à l'honneur en ces temps-là. C'est pourquoi, ayant osé s'avancer en direction du rivage ultime de l'Océan, ils arrivèrent dans le golfe gaulois à l'embouchure du Rhône, et captivés par le charme de ce lieu, une fois de retour chez eux, ils attirent davantage de gens en racontant ce qu'ils avaient vu."

Ajoutons que d'un point de vue archéologique, les découvertes d'objets de facture grecque (et plus généralement orientaux) antérieurs à la fin du VIIe s. av. J.-C., sont extrêmement rares sur les sites indigènes de la Méditerranée occidentale. Il est donc peu probable que cette phase d'exploration effectuée par des commerçants phocéens, décrite par quelques historiens de l'antiquité, soit antérieure à la fin du VIIe s. av. J.-C.



Complément

L'activité d'exploration et de commerce des Phocéens ne se résumait pas à la seule Méditerranée occidentale. Loin d'être anecdotique, nous savons par Hérodote (Histoires, II, 178) qu'ils participèrent, aux côtés d'autres cités ioniennes (mais également doriennes et éoliennes), à la construction de l'Ἑλλήνιον, le plus grand temple grec d'Égypte. Ce temple a été édifié sous le règne d'Ἄμασις (le pharaon Ahmôsis II, 571-526 av. J.-C.) selon Hérodote, par et pour les négociants grecs de Ναύκρατις (Naucratis, Égypte). Ajoutons que Ναύκρατις a été fondée vers 650/630 av. J.-C., ceci laisse supposer que les Phocéens y ont contribué et qu'ils fréquentaient donc la région depuis un certain temps.



I. 2. - Plusieurs vagues de peuplement phocéen.

De nombreux récits antiques portent sur l'installation des Phocéens en Méditerranée occidentale. A la lecture de ces récits, certains semblent contradictoires, tandis que d'autres se complètent largement.

En 547 av. J.-C. Crésus, le roi de Lydie qui s'était emparé de l'Ionie (et de l'ensemble de l'Asie mineure) au début de son règne, fut défait par le roi des Mèdes, Cyrus II. Les Mèdes ne tardèrent pas à convoiter l'Ionie. Hérodote et Antiochos de Syracuse, attribuent le départ de nombreux Phocéens, à la chute de leur métropole, Φώκαια, prise par les Mèdes entre 545 et 544 av. J.-C. Antiochos de Syracuse nous a livré le nom de l'oeciste qui dirigeait cette expédition, Κρεοντιάδης (Créontiadès). Le récit d'Hérodote est de loin le plus complet, puisqu'il relate les pérégrinations des Phocéens en quête d'un nouveau territoire (Le texte est consultable dans son intégralité ici : L'arrivée des Phocéens en Méditerranée occidentale par Hérodote) :

(1) Après la chute de Φώκαια (Phocée), une partie des Phocéens mit les voiles vers Χίος (Chios). Là ils tentèrent d'acheter les îles Οἰνούσσας (Oenusses, les actuelles îles Inousses, près de Chios), sans succès (Histoires, I, 164-165).

(2) Ils se dirigèrent alors vers le bassin méditerranéen occidental, que les commerçants phocéens arpentaient déjà depuis un certain temps (Histoires, I, 163).

(3) Ils gagnèrent alors Κύρνος (la Corse), où certains de leurs compatriotes avaient fondé une cité quelques années auparavant, Αλαλία / Alalia (Histoires, I, 165).

Dans ce long passage de ses Histoires (I, 162-167), Hérodote ne fait aucunement mention de Μασσαλία (Massalia). Antiochos de Syracuse mentionne bien Massalia suite au départ des Phocéens (Strabon, Géographie, VI, 1, 1), mais n'indique en aucun cas que cette cité, ni même Αλαλία (Alalia), furent fondées à cette occasion. Ces deux cités apparaissent comme les destinations des réfugiés phocéens (Hérodote précise qu'Αλαλία avait été fondée vingt ans plus tôt). De l'avis des deux historiens, c'est après avoir été contraints de quitter la Corse que les Phocéens (et leurs prédécesseurs déjà installés à Αλαλία), gagnèrent l'Italie et fondèrent Ὑέλη (Élée). Si l'on en croit Hérodote, Αλαλία aurait donc été fondée autour de 565 av. J.-C., tandis qu'Ὑέλη (Élée) l'aurait été autour de 540 av. J.-C. Les versions plus tardives d'Isocrate (Archidamos, 82) et de Pausanias le Périégète (Description de la Grèce, X, 8, 6) diffèrent de celles d'Hérodote et d'Antiochos de Syracuse (cité par Strabon, Géographie, VI, 1, 1). En effet, Isocrate et Pausanias le Périégète indiquent que les Massaliotes descendent des Phocéens ayant quitté l'Ionie, suite à la prise de leur métropole par les Mèdes. Peut-être confondait-il la fondation de cette cité avec l'arrivée plus tardive de Phocéens fuyant les Mèdes ? Si on se base sur le texte d'Isocrate (Archidamos, 82), cette erreur remonte donc au moins au IVe s. av. J.-C. et sera reproduite à de nombreuses reprises par la suite (notamment par Sénèque, Consolation à ma mère Helvia, VII, 8 ; Ammien Marcellin, Histoire de Rome, XV, 9 ; etc.).

Isocrate, Archidamos, 82 : "Mais ce qu'il y aurait encore de plus révoltant, c'est que, tandis que des Phocéens, pour se soustraire au joug du grand Roi, ont quitté l'Asie et ont été s'établir à Marseille, des Lacédémoniens eussent la bassesse d'obéir à ceux auxquels ils commandèrent toujours."

Strabon, Géographie, VI, 1, 1 : "Antiochus raconte qu'après la prise de Phocée par Harpagus, lieutenant de Cyrus, tous ceux d'entre les Phocéens qui purent s'embarquer avec leurs familles et leurs biens le firent, et, sous la conduite de Creontiadès, cinglèrent d'abord vers Cyrnos et vers Massalia ; mais ils en auraient été repoussés et seraient venus alors fonder la colonie d'Elée."

Dans son Histoire de la Sicile et du bassin méditerranéen (ouvrage disparu), Timée de Tauroménion (IVe-IIIe s. av. J.-C.) indique que Μασσαλία (Massalia) fut fondée 120 ans avant la bataille de Salamine (480 av. J.-C.), soit en 600 av. J.-C. (Pseudo-Scymnos, Circuit de la Terre, 201-203). Les historiens romains Trogue Pompée (fin du Ier s. av. J.-C.) et Tite-Live (Ier s. av. / ap. J.-C.) assurent également que la fondation de Μασσαλία fut antérieure à la prise de Φώκαια (Phocée) par la Mèdes (545 / 544 av. J.-C.), puisqu'elle serait contemporaine du règne de Tarquin l'Ancien, soit entre 616 et 578 av. J.-C. (Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XLIII, 3, 4-10 ; Tite-Live, Histoire romaine, V, 34). Enfin, bien que Solin associe lui-aussi la fondation de Massalia et la prise de Phocée par la Mèdes, il date l'événement des alentours de la 45e Olympiade, soit autour de 595-591 av. J.-C. (Polyhistor, II, 52). On remarque ici que bien que les points de repères retenus par les historiens sont différents, les datations proposées par Timée de Tauroménion, Trogue Pompée, Tite-Live et Solin sont parfaitement compatibles. Notons enfin que Tite-Live considére que cet événement était contemporain d'une première irruption des Gaulois en Étrurie padane, voire même, aux yeux des Gaulois, comme un présage les incitant au départ (Histoire romaine, V, 34).

Pseudo-Scymnos, Circuit de la Terre, 201-203 : "Après eux, étant allés en Ibérie, les Phocéens qui avaient fondé Massilia occupèrent Agathè, Rhodanusie, que le grand fleuve Rhône baigne de ses eaux. Tout près est Massilia très-grande ville, colonie des Phocéens. Ils la fondèrent dans la Ligystique cent vingt ans, dit-on, avant que fût livrée la bataille de Salamine. C'est ce que rapporte de sa fondation l'historien Timée. Puis vient après elle Tauroïs et, dans le voisinage, Olbia et, à l'extrémité, Antipolis."

Solin, Polyhistor, II, 52 : "Du côté des Liguriens ils s'étendent jusqu'à la province Narbonaise, où les Phocéens, qu'éloigna autrefois l'arrivée des Perses, ont fondé. la ville de Marseille vers la quarante-cinquième olympiade."

Tite-Live, Histoire romaine, V, 34 : "Pour ce qui est du passage des Gaulois en Italie, voici ce qu'on en raconte : à l'époque où Tarquin l'Ancien régnait à Rome, la Celtique, une des trois parties de la Gaule, obéissait aux Bituriges, qui lui donnaient un roi. [?] Arrêtés, et pour ainsi dire enfermés au milieu de ces hautes montagnes, les Gaulois cherchaient de tous côtés, à travers ces roches perdues dans les cieux, un passage par où s'élancer vers un autre univers, quand un scrupule religieux vint encore les arrêter; ils apprirent que des étrangers, qui cherchaient comme eux une patrie, avaient été attaqués par les Salyes. Ceux-là étaient les Massiliens qui étaient venus par mer de Phocée. Les Gaulois virent là un présage de leur destinée : ils aidèrent ces étrangers à s'établir sur le rivage où ils avaient abordé et qui était couvert de vastes forêts."

Ni Trogue Pompée, ni Tite-Live n'expliquent l'arrivée des Phocéens en Gaule comme étant la conséquence d'un départ précipité. Trogue Pompée (rapporté par Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XLIII, 3, 4-10) indique que les Phocéens furent contraints par la sténochôrie (l'exiguïté et la maigreur de leurs terres), ils durent diversifier leurs activités et de se tourner vers la mer. La place de la pêche, du commerce et de la piraterie dans leur activité devint grandissante, allant de paire avec l'activité d'exploration.

(1) L'exiguïté et la maigreur de leurs terres ont contraint les Phocéens à diversifier leurs activités et de se tourner vers la mer. La place de la pêche, du commerce et de la piraterie dans leur activité devint grandissante (XLIII, 3, 5).

(2) De passage près de l'embouchure du Tibre, ils conclurent un traité d'amitié avec les Romains (XLIII, 3, 4).

(3) Après de premières expéditions de reconnaissance le long du littoral gaulois, ils retournèrent à Phocée et invitèrent leurs compatriotes à se joindre à leur projet de fonder une nouvelle cité en Gaule (XLIII, 3, 6-7).

(4) Après avoir trouvé un territoire où fonder Massalia, ils allèrent à la rencontre de Nannos, le roi des Ségobriges et c'est à cette occasion que Protis et Gyptis se marièrent. Massalia naquit de cette union (XLIII, 3, 8-10).

Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XLIII, 3, 8-11 : "Les commandants de la flotte furent Simos et Protis. Ils vont ainsi trouver le roi des Ségobriges, appelé Nannus, sur les territoires duquel ils projetaient de fonder une ville. Il se trouva que ce jour-là le roi était occupé aux préparatifs des noces de sa fille Gyptis, qu'il se préparait à donner en mariage à un gendre choisi pendant le banquet, selon la coutume nationale. Et ainsi, alors que tous les prétendants avaient été invités aux noces, les hôtes grecs sont aussi conviés au festin. Ensuite, alors que la jeune fille, à son arrivée, était priée par son père d'offrir de l'eau à celui qu'elle choisissait pour époux, elle se tourna vers les Grecs sans tenir compte de tous les prétendants et offrit de l'eau à Protis qui, d'hôte devenu gendre, reçut de son beau-père un emplacement pour fonder la ville. Donc, Massilia fut fondée près de l'embouchure du Rhône, dans un golfe isolé, comme dans un recoin de la mer."

L'épisode du mariage avec la fille de roi Νάνος (Nanos) est commun aux récits de Trogue Pompée (Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XLIII, 3, 8-11) et d'Aristote (La Constitution de Marseille, cité par Athénée de Naucratis, Deipnosophistes, XIII, 36). Selon Aristote, les fondateurs de Μασσαλία (Massalia) étaient des commerçants venus d'Ionie, ayant Εὔξενος (Euxène) pour oeciste. Les Phocéens accostèrent le jour où le roi local, Νάνος (Nanos), célébrait les noces de sa fille, Πέττα (Petta). Cette dernière devait désigner au cours de cette cérémonie celui qui deviendrait son époux et elle choisit Euxène. La fondation de Μασσαλία (Massalia) résulterait donc de l'union d'un commerçant phocéen avec une autochtone. Plutarque (Vie de Solon, III) n'affirme d'ailleurs pas autre chose et, se basant sur un ouvrage d'Hésiode (VIIIe s. av. J.-C.), précise que ce type d'alliance n'était pas rare en des temps plus anciens.

Aristote, La Constitution de Marseille (cité par Athénée de Naucratis, Deipnosophistes, XIII, 36) : "Les Phocéens, qui fondèrent Massalia, étaient des commerçants venus d'Ionie. Un jour, le roi Nannos - tel était son nom - accueillit Euxène de Phocée. Or, le jour même de l'arrivée de ce dernier, Nannos célébrait les noces de sa fille : de fait, Euxène fut invité à participer au banquet nuptial. Le mariage devait se dérouler de la façon suivante : après le repas, la jeune fille devait entrer dans la salle des cérémonies et offrir une coupe de vin mélangé à celui qui deviendrait son époux. Quand la jeune fille entra, elle donna la coupe, soit par hasard, soit pour une raison qui ne tient qu'à elle, à Euxène. La jeune fille se nommait Petta. La chose une fois faite, le père, croyant que cette offrande correspondait à la volonté divine, consentit à cette union. Euxène prit donc pour femme Petta et vécut avec elle, non sans avoir changé son nom contre celui d'Aristoxèné. Il existe encore à Massalia une famille qui descend de cette femme : il s'agit des Protiades, Protis étant le fils d'Euxène et d'Aristoxèné."

Plutarque, Vie de Solon, III : "Dans ce temps-là, dit Hésiode, aucun travail n'était regardé comme honteux, aucun art ne mettait de différence entre les hommes. Le commerce surtout était honorable ; il ouvrait des communications utiles avec les nations étrangères, procurait des alliances avec les rois, et donnait une grande expérience. On a même vu des commerçants fonder de grandes villes. Ainsi Protus gagna l'amitié des Celtes qui habitaient les bords du Rhône, et bâtit Marseille."

Le récit de Strabon (Ier s. av. J.-C.) vient probablement compléter l'ensemble en apportant des renseignements inédits sur les conditions du départ de Phocée. Selon toute vraisemblance, Strabon reprenait ici des passages de l'Histoire de la Sicile (aujourd'hui disparu) d'Antiochos de Syracuse (seconde moitié du Ve s. av. J.-C.). Là non-plus, il n'est pas question d'un départ précipité vers une destination inconnue, mais d'une démarche réfléchie, obéissant à un certain nombre de prescriptions religieuses.

(1) Un oracle invita les Phocéens à prendre pour guide celui qui leur serait désigné par Artémis d'Éphèse.

(2) Ils se rendirent donc à Ἔφεσος (Éphèse) et rencontrèrent Ἀριστάρχῃ (Aristarché) qui avait vu la déesse en songe. Elle se joignit à l'expédition munie de représentations des autels consacrés à Artémis.

(3) Installés à Μασσαλία (Massalia), ils élevèrent un temple à Artémis, qui devint la déesse tutélaire de la cité (Il est très fréquent que la cité-fille ait la même divinité poliade que la cité-mère) et firent d'Ἀριστάρχῃ (Aristarché) leur grande prêtresse.

Strabon, Géographie, IV, 1, 4 : "On raconte à ce propos que, comme les Phocéens étaient sur le point de mettre à la voile pour quitter leur pays, un oracle fut publié, qui leur enjoignait de demander à Diane d'Éphèse le guide, sous les auspices duquel ils devaient accomplir leur voyage ; ils cinglèrent alors sur Éphèse et s'enquirent des moyens d'obtenir de la déesse ce guide que leur imposait la volonté de l'oracle. Cependant, Aristarché, l'une des femmes les plus recommandables de la ville, avait vu la déesse lui apparaître en songe et avait reçu d'elle l'ordre de s'embarquer avec les Phocéens, après s'être munie d'une image ou représentation exacte de ses autels. Elle le fit, et les Phocéens, une fois leur installation achevée, bâtirent le temple, puis, pour honorer dignement celle qui leur avait servi de guide, ils lui décernèrent le titre de grande prêtresse."

Au regard de ces différents textes, au moins trois vagues d'installations de Phocéens de Φώκαια (Phocée) en Méditerranée occidentale, postérieures à une longue phase d'exploration :

(1) La plus ancienne, dirigée par les oecistes Simos et Protis, ou bien Εὔξενος (Euxène), ayant conduit à la fondation de Μασσαλία (Massalia), autour de 600 av. J.-C.

(2) Une seconde, ayant conduit à la fondation d'Αλαλία (Alalia) vers 565 av. J.-C.

(3) Une troisième faisant suite à la prise de Φώκαια (Phocée) par les Mèdes, dirigée par l'oeciste Κρεοντιάδης (Créontiadès), qui après plusieurs péripéties a abouti à Αλαλία (Alalia) vers 545 av. J.-C., avant de se replier vers Ὑέλη (Élée) vers 540 av. J.-C.

D'autres établissements grecs pourraient avoir été fondés par Φώκαια (Phocée), mais les sources anciennes sont contradictoires à ce sujet. En effet, Eμπόριον (Emporion) aurait été une fondation phocéenne selon Tite-Live (Histoire romaine, XXVI, 19) et Pline (Histoire naturelle, III, 22), alors le Pseudo-Scylax (Périple, 201-216), le Pseudo-Scymnos (Circuit de la Terre, 201-203), Strabon (Géographie, III, 4, 8) et Étienne de Byzance (Ethniques) en font une colonie massaliote. Ημεροσκοπείον (Hemeroscopeion) aurait été une colonie phocéenne selon Artémidore d'Éphèse (cité par Étienne de Byzance, Ethniques), mais était peuplée à son origine par des Massaliotes selon Strabon (Géographie, III, 4, 6). Il en va de même pour Μαινάκῃ (Mainaké), fondation massaliote selon le Pseudo-Scymnos (Circuit de la Terre, 415) et fondation phocéenne selon Strabon (Géographie, III, 4, 2). La difficulté d'interprétation de ces textes résulte de probables confusions entre Massaliotes et Phocéens (les Massaliotes étant des colons d'origine phocéenne) et de changements de statut de ces établissements ayant été tour à tour indépendants, puis dépendants de Massalia (et vice versa).

I. 3. - La fondation d'une nouvelle cité ; Massalia.

Suivant la tradition rapportée par Aristote (La Constitution de Marseille, cité par Athénée de Naucratis, Deipnosophistes, XIII, 36) et Trogue Pompée (Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XLIII, 3, 8-11), le terrain sur lequel fut édifiée Μασσαλία (Massalia) a été octroyé de bon gré par les autochtones, après la célébration du mariage de la fille de leur roi, avec l'oeciste (ou l'un des oecistes) de l'expédition phocéenne. Une fois le terrain en leur possession, selon toutes vraisemblance, les Phocéens respectèrent les règles d'usage pour fonder leur nouvelle cité (Cf. fiche consacrée à la colonisation grecque). En effet, Strabon (Géographie, IV, 1, 4) indique qu'une enceinte fut élevée (ce qui suppose l'établissement préalable du plan de la ville, son lotissement, la délimitation des espaces publics, etc.) et une acropole à l'intérieur de laquelle furent édifiés deux temples ; l'un dédié à Artémis d'Éphèse, l'autre à Apollon de Delphes. Ce dernier point est primordial puisqu'il implique la continuité du culte et le respect des prescriptions faites par l'oracle de la Pythie. Artémis d'Éphèse était, rappelons-le, la divinité poliade de Φώκαια (Phocée) et celle auprès de laquelle l'oracle de la Pythie a recommandé de s'adresser pour désigner le guide de leur expédition, la prêtresse d'Artémis Ἀριστάρχῃ (Aristarché). Précisons également que sur les émissions monétaires massaliotes, un buste d'Artémis figure systématiquement à l'avers. Quant à l'Apollon de Delphes, il faisait l'objet d'un culte particulier par les cités Ioniennes, mais il était également l'Apollon Pythien que les Phocéens sont allés consulter avant leur départ, et plus généralement le dieu archégète, le dieu de la colonisation grecque.

Strabon, Géographie, IV, 1, 4 : "La ville de Massalia, d'origine phocéenne, est située sur un terrain pierreux ; son port s'étend au-dessous d'un rocher creusé en forme d'amphithéâtre, qui regarde le midi et qui se trouve, ainsi que la ville elle-même dans toutes les parties de sa vaste enceinte, défendu par de magnifiques remparts. L'Acropole contient deux temples, l'Ephesium et le temple d'Apollon Delphinien : ce dernier rappelle le culte commun à tous les Ioniens : quant à l'autre, il est spécialement consacré à Diane d'Éphèse."

Outre les questions urbanistiques et religieuses, la fondation de la cité a également conduit à la mise en place d'une constitution et d'un gouvernement aristocratique. Le conseil était constitué de 600 membres nommés à vie, les τιμούχους (Timouques), tous pères de famille et ayant le droit de cité. Ce conseil était présidé par une commission de 15 membres, chargée des affaires courantes de la cité. Ladite commission était elle-même présidée par trois de ses membres, dont l'un gouvernait la cité (Strabon, Géographie, IV, 1, 5). La constitution massaliote n'était en rien inamovible. Au IVe s. av. J.-C., Aristote (Politique, V, 5, 2 ; VI, 4, 5) faisait état de profondes modifications qui y furent apportées. Enfin sur un plan légal, les lois régissant la vie des Massaliotes étaient les lois communes aux cités ioniennes.

Strabon, Géographie, IV, 1, 5 : "La constitution de Massalia, avec sa forme aristocratique, peut être citée comme le modèle des gouvernements. Un premier conseil est établi, qui compte 600 membres nommés à vie et appelés timouques. Cette assemblée est présidée par une commission supérieure de quinze membres chargée de régler les affaires courantes et présidée elle-même par trois de ses membres, qui, sous la présidence enfin de l'un d'eux, exercent le souverain pouvoir. On ne peut être timouque, si l'on n'a point d'enfants et si l'on n'appartient point à une famille ayant droit de cité depuis trois générations. Les lois sont les lois ioniennes ; elles sont toujours exposées en public."

Aristote, Politique, V, 5, 2 : "Quant aux causes extérieures qui renversent l'oligarchie, elles peuvent être fort diverses. Parfois, les oligarques eux-mêmes, mais non pas ceux qui sont au pouvoir, poussent au changement, lorsque la direction des affaires est concentrée dans un très petit nombre de mains, comme à Marseille, à Istros, à Héraclée et dans plusieurs autres États. Ceux qui étaient exclus du gouvernement s'agitèrent jusqu'à ce qu'ils obtinssent la jouissance simultanée du pouvoir, d'abord pour le père et l'aîné des frères, ensuite pour tous les frères plus jeunes. Dans quelques États, en effet, la loi défend au père et aux fils d'être en même temps magistrats ; ailleurs, les deux frères, l'un plus jeune, l'autre plus âgé, sont soumis à la même exclusion. A Marseille, l'oligarchie devint plus républicaine."

Aristote, Politique, VI, 4, 5 : "L'oligarchie d'ailleurs aura soin d'accorder des droits politiques au peuple, soit à la condition du cens légal, comme je l'ai déjà dit, soit, comme le fait la constitution de Thèbes, en exigeant qu'on ait cessé, depuis un certain laps de temps, toute occupation illibérale ; soit comme à Marseille, où l'on désigne ceux qui, par leur mérite, peuvent obtenir des emplois, qu'ils fassent déjà partie du gouvernement ou qu'ils soient en dehors."


II. - La progressive constitution d'une thalassocratie massaliote.

Entre le VIe et le IVe/IIIe s. av. J.-C., la cité-État de Μασσαλία (Massalia) s'est lancée à son tour dans une vaste entreprise coloniale. A la différences des ἀποικίαι de Φώκαια (Phocée), celles de Μασσαλία restèrent sous sa dépendance politique et leurs habitants demeuraient des citoyens massaliotes. En un sens, les comptoirs massaliotes étaient des extensions de sa χώρα (chôra). Les sources anciennes mentionnent un certain nombre de comptoirs massaliotes. Tous n'ont pas été identifiés ou reconnus par des fouilles archéologiques, cependant sept d'entre eux sont aujourd'hui suffisamment documentés pour fournir un début de chronologie de ces fondations. Le comptoir d'Eμπόριον (Emporion) aurait été fondé vers 575 av. J.-C., celui d'Αγαθή Τύχη (Agathé Tyché) vers 550 av. J.-C., Θηλίνη (Théliné) vers 540-530 av. J.-C., Αλωνίς (Alônis) vers 450 av. J.-C., Ῥόδη (Rhodé) vers 375-350 av. J.-C., et enfin Νίκαια (Nikaia), Ὀλβία (Olbia) et Ταυροέντιον (Tauroention) dans la seconde moitié du IVe s. av. J.-C. On pourrait également ajouter à cette énumération Ροδανουσία (Rhodanousia), non-formellement reconnue, mais qui pourrait correspondre aux vestiges hellénistiques découverts à l'Argentière, près du château d'Espeyran (Saint-Gilles), dont les plus anciens remontent aux alentours de 525 av. J.-C. Quel était le rôle de ces nombreux comptoirs ?

Strabon, Géographie, IV, 1, 5 : "Les Massaliotes occupent un territoire dont le sol, favorable à la culture de l'olivier et de la vigne, est, en revanche, par sa nature âpre, beaucoup trop pauvre en blé; aussi les vit-on dès le principe, plus confiants dans les ressources que pouvait leur offrir la mer que dans celles de l'agriculture, chercher à utiliser de préférence les conditions heureuses où ils se trouvaient placés pour la navigation et le commerce maritime. Plus tard cependant, à force d'énergie et de bravoure, les Massaliotes réussirent à s'emparer d'une partie des campagnes qui entourent leur ville."

Pseudo-Scymnos, Circuit de la Terre, 201-216 : "Après eux, étant allés en Ibérie, les Phocéens qui avaient fondé Massilia occupèrent Agathè, Rhodanusie, que le grand fleuve Rhône baigne de ses eaux. Tout près est Massilia très-grande ville, colonie des Phocéens. [...] Puis vient après elle Tauroïs et, dans le voisinage, Olbia et, à l'extrémité, Antipolis."


II. 1. - Des comptoirs installés au terme de conflits.

L'établissement de comptoirs massaliotes a été émaillé de nombreux conflits. Comme le soulignent Strabon (Géographie, IV, 1, 5) et Trogue Pompée (Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XLIII, 3, 10-12), ces établissements ont été installés au terme de conflits avec les populations du littoral, dans le but, sinon de les soumettre, de les contrôler ou de limiter leur potentiel de nuisance. Ceci implique qu'entre le VIe et le IVe/IIIe s. av. J.-C. (période au cours de laquelle les comptoirs ont été fondés), les Massaliotes ont été successivement en conflit avec de nombreuses populations littorales, d'abord dans la périphérie immédiate de Μασσαλία (Massalia), puis dans un vaste domaine compris entre le sud de l'Ibérie et les Alpes maritimes.

Justin, Abrégé des Histoires philippiques de Trogue Pompée, XLIII, 3, 10-12 : "Donc, Massilia fut fondée près de l'embouchure du Rhône, dans un golfe isolé, comme dans un recoin de la mer. Cependant les Ligures, jaloux de la croissance de la ville, harcelaient de guerres continuelles les Grecs qui firent tant d'efforts en repoussant les dangers, qu'après avoir vaincu les ennemis, ils établirent beaucoup de colonies sur les terres dont ils s'étaient emparé."

Strabon, Géographie, IV, 1, 5 : "Plus tard cependant, à force d'énergie et de bravoure, les Massaliotes réussirent à s'emparer d'une partie des campagnes qui entourent leur ville. Ajoutons qu'ils avaient employé leurs forces militaires à fonder un certain nombre de places destinées à leur servir de boulevards contre les Barbares : les unes, situées sur la frontière d'Ibérie, devaient les couvrir contre les incursions des Ibères, de ce même peuple à qui ils ont communiqué avec le temps les rites de leur culte national (le culte de Diane d'Éphèse), et que nous voyons aujourd'hui sacrifier à la façon même des Grecs ; les autres, telles que Rhodanusia et Agathé, devaient les défendre contre les Barbares des bords du Rhône ; d'autres enfin, à savoir Tauroentium, Olbia, Antipolis et Nicaea, devaient arrêter les Salyens et les Ligyens des Alpes."


II. 2. - Plusieurs types de comptoirs.

En évoquant le littoral gaulois, Strabon (Géographie, IV, 1, 5 ; 9) distingue deux types d'installations massaliotes ; les villes (πόλεις) et les postes avancés (ἐπιτειχίσματα). Un troisième type d'installation apparaît lorsqu'il décrit les possessions massaliotes du littoral ibérique (Géographie, III, 4, 6), les πολίχνια ("petites villes"), organisées en réseau. Régulièrement, le système de comptoirs massaliotes est comparé aux clérouquies athéniennes, à savoir de nouveaux établissements créés sur de nouveaux territoires conquis, peuplés par des Athéniens tirés au sort, qui recevaient des terres. Les habitants des clérouquies jouaient plusieurs rôles, ils étaient des paysans-soldats : ils protégeaient les terres confisquées aux populations autochtones (permettant à Athènes de contrôler des régions stratégiques), mais également les mettaient en culture. Au regard des informations transmises par Strabon, rien n'interdit de supposer qu'à l'instar des clérouquies athéniennes, le rôle des comptoirs massaliotes était triple :

(1) Ils permettaient de réduire en éventuelle pression démographique affectant Μασσαλία et sa périphérie immédiate. Une partie de la population civique (les plus pauvres) pouvait être installée dans ces fondations nouvelles et se voir attribuer des lots de terre civique (κληρουχος), évitant ainsi les tensions sociales et la sédition ;

(2) Devenues propriétaires, les populations de ces fondations nouvelles changeaient de classe censitaire et ainsi constituaient autant de nouveaux hoplites (ou du moins de nouveaux fantassins). Les capacités militaires de la cité s'en trouvaient ainsi grandement renforcées ;

(3) Ces comptoirs, notamment ceux ayant une vocation essentiellement militaire, constituaient autant de garnisons permettant de contrôler les populations autochtones, mais également de surveiller les voies de communication vitales pour le ravitaillement de Μασσαλία.

Strabon, Géographie, IV, 1, 9 : "Quant à la côte qui se prolonge dans la direction du Var et de la partie de la Ligystique attenante à ce fleuve, elle nous présente, avec les villes massaliotes de Tauroentium, d'Olbia, d'Antipolis et de Nicaea, la station navale, fondée naguère par César-Auguste sous le nom de Forum Julium : cette station se trouve située entre Olbia et Antipolis, à 600 stades de Massalia. Le Var coule entre les villes d'Antipolis et de Nicaea, mais passe à 20 stades de l'une et à 60 de l'autre, de sorte qu'en vertu de la délimitation actuelle Nicaea se trouve appartenir à l'Italie, bien qu'elle dépende effectivement de Massalia. Nous l'avons déjà dit, ce sont les Massaliotes, qui, se voyant entourés de Barbares, ont bâti ces différentes places : ils voulaient les contenir et s'assurer au moins le libre accès de la mer, puisque du côté de la terre tout était aux mains de leurs ennemis. Tout le pays, en effet, est montagneux et escarpé : il y a bien encore auprès de Massalia une plaine passablement large, mais à l'est de cette ville les montagnes se rapprochent tout à fait de la mer et serrent la côte de si près qu'elles y laissent à peine la place d'un chemin praticable."


II. 3. - L'importance du culte de la déesse poliade.

Extensions de la χώρα (chôra) de Μασσαλία et peuplés (notamment) par des citoyens massaliotes, ces comptoirs accordaient une place toute particulière au culte de la déesse poliade, Artémis. Strabon (Géographie, IV, 1, 4) indique qu'une statue de la déesse était disposée dans chacun d'eux. Le même auteur précise qu'un des comptoirs massaliotes, proche d'Ἡμεροσκοπεῖον (Hemeroscopeion, l'actuelle Ifach, en Espagne), était connu des Romains sous le nom de Διάνιον (forme hellénisée de Dianum) et des Grecs sous le nom d'Ἀρτεμίσιον (Artemision, l'actuelle Dénia en Espagne). Là, se trouvait un important temple dédié à Artémis d'Éphèse (Strabon, Géographie, III, 4, 6).

Strabon, Géographie, IV, 1, 4 : "De leur côté, toutes les colonies de Massalia réservèrent leurs premiers honneurs à la même déesse [Artémis], s'attachant, tant pour la disposition de sa statue que pour tous les autres rites de son culte, à observer exactement ce qui se pratiquait dans la métropole."

Strabon, Géographie, III, 4, 6 : "Entre le Sucron, maintenant, et Carthage, et à une faible distance du fleuve, se trouvent trois petites places, dont la population est massaliote d'origine : la plus connue des trois est Hemeroscopium. Sur le promontoire qui l'avoisine s'élève un temple consacré à Diane Ephésienne, et en grand honneur dans le pays. Sertorius en avait fait sa place d'armes maritime. C'est effectivement une position très forte, et un vrai nid de pirates, qui s'aperçoit de très loin en mer : on l'appelle le Dianium (ce qui équivaut pour nous à Artemisium). A proximité de ce cap se trouvent des mines de fer de bonne qualité, et les petites îles de Planesia et de Plumbaria, puis, en dedans de la côte, une lagune de 400 stades de tour."

Évoquant les vertus de la colonisation grecque, notamment sur les peuples voisins des Ibères, Strabon (Géographie, IV, 1, 5) précise qu'au contact des Massaliotes, les barbares ont progressivement adopté le culte de Diane d'Éphèse. Évoquait-il les barbares vivant au sein des comptoirs mixtes ? ceux des établissements indigènes hellénisés ? Nous n'en savons rien, Strabon n'apporte aucun détail supplémentaire et sur ce point, ses propos ne sont corroborés par aucun autre auteur antique.

[ FICHE EN COURS DE FINALISATION, LA SUITE EST POUR BIENTÔT ! ].


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

  • Autres fiches en rapport

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    Gaius Sextius Calvinus éloigne les Salyens du littoral [-123:-122] [ La guerre contre les Salyens et les Voconces [-125:-122] ]
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    Gaulois s'attaquent aux Étrusques et s'approprient l'Étrurie padane [-400:-350] (Les) [ Les Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) ]
    Géographie [Strabon] [ ouvrages antiques & anciens ]
    guerre contre les Salyens et les Voconces [-125:-122] (La) [ La conquête du sud de la Gaule par les Romains [-125:-118] ]
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    Oxybiens [ Les peuples de Gaule Narbonnaise (Province) ]
    Pallas - Rome et l'Occident IIe siècle avant J.-C. - IIe siècle après J.-C. [Collectif] [ ouvrages généraux sur les Celtes ]
    Pausanias le Périégète [ auteurs antiques et anciens ]
    peson de fuseau d'Agde (Le) [ Les inscriptions gallo-grecques (IIIe s. av. J.-C. - Ier s. ap. J.-C.) ]
    Petta [ Les personnages légendaires ]
    périple d'Himilcon [-500 / -380 ?] (Le) [ Les Celtes dans l'Histoire ]
    périple de Pythéas [-330:-300] (Le) [ Les Celtes dans l'Histoire ]
    Périple du pseudo-Scylax [traduction de J.-C. Poncelin de La Roche-Tilhac, 1797] (Le) [ Le Périple du pseudo-Scylax [édition bilingue] ]
    pirates ligures s'attaquent aux possessions massaliotes [-182] (Les) [ Les Celtes dans l'Histoire ]
    Planisia / Larina / Lerino (île Sainte-Marguerite, Cannes) [ Les îles ]
    Pline l'ancien [ auteurs antiques et anciens ]
    Plutarque [ auteurs antiques et anciens ]
    Polyhistor [Solin] [ ouvrages antiques & anciens ]
    première invasion gauloise en Italie (vers -600) [ Les Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) ]
    Ravennatis Anonymi Cosmographia - liber IV [ La Cosmographie de Ravenne ]
    Rhoda / Rhodé (Santa-Maria, Rosas) [ colonies et comptoirs grecs ]
    Rhodanousia / Rhodanusia (L'Argentière - Espeyran, Saint-Gilles) [ colonies et comptoirs grecs ]
    Rhodanus (Rhône) [ fleuves & rivières (de Ratostabius à Rutuba) ]
    Romains envoient des députés plaider leur cause en Gaule [-219:-218] (les) [ Les Gaulois sont au centre d'une intense activité diplomatique [-219:-218] ]
    Romains interviennent en Gaule contre les Allobroges et les Arvernes [-122:-121/-120] (Les) [ La conquête du sud de la Gaule par les Romains [-125:-118] ]
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