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Vous êtes dans Encyclopédie de l'Arbre Celtique > géographie des Celtes / forêts / Hercynia / Orcynia (forêts du piémont nord des Alpes)
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Encyclopédie Celtique

Hercynia / Orcynia (forêts du piémont nord des Alpes)

Hercynia / Orcynia / Ορχυνιον - est le nom porté par une très grande forêt d'Europe continentale qui s'étendait sur l'ensemble de l'avant-pays alpin, depuis l'actuelle Forêt Noire (Abnoba) jusqu'au territoire correspondant à l'antique Dacie. César dans son livre VI des Commentaires de la Guerre des Gaules en donne une description fascinante.

César, Guerre des Gaules, VI, 24 : "II fut un temps où les Gaulois surpassaient les Germains en valeur, portaient la guerre chez eux, envoyaient des colonies au-delà du Rhin, vu leur nombreuse population et l'insuffisance de leur territoire. C'est ainsi que les terres les plus fertiles de la Germanie, près de la forêt Hercynienne, (qui me paraît avoir été, par la renommée, connue d'Eratosthène et de quelques autres Grecs, sous le nom d'Orcynie), furent envahies par les Volques Tectosages, qui s'y fixèrent. Cette nation s'est jusqu'à ce jour maintenue dans cet établissement et jouit d'une grande réputation de justice et de courage ; et encore aujourd'hui, ils vivent dans la même pauvreté, le même dénuement, la même habitude de privation que les Germains, dont ils ont aussi adopté le genre de vie et l'habillement. Quant aux Gaulois, le voisinage de la province, et l'usage des objets de commerce maritime, leur ont procuré l'abondance et les jouissances du luxe. Accoutumés peu à peu à se laisser surpasser, et, vaincus dans un grand nombre de combats, ils ne se comparent même plus à ces Germains pour la valeur."

César, Guerre des Gaules, VI, 25 : "La largeur de cette forêt d'Hercynie, dont il vient d'être fait mention, est de neuf journées de marche accélérée, et ne peut être autrement déterminée, les mesures itinéraires n'étant point connues des Germains. Elle prend naissance aux frontières des Helvètes, des Némètes et des Rauraques, et s'étend, en suivant le cours du Danube, jusqu'aux pays des Daces et des Anartes : de là elle tourne sur la gauche, en s'éloignant du fleuve ; et, dans son immense étendue, elle borde le territoire d'une foule de nations ; il n'est point d'habitant de ces contrées qui, après soixante jours de marche, puisse dire avoir vu où elle finit, ni savoir où elle commence. On assure qu'il s'y trouve plusieurs espèces d'animaux sauvages qu'on ne voit pas ailleurs. Celles qui diffèrent le plus des autres et qui paraissent mériter une mention spéciale, les voici."

César, Guerre des Gaules, VI, 26 : "On y rencontre un boeuf, ayant la forme d'un cerf et portant au milieu du front, entre les oreilles, une seule corne, plus élevée et plus droite que les cornes qui nous sont connues. À son sommet, elle se partage en rameaux très tendus, semblables à des palmes. La femelle est de même nature que le mâle ; la forme et la grandeur de ses cornes sont les mêmes."

César, Guerre des Gaules, VI, 27 : "Il y a aussi des animaux qu'on appelle élans. Leur forme se rapproche de celle d'une chèvre ; ils ont la peau tachetée, mais la taille un peu plus haute. Ils sont sans cornes, et leurs jambes, sans jointures ni articulations ; ils ne se couchent point pour dormir, et si quelque accident les fait tomber, ils ne peuvent se soulever ni se redresser. Les arbres leur servent de lits ; ils s'y appuient et prennent leur repos, ainsi inclinés légèrement. Lorsqu'à leurs traces les chasseurs découvrent les lieux qu'ils fréquentent, ils y déracinent tous les arbres, ou les coupent à fleur de terre, de manière qu'ils conservent encore toute l'apparence de la solidité. Ces animaux viennent s'y appuyer, selon leur coutume, renversent ce frêle appui par leur poids, et tombent avec l'arbre."

César, Guerre des Gaules, VI, 28 : "Une troisième espèce porte le nom d'urus. La taille de ces animaux est un peu moindre que celle des éléphants ; leur couleur et leur forme les font ressembler au taureau. Leur force et leur vélocité sont également remarquables ; rien de ce qu'ils aperçoivent, hommes ou bêtes, ne leur échappe. On les tue, en les prenant dans des fosses disposées avec soin. Ce genre de chasse est pour les jeunes gens un exercice qui les endurcit à la fatigue ; ceux qui ont tué le plus de ces urus en apportent les cornes en public, comme trophée, et reçoivent de grands éloges. On ne peut les apprivoiser, même dans le jeune âge. La grandeur, la forme et l'espèce de leurs cornes diffèrent beaucoup de celles de nos boeufs. On les recherche avidement, on les garnit d'argent sur les bords, et elles servent de coupes dans les festins solennels."

Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, XIV, 1 : "La Celtique est située dans la partie de l'Europe qui s'étend à l'ouest, entre le pôle boréal et le couchant équinoxial ; elle est de forme quadrangulaire, et les Alpées, les plus grandes montagnes de l'Europe, la bornent à l'orient, les Pyrrhènsees au midi et du côté du Notos (vent du S.-E.), les races scythique et thrace vers le Borée (vent du N.), la mer en dehors des Colonnes Hèraclées au couchant, et le fleuve de l'Ister, lequel, descendant des Alpes et le plus grand des fleuves de ces contrées, traverse le continent [placé] sous les Ourses et se décharge dans la mer Pontique. Avec une étendue telle qu'on peut dire qu'elle fait ou peu s'en faut le quart de l'Europe, la Celtique est bien arrosée ; elle a un sol gras, elle abonde en fruits et offre aux bestiaux d'excellents pâturages ; le Rhên la coupe par le milieu ; c'est, après l'Ister, le fleuve qui passe pour le plus grand de ceux de l'Europe. La contrée en deçà du Rhên, limitrophe des Scythes et des Thraces, s'appelle Germanie ; elle s'étend jusqu'à la forêt Hercynie et aux monts Rhipsees ; au delà, les contrées qui regardent au midi jusqu'au mont Pyrrhènè, et qui embrassent le golfe galatique, c'est la Galatie, laquelle a donné son nom à la mer."

Tacite, Annales, II, 45 : "Qu'était-ce, au contraire, que Maroboduus? un fuyard, qui s'était sauvé sans combat dans la forêt Hercynienne, et, du fond de cet asile, avait mendié la paix par des présents et des ambassades; un traître à la patrie, un satellite de César qu'il fallait poursuivre avec cette même furie qui les animait quand ils tuèrent Varus Quintilius. Qu'ils se souvinssent seulement de toutes ces batailles dont le succès, couronné enfin par l'expulsion des Romains montrait assez à qui était resté l'honneur de la guerre."

Tacite, Germanie, XXVIII 2 : "Ainsi les Helvètes s'établirent entre la forêt Hercynienne, le Rhin et le Main, tandis que les Boiens se fixaient encore plus à l'intérieur. Ce sont deux peuples gaulois. Le nom de Bohème subsiste encore, qui évoque d'antiques souvenirs liés à ce lieu, même si les occupants en ont changé."

Tacite, Germanie, XXX, 1 : "Au-delà des Mattiaques, on découvre, du côté de la Forêt Hercynienne, les premiers établissements des Chattes. Ceux-ci ne vivent pas dans des lieux aussi vastes et marécageux que les autres tribus disséminées en Germanie. Les collines se prolongent sans interruption pour peu à peu se raréfier et la Forêt Hercynienne escorte ses Chattes tout en les protégeant."

Tite-Live, Histoire Romaine, V, 34 : "Le sort assigna à Ségovèse les forêts Hercyniennes; à Bellovèse, les dieux montrèrent un plus beau chemin, celui de l'Italie. Il appela à lui, du milieu de ses surabondantes populations, des Bituriges, des Arvernes, des Héduens, des Ambarres, des Carnutes, des Aulerques; et, partant avec de nombreuses troupes de gens à pied et à cheval, il arriva chez les Tricastins. Là, devant lui, s'élevaient les Alpes; et, ce dont je ne suis pas surpris, il les regardait sans doute comme des barrières insurmontables; car, de mémoire d'homme, à moins qu'on ne veuille ajouter foi aux exploits fabuleux d'Hercule, nul pied humain ne les avait franchies."

Pomponius Méla, Description de la Terre, III, 3 : "Le sol est entrecoupé d'une multitude de fleuves, hérissé de montagnes, et en grande partie impraticable à cause des bois et des marais. Ses plus grands marais sont le Suesia, l'Estia et le Melsiagum; ses forêts les plus étendues sont l'Hercynie, et quelques autres, qui ont aussi un nom; mais, comme celle-là couvre un terrain de soixante jours de marche, et qu'elle est la plus considérable, elle est aussi la plus connue."

Julien, Misopogon, XXI : "Vous ne devez donc pas vous étonner si je suis aujourd'hui dans les mêmes sentiments envers vous, moi, un sauvage, plus farouche et plus fier que Caton, comme les Celtes le sont plus que les Romains. Caton, restant dans la ville qui l'avait vu naître, parvint à une grande vieillesse au milieu de ses concitoyens. Et moi, à peine arrivé à l'âge viril, j'ai séjourné parmi les Celtes et les Germains, en pleine forêt Hercynienne, et j'ai vécu avec eux durant longtemps, comme un chasseur en lutte et en guerre avec les bêtes fauves, mêlé à des gens qui ne savent ni faire la cour, ni flatter et qui préfèrent à tout le reste la simplicité, la liberté et l'égalité."

Strabon, Géographie, VII, 1, 3 : "Il s'en faut bien pourtant que ces montagnes de la Germanie atteignent à l'immense altitude des Alpes. C'est dans cette partie de la Germanie que s'étend la forêt Hercynienne, et que se trouve répandue la nation des Suèves. Quelques tribus suéviques, celle des Quades notamment, habite l'intérieur même de la forêt : on y rencontre aussi Boiaemum, cette résidence du roi Marobod, qui, pour la peupler, y a transplanté naguère différentes tribus, celle entre autres des Marcomans, ses compatriotes."

Strabon, Géographie, VII, 1, 5 : "La plus remarquable de ces forêts, la forêt Hercynienne, couvre de ses hautes et épaisses futaies les pentes abruptes de tout un massif de montagnes, cercle immense ayant pour centre ce canton fertile et peuplé dont nous avons parlé plus haut, qu'avoisinent les sources de l'Ister et du Rhin, le lac situé entre deux et les marais formés par les débordements du Rhin. Le circuit de ce lac est de plus de 500 stades, et sa traversée en ligne droite de près de 200. Il s'y trouve en outre une île dont Tibère fit sa base d'opérations dans le combat naval qu'il livra aux Vindéliciens. Ajoutons que le dit lac se trouve, être, comme la forêt Hercynienne elle-même, plus méridional que les sources de l'Ister, et qu'il faut nécessairement, quand on vient de la Gaule et qu'on veut traverser la forêt Hercynienne, franchir d'abord le lac, puis l'Ister, après quoi des chemins plus faciles vous conduisent par une suite de plateaux ou de hautes vallées jusqu'au coeur de la forêt. Tibère avait laissé le las à une journée de marche derrière lui, quand il rencontra les sources de l'Ister. Bordé dans une faible partie de sa circonférence par les Rhétiens, le même lac l'est sur un espace beaucoup plus étendu par les Helvètes et les Vindéliciens. [Puis, aux Vindéliciens du côté de l'E. succèdent les Noriques) et le désert des Boïens, lequel s'étend jusqu'à la Pannonie."

Strabon, Géographie, VII, 3, 1 : "Pour ce qui est de la Germanie méridionale au delà de l'Elbe, nous dirons qu'elle se trouve, dans la partie du moins qui touche au fleuve, encore occupée par des tribus Suéviques, mais qu'aux Suèves succèdent bientôt les Gètes. Le pays qu'habitent ceux-ci commence par être fort resserré : bordé au midi par l'Ister, il longe du côté opposé les montagnes de la forêt Hercynienne, qui y projette même quelques contreforts, après quoi il s'élargit et s'étend vers le N. jusqu'au pays des Tyrégètes. Nous ne pouvons pas malheureusement déterminer avec précision la limite qui sépare les deux peuples. On est si ignorant de la topographie de ces contrées qu'on a admis l'existence des Monts Rhipées et des Hyperboréens et pris au sérieux cette double fiction des mythographes, ainsi que les mensonges du Massaliote sur les pays qui bordent l'Océan boréal, mensonges à vrai dire habilement déguisés sous un grand appareil de science astronomique et mathématique."


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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