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Vous êtes dans Encyclopédie de l'Arbre Celtique > société / différentes formes d'union chez les Celtes / homosexualité
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L' homosexualité

L'homosexualité

L'homosexualité est par définition le fait qu'une personne éprouve de l'attirance sexuelle pour une autre personne du même sexe. Très largement admise par certaines populations indo-européennes (grecs et latins notamment), l'homosexualité est devenue, aux yeux de tous un acte contre-nature - un péché - avec la diffusion du christianisme. Tout péché éloignant de Dieu, l'homosexualité a été dés lors fermement condamnée. Aristote (IVe s. av. J.-C.), Diodore de Sicile (Ier s. av. J.-C.), Strabon (Ier s. av. / Ier s. ap. J.-C.), Claude Ptolémée (IIe s. ap. J.-C.), Athénée (IIIe s. ap. J.-C.), Eusèbe de Césarée (IVe s. ap. J.-C.), puis le pseudo-Bardesane, évoquent l'homosexualité comme une pratique commune et admise chez les Celtes (ici employé pour Gaulois). A la vue de ces témoignages, deux aspects distincts ressortent ; un amour viril entre hommes pubères et des relations avec des jeunes-hommes non-pubères, se rapprochant nettement de la prostitution. Dans quels cadres cette pratique avait-elle cours ? Ces deux formes d'homosexualité sont-elles aussi différentes qu'il y paraît ?

Un rite de passage dans l'âge adulte ?

Chez Diodore de Sicile, Strabon, Athénée, Eusèbe de Césarée et le pseudo-Bardesane, l'homosexualité est plutôt perçue comme une perversion poussant de jeunes hommes à offrir leurs faveurs, voire même, à se prostituer auprès d'hommes mûrs. La description de Diodore apparaît plus intéressante que les suivantes, Strabon et Athénée reprenant semble-t'il les écrits du premier, sans y apporter quoique ce soit de plus. Eusèbe de Césarée et le pseudo-Bardesane plus tardifs encore, ont pour intérêt de mettre en opposition une homosexualité gauloise, à une polygamie britannique.

Diodore de Sicile, Histoire Universelle, V, 21 : "Quoique leurs femmes soient parfaitement belles, ils ne vivent avec elles que rarement, mais ils sont extrêmement adonnés à l'amour criminel de l'autre sexe et couchés à terre sur des peaux de bêtes sauvages, souvent ils ne sont point honteux d'avoir deux jeunes garçons à leurs côtés. Mais ce qu'il y a de plus étrange, c'est que sans se soucier en aucune façon des lois de la pudeur, ils se prostituent avec une facilité incroyable. Bien loin de trouver rien de vicieux dans cet infâme commerce, ils se croient déshonorés si l'on refuse les faveurs qu'ils présentent".

Strabon, Géographie, III, 4, 6 : "Enfin, s'il faut en croire un bruit très répandu, tous les Gaulois seraient d'humeur querelleuse ; on assure de même qu'ils n'attachent aucune idée de honte à ce que les garçons prostituent la fleur de leur jeunesse".

Athénée de Naucratis, Deipnosophistes, XIII, 79 : "On sait que, parmi les barbares, les Celtes, qui possèdent pourtant des femmes magnifiques, ont une préférence pour les garçons, de sorte qu'on voit beaucoup d'entre eux coucher avec deux mignons à la fois sur leurs lits en peaux de bêtes".

Eusèbe de Césarée, La préparation évangélique, VI, 10 : "En Gaule, les jeunes gens servent de femmes en toute licence, sans voir-là un sujet de blâme, vu la loi ; or il est impossible que tous les Gaulois qui subissent ces outrages impies aient eu en partage, à leur naissance, l'Etoile du matin [Vénus] quand elle se couche avec Hermès dans les maisons de Cronos et les limites d'Arès. En Bretagne, plusieurs prennent une seule femme [...].".

Pseudo-Bardesane, Le livre de la loi des contrées : "Cependant, dans le nord, dans le pays des Germains et dans ceux qui se trouvent dans le voisinage, les jeunes garçons, beaux de figure, remplissent auprès des hommes le rôle de femmes. Ils célèbrent aussi des cérémonies de mariage, et cela n'est pas considéré chez eux comme un déshonneur, parce que leur loi le permet ainsi. Cependant il n'est pas possible que tous ceux qui habitent la Gaule, et qui sont ainsi flétris par ce vice honteux, soient nés pendant que Mercure était en conjonction avec Vénus dans le signe de Saturne, dans les limites de Mars, et dans les signes du Zodiaque à l'Occident. Car les hommes qui sont nés sous cette influence sont déshonorés, est-il écrit, et traités comme s'ils étaient des femmes. Chez les Bretons, beaucoup d'hommes n'ont qu'une seule femme. [...] Et nos frères [chrétiens] qui sont en Gaule ne prennent pas des mâles pour des femmes."

Tous ces auteurs soulignent que cette pratique était commune et que les jeunes garçons s'y livraient volontairement. De tels témoignages rappèlent sans conteste d'autres pratiques du même type attestées dans la Grèce antique, dans le cadre de l'éducation des jeunes hommes. A Athènes par exemple, l'éducation des jeunes à la vie collective et à l'intégration dans la cité (la padeia), passe par des rapports physiques entre l'éromène (jeune homme, littéralement "celui qui est aimé") et son éraste (maître chargé de l'initiation des jeunes, littéralement l'"amant"). A Sparte, l'éducation des jeunes (l'agôgé), essentiellement militaire, est obligatoire pour accéder à la citoyenneté. C'est au pédonome que revient la charge d'éduquer les jeunes entre 7 et 20 ans. A l'instar des Athéniens, les Spartiates pratiquent une forme de "pédérastie éducative". Dans ce cadre, l'homosexualité constitue un rite social de passage, où l'enfant élevé par les femmes s'émancipe pour devenir un homme. L'adolescent peut jouer sans honte le rôle du partenaire passif, puisqu'il n'est pas encore un homme. En théorie, une fois pubère, il ne peut plus poursuivre de telles relations. Doit-on voir dans l'homosexualité de certains jeunes celtes une pratique initiatique similaire permettant d'accéder à l'âge adulte ? à la citoyenneté ? au rang de guerrier ?

Un amour viril entre guerriers

Aristote revendiquait ouvertement son hétérosexualité, à une époque où l'homosexualité était culturellement encouragée. Comment l'homosexualité était-elle perçue chez les Celtes de l'antiquité entre hommes adultes? Aucun texte ne l'évoque, néanmoins Aristote, dans son ouvrage la Politique, voit dans l'homosexualité de certains Celtes adultes, une forme d'amour viril entre guerriers. Cette pratique était selon ses dires "honorée" et leur permettait d'échapper à la domination des femmes, le "fléau des Etats".

Aristote, Politique, II, 6, 6 : "La conséquence nécessaire, c'est que, sous un pareil régime, l'argent doit être en grand honneur, surtout quand les hommes sont portés à se laisser dominer par les femmes, disposition habituelle des races énergiques et guerrières. J'en excepte cependant les Celtes et quelques autres nations qui, dit-on, honorent ouvertement l'amour viril. C'est une idée bien vraie que celle du mythologiste qui, le premier, imagina l'union de Mars et de Vénus ; car tous les guerriers sont naturellement enclins à l'amour de l'un ou de l'autre sexe".

Dans la Grèce antique, comme à Rome, l'homosexualité était relativement bien tolérée, voire même encouragée à certaines époques. Seul le rôle de chacun dans cette pratique comptait. En effet, on distinguait communément un rôle actif, qui était largement toléré (réservé aux citoyens) et un rôle passif considéré comme honteux (réservé aux non-citoyens, aux esclaves et aux jeunes hommes non-pubères). Ainsi était marquée la suprématie du citoyen libre dans la société. Le citoyen ne devait jamais subir l'humiliation d'être au service de quelqu'un et devait donc toujours tenir le rôle actif dans la relation, fût-elle avec un homme ou une femme. Les Celtes partageaient-ils cette même conception de l'homosexualité? L'amour viril décrit par Aristote sort de ce cadre, à moins que l'on considère que cette pratique soit celle d'un guerrier avec l'un de ses serviteur, donc avec quelqu'un d'inférieur.

Enfin, aucun des textes cités ici n'évoque une homosexualité exclusive. Encore une fois, à partir des éléments que nous possédons relatifs à l'homosexualité en Grèce et à Rome, il est probable que les Celtes s'adonnant à ces pratiques possédaient également une femme officielle. Ce type de relation s'apparente donc plus à une forme de bisexualité.


Sources:
  • G. Lévi, J.-C. Schmitt, Histoire des jeunes en Occident, Tome I, Seuil, coll. l'Univers Historique, Paris, 379 p, 1996
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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