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Installation de Sicambres en Gaule
(8-7 av. J.-C.)
 Lors du consulat de Gaius Asinius Gallus et de Gaius Marcius Censorinus (8 av. J.-C.), l'empereur Auguste confia à Tibère la défense de la Gaule contre les Germains, les Sicambres en particulier (Dion Cassius, Histoire romaine, LV, 6). Au terme de sa campagne en Germanie, Tibère parvint à soumettre les Sicambres, seul peuple qui résistait encore aux prétentions romaines (Dion Cassius, Histoire romaine, LV, 6). Pour s'assurer de leur fidélité, il fit déporter une partie de ce peuple en Gaule (et peut-être aussi des Suèves et quelques éléments d'autres peuplades), sur les bords du Rhin (Suétone, Vies des douze Césars : Vie d'Auguste, XXI). L'ampleur de cette politique est difficile à évaluer, tant les sources sont rares et contradictoires. Ainsi, Dion Cassius n'évoque que la capture d'une partie de la noblesse sicambre et une transplantation plus que provisoire, puisque selon lui, les Germains déplacés et installés dans différentes localités, ne tardèrent pas à se suicider (Histoire romaine, LV, 6). Suétone évoque quant à lui l'installation en Gaule belgique de près de 40000 personnes (Vies des douze Césars : Vie de Tibère, IX).
À la transition du Ier s. av. et du Ier s. ap. J.-C., Strabon mentionnait des Sicambres établis sur la rive gauche du Rhin, qu'il situait sans précision dans le voisinage des Ménapes (Géographie, IV, 3, 4). Plus aucune source ultérieure ne les a mentionné. On notera cependant qu'au cours de la seconde moitié du Ier s. ap. J.-C., Pline (Histoire naturelle, IV, 106) et Tacite (Histoires, IV, 26 ; V, 16 ; 18) ont mentionné sur les bords du Rhin les Cugernes, un peuple dont nous ne savons strictement rien, mis à part le fait qu'ils vivaient autour de Castra Vetera (Xanten-Birten). Selon l'opinion communément admise, les Cugernes seraient les descendants de ces populations transplantées par Tibère, sur des terres des Germains cisrhénans (Vittinghoff, 1976 ; Galsterer, 1992 ; 1999).
Sources littéraires anciennes
| Dion Cassius, Histoire romaine, LV, 6 : "Auguste, après cela, se chargea de nouveau, en apparence malgré lui, de l'empire, qu'il venait, disait-il, de quitter, après sa seconde période de dix années, et il ouvrit une campagne contre les Celtes. Pour lui, il resta sur le territoire romain, mais Tibère passa le Rhin. Les barbares effrayés envoyèrent demander la paix, à l'exception des Sicambres, mais ils n'obtinrent rien ni pour le moment (Auguste déclara qu'il ne traiterait pas avec eux sans les Sicambres), ni dans la suite. Les Sicambres, en effet, envoyèrent aussi des parlementaires, mais, bien loin de réussir en quelque chose, ils perdirent tous ces parlementaires et un grand nombre des plus nobles d'entre eux ; car Auguste, s'étant saisi de leurs personnes, les déposa dans plusieurs villes, et ceux-ci, ne supportant pas cette réclusion, se donnèrent la mort. Il y eut, par suite, un instant de tranquillité, puis les Sicambres firent payer cher aux Romains leur malheur."
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| Strabon, Géographie, IV, 3, 4 : "Puis viennent les Ménapes, qui habitent, eux, aux bouches mêmes et des deux côtés du Rhenos, parmi des marais et des bois, ou pour mieux dire, vu le peu d'élévation des arbres, parmi des halliers touffus et épineux. Les Sugambres, autre peuple germain, sont établis dans le voisinage immédiat des Ménapiens."
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| Strabon, Géographie, VII, 1, 3 : "Une première division de la Germanie comprend le pays qui borde le Rhenos depuis sa source jusqu'à son embouchure, et l'on peut dire que tout ce territoire riverain forme le côté occidental de ladite contrée et en représente exactement la largeur. Mais des peuples qui l'habitaient, une partie a été transportée eu Gaule par les Romains ; une autre, prenant les devants, a d'elle-même quitté ses foyers et s'est enfoncée dans l'intérieur des terres : c'est ce qu'ont fait les Marses par exemple. Restent [les Usipètes] aujourd'hui peu nombreux, avec une partie de la nation des Sugambres."
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| Suétone, Vies des douze Césars : Vie d'Auguste, XXI : "Il soumit, ou par lui-même, ou par ses généraux, les Cantabres, l'Aquitaine, la Pannonie, la Dalmatie, avec toute l'Illyrie ; de plus la Rhétie, la Vindélicie et les Salasses, peuples des Alpes. Il arrêta les incursions des Daces, et tailla en pièces trois de leurs chefs et une foule innombrable de leurs soldats. Il rejeta les Germains au-delà de l'Albis. il reçut à composition les Suèbes et les Sigambres, et les transporta dans la Gaule sur les bords du Rhenus. Il assujettit encore d'autres peuples indociles."
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| Suétone, Vies des douze Césars : Vie de Tibère, IX : "Il fit ses premières armes dans l'expédition contre les Cantabres, en qualité de tribun militaire. Il conduisit ensuite une armée en Orient, rendit à Tigrane le royaume d'Arménie, et lui mit le diadème sur la tête devant son tribunal. il reçut aussi les enseignes que les Parthes avaient enlevées à M. Crassus. Il gouverna environ un an la Gaule chevelue, alors agitée par les incursions des Barbares et par les querelles des chefs. Il fit les guerres de Rhétie, de Vindélicie, de Pannonie et de Germanie. Dans celle de Rhétie et de Vindélicie, il soumit les peuples des Alpes ; dans celle de Pannonie, les Breuces et les Dalmates ; dans celle de Germanie, il transplanta dans les Gaules quarante mille hommes qui s'étaient rendus à discrétion, et leur assigna des demeures sur les bords du Rhin. Ces exploits lui valurent les honneurs de l'ovation, et, suivant quelques historiens, il fut le premier qui entra dans Rome porté sur un char avec les ornements du triomphe, honneur nouveau qui n'avait encore été accordé à personne."
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