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Encyclopédie Celtique

Les Marcomans envahissent le territoire des Boïens [-9 / 6]

Les Marcomans envahissent le territoire des Boïens

Entre la fin du Ier s. av. J.-C. et le tout début du Ier s. ap. J.-C., les Boïens eurent à subir une invasion d'une grande ampleur, dont nous ne connaissons pas précisément les détails. Les Marcomans dirigés par Maroboduus (Marbod) se répandirent sur leur territoire, la Bohême, et les en expulsèrent selon Tacite (Germanie, XLII, 1) et Strabon (Géographie, VII, 1, 3). Nul ne sait ce qu'il devinrent, ou si simplement ils furent réellement expulsés, chose est certaine, à partir de cet événement, plus aucune source ne les évoque.

La datation de l'invasion des Marcomans

Les historiens font communément remonter l'annexion du territoire des Boïens par les Marcomans à 9 av. J.-C. Cette datation doit néanmoins être discutée. En effet, les nombreux ouvrages proposant cette datation sont avares en éléments permettant de l'accréditer. Quelques travaux anciens évoquent une mise en mouvement des Marcomans, consécutive à une victoire remportée sur eux par Drusus, lors de sa dernière campagne en Germanie, sans toutefois renvoyer le lecteur à des sources antiques. Après recherches, le seul auteur de l'antiquité mentionnant une victoire remportée par Drusus sur ce peuple est Florus (Abrégé de l'Histoire romaine, IV, 12). Ce passage autorise-t-il une telle datation ? Quel crédit devons-nous lui accorder ?

Ce court passage de Florus distingue deux phases dans les campagnes menées par Drusus : une première au cours de laquelle il vainquit les Usipètes, des Tenctères, des Chattes et les Marcomans ; et une seconde au cours de laquelle il subjuguât les Chérusques, les Suèves et les Sicambres. Florus n'explique pas ce qui a motivé cette première phases, mais justifie la seconde par le fait que les Chérusques, Suèves et Sicambres auraient crucifié vingt centurions. Il est question de ce même drame chez Dion Cassius (Histoire romaine, LIV, 20), cependant celui-ci l'attribue aux Sicambres, Usipètes et Tenctères. Cet événement intervint dans le cadre du pillage des régions rhénanes de Gaule par ces trois peuples, à la suite duquel la cavalerie romaine déployée pour les stopper fut vaincue, tout comme le proconsul des Gaules, Marcus Lollius Paulinus (Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 20 ; Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 97 ; Suétone, Vies des douze Césars : Vie d'Auguste, XXIII). Contrairement à Florus, Dion Cassius indique qu'aucune expédition punitive ne fut finalement lancée contre les Germains, puisque ceux-ci regagnèrent leurs foyers et livrèrent en gage des otages. Tous ces événements datent de l'hiver 17-16 av. J.-C., or Drusus n'a mené ses quatre campagnes en Germanie qu'entre 12 et 9 av. J.-C. Dion Cassius ne mentionne aucune confrontation avec les Marcomans au cours ces campagnes et son propos semble corroboré par Velleius Paterculus (Histoire romaine, II, 108 ; 109). En effet ce dernier auteur, évoquant des événements relatifs à 5-6 ap. J.-C. (desquels il fut contemporain et témoin direct), indique clairement que jusqu'alors, jamais les Romains n'eurent à affronter ce peuple. Velleius Paterculus ignorait semble-t-il qu'ils furent vaincus par César en 58 av. J.-C. (Guerre des Gaules, I, 51), aux côtés des Harudes, Marcomans, Triboques, Vangions, Némètes, Sédusiens et Suèves. De toute évidence, ce passage de Florus est tout aussi imprécis qu'erroné.

A quand remontent les premières mentions faites des Marcomans ? Où étaient-ils localisés ? Les Marcomans ont fait leur entrée dans l'Histoire lorsque, alliés aux Harudes, Triboques, Vangions, Némètes, Sédusiens et Suèves, ils furent vaincus par César en 58 av. J.-C. (Guerre des Gaules, I, 51). On ne peut que déduire de ce passage qu'ils étaient l'une des populations plus ou moins riveraines du Rhin. A l'exception seule de Florus (Abrégé de l'Histoire romaine, IV, 12)., aucun auteur ne les mentionne dans le cadre des campagnes de Drusus (12-9 av. J.-C.). Ces quatre campagnes affectèrent toutes les régions de Germanie comprises entre le Rhin et l'Elbe, à l'exception seule des vallées de la Neckar et du Main, soit la Franconie, le Wurtemberg et le Bade. Ces régions constituaient probablement son futur objectif. En effet, ses campagnes débutèrent en Germanie du nord, puis se dirigèrent de plus en plus vers les régions méridionales, ce qui nécessita le déplacement de sa base-arrière, laquelle était Castra Vetera (Xanten, Rhénanie-du-Nord-Westphalie) en 12 et 11 av. J.-C., puis Mogontiacum (Mayence, Rhénanie-Palatinat) en 10 et 9 av. J.-C. La plus ancienne mention post-césarienne des Marcomans est liée aux campagnes de mena Lucius Domitius Ahenobarbus en Germanie|, entre 3 et 1 av. J.-C. (Dion Cassius, Histoire romaine, LV, 10). A cette occasion, on apprend que lorsqu'il succéda à Tibère dans le commandement des troupes romaines en Germanie, il installa sur une portion du territoire des Marcomans, les Hermondures qui peu avant avaient franchi le Danube. Cette installation se fit-elle sur un territoire laissé vacant ? Les Hermondures, alliés de Rome, ont-ils été installés sur le territoire des Marcomans afin de s'imposer à eux ? Si l'on se réfère à Tacite (Germanie, XLI, 1), à la fin du Ier s. ap. J.-C., les Hermondures étaient installés principalement au nord du Danube, au niveau du sud de l'actuelle Franconie et étaient séparés des Marcomans par les Naristes. Ceci semble indiquer que du temps de Lucius Domitius Ahenobarbus, le territoire des Marcomans s'étendait encore jusqu'en Franconie. Par contre, lorsque Tibère et Caius Sentius Saturninus se préparaient conjointement à lancer une offensive pour annexer le territoire des Marcomans (seul territoire situé entre le Rhin, le Danube et l'Elbe qui échappait encore au joug romain), ces derniers étaient déjà installés en Bohême (Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 109). Si l'on en croît Velleius Paterculus (Histoire romaine, II, 108), les Marcomans se mirent en mouvement pour s'éloigner des Romains. Leur migration ne fut donc pas la conséquence d'une victoire du Drusus, mais peut-être celle du rapprochement progressif des armées romaines vers 9 av. J.-C. ? Ce qui est certain, c'est que la pression romaine ne se fit réellement sentir sur leur territoire qu'entre 3 et 1 av. J.-C. Enfin, dernière certitude, en 6 ap. J.-C., leur migration avait déjà pris fin.


Dion Cassius, Histoire romaine, LV, 10 - "Vers la même époque, les Celtes se révoltèrent. Domitius, en effet, pendant qu'il était encore gouverneur des régions voisines de l'Ister, avant pris sous sa protection les Hermondures, sortis, je ne sais comment, de leur pays, et errant à la recherche d'une autre terre, les établit dans une portion du territoire des Marcomans ; puis, passant l'Elbe sans que personne s'y opposât, il lia amitié avec les barbares qui habitent les bords du fleuve, et y éleva un autel à Auguste."

Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, IV, 12 - "Quant à la Germanie, plût au ciel que César eût attaché moins d'importance à sa conquête ! Nous eûmes plus de honte à la perdre que de gloire à la soumettre. Mais sachant que César, son père, avait passé deux fois le Rhin sur un pont pour y chercher l'ennemi, il voulut en faire une province pour honorer sa mémoire. Il y eût réussi, si les barbares avaient pu supporter nos vices comme notre domination. Drusus, envoyé dans cette province, dompta d'abord les Usipètes ; puis il parcourut le pays des Tenctères et des Chattes ; et sur un tertre élevé, il dressa un trophée des riches dépouilles remportées sur les Marcomans. Puis il attaqua en même temps des peuples très puissants, les Chérusques, les Suèves et les Sicambres. Ils avaient mis en croix vingt centurions, et ce crime avait été comme le serment par lequel ils s'étaient engagés à la guerre."

Strabon, Géographie, VII, 1, 3 : "Quelques tribus suéviques, celle des Quades notamment, habite l'intérieur même de la forêt : on y rencontre aussi Boiaemum, cette résidence du roi Marobodos, qui, pour la peupler, y a transplanté naguère différentes tribus, celle entre autres des Marcomans, ses compatriotes."

Tacite, Germanie, XLII, 1 : "À côté des Hermundures, vivent les Naristes et, à leur suite, les Marcomans et les Quades. La gloire et la puissance des Marcomans font leur supériorité, tout comme leur territoire qu'ils ont acquis par leur bravoure en expulsant autrefois les Boiens. Les Naristes et les Quades les valent bien. Ils forment en quelque sorte le front de la Germanie de bout en bout sur toute la rive du Danube"

Tacite, Germanie, XXVIII, 2 : "Ainsi les Helvètes s'établirent entre la forêt hercynienne, le Rhin et le Main, tandis que les Boiens se fixaient encore plus à l'intérieur. Ce sont deux peuples gaulois. Le nom de Boihaemi subsiste encore, qui évoque d'antiques souvenirs liés à ce lieu, même si les occupants en ont changé."

Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 108 : "En Germanie, il n'y avait plus d'ennemi que l'on pût vaincre, à l'exception des Marcomans. Sous la conduite de Maroboduus, ce peuple avait abandonné son territoire, s'était retiré vers l'intérieur du pays et habitait les plaines qu'entoure la forêt Hercynienne. Si pressé que nous soyons, nous ne pouvons négliger de parler de cet homme. Maroboduus était de race noble ; il avait un corps d'une vigueur extraordinaire, une âme farouche ; c'était un barbare par son origine mais non par son intelligence. Le pouvoir dont il se rendit maître parmi les siens n'était pas un pouvoir précaire dû au désordre et au hasard et dont la durée dépendît de la volonté de ses sujets. Comme il voulait au contraire un commandement stable et une puissance royale, il décida d'éloigner son peuple des Romains et de se retirer en un pays où, après avoir fui des armes trop redoutables, il pourrait faire redouter les siennes. Il occupa donc la région dont nous venons de parler, soumit par la force tous les peuples voisins ou les rangea sous son pouvoir par des traités."

Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 109 : "Son empire ressemblait autrefois à un corps sans défense. Des exercices continuels donnèrent presque à son armée l'organisation romaine et il fit rapidement de son royaume un état puissant que notre empire même avait lieu de craindre. Sa conduite à l'égard des Romains était la suivante : il ne nous combattait pas, mais il faisait comprendre que, si on l'attaquait, il ne manquerait ni de force ni de volonté pour résister. Les ambassadeurs qu'il envoyait auprès des Césars, tantôt présentaient ses demandes comme celles d'un suppliant, tantôt parlaient d'égal à égal. [?] Voilà l'homme et le pays que Tibère César décida d'attaquer l'année suivante sur différents points à la fois. Sentius Saturninus reçut l'ordre de passer par le pays des Chattes, de raser la partie de la forêt Hercynienne qui le borne et de conduire ensuite ses légions jusqu'en Bohême (tel est en effet le nom de la contrée qu'habitait Maroboduus). Tibère partant lui-même de Carnunte, ville qui, de ce côté, est la plus proche du royaume de Norique, entreprit de mener contre les Marcomans l'armée qui servait en Illyrie."


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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