Meddillus - Nom masculin rencontré sur une inscription découverte à Saintes (Charente-Maritime) et les estampilles d'un potier de La Graufesenque (Millau, Aveyron). Cet anthroponyme est celtique, il s'explique par le gaulois *meddi- / messi- qui signifie "jugement", associé au suffixe diminutif *-illo. L'emploi de *meddi-, souligne certainement le fait qu'il était considéré comme un fils légitime. Les variantes, Meddila, Meddillius, Medsillus, Meddilus, Messilla, Messilus et Middilus, sont également attestées.

Fragment d'une vase en céramique savonneuse lustrée, découvert à Saintes (Charente-Maritime) en 1891, dans le comblement d'un puits qui se situait au niveau place Adolphe Brunaud. L'écriture y est régulière, on y déchiffre sans difficulté le nom MIIÐDILLVS. Ce tesson est aujourd'hui perdu, cependant les relevés effectués par C. Dangibeaud, peu après sa découverte, attestent du fait que seul le premier "D" était un tau gallicum "Ð" (ILA-Sant 1005,58 ; CAG-17-02, p 96).

Un potier dénommé Meddillus est attesté sur le site de La Graufesenque (Millau, Aveyron) par la découverte de deux occurrences de l'estampille MEϴILLVS sur des fragments de céramiques sigillées (Génin, 2007). Sans rejeter définitivement une activité à La Graufesenque, B. R. Hartley & B. M. Dickinson (2010) privilégient cependant le fait que Meddillus ait pu être un potier d'un atelier voisin, situé à l'Espalion (Aveyron). D'après la synthèse publiée par M. Génin (2007) et le site internet du Römisch-Germanische Zentralmuseum - Leibniz-Forschungsinstitut für Archäologie (RGZM), des céramiques portant l'estampille de ce potier ont été retrouvées dans la province de Bretagne, en Gaule belgique, en Gaule lyonnaise, en Gaule narbonnaise, en Germanie inférieure, en Germanie supérieure et en Hispanie tarraconaise. Rares sont les photographies ou les relevés de ces estampilles visibles, si bien que seul le travail de M. Génin (2007) en fournit une description satisfaisante. Cette estampille a pour caractéristique de figurer un "D" de forme arrondi, entourant une croix, ce qui tendrait à rapprocher davantage ce tau gallicum du "ϴ" (thêta) des Grecs, plutôt que du "D" des Romains. La retranscription de cette estampille est compliquée par ce caractère, si bien que plusieurs travaux la reportent sous la forme "Mesillus" ou "Meddillus". M. Génin (2007) propose d'y voir un potier ayant été actif entre 60 et 80 / 90 ap. J.-C. La synthèse publiée par B. R. Hartley & B. M. Dickinson (2010) propose quant à elle une datation voisine, comprise entre 55 / 80 et 70 / 100 ap. J.-C.