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Noricum (le Norique)
 Territoire dont les limites furent probablement fluctuantes, qui s'étendait, dans ses plus grandes dimensions, entre les portions méridionales des Alpes orientales au sud, le Danube au nord, l'Inn à l'ouest et le Wienerwald à l'est. Le Norique fut successivement un royaume celtique ayant fédéré de nombreuses populations de la région (IIe s.- fin du Ier s. av. J.-C.), un royaume client de Rome (fin du Ier s. av. - début du Ier s. ap. J.-C.), puis une province prétorienne romaine. Il fut mentionné sous les formes Noricum et Regnum Noricum par les sources latines, et Νωρικὸν par les sources grecques. Son nom provient vraisemblablement de celui du peuple des Noriques, autour desquels s'est construite cette confédération. Sa première capitale fut Noreia (Neumarkt ?), avant que celle-ci ne soit transférée à Magdalensberg, et enfin à Virunum (Le Zollfeld, Maria Saal) à l'époque romaine.
La domination des Taurisques
Nous savons par Pline et Strabon qu'il existe un lien génétique entre les peuples ayant constitué le royaume du Norique et la confédération des Taurisques (Histoire naturelle, III, 133 ; Géographie, IV, 6, 9 ; 12). Les rapports entre ces deux peuples ont été complexes ; ils semblent avoir appartenu à une même confédération, dont ils ont successivement pris la tête, mais aussi semblent avoir ponctuellement constitué deux ensembles distincts.
Les témoignages se rapportant aux périodes les plus anciennes portent à croire que les Taurisques avaient étendu leur domination depuis la vallée de la Save, en Illyrie, jusqu'aux territoires de plusieurs populations des Alpes orientales. On notera, en effet, que Pline indique que le nom des Taurisques n'était que la précédente dénomination des Noriques (Histoire naturelle, III, 133). Ainsi, seuls les Taurisques furent mentionnés par les sources anciennes relatives aux événements entre la fin du IIIe s. et le début du IIe s. av. J.-C., période qui semble avoir été celle de l'apogée de la puissance de la confédération des Taurisques.
Le royaume du Norique
Un changement semble s'être opéré entre cette précédente période et le milieu du IIe s. av. J.-C., puisque du temps de Polybe (1), le nom des Noriques a fait son apparition, sous la forme τοῖς Ταυρίσκοις τοῖς Νωρικοῖς "les Taurisques-Noriques", tout en demeurant une composante des Taurisques (Histoire générale, cité par Strabon, Géographie, IV, 6, 12). Quelques années plus tôt, le consul Caius Cassius Longinus s'était illustré en pillant le territoire des Carnes, Istriens et Iapydes (171 av. J.-C.), expédition qui nécessairement dût également affecter les Taurisques, bien qu'ils n'aient pas été nommément mentionnés. Contre toute attente, la réponse à ces crimes vint d'un mystérieux royaume des Alpes, dont le roi, Cincibilos, dépêcha une ambassade à Rome pour dénoncer les agissements du consul (170 av. J.-C.). D'après Tite-Live, cette plainte était distincte de celle des Carnes, Istriens et Iapydes (Histoire romaine, XLIII, 5). Si on ajoute à cela que le territoire du peuple des Taurisques était principalement centré sur la haute-vallée de la Save, ce témoignage invite à croire que le centre politique de cette confédération était désormais centré sur les Alpes, et que les Taurisques tendaient à en devenir l'une des périphéries. Un très court passage de la Géographie de Strabon, postérieur à Polybe, conserve peut-être le souvenir de cet état de fait lorsqu'il y est écrit τῶν δὲ Νωρικῶν εἰσι καὶ οἱ Ταυρίσκοι "Les Taurisques eux-mêmes comptent parmi les Noriques" (IV, 6, 9).
Vers la fin du IIe s. av. J.-C., le royaume du Norique et la confédération des Taurisques sont devenus deux entités distinctes. Ainsi, nulle mention du Norique ne fut faite lorsque la victoire de Caius Sempronius Tuditanus sur les Taurisques, Carnes et Iapydes (129 av. J.-C.) fut relatée. Cette scission est par ailleurs confirmée par le récit de l'invasion des Cimbres et des Teutons, à la fin du IIe s. av. J.-C. Ayant quitté le territoire des Scordisques, pour celui des Taurisques (Strabon, Géographie, VII, 2, 2), ils s'en éloignèrent finalement pour se jeter sur le royaume du Norique, alors allié de Rome (Appien, Celtique, XIII). Le Norique étant voisin de l'Italie, cette attaque provoqua une réaction du consul Cneius Papirius Carbo, qui vint occuper les principaux cols permettant l'accès à la péninsule (113 av. J.-C.). Après avoir négocié le départ des Cimbres (2), le consul les attaqua par surprise près de Noreia, mais fut taillé en pièces avec ses troupes (Appien, Celtique, XIII ; Strabon, Géographie, V, 1, 8 ; Tite-Live, Periochae, LXIII). Le royaume du Norique dût être de nouveau confrontés à une vague de pillages, lorsque les Tigurins, probablement rescapés de la bataille de Vercellae (101 av. J.-C.), tentèrent de quitter l'Italie à travers les Alpes noriques, d'où ils furent chassés par Lucius Cornelius Sulla (101 av. J.-C.) (Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, III, 4).
Au milieu du Ier s. av. J.-C., l'expansionnisme des Daces atteint son paroxysme et aboutit à la défaite des Boïens et des Taurisques (vers 60-59 av. J.-C.). Confrontée à ce danger, une partie des Boïens de Pannonie tenta de migrer vers l'ouest. Sur leur route, ils se jetèrent sur le Norique, prirent Noreia et occupèrent son territoire (vers 60-59 av. J.-C.) (César, Guerre des Gaules, I, 5). Enfin, dans des circonstances inconnues, ils s'en retirent pour prendre la route du territoire des Helvètes.
Le Norique conserva des relations privilégiées avec Rome, mais son activité diplomatique n'était pas uniquement tournée vers l'Italie. Ainsi, lorsque les troupes romaines défirent les Suèves (58 av. J.-C.), César dénombra parmi les victimes l'une des épouses d'Arioviste, la soeur de Voccio, le roi du Norique (César, Guerre des Gaules, I, 53). Cet incident n'entama pas les relations entre le Norique et le général romain, puisque en 48 av. J.-C., le royaume alpin soutint officiellement César dans sa lutte contre Pompée, en lui fournissant un contingent de 300 cavaliers (César, Guerre civile, I, 18).
A la toute fin du Ier s. av. J.-C., alors que Rome tentait de s'assurer le contrôle des voies de communication franchissant les Alpes, l'attitude du royaume du Norique changea brutalement vis-à-vis de son vieil allié. En effet, Dion Cassius indique que les Noriques, alliés aux Pannoniens, tentèrent d'envahir l'Istrie. Cette tentative fut réprimée par Publius Silius Nerva (16 av. J.-C.) (Histoire romaine, LIV, 20). Une seconde expédition fut menée par Tibère et Drusus l'année suivante, laquelle aboutit à la soumission définitive du royaume alpin (Festus Historicus, Abrégé des hauts faits du peuple romain, II ; VI ; Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, IV, 12 ; Strabon, Géographie, IV, 6, 9 ; Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 39). Il semblerait que le royaume du Norique capitula sans livrer combat, ce qui expliquerait qu'il ne figure pas parmi les peuples vaincus sur le trophée de Alpes érigé à La Turbie (7-6 av. J.-C.) et que cet État perdura en tant que royaume-client, intégré à l'Empire romain avec le statut de province procuratorienne.
Le Norique, État-client de Rome
Les hommages rendus à la famille impériale en 10-9 av. J.-C. à Magdalensberg (Carinthie, Autriche), près de Virunum permettent d'avoir un premier aperçu fiable de l'extension du royaume du Norique. Huit peuples participèrent à cet hommage ; les Noriques, les Ambilins, les Ambidraves, les Upéraces, les Saevates, les Laiances, les Ambisontes et les Elvètes (ILLPRON 234 ; 235 et 236) ; peuples qui, d'après la reconstitution proposée par G. Alföldy (1974), étaient installés dans la portion méridionale des Alpes orientales (principalement les vallées de la Drave et de la Mur), mais aussi une partie de la portion septentrionale (vallées de la Salzach et de l'Inn). Cette reconstitution concorde imparfaitement avec le rapport effectué par Ptolémée (milieu du IIe s. ap. J.-C.), plus tardif que cette inscription, qui ne dénombrait quant à lui que six peuples : les Ἀλαυνοὶ "Alaunes", les Ἀμβίδραυοι "Ambidraves", les Ἀμβίλικοι "Ambilices", les Ἀμβισόντιοι "Ambisontes", les Νωρικοὶ "Noriques" et les Σεούακες "Sevaces" (Géographie, II, 14, 2). Les peuples de la portion septentrionale du Norique, tel qu'ils apparaissent sur les inscriptions de Magdalensberg et la Géographie de Ptolémée, posent question. En effet, les Ambisontes sont le seul peuple de la région à avoir été mentionnés dans le dénombrement des peuples vaincus par Rome figurant sur l'inscription du trophée de Alpes. Leur territoire (vallée de la Salzach) séparait celui des populations du Norique méridional, de ceux attribués aux Elvètes et aux Alaunes. Ceci pourrait inviter à croire qu'à l'instar du royaume de Cottius, autre État-client des Alpes, des territoires conquis par les Romains furent confiés à l'administration du royaume du Norique (3). Le fait que des territoires étrangers aient été rattachés au Norique paraît confirmé par Strabon, qui indique que cet État-client de Rome s'étendait sur les seules Alpes orientales. Les terres plus basses situées entre les Alpes et le Danube, étaient selon lui (d'ouest en est) le domaine des Helvètes, celui des Vindéliciens et enfin le désert des Boïens (Géographie, VII, 1, 5).
Du fait de ce statut de province procuratorienne, les Romains n'installèrent pas de légions sur ce territoire et seuls des corps auxiliaires en assuraient la défense. Cependant, l'autonomie de ce royaume était toute relative, puisque un procurateur de rang équestre en surveillait la gestion pour le compte de l'empereur.
L'intégration pleine et entière à l'Empire romain
Dans ce cadre particulier, les habitants de la province procuratorienne furent romanisés et les cités pérégrines progressivement organisées selon le modèle romain. Au cours du règne de Claude, la province du Norique perdit toute autonomie pour devenir une province prétorienne. Les cités pérégrines furent rassemblées en cinq municipes de droit latin : le municipe des Aguntenses, des Virunenses, des Iuvavenses, des Teurnienses et des Celeienses. La mention des Celeienses implique que la province fut agrandie, puisque la région de Celeia (Celje, Basse-Styrie, Slovénie) était étrangère au Norique lorsque furent posées les inscriptions de Magdalensberg (10-9 av. J.-C.). Cette disposition fut complétée sous Vespasien (69-79 ap. J.-C.) par la création du municipe des Solvenses, entre les municipes claudiens du Norique et les fondations claudiennes du désert des Boïens (Scarabantia Iulia / Sopron et la colonie de Savaria / Szombathely, en Pannonie).
Du fait de la pression des populations germaniques de la rive gauche du Danube, un système de camps auxiliaires fut installé sur la rive droite du fleuve dés l'époque flavienne (69-96 ap. J.-C.), lequel fut complété à plusieurs reprises par la suite. A la fin du IIe s. ap. J.-C., il devint nécessaire d'appuyer les troupes auxiliaires pour défendre la province du Norique. Ainsi, la légion II Italica pia fidelis y fut transférée du temps de Marc-Aurèle, vers 170 ap. J.-C., laquelle fut déployée le long du Danube à Albing (Sankt Pantaleon-Erla, Basse-Autriche). Vers 180 ap. J.-C., cette légion fut définitivement fixée à Lauriacum (Lorch, Enns, Haute-Autriche) (Alföldy, 1974).
Les portions septentrionales du Norique, dont le statut antérieur est fort incertain (4), furent pleinement intégrées lorsque les rives du Danube devinrent un sujet de préoccupation majeur pour les Romains. Pour organiser ces territoires, deux nouveaux municipes de droit latin y furent créés du temps de l'empereur Hadrien (117-138 ap. J.-C.), le municipe des Cetienses et celui des Ovilavenses. Sous Caracalla (211-217 ap. J.-C.), ces dispositions furent complétées par déduction du municipe de droit latin des Lauriacenses, tandis que celui des Ovilavenses fut élevé au rang de colonie.
Le démantèlement de la province
A la fin du IIIe s. ap. J.-C., dans le cadre de la réforme provinciale de Dioclétien, la province du Norique disparut en tant que tel, et fut divisé en deux nouvelles entités, intégrées au diocèse de Pannonie (Cf. la Liste de Vérone) :
| ● | La province du Noricum Mediterraneum (Norique méditerranéen), avec pour métropole Virunum (Le Zollfeld, Maria Saal) ;
| | ● | La province du Noricum Ripense (Norique méditerranéen), avec pour métropole Lauriacum (Lorch, Enns). |
(1) Polybe a débuté la rédaction de son Histoire générale au cours de son exil à Rome (entre 167 et 149 av. J.-C.), puis l'a terminé après son retour en Grèce et jusqu'à son décès (149-146 av. J.-C.).
(2) Seul Appien mentionne à cette occasion les Teutons (Celtique, XIII). Tout porte à croire que seuls les Cimbres furent impliqués dans cette expédition menée en Illyrie.
(4) Les sources sont muettes quant au nom des peuples installés au nord et à l'est du Niedere Tauern et ce, jusqu'au Danube et à la province de Pannonie supérieure.
| Appien, Celtique, XIII : "Une partie des Teutons, une foule d'hommes, s'était jetée, pour les piller, sur les terres des Noriques. Le consul des Romains Papirius Carbon, craignant qu'ils se jetassent sur l'Italie, se posta dans les Alpes, là où le passage est le plus étroit. Comme les Teutons ne l'attaquaient pas, il marcha lui-même contre eux, leur faisant un crime de s'être jetés sur les Noriques qui étaient les hôtes des Romains. Les Romains se faisaient des hôtes de certains peuples à qui ils accordaient leur amitié sans être obligés de les secourir en qualité d'amis. Carbon approchant ; les Teutons lui envoyèrent dire qu'ils ignoraient les relations d'hospitalité des Noriques avec les Romains, et qu'à l'avenir ils se tiendraient en dehors de chez eux. Carbon approuva ces paroles des envoyés, leur donna des guides, mais non sans avoir enjoint secrètement de les conduire par le chemin le plus long. Quant à lui, il courut par le plus court, et tandis que les Teutons dormaient encore, il tomba sur eux à l'improviste ; mais, en punition de sa déloyauté, il perdit un grand nombre des siens ; et peut-être même les eût-il tous perdus, si les ténèbres, la pluie, de violents coups de tonnerre assaillant les combattants encore aux prises, ne les avait séparés et si cette terreur d'en haut n'avait mis fin à la lutte. Mais dans ces circonstances même, les Romains, fuyant épars à travers les forêts, se rallièrent à grand-peine au bout de trois jours. Les Teutons passèrent, dans le pays des Galates."
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| César, Guerre des Gaules, I, 5 : "Ils persuadent aux Rauraques, aux Tulinges et aux Latobices, leurs voisins, de livrer aux flammes leurs villes et leurs bourgs, et de partir avec eux. Ils associent à leur projet et s'adjoignent les Boïens qui s'étaient établis au-delà du Rhin, dans le Norique, après avoir pris Noréia."
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| César, Guerre des Gaules, I, 53 : "Arioviste avait deux femmes, la première, Suève de nation, qu'il avait amenée avec lui de sa patrie ; la seconde, native du Norique, soeur du roi Voccion, et qu'il avait épousée dans la Gaule, quand son frère la lui eut envoyée ; toutes deux périrent dans la déroute. De leurs filles, l'une fut tuée et l'autre prise."
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| César, Guerre civile, I, 18 : "César joint ces cohortes à son armée, et renvoie Attius sain et sauf. Dès les premiers jours du siège, César s'occupe de fortifier son camp, fait venir du blé des villes municipales des environs, et attend le reste de ses troupes. Dans les trois premiers jours, arrivent vers lui la huitième légion, vingt-deux cohortes nouvellement levées dans la Gaule, et environ trois cents cavaliers envoyés par le roi de la Norique. Avec ce renfort, il forme un autre camp de l'autre côté de la ville : il en donne le commandement à Curion."
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| Dion Cassius, Histoire romaine, LIV, 20 : "Il y eut encore, vers cette époque, beaucoup d'autres mouvements, Les Cammunii et les Vénones, peuples des Alpes, prirent les armes et, vaincus par P. Silius, firent leur soumission ; les Pannoniens aussi, unis aux Noriques, envahirent l'Istrie, mais, battus par Silius et par ses lieutenants, ils conclurent de nouveau la paix, et entraînèrent les Noriques avec eux dans l'esclavage."
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| Festus Historicus, Abrégé des hauts faits du peuple romain, II : "Enfin, sous les empereurs, pendant quatre cent sept années, malgré la fortune diverse de l'Etat et de plusieurs de ses princes, le monde romain s'accrut cependant des Alpes Maritimes et Cottiennes, de la Rhétie, de la Norique, de la Pannonie et de la Mésie ; toute la côte du Danube fut réduite en province ;"
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| Festus Historicus, Abrégé des hauts faits du peuple romain, VI : "Sous les Césars Jules et Octavien, on s'ouvrit un passage à travers les Alpes Juliennes : toutes les peuplades des Alpes furent assujetties, et les deux Noriques devinrent provinces romaines. Après la défaite de Baton, roi des Pannoniens, les Pannoniens tombèrent en notre pouvoir. Les Amantins, entre la Save et la Drave, furent écrasés par nos armes, et alors nous nous emparâmes du pays des Saves et de la basse Pannonie."
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| Festus Historicus, Abrégé des hauts faits du peuple romain, VII : "Les Marcomans et les Quades furent chassés des cantons de Valeria situés entre le Danube et la Drave, et les limites qui devraient séparer les Romains des barbares furent fixés par Auguste, dans toute la Vindélicie, la Norique, la Pannonie et la Mésie."
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| Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, III, 4 : "La troisième colonne, celle des Tigurins, qui s'était postée comme en réserve sur les sommets des Alpes Noriques, se dispersa dans des directions différentes et disparut en fuyant honteusement et en pillant sur son passage."
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| Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, IV, 12 : "Les Noriques tiraient leur confiance de la hauteur des Alpes ; ils pensaient que la guerre ne pouvait escalader leurs rochers et leurs neiges. Mais César confia à son beau-fils Claudius Drusus le soin de pacifier entièrement tous les peuples de cette contrée, les Breunes, les Usennes et les Vindéliciens. On jugera de la sauvagerie de ces nations des Alpes par celle de leurs femmes : manquant de traits, elles écrasaient contre la terre leurs jeunes enfants et les lançaient à la tête de nos soldats."
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| Pline, Histoire naturelle, III, 133 : "Les Alpes sont habitées par beaucoup de peuples ; ceux qui ont du renom sont, de Pola à la région de Tergeste, les Sécusses, les Subocrins, les Catales, les Monocalènes ; et, auprès des Carniens, le peuple appelé jadis Taurusque, maintenant Norique. A ces derniers touchent les Rhètes et les Vindéliciens, tous divisés en beaucoup de cités."
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| Strabon, Géographie, IV, 6, 9 : "Tout près, maintenant, et du fond de l'Adriatique et du territoire d'Aquilée, habitent différentes peuplades qui font partie des Noriques et des Carnes. Les Taurisques eux-mêmes comptent parmi les Noriques. Tous ces peuples faisaient de fréquentes incursions en Italie, mais Tibère et Drusus, son frère, y mirent fin en une seule campagne d'été et voilà déjà trente-trois ans qu'ils vivent dans une paix profonde acquittant exactement leurs tributs."
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| Strabon, Géographie, IV, 6, 12 : "Un autre fait curieux dont nous devons la connaissance à Polybe est la découverte de gîtes aurifères opérée de son temps aux environs d'Aquilée, chez les Taurisques-Noriques, et dans de si heureuses conditions qu'il avait suffi d'enlever deux pieds de terre à la surface du sol pour trouver le minerai. On n'avait pas eu besoin ensuite de fouiller à plus de quinze pieds de profondeur, et de tout le minerai extrait une bonne partie s'était trouvée être autant vaut dire de l'or pur, puisque des pépites de la grosseur d'une fève ou d'un lupin ne perdaient au feu qu'un huitième de leur volume, sans compter que le reste, tout en perdant davantage à la fusion, avait donné encore de magnifiques profits. Les Barbares dans le commencement avaient associé des Italiens à leur exploitation, mais, quand ils surent qu'en deux mois de temps la valeur de l'or par toute l'Italie avait baissé d'un tiers, ils chassèrent ces associés étrangers comptant se réserver désormais le monopole de leurs mines. Aujourd'hui toutes les mines d'or du pays des Taurisques appartiennent aux Romains. Là du reste, ainsi qu'en Ibérie, l'or ne s'extrait pas seulement des entrailles de la terre, on le retire aussi du lit des rivières, qui le charrient sous forme de paillettes, en moins grande quantité pourtant que celles d'Ibérie."
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| Strabon, Géographie, V, 1, 8 : "Aquilée est hors de la limite de l'Hénétie, laquelle est formée de ce côté par une rivière qui descend des Alpes et que l'on peut remonter jusqu'à la ville de Noreia, à une distance de 1200 stades de son embouchure. C'est près de Noreia que Cn. Carbon livra bataille aux Cimbres sans réussir à les arrêter. Près de là aussi, et dans des conditions très favorables à l'exploitation, se trouvent des lavages d'or, ainsi que des mines de fer."
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| Strabon, Géographie, VII, 1, 5 : "Bordé dans une faible partie de sa circonférence par les Rhétiens, le même lac l'est sur un espace beaucoup plus étendu par les Helvètes, les Vindéliciens et le désert des Boïens, lequel s'étend jusqu'à la Pannonie. Tout ce pays, mais surtout la partie occupée par les Helvètes et les Vindéliciens, se compose de hautes plaines. Quant aux Rhétiens et aux Noriques, ils atteignent la crête même des Alpes et redescendent du côté de l'Italie, les premiers jusque dans le voisinage des Insubres, les seconds jusqu'aux frontières des Carnes et au territoire d'Aquilée."
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| Strabon, Géographie, VII, 2, 2 : "Il ajoute que les Boïens, possesseurs autrefois de la forêt Hercynienne, s'y virent attaquer par les Cimbres, mais les repoussèrent ; et que ceux-ci descendirent alors vers l'Ister et le pays des Scordisques, peuple d'origine galatique ou gauloise, pour passer ensuite chez les Teuristes ou Taurisques, autre peuple Gaulois, et finalement chez les Helvètes ; que ces derniers, bien que fort riches eux-mêmes et d'humeur pacifique, ne purent se contenir en voyant les richesses des Cimbres, ces richesses acquises par le vol et le pillage, surpasser les leurs, et voulurent, les Tigurins surtout et les Toygènes, partir en masse avec eux, mais que les Romains ne laissèrent pas de les exterminer tous, aussi bien les Cimbres que leurs alliés, les Cimbres, comme ils avaient déjà franchi les Alpes et pénétré en Italie, et les autres comme ils étaient encore dans la Gaule Transalpine."
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| Tite-Live, Histoire romaine, XLIII, 5 : "À la même époque, des plaintes furent portées au sénat contre C. Cassius, qui avait été consul l'année précédente, et qui servait alors en Macédoine comme tribun militaire, sous A. Hostilius. Ce fut d'abord une députation du roi des Gaulois, Cincibilus. Le frère du roi porta lui-même la parole : "il se plaignit de ce que Cassius avait dévasté le territoire des peuples des Alpes, leurs alliés, et emmené en servitude plusieurs milliers d'habitants. Sitôt après arrivèrent des députés des Carniens, des Istriens et des Iapydes."
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| Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 39 : "Tibère César qui avait arraché aux Espagnols l'aveu définitif de leur soumission, arracha le même aveu aux Illyriens et aux Dalmates. La Rhétie, le pays des Vindélices, la Norique, la Pannonie, le pays des Scordisques furent les nouvelles provinces qu'il rangea sous notre pouvoir."
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Inscription de Magdalensberg (ILLPRON 234 ; AEA 2007, 52 ; 2015, 8)
IVLIAE C[AESARIS] / AVGVST[I NEPTI] / [NO]RICI AM[BILINI] / [A]MBIDR(AVI) V[PERACI] SAEV(ATES) / [LAI]ANCI [AMBIS]ONT(ES) / [(H)ELVETI]
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Inscription de Magdalensberg (ILLPRON 235 ; AEA 2004, 19)
[IVLI]AE CA[ESARIS] / AV[G]VSTI F(ILIAE) NERON(IS VXORI) / [N]ORIC[I AM]BILINEI / [A]MBIDR(AVI) VP[ERACI SAE]V(ATES) / [L]AIANC(I) AMB[ISONT(ES)] / (H)ELVETI
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Inscription de Magdalensberg (ILLPRON 236 ; AEA 1999/00, 70 ; 2007, 52 ; 2010, 14 ; AE 1952, 212 ; 213 ; 214 ; 1953, 105 ; 1954, 100 ; 241)
LIV[I]AE C[AESARIS] / AVGV[STI VX(ORI)] / NORICI A[M]BILINI / AMBIDR(AVI) VPERACI / SAEV[ATES] LAIA[N]CI / [A]M[BISONT(ES) (H)E]LV[ETI]
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