Nova Augusta - Ville située sur le territoire des Arévaques, elle fut mentionnée par Pline sous la forme Noua Augusta (Histoire naturelle, III, 27) et par Ptolémée sous la forme Νοοῦα Αὐγούστα (Géographie, II, 6, 55). Ce toponyme fut également mentionné de manière indirecte par deux sources épigraphiques, sous forme d'un gentilé / ethnonyme ; ainsi, la table d'hospitium de Castro de Castromao mentionne un NOVAVGVSTANO (AE 1972, 282 ; 1973, 295), une épitaphe provenant de Don Benito, un NOVAVCVSTNVS (HEp 1994, 144 ; 2000, 54) et une inscription funéraire de Minas de Riotinto, une NOVAVGVSTANA (AE 1965, 300). Ce toponyme peut s'expliquer par le latin, et exprimer le fait que cette ville serait une fondation ex nihilo faite à l'initiative d'Auguste lui-même. Notons toutefois que les noms des autres oppida arévaques mentionnés par Pline sont tous indigènes. Ainsi, H. Gimeno & M. Mayer (1993) ont émis l'hypothèse que Noua ait pu être le nom indigène de cette localité.

Plusieurs localités ont successivement été identifiées comme étant l'antique Noua Augusta. Sur la foi des coordonnées fournies par Ptolémée, K. Müller (1883) a estimé que cette ville devait se situer à l'est de Soria, au niveau d'Augustobriga, l'actuel Muro de Ágreda (Ólvega, province de Soria, Espagne). D'ailleurs, ce même auteur estimait que le nom complet de cette ville devait être Noua Augustobriga. Pour R. C. Knapp (1992), il conviendrait de localiser cet oppidum au niveau de la localité Duratón, sur le territoire de Sepúlveda (province de Ségovie, Espagne). Plus tard, H. Gimeno & M. Mayer (1993) se sont penchés sur le cas de Caius Antonius Aquilus, de la tribu Quirina, novaugustain mentionné sur la table d'hospitium de Castro de Castromao. En effet, le seul autre membre des Antonii Aquili connu dans la péninsule ibérique est Lucius Antonius Aquilus, de la tribu Quirina, qui figure sur une inscription de Barbadillo del Pez (province de Burgos, Espagne). D'après cette inscription, il était duumvir d'un municipe non-identifié. Cette inscription provient d'une localité voisine de Lara de los Infantes (Jurisdicción de Lara, province de Burgos, Espagne), que l'on sait avoir été le centre urbain d'un municipe (1). En outre, les citoyens romains de Lara de los Infantes appartenaient à la tribu Quirina, comme Caius Antonius Aquilus. Ces différentes considérations ont amené H. Gimeno & M. Mayer (1993) à identifier Lara de los Infantes comme étant le site de l'antique Noua Augusta. Cette identification fait aujourd'hui relativement consensus dans les publications les plus récentes, même si des doutes demeurent (Abásolo, 2007 ; Núñez Hernández & Curchin, 2007 ; Carcedo de Andrés, 2018).

Considérant qu'une partie des descriptions géographiques faites dans l'Histoire naturelle de Pline auraient été inspirées par la carte d'Agrippa, H. Gimeno & M. Mayer (1993) et L. Hernández Guerra (2016) ont estimé que la mention de l'oppidum arévaque de Noua Augusta prouverait son existence dés l'époque d'Auguste. Mieux, le nom de cette ville attesterait du fait que sa fondation ex nihilo aurait été à l'initiative de ce même empereur. Les autres travaux sont moins affirmatifs. La plupart notent qu'il n'y a pas de preuve évidente de l'existence de cette ville avant l'époque flavienne et l'octroi du droit latin aux populations des provinces ibériques. Ainsi, R. C. Knapp (1992) y a vu une fondation flavienne destinée à fournir un nouveau centre urbain aux populations fraichement bénéficiaires du droit latin et aux vétérans.

Notes

Sources littéraires anciennes

Sources épigraphiques