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Vous êtes dans Encyclopédie de l'Arbre Celtique > Celtes dans l'Histoire / périple de Pythéas [-330:-300] / périple de Pythéas - 3 - La route de l'étain, De Kyrtoma au Promontoire Orcas
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Encyclopédie Celtique

Le périple de Pythéas - 3 - La route de l'étain, De Kyrtoma au Promontoire Orcas

De l'Océan ; la route de l'étain (2ème partie)

L'expédition atteint cette péninsule, qu'il nomme Kyrtoma, "la Grosse Bosse" (selon Eratosthène repris par Strabon) dont la longueur serait supérieure à 3000 stades depuis sa base (la base serait le littoral des Pyrénées occidentales) jusqu'à son extrémité, le cap Kabaion / Calbium (Pointe du Raz) sur le territoire des Ostimioi / Ostidamnioi / Timii (Osismes), où Pythéas semble avoir effectué une mesure au gnomon (corrigée par Eratosthène en 48''42'). Pythéas parcouru cette distance le long de Kyrtoma en trois jours de navigation et atteint Uxisama (Ouessant) face au cap Kabaion.

Strabon, Géographie, I, 4, 5: "Mais à ce qui précède il croit qu'on doit ajouter encore toute cette courbe que décrit la côte d'Europe, passé les Colonnes d'Hercule, juste en face de l'Ibérie et dans la direction du couchant (laquelle courbe ne mesure pas moins de 3000 stades) et qui plus est les différents caps ou promontoires qui prolongent cette côte, et parmi lesquels on distingue le Cabaeum dans le pays des Ostimii, avec les îles circonvoisines, avec Uxisamé, notamment, qui se trouve la plus reculée de tout le groupe, sa distance de la côte étant, au dire de Pythéas, de trois journées de navigation : effectivement, il a compris dans son calcul les dernières terres sus-nommées, à savoir les différents caps de cette côte, tout le territoire des Ostimii, et l'île d'Uxisamé avec les autres îles du même groupe, bien qu'elles ne pussent en aucune manière contribuer à la longueur cherchée, puisque, situées comme elles sont bien plus au nord, elles dépendent de la Celtique et non de l'Ibérie, si même elles existent et ne sont pas plutôt à considérer comme de pures inventions de Pythéas. Ce n'est pas tout, aux différentes longueurs partielles qu'il indique il a dû ajouter encore 2000 stades du côté de l'ouest, et autant du côté de l'est, pour conserver la proportion admise et empêcher que la largeur ne surpassât la moitié de la longueur."

Strabon, Géographie, IV, 4: "Puis il y a les Osismies, que Pythéas nomme Ostimies, lesquels habitent un promontoire qui se projette assez loin dans l'Océan, mais non pas autant que le disent ce géographe et ceux qui ajoutent foi à ses paroles."

Il traversa la Manche depuis Uxisama (Strabon, Géographie, I et III) et atteint Albion qu'il nomme Prettanicai nhaoi (Diodore de Sicile), l'île de Bretagne au niveau du cap Belerion (Cap Land's End). Là il observe probablement l'extraction de l'étain, et c'est probablement sur cette île qu'il décrivit les phénomènes de marée et remarqua les corrélations existant avec les phases de la Lune, comme pourrait le laisser supposer Diodore (qui on le sait s'inspirait en partie de l'oeuvre disparue de Pythéas) :

Diodore, Bibliothèque historique, V, 22: "Les habitants de la Bretagne, voisins du promontoire appelé Belerion, se distinguent par leur affection pour les étrangers; ils doivent même à leurs relations avec des marchands étrangers d'avoir des moeurs plus douces. Ce sont eux qui préparent l'étain en traitant avec un soin ingénieux la terre où il se trouve. Cette terre est pierreuse avec des filons terreux d'où provient le métal traité et épuré par la fusion. On le façonne ensuite en forme d'astragales et on le transporte dans une île voisine de la Bretagne, nommée Ictis. A marée basse, l'espace qui sépare les deux îles étant à sec, on transporte sur des chariots dans la dernière de grandes quantités d'étain: il se produit là, en effet, un phénomène qui est propre aux îles voisines de la terre et situées entre l'Europe et la Bretagne: lors des hautes marées, le canal qui les sépare de la terre ferme s'emplit et elles apparaissent comme des îles; mais, à la marée basse, la mer se retire, elles sont à sec sur un large espace et alors ce sont des presqu'îles. De là, les marchands qui achètent l'étain aux gens du pays le transportent en Gaule; finalement, traversant à pied la Gaule en trente jours, ils conduisent à dos de cheval leurs charges à l'embouchure du Rhône."



Il explora une grande partie de l'île à pied et la longea ensuite suivant la côte sud jusqu'au cap Cantium (Kent), d'où il disait avoir aperçu les côtes de la Celtique, le nord de la Gaule.

Strabon, Géographie, IV, 3: "Or Pythéas déclare que la longueur de l'île est de plus de vingt mille stades, et il affirme que la distance du Cantium à la Celtique est de plusieurs jours de navigation."

L'expédition longea la côte orientale d'Albion jusqu'au promontoire ou îles Orcas (Pointe nord de l'Ecosse ou îles Orcades), troisième angle formé par l'île, où il effectue un relevé au gnomon, corrigé par Eratosthène en 58''14'. Là, au contact de la population locale, il apprend probablement l'existence de Thulé, où le Soleil ne se couche pas, située à six jours de navigation.

Geminos, Introduction aux Phénomènes: "Il apparaîtrait que Pythéas le Massaliote était en fait allé dans ces régions. Il dit, à propos des observations qu'il a notées dans de l'océan : Les barbares nous ont désigné en plusieurs occasions l'endroit où le soleil disparaît. A cet endroit, la nuit est extrêmement courte : deux heures pour les uns, ou trois pour d'autres, et juste après le soleil se lève à nouveau."


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

  • Autres fiches en rapport

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