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Les pirates ligures s'attaquent aux possessions massaliotes (182 av. J.-C.)
 Dans le cadre de l'attribution des charges décidée lors des comices centuriates pour l'année 181 av. J.-C., Tite-Live indique que la Ligurie échut aux consuls Publius Cornelius Cethegus et Marcus Baebius Tamphilus. Cette décision fut prise afin de faire face aux continuels conflits opposant les Romains aux Apuans, mais aussi à l'annonce d'attaques menées par des pirates ligures, contre des possessions massaliotes (Histoire romaine, XL, 18).
Avant l'entrée en charge des deux nouveaux consuls, Lucius Aemilius Paullus prépara une expédition contre les Ingaunes, expédition qu'il mena dés le début du printemps 181 av. J.-C., une fois prolongé en tant que proconsul. Dans le récit de cette campagne, Tite-Live n'indique pas que les Ingaunes furent responsables de ces attaques contre les possessions massaliotes, mais on peut le déduire d'un autre passage de l'Histoire romaine de deux autres sources :
| ● | Tite-Live, évoquant la reddition des Ingaunes, mentionne le fait les Romains mirent en prison les pirates (Histoire romaine, XL, 28).
| | ● | Florus mentionne les Ingaunes dans sa liste des peuples ligures connus pour leur brigandage (Abrégé de l'Histoire romaine, II, 3).
| | ● | Plutarque quant à lui ne mentionne pas les Ingaunes, mais décrit la campagne menée par Lucius Aemilius Paullus en Ligurie comme une expédition contre des pirates ligures. Il précise d'ailleurs qu'à l'issue de cette guerre, les Romains confisquèrent tous leurs vaisseaux, à l'exception des barques (Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Paul Émile, V).
| | ● | Enfin, une brève allusion de Tite Live invite à penser que les Ingaunes étaient secondés par leurs voisins occidentaux, les Intéméliens. En effet, il indique qu'en 180 av. J.-C., le consul Aulus Postumius Albinus Luscus visita les côtes des Intéméliens et des Ingaunes, sans doute pour vérifier le respect des conditions de la paix imposée à ces peuples (Histoire romaine, XL, 41). | Ces différentes considérations invitent à croire que ce furent les activités des comptoirs massaliotes les plus orientaux, notamment Monoikos (Monaco), Nikaia (Nice) et Antipolis (Antibes), qui pâtirent de ces attaques.
| Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, II, 3 : "Les Ligures, qui habitent immédiatement au pied des Alpes, entre le Varus et le Macra, et se dissimulent au milieu de fourrés broussailleux, étaient encore plus difficiles à trouver qu'à vaincre. Protégé par la nature du pays et par sa rapidité à fuir, ce peuple infatigable et agile se livrait, suivant les occasions, au brigandage plus qu'à la guerre. Nous éprouvâmes de longues et nombreuses difficultés à atteindre les Saluviens, les Décéates, les Oxubiens, les Euburiates, les Ingaunes. Enfin Fulvius entoura leurs retraites d'un cercle de feu, Bébius les fit descendre en plaine, et Postumius les désarma si bien qu'il leur laissa à peine du fer pour cultiver la terre."
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| Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Paul Émile, V : "Paul-Emile, élu consul, fit une expédition contre les Ligures, nation limitrophe des Alpes, que quelques-uns appellent aussi Ligustins. C'était une race guerrière et passionnée, à qui le voisinage des Romains apprit la tactique. Les Ligures habitent les confins de l'Italie, qui expirent aux Alpes, et, dans les Alpes mêmes, les régions baignées par la mer Tyrrhénienne et qui regardent vers l'Afrique ; ils sont mêlés aux Gaulois et aux Ibères établis sur la côte. Mais alors, passant la mer sur des barques de pirates, ils ruinaient le commerce par leurs pillages jusqu'aux colonnes d'Hercule.Lors de l'invasion de Paul-Emile, ils lui opposèrent la résistance de quarante mille hommes. Il n'avait en tout que huit mille soldats pour s'attaquer à des effectifs cinq fois supérieurs. Il les attaqua pourtant, les défit, et les cerna dans leurs remparts. Il leur fit ensuite des ouvertures pleines de bienveillance en vue d'une conciliation ; car il n'était pas dans la volonté des Romains d'anéantir la nation ligure, qu'ils considéraient comme une barrière ou une palissade dressée pour arrêter les mouvements des Gaulois, peuple toujours en effervescence autour de l'Italie. Ils eurent donc confiance en Paul-Emile, auquel ils remirent leurs vaisseaux et leurs villes. Lui, sans avoir fait d'autre mal aux villes que de raser les remparts, les leur rendit ; quant aux vaisseaux, il les leur ôta tous absolument et ne leur laissa pas d'embarcations plus grandes que des barques à trois rangs de rames."
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| Tite-Live, Histoire romaine, XL, 18 : "On commença par les comices consulaires où furent nommés P. Cornélius Lentulus et M. Baebius Tamphilus. On élut ensuite pour préteurs les deux Q. Fabius, Maximus et Butéo, Ti. Claudius Néron, Q. Pétillius Spurinus, M. Pinarius Rusca, et L. Duronius. Dès que ces magistrats furent entrés en charge, on tira leurs provinces au sort. La Ligurie échut aux consuls ; parmi les préteurs, Q. Pétillius eut la juridiction de la ville, Q. Fabius Maximus celle des étrangers, Q. Fabius Butéo la Gaule, Ti. Claudius Néron la Sicile, M. Pinarius la Sardaigne et L. Duronius l'Apulie. À cette dernière province on ajouta l'Istrie, parce que les habitants de Tarente et de Brindes s'étaient plaints de dévastations exercées sur leurs côtes par des pirates d'outre-mer. Les Marseillais se plaignaient aussi des pirates ligures."
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| Tite-Live, Histoire romaine, XL, 28 : "Trois jours après, toute la nation des Ligures Ingaunes donna des otages et fit sa soumission. On rechercha les pilotes et les matelots qui avaient monté les barques de pirates, et on les mit tous en prison. Le duumvir C. Matiénus prit aussi sur la côte de Ligurie trente-deux corsaires."
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| Tite Live, Histoire romaine, XL, 41 : "Quant aux Ligures des montagnes. A. Postumius fit couper leurs vignes et brûler leurs moissons jusqu'à ce que tous ces désastres les eussent obligés à se rendre et à livrer leurs armes. Postumius s'embarqua ensuite pour visiter la côte des Ingaunes et des Intéméliens." |
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