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Vous êtes dans Encyclopédie de l'Arbre Celtique > Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) / Gaulois alliés à Hannibal Barca déferlent sur l'Italie [-218/ ?] / Réunion des troupes carthaginoises et gauloises [novembre / décembre -218]
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Réunion des troupes carthaginoises et gauloises [novembre / décembre -218]

Réunion des troupes carthaginoises et gauloises (novembre / décembre 218 av. J.-C.)

Comme l'espérait Hannibal, la victoire qu'il remporta sur les Romains, lors de la bataille du Tessin, suffit à ce que les Gaulois concrétisent leur ralliement à sa cause. Alors que les Carthaginois s'étaient déplacés sur la rive gauche du Tessin, pendant qu'ils travaillaient à faire passer l'ensemble de leurs troupes sur la rive droite du Pô, les Insubres profitèrent de la présence d'Hannibal sur leur territoire pour lui faire parvenir des ambassadeurs et officialiser leur alliance (Polybe, Histoire générale, III, 66 ; Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 47).

Hannibal poursuivit sa route en direction de la colonie de Placentia (Plaisance), où les troupes du consul Publius Cornelius Scipio avaient trouvé refuge, pour panser leurs plaies. Le consul, sûr des défenses de la colonie, refusa d'affronter les troupes carthaginoises, qui allèrent camper à faible distance (1). Pendant ce temps, 2000 fantassins et 200 cavaliers gaulois, engagés de gré ou de force dans l'armée romaine, commencèrent à s'agiter et à fomenter une conjuration. Une nuit, ces auxiliaires gaulois s'armèrent, attaquèrent les Romains endormis au petit jour et en tuèrent un grand nombre, principalement des sentinelles. Ils quittèrent alors leur cantonnement et vinrent se présenter au camp des Carthaginois, non sans avoir pris soin d'apporter avec eux les têtes des soldats romains. Satisfait de cette défection, Hannibal leur fit de nombreuses promesses, puis les engagea à regagner leurs pays respectifs, pour y inciter leurs compatriotes à faire cause commune avec les troupes puniques (Polybe, Histoire générale, III, 67 ; Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 48). Cette dernière précision invite à croire que la défection ne toucha pas seulement des auxiliaires insubres (officiellement ralliés à Hannibal), mais également ceux d'autres peuples, toujours fidèles à leur engagements envers les Romains. Il est tentant d'y voir des Cénomans et / ou des Anares, mais Polybe et Tite-Live n'en disent rien.

Peu de temps après, ce furent les troupes boïennes, en guerre contre les Romains depuis le début de l'été, qui se présentèrent à Hannibal. En signe de bonne volonté, les Boïens livrèrent à Hannibal les magistrats de la colonie de Placentia, enlevés quelques mois plus tôt (été 218 av. J.-C.). Après s'être mutuellement engagés, Hannibal restitua ces prisonniers aux Boïens, pour qu'ils s'en servent, à termes, pour obtenir des Romains la restitution de leurs otages (Polybe, Histoire générale, III, 67).

La défection des peuples liés par traités à Rome et la trahison de leurs troupes auxiliaires servant dans l'armée romaine, Publius Cornelius Scipio réalisa que tous les Gaulois étaient sur le point de rejoindre Hannibal. Dans ces circonstances, il quitta Placentia nuitamment et se retira au-delà de la Trébie (Polybe, Histoire générale, III, 67 ; Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 48). Cette décision fut salutaire dans un premier temps, cependant elle conduisit à laisser Clastidium sans défenses.

(1) Polybe, estime cette distance à 50 stades, soit environ 9,2 kilomètres (Histoire générale, III, 67), tandis que Tite-Live l'estime à 6 milles, soit près de 8,8 kilomètres (Histoire romaine, XXI, 47).


Polybe, Histoire générale, III, 66 : "Il s'arrêta le lendemain, construisit un bac avec quelques bateaux, donna ordre à Hasdrubal de transporter l'armée sur l'autre bord, passa ensuite lui-même, et reçut les ambassadeurs que lui avaient députés les peuplades voisines. Dès qu'Annibal, en effet, eut remporté la victoire, tous les Gaulois des environs s'empressèrent, suivant leur premier dessein, de rechercher l'amitié des Carthaginois et de leur fournir hommes et provisions. Il accueillit les envoyés avec bienveillance, et quand toutes ses troupes eurent traversé le fleuve, il le descendit par une marche contraire à celle qu'il avait d'abord suivie, afin de rejoindre l'ennemi au plus vite. Cependant Publius se trouvait à Plaisance, colonie romaine, et là, occupé à soigner les blessés et lui-même, convaincu d'ailleurs que son armée était en lieu sûr, il restait sans mouvement. Annibal arriva près des ennemis deux jours après avoir franchi le Pô, et le troisième rangea ses troupes sous leurs yeux. Mais personne ne s'étant présenté, il alla camper à cinquante stades environ des Romains,"

Polybe, Histoire générale, III, 67 : "Les Gaulois qui faisaient partie de l'armée romaine, voyant bien que la fortune de Carthage était chaque jour plus brillante, formèrent alors entre eux le dessein d'attaquer les Romains, et attendirent chacun dans leur tente le moment favorable. Quand donc, après avoir soupé, les soldats qui étaient dans le camp furent allés se coucher, les Gaulois laissèrent passer tranquille la moitié de la nuit, et tout à coup, s'armant vers la pointe du jour, se jetèrent sur les Romains qui étaient le plus proche. Ils en tuèrent un grand nombre, en blessèrent beaucoup, et, les têtes des morts à la main, se rendirent auprès des Carthaginois au nombre de deux mille fantassins et de deux cents cavaliers à peu près. Annibal leur fit l'accueil le plus flatteur, ne manqua pas d'encourager leur ardeur par quelques paroles, promit à chacun d'eux les récompenses que méritaient ses services, et les renvoya dans leurs villes, pour publier parmi leurs concitoyens ce qui s'était passé, et les pousser à réclamer son alliance. Il savait que tous, après l'injure faite par leurs frères aux Romains, entreraient nécessairement dans son parti. Avec les Gaulois étaient venus les Boïens, qui livrèrent aussi à Annibal les trois Romains chargés de la répartition des terres, et dont ils s'étaient emparés par trahison au commencement de la guerre, comme nous l'avons dit plus haut. Il les remercia de leurs sentiments, leur donna des garanties de sincère alliance et d'amitié, puis leur rendit les trois prisonniers, en les engageant à les garder avec soin afin de pouvoir par eux, comme ils se l'étaient proposé, recouvrer leurs propres otages. Indigné de la perfidie des Gaulois, et d'ailleurs calculant qu'après un tel événement, fidèles à leur ancienne colère contre Rome, la plupart des peuples voisins ne manqueraient pas de se prononcer pour les Carthaginois, Publius résolut de prendre ses précautions pour l'avenir. Aussi, pendant la nuit, vers la dernière veille, il leva le camp pour se diriger vers la Trébie et les collines qui bordent cette rivière. Il comptait sur la force de cette position et sur la proximité de ses alliés."

Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 47 : "Tel fut le premier combat avec Hannibal : il prouva clairement la supériorité de sa cavalerie, et par conséquent l'infériorité des Romains dans les plaines découvertes, comme celles que l'on trouve entre le Pô et les Alpes. Aussi, dès la nuit suivante, les soldats reçurent l'ordre de rassembler, en silence, tous les bagages ; on leva le camp des bords du Tessin, et l'on se porta en toute hâte vers le Pô, afin de profiter du pont jeté sur le fleuve, et qu'on n'avait pas encore coupé. Les troupes y passèrent sans tumulte, et sans craindre la poursuite de l'ennemi. Elles étaient à Plaisance, qu'Hannibal savait à peine leur départ des rives du Tessin. Cependant il fit prisonniers environ six cents hommes, qui étaient restés sur l'autre bord pour couler les radeaux, et qui avaient mis de la lenteur dans cette opération. Le pont ne put lui servir, parce que, les extrémités une fois détachées, le reste était entraîné par les eaux. Coelius assure que Magon traversa, à l'instant même, le Pô à la nage avec la cavalerie et les fantassins espagnols ; et qu'Hannibal remonta le fleuve pour faire passer à ses soldats les gués qu'il rencontra plus haut ; il eut le soin de mettre ses éléphants en première ligne, afin de rompre l'impétuosité des vagues. Ceux qui connaissent le Pô, croiront difficilement ce récit. En effet, il n'est pas vraisemblable que la cavalerie, sans perdre ni armes, ni chevaux, ait pu triompher de l'insurmontable rapidité du courant. Supposé même que tous les Espagnols eussent effectué leur passage sur des outres enflées, il aurait fallu prendre un circuit de plusieurs jours de marche, pour trouver des gués, où l'on pût risquer une armée avec tous ses bagages. J'ajoute foi plus volontiers à ceux qui disent qu'on fut deux jours avant d'arriver à un endroit propre à recevoir un pont de bateaux, que Magon franchit le premier avec la cavalerie espagnole libre de toute charge. Tandis qu'Hannibal, arrêté aux environs du fleuve pour donner audience aux ambassades gauloises, fait passer l'infanterie la plus lourde, Magon, avec ses cavaliers, se porte en une journée de chemin, vers l'ennemi, du côté de Plaisance. Hannibal, peu de jours après, vint se retrancher à six milles de cette ville ; le lendemain, il déploie ses forces à la vue de ses adversaires, et leur présente la bataille."

Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 48 : "La nuit suivante, il y eut dans le camp romain un massacre causé par les Gaulois auxiliaires ; l'alarme cependant fut plus grande que la perte. À peu près deux mille fantassins et deux cents cavaliers, qui ont égorgé les sentinelles aux portes, passent du côté d'Hannibal. Le Carthaginois leur adressa des paroles bienveillantes, fit briller à leurs yeux l'espoir des plus belles récompenses, et les envoya chacun dans sa cité, pour soulever en sa faveur les esprits de leurs concitoyens. Scipion a vu dans ce meurtre le signal de la défection de tous les Gaulois ; il redoute que les atteintes de ce forfait ne leur inspirent une sorte de frénésie qui les fasse courir aux armes ; aussi, malgré la douleur que lui cause sa blessure, il part secrètement, à la quatrième veille de la nuit suivante, se dirige vers la Trébie, et vient camper sur des hauteurs et des collines inaccessibles à la cavalerie."


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

  • Autres fiches en rapport

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    Anares / Anamares [ Les peuples de Gaule Cisalpine ]
    Boiens libèrent Gaius Servilius et Gaius Lutatius [été -203] (Les) [ Les Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) ]
    Boïens (Cispadans) [ Les peuples de Gaule Cisalpine ]
    Cénomans [ Les peuples de Gaule Cisalpine ]
    Hannibal prend Clastidium [novembre / décembre -218] [ Les Gaulois alliés à Hannibal Barca déferlent sur l'Italie [-218/ ?] ]
    Histoire générale [Polybe] [ ouvrages antiques & anciens ]
    Histoire romaine [Tite-Live] [ ouvrages antiques & anciens ]
    Insubres [ Les peuples de Gaule Cisalpine ]
    La bataille de la Trébie [décembre -218] [ Les Gaulois alliés à Hannibal Barca déferlent sur l'Italie [-218/ ?] ]
    magistrats de Placentia sont enlevés par les Boïens [été -218] (Les) [ Les Carthaginois soulèvent les Boïens et les Insubres [été -218] ]
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