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Encyclopédie Celtique

Ricciacum / Riccium (Dalheim)

Les villes Celtiques
Nom antique:Ricciacum / Riccium
Ville:Dalheim
Localisation:Canton de Remich, Luxembourg
Peuple:Trévires
Etymologie:Le domaine de Riccius


Ricciacum - Vicus de la cité des Trévires, mentionné sous la forme Ricciaco sur la Table de Peutinger. La localisation de cette localité a longtemps fait débat. N. Van Werveke (1909, apud. J. Krier, 2011) a proposé de situer cette localité à Dalheim (canton de Remich, Luxembourg), où d'importants vestiges gallo-romains avaient été mis au jour. En outre, il relevait que le nom du lieu-dit Ritzig ou Rizzig, voisin de ces vestiges, pourrait en être l'héritier. Ce travail fut complété par celui de l'historien J. Vannérus (1928 ; 1930, apud. J. Krier, 2011), qui observait sur des archives du Xe, que ce secteur était dénommé pago Rizogohensi, in Rezcensi pago, ou encore in pago Rizzigowi à l'époque carolingienne. L'intuition de ces auteurs et leurs résultats ont été progressivement confirmés, entre le début du XXe s. et le début du XXIe s. Tout d'abord, plusieurs tessères en plomb portant les mentions RICCIAC (CIL 13, 10029,223a1-3 ; AE 2000, 983a-c) et RICC (CIL 13, 10029,223b ; AE 1994, 1245 ; 2000, 984) ont été découvertes à Dalheim, et se rapportaient évidemment à Ricciacum (Weiller, 1994). Enfin, l'identification formelle a été possible avec la découverte, en 2008, d'un autel monumental dédiée à la Maison divine et à la déesse Fortune, par les VICANI RICCIENSES (AE 2011, 777). Notant que cette dernière inscription mentionne des Riccienses et non des Ricciacenses, J. Krier (2011) estime que cette localité aurait pu être dénommée sous deux noms proches, mais distincts ; Riccium et Ricciacum. Suivant le même auteur, ce toponyme dériverait de l'anthroponyme Riccius, attesté dans la cité des Allobroges. Cette hypothèse est plus que séduisante. La première variante Ricciacum (Ricci-aco-n) fait intervenir la dérivation en *-aco- / -iaco-, qui marque la localisation ou la propriété. Ce composé signifierait donc "le domaine de Riccius". La seconde variante Riccium (Riccio-n), fait quant à elle intervenir la dérivation neutre, et peut également se traduire par "le domaine de Riccius".

Lors du second séjour de Marcus Vipsanius Agrippa en Gaule (20-18 av. J.-C.), d'importants travaux routiers furent engagés. À cette occasion fut édifiée la voie du Rhin, entre Lugdunum (Lyon, Rhône) et l'Oppidum Ubiorum (Cologne, Rhénanie-du-Nord–Westphalie). Ricciaciacum fut fondée en tant que relais routier le long de la section de cette voie comprise entre Divodurum (Metz, Moselle) et Augusta Treverorum (Trèves, Rhénanie-Palatinat). Compte-tenu de son emplacement le long d'un axe de communication majeur, cette petite agglomération a connu une certaine prospérité. À partir de 70-71 ap. J.-C., ce vicus reçut un nouveau plan urbain, organisé à partir de la voie romain qui la traverse (Goddard, 1994). Il fut doté d'une parure monumentale organisés en deux complexes distincts. Le centre cultuel fut établi au nord-est du vicus et doté d'au moins trois temples, entourés de fosses à offrandes. En outre, un grand nombre d'inscriptions à caractère votif proviennent de ce complexe cultuel. Ce dernier est séparé par un quartier d'habitation, d'un théâtre et de thermes, situés à l'extrémité nord du vicus (Krier, 2011). Ce vicus n'a eu de cesse de s'étendre jusqu'à la première moitié du IIIe s. ap. J.-C. Les fouilles effectuées au niveau des deux grandes nécropoles a montré que la localité était principalement peuplée par des artisans et des commerçants. À son apogée, elle couvrait une superficie de 25 hectares.

À partir du milieu du IIIe s. ap. J.-C., ce vicus déclina. L'autel monumental dédiée à la Maison divine et à la déesse Fortune, par les VICANI RICCIENSES en donne une explication. En effet, l'agglomération subit une attaque de barbares qui y furent responsables d'importantes destructions au niveau du portique des thermes (AE 2011, 777). Ailleurs dans ce vicus, les destructions furent certainement plus limitées, puisque les vicani eurent les moyens de restaurer promptement ce portique. J. Krier (2011) propose d'incriminer l'invasion alémanique du printemps 254 ap. J.-C. Par la suite, l'agglomération eut tendance à se rétracter et les ensembles monumentaux furent abandonnés, tels que le théâtre, dans la seconde moitié du IIIe s. ap. J.-C. (Krier & Wagner, 1985 ; Krier, 1992).


Sources épigraphiques

Dalheim (AE 2011, 777)
IN H(ONOREM) D(OMVS) D(IVINAE) DEAE FORTVNAE OB SALVTE(M) IMPERI(I) VICANI RICCIENSES PORTICVM BALINEI VI BARBAR[O]RVM ABSVM[PTAM DE] SVO RESTITVER[VNT] CVRA(M) AGENTE MARINIANIO MARINO |(CENTVRIONE) LEG(IONIS) VIII AVG(VSTAE)

"En l'honneur de la Maison divine. À la déesse Fortune, pour la sauvegarde de l'empire. Les habitants du vicus de Riccium, à leurs frais, ont restauré le portique des thermes, détruit par les barbares, sous la direction de Marinianius Marinus, centurion de la légion VIII Augusta."

Tessère de Dalheim (AE 1994, 1245 ; 2000, 984)
FOR(TVNA) VES(TA?) // RICC(IACENSES)

Tessères de Dalheim (CIL 13, 10029,223a1-3 ; AE 2000, 983a-c)
RICCIAC(ENSES)

Tessère de Dalheim (CIL 13, 10029,223b)
RICC(IACENSES)



Sources:
  • E. Goddard, (1994) - "Eine Brunnenverfullung aus dem romischen Vicus Dalheim", Hémecht, vol. 46, n°4, pp.763-817
  • J. Krier & R. Wagner, (1985) - "Das Romische theater in Dalheim", Hémecht, vol. 37, n°4, pp.587-614
  • J. Krier, (1992) - "Le théâtre gallo-romain découvert en 1985 à Dalheim (Grand Duché de Luxembourg)", in: C. Landes (dir.), Spectacula - II. Le théâtre antique et ses spectacles, Actes du colloque tenu au musée archéologique Henri Prades de Lattes les 27, 28, 29 et 30 avril 1989, Imago, Lattes, pp.121-132.
  • J. Krier, (2011) - "Deae Fortunae ob salutem imperi : nouvelles inscriptions de Dallheim (Luxembourg) et la vie religieuse d'un vicus du nord-est de la Gaule à la veille de la tourmente du IIIe siècle", Gallia - Archéologie de la France antique, CNRS Éditions, n°68-2, pp.313-340
  • J. Vannérus, (1928) - "Ricciacus et Caranusca", Publications de la Section historique du grand-duché de Luxembourg, tome LXII, pp.3-31
  • J. Vannérus, (1930) - "Ricciacus et Caranusca : notice complémentaire", Publications de la Section historique du grand-duché de Luxembourg, tome LXIV, pp.1-36
  • N. Van Werveke, (1909) - Kurze Geschichte des Luxemburger Landes mit besonderer Berücksichtigung der Kulturgeschichte, P. Worré-Mertens, Luxembourg, 359p.
  • R. Weiller, (1994) - "Tessères gallo-romaines en plomb de Dalheim-'Pëtzel' (site du vicus 'Ricciaco' de la Table de Peutinger)", Revue Belge de Numismatique, vol.140, pp.19-23
  • Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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