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Encyclopédie Celtique

Les Romains débarquent en Bretagne [fin de l'été -55]

Les Romains débarquent en Bretagne (fin de l'été 55 av. J.-C.)

La date du départ déterminée, les Romains lancèrent leur expédition en Bretagne depuis deux ports gaulois. Les conditions météorologiques permirent le départ des les quatre-vingts vaisseaux de charge avec deux légions (1) et les galères du premier port, mais par contre bloquèrent les dix-huit vaisseaux de charge avec la cavalerie dans le second port. D'après César, le départ eut lieu "vers la troisième veille", soit entre minuit et une heure du matin, tandis que l'arrivée des premiers bateaux eut lieu "la quatrième heure du jour", soit vers 10 heures du matin (César, Guerre des Gaules, IV, 23 ; Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, III, 11 ; Strabon, Géographie, IV, 5, 2).

En dépit de la bonne volonté affichée par les ambassadeurs bretons reçus par César lors de la préparation de l'expédition en Bretagne, et l'intervention de Commios, les premiers arrivés virent que des Bretons en armes les attendaient, juchés sur toutes les hauteurs dominant la plage (2). Par mesure de sécurité, les Romains n'accostèrent pas et se maintinrent à distance, de manière à ne pas être atteints par de potentiels projectiles jetés depuis les positions bretonnes. Ils attendirent donc l'arrivée de l'ensemble de la flotte, laquelle s'échelonna "jusqu'à la neuvième heure (du jour)", soit vers 15 heures (César, Guerre des Gaules, IV, 23).

Jugeant cette première plage impropre à un débarquement, César profita du vent et de la marée pour rejoindre une autre plage, située à sept milles de la première (une dizaine de kilomètres) (Guerre des Gaules, IV, 23). Les Bretons, comprenant la manoeuvre des Romains, envoyèrent leur cavalerie et leurs chars de guerre, suivis par le reste de leurs troupes vers cette seconde plage, pour tenter d'empêcher leur débarquement. La dimension des bateaux romains interdisant l'accostage, ceux-ci s'arrêtèrent à une certaine distance de la plage, obligeant les soldats lourdement équipés à se jeter dans l'eau et à rejoindre la terre-ferme par leurs propres moyens. Profitant de l'avantage de leur position, les fantassins et cavaliers bretons harcelaient les Romains de leurs traits (César, Guerre des Gaules, IV, 24 ; Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, III, 11).

Voyant ses troupes en mauvaise passe, César fit reculer les vaisseaux de charge, pendant que les galères pivotaient pour exposer leur flanc aux Bretons. Depuis le pont de celles-ci, les frondeurs, les archers et les armes de jet embarquées, entrèrent en action pour repousser les Bretons et permettre aux soldats romains de débarquer en relative sécurité (Guerre des Gaules, IV, 25). Cette contre-attaque répondit aux espérances de César, puisque les défenseurs furent surpris par celle-ci, permettant à un plus grand nombre d'assaillants de débarquer et finalement, de prendre l'avantage (César, Guerre des Gaules, IV, 25-26 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 51).

Au terme de ces combats, les Romains repoussèrent les Bretons, mais leur cavalerie n'ayant pu effectuer la traversée depuis la Gaule, ils ne purent se lancer à la poursuite des défenseurs de la plage (César, Guerre des Gaules, IV, 26 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 51). Après cette défaite, les Bretons envoyèrent des députés aux Romains pour réclamer la paix.


Notes

(1) Les deux légions que César fit transporter en Bretagne étaient la légion VII (Guerre des Gaules, IV, 32) et la légion X (Guerre des Gaules, IV, 25).

(2) Selon César, les troupes romaines abordèrent la Bretagne depuis le littoral des Morins, d'où le trajet était le plus court (Guerre des Gaules, IV, 21). De ce fait, les Bretons auxquels les Romains furent confrontés au moment de leur débarquement ne peuvent avoir été que les Cantiens.

Sources littéraires anciennes

César, Guerre des Gaules, IV, 23 : "Ces dispositions faites, César, profitant d'un vent favorable à sa navigation, leva l'ancre vers la troisième veille, et ordonna à sa cavalerie d'aller s'embarquer au port voisin et de le suivre. Celle-ci fit peu de diligence, et il n'avait que ses premiers vaisseaux lorsqu'il toucha à la Bretagne, environ à la quatrième heure du jour. Là il vit les troupes ennemies occupant, sous les armes, toutes les collines. Telle était la nature des lieux la mer était si resserrée par des montagnes que le trait lancé de ces hauteurs pouvait atteindre le rivage. Jugeant l'endroit tout à fait défavorable pour un débarquement, il resta à l'ancre jusqu'à la neuvième heure, et attendit l'arrivée du reste de la flotte. Cependant il assemble ses lieutenants et les tribuns des soldats, leur fait part des renseignements de Volusénus et de ses desseins ; il les avertit d'agir d'eux-mêmes en tout, selon l'opportunité et le temps, comme le demande la guerre, surtout une guerre maritime, où un seul instant peut aussitôt changer l'état des choses. Quand il les eut renvoyés et que le vent et la marée furent devenus en même temps favorables, il donna lé signal, fit lever l'ancre et s'arrêta à sept milles de là environ, devant une plage ouverte et unie."

César, Guerre des Gaules, IV, 24 : "Mais les Barbares, s'apercevant du dessein des Romains, envoyèrent en avant leur cavalerie et les chariots de guerre dont ils ont coutume de se servir dans les combats, les suivirent avec le reste de leurs troupes, et s'opposèrent à notre débarquement. Plusieurs circonstances le rendaient extrêmement difficile : la grandeur de nos vaisseaux forcés de s'arrêter en pleine mer, l'ignorance où étaient nos soldats de la nature des lieux ; les mains embarrassées, accablés du poids énorme de leurs armes, ils devaient à la fois s'élancer du navire, résister à l'effort des vagues et lutter avec l'ennemi ; tandis que celui-ci combattant à pied sec, ou s'avançant très peu dans la mer, libre de tous ses membres, connaissant parfaitement les lieux, lançait ses traits avec assurance et poussait ses chevaux faits à cette manoeuvre. Frappés d'un tel concours de circonstances, et tout à fait inexpérimentés dans ce genre de combat, nos soldats ne s'y portaient pas avec cette ardeur et avec ce zèle qui leur étaient ordinaires dans les combats de pied ferme."

César, Guerre des Gaules, IV, 25 : "Dès que César s'en aperçut, il ordonna d'éloigner un peu des vaisseaux de charge, les galères dont la forme était moins connue des Barbares et la manoeuvre plus facile et plus prompte, de les diriger à force de rames, de les tenir devant le flanc découvert de l'ennemi, et de là, à l'aide des frondes, des traits et des machines, de le repousser et de le chasser de sa position. Ce mouvement nous fut d'une grande utilité. Car étonnés de la forme de nos navires, de leur manoeuvre et du genre inconnu de nos machines, les Barbares s'arrêtèrent et firent même quelques pas en arrière. Nos soldats hésitaient encore, surtout à cause de la profondeur de la mer : le porte-aigle de la dixième légion, après avoir invoqué les dieux pour que sa légion eût l'honneur du succès : " Compagnons, dit-il, sautez à la mer, si vous ne voulez livrer l'aigle aux ennemis ; pour moi certes j'aurai fait mon devoir envers la république et le général ". À ces mots, prononcés d'une voix forte, il s'élance du navire et porte l'aigle vers l'ennemi. Alors les nôtres s'exhortant mutuellement à ne pas souffrir une telle honte, se jettent tous hors du vaisseau. A cette vue, ceux des navires voisins les suivent et marchent à l'ennemi."

César, Guerre des Gaules, IV, 26 : "On combattit de part et d'autre avec acharnement : nos soldats cependant ne pouvant ni garder leurs rangs, ni lutter de pied ferme, ni suivre leurs enseignes, et forcés de se ranger sous le premier drapeau qui s'offrait à eux, à quelque vaisseau qu'il appartint, étaient dans une grande confusion. Les ennemis au contraire, connaissant tous les bas-fonds, avaient à peine vu du rivage quelques-uns des nôtres débarquer, qu'ils poussaient contre eux leurs chevaux et les attaquaient au milieu de leur embarras, un grand nombre en enveloppait un petit ; les autres prenant en flanc le gros de notre armée l'accablaient de leurs traits. Témoin de ce désavantage, César fit remplir de soldats les chaloupes des galères et les esquifs d'observation, et les envoya au secours de ceux qu'il voyait dans une situation critique. Dès que nos soldats eurent pris terre et que tous les autres les eurent suivis, ils fondirent sur les ennemis et les mirent en fuite, mais sans pouvoir les poursuivre bien loin, la cavalerie n'ayant pu suivre sa route ni aborder dans l'île. Cette seule chose manqua à la fortune accoutumée de César."

Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 51 : "César, après avoir pacifié le reste de la Gaule et soumis les Morins, eut l'ambition de passer dans la Bretagne. La traversée avec l'infanterie s'opéra comme il pouvait le désirer ; mais il n'aborda pas dans l'endroit le plus convenable. Les Bretons, informés qu'il faisait voile vers leur île, occupèrent vis-à-vis du continent tous les points qui offraient un accès facile. César, après avoir tourné un cap très saillant, se dirigea d'un autre côté. Là il battit les barbares qui l'attaquèrent, au moment où il débarquait près d'un bas-fond, et resta maître du terrain, avant que des renforts vinssent à leur secours. Ces renforts étant arrivés, César repoussa avec succès une nouvelle attaque. Quelques Bretons seulement succombèrent : comme ils combattaient sur des chariots ou à cheval, ils purent facilement échapper aux Romains dont la cavalerie n'était pas encore arrivée ; mais, effrayés par les récits qui leur venaient du continent sur leurs exploits, et plus encore de ce qu'ils avaient osé traverser la mer et faire une descente dans leur pays, ils firent demander la paix à César par une députation de Morins avec lesquels ils vivaient en bonne intelligence. Il exigea des otages, qu'ils consentirent alors à lui donner."

Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, III, 11 : "Après avoir tout réglé sur terre et sur mer, il tourna les yeux vers l'océan, et, comme si le monde conquis ne suffisait pas aux Romains, il songea à en conquérir un autre. Il rassembla donc une flotte et il passa en Bretagne avec une rapidité étonnante : ayant quitté le port des Morins à la troisième veille, il aborda dans l'île avant midi. Son arrivée remplit de tumulte le rivage ennemi, et les Bretons, affolés à la vue de ce spectacle nouveau, faisaient voler leurs chars de tous côtés."

Strabon, Géographie, IV, 5, 2 : "Toutefois, quand on part des provinces rhénanes, ce n'est pas aux bouches mêmes du Rhin qu'on s'embarque , mais sur la côte de Morinie attenante au pays des Ménapes : c'est là, en effet, que se trouve Itium, ce port dont le divin César fit le rendez-vous de sa flotte, quand il fut pour passer en Bretagne. Il s'y embarqua de nuit, et le lendemain, vers la quatrième heure, il abordait dans l'île, ayant franchi la distance de 320 stades [que mesure le détroit], et trouvait le blé encore sur pied dans les champs."


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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    Bretons envoient des députés aux Romains pour réclamer la paix [fin de l'été -55] (Les) [ Première expédition de César en Bretagne [fin de l'été -55] ]
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