Ségovellaunes - Peuple gaulois du Valentinois, région de plaine alluviale de la rive gauche du Rhône, correspondant aux basses-vallées de l'Isère et de la Drôme. Ils sont mentionnés par Pline (Histoire naturelle, III, 34) sous le nom de (regio) Segovellaunorum, ou encore Σεγαλλαυνοὶ et Σεγαλλαυνοὺς par Ptolémée (Géographie, II, 10, 12 et II, 10, 14). Selon Ptolémée (Géographie, II, 10, 12), leur métropole était Οὐαλεντία κολωνία "la colonie de Valentia" (Valence, Drôme), dont le nom indigène paraît avoir été Οὐεντία / Ventia (Dion Cassius, Histoire romaine, XXXVII, 47). L'ethnonyme "Ségovellaunes" s'explique par le gaulois sego- qui signifie "victoire / force", associé à -vellauno "chef / commandant". Les Ségovellaunes étaient donc littéralement "les chefs de la victoire" ou "les chefs victorieux".
Le nom des Ségovellaunes n'apparaît pas dans les textes relatifs à la conquête du sud de la Gaule par les Romains (125-118 av. J.-C.). C'est pourtant dans ce cadre que leur territoire est passé sous domination romaine. Deux phases différentes de cette conquête ont pu conduire à leur soumission, la campagne de Marcus Fulvius Flaccus et de Gaius Sextius Calvinus contre les Voconces (124 av. J.-C.), leurs voisins du sud, ou les interventions de Cneius Domitius Ahenobarbus et de Quintus Fabius Maximus contre les Arvernes et les Allobroges (122-121/120 av. J.-C.). En effet, bataille de la confluence de l'Isère et du Rhône (121 av. J.-C.) s'est déroulée à l'extrémité nord de leur territoire.
Les Ségovellaunes semblent avoir pris part à la révolte des Allobroges (61 av. J.-C.). En effet, lorsque le gouverneur Caius Pomptinus organisa la contre-attaque contre Catugnatos, dont les troupes venaient de piller la Narbonnaise, il envoya son lieutenant Manlius Lentinus attaquer Ventia. Les Allobroges perdirent la ville et furent définitivement vaincus juste en face de cette dernière, à Solonium. Solonium ou Solo pourrait correspondre à l'actuelle Soyons (Ardèche). Bien que les Ségovellaunes ne furent pas mentionnés dans le récit de ces événements, leur territoire fut le lieu de tous les affrontements qui eurent lieu à cette occasion. Aussi, il est permit de s'interroger sur une éventuelle dépendance des Ségovellaunes vis-à-vis des Allobroges, puisque les sources anciennes ne précisent en aucun cas que Ventia et Solonium aient été situées ailleurs que sur leur territoire.
D'après la description du sud de la Gaule livrée par Strabon (Géographie, IV, 1, 11-12) au Ier s. ap. J.-C., il semble que la région occupée par les Ségovellaunes était incluse dans la territoire des Cavares, puisqu'il indique que leur frontière septentrionale correspondait à la confluence de l'Isère et du Rhône. Ceci pourrait être confirmé par une apparente contradiction entre les propos de Ptolémée (Géographie, II, 10, 12) et de Pline (Histoire naturelle, III, 36), puisque le premier attribue Οὐαλεντία κολωνία (Valence) aux Ségovellaunes, tandis que le second situe la (colonia) Valentia sur le territoire des Cavares. Il est donc fort probable que les Ségovellaunes aient été, au Bas-Empire, l'une des peuplades de la confédération des Cavares.
Dans l'antiquité tardive cette cité était connue sous le nom de ciuitas Valentinorum, la "cité des Valentiniens", comme l'atteste la Notice des Gaules.
Pline, Histoire naturelle, III, 34 : "En revenant à la mer, Tricorium ; puis, dans l'intérieur, les régions des Tricolles, des Vocontiens et des Ségovellaunes, puis des Allobroges ; sur la côte, Marseille des Grecs Phocéens, alliée"
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Pline, Histoire naturelle, III, 36 : "Dans l'intérieur des terres, colonies : Arles de la sixième légion, Béziers de la septième, Orange de la seconde ; dans le territoire des Cavares, Valence, des Allobroges Vienne" |
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