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Encyclopédie Celtique

Siège et bataille de Vesontio [mai 68]

Siège et bataille de Vesontio (mai 68 ap. J.-C.)

En réponse à l'annonce de la défection de nombreuses cités gauloises, soulevées par Caius Iulius Vindex, Lucius Verginius Rufus, légat du district militaire de Germanie supérieurefit marcher ses troupes en direction des provinces de Gaule belgique et de Gaule lyonnaise. Dés leur arrivée sur le territoire de la cité des Séquanes, ils se heurtèrent à l'hostilité des habitants de Οὐεσοντίων / Vesontio (Besançon). Sans attendre, Lucius Verginius Rufus assiégea la ville rebelle. Ayant appris la nouvelle de cette attaque, Caius Iulius Vindex et ses troupes se portèrent au secours des assiégés (Dion Cassius, Histoire romaine, LXIII, 24).

Dion Cassius rapporte un événement plus que curieux, puisqu'il assure qu'il y eut une entrevue sécrète entre Caius Iulius Vindex et Lucius Verginius Rufus, et que tout porte à croire que dans le cadre de celle-ci, ils ourdirent un complot contre Néron. Du propre aveu de Dion Cassius, nul autre personne n'assista à ces échanges et les soupçons de complot relevaient de simples ouï-dire. La suite du récit et notamment celui de la bataille de Vesontio, semblent bien corroborer l'idée d'un accord entre les deux hommes (Histoire romaine, LXIII, 24). Plutarque apporte également quelques éléments, puisque selon son récit, les troupes de Lucius Verginius Rufus lui proposèrent à plusieurs reprises de prendre la pourpre avant et après cette bataille (et non seulement après, comme l'affirme Dion Cassius). Si tel fut bien le cas, on imagine aisément que Caius Iulius Vindex ait pu juger opportun de s'entretenir avec Lucius Verginius Rufus, dont les troupes n'étaient visiblement peu attachées à Néron. D'après cette même source, lors des premiers appels de ses troupes, Lucius Verginius Rufus leur opposa le fait que seul le sénat pouvait nommer nommer un empereur, ce qui, selon Plutarque, ne manqua pas de faire réagir Galba. Cette dernière mention pourrait indiquer que Galba savait que Lucius Verginius Rufus n'était pas insensible à sa cause (Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Galba, VII).

La nature précise de l'accord passé par Caius Iulius Vindex avec Lucius Verginius Rufus ne nous est pas connue, pas plus qu'elle ne l'était des troupes de Germanie supérieure. Ainsi, lorsque les troupes gauloises firent mouvement en direction de Vesontio, les cavaliers bataves et les auxiliaires belges de Lucius Verginius Rufus passèrent à l'attaque sans en avoir reçu l'ordre. Les provinces gauloises ne disposant d'aucune légion, leurs troupes n'étaient probablement constituées que de vétérans et d'hommes non-aguerris, principalement issus de la cité des Éduens et de celle des Arvernes (Tacite, Histoires, IV, 17). Compte-tenu des circonstances évoquées précédemment, elles ne s'attendaient absolument pas à être attaquées, si bien qu'elles n'eurent pas le temps de se mettre en ordre de bataille et furent taillées en pièces. À la vue de ce désastre qui coûta la vie à près de 20000 hommes, Caius Iulius Vindex mit fin à ses jours (Dion Cassius, Histoire romaine, LXIII, 24 ; Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Galba, VII).

Lucius Verginius Rufus fut affecté par ce combat que menèrent ses propres troupes, et ce, pour de nombreuses raisons. Tout d'abord, si l'on considère qu'il avait effectivement pactisé avec Caius Iulius Vindex et / ou Servius Sulpicius Galba, cet événement le mit dans une situations plus que délicate. Il savait par ailleurs qu'il n'avait plus rien à attendre que Néron. En effet, il n'gnorait aucunement que Servius Sulpicius Galba fut accusé de trahison pour avoir notamment été, contre sa volonté, proclamé empereur par ses soldats en Tarraconnaise. Dans ces circonstances, il était évident qu'il serait perçu comme tout aussi coupable par l'empereur (il le fut d'ailleurs, selon Dion Cassius, Histoire romaine, LXIII, 27). Aussi, il semble que la situation le dépassait toujours plus, tant ses soldats se faisaient pressants pour qu'il se déclare empereur, sans quoi ils se rangeraient de nouveau derrière Néron (Dion Cassius, Histoire romaine, LXIII, 25 ; Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Galba, VII). Pire, dans leurs rangs naissait certainement déjà l'idée de ne pas se contenter de cette victoire et de s'attaquer aux provinces gauloises (Tacite, Histoires, I, 51). Très affecté par la mort de Vindex, Servius Sulpicius Galba s'inquiéta dés lors de la décision que prendrait Lucius Verginius Rufus, puisque celle-ci pouvait porter un coup fatal à la rébellion contre Néron et provoquer sa perte. Ainsi, il entra en contact avec lui et se retira à Tarraco (Tarragone) (Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Galba, VII ; Suétone, Vies des douze Césars : Vie de Galba, XI).

Sources littéraires anciennes

Dion Cassius, Histoire romaine, LXIII, 24 : "Rufus, qui commandait en Germanie, se mit en marche, comme s'il eût eu dessein de combattre Vindex. Arrivé à Besançon, il mit le siège devant cette ville, sous prétexte qu'elle ne l'avait pas reçu. Vindex étant venu, de son côté, au secours de la place, et ayant établi son camp non loin du sien, ils s'envoyèrent mutuellement des messages et finirent par avoir, seul à seul, une entrevue où aucun autre n'assista, et par tramer entre eux, à ce que l'on s'imagina, un complot contre Néron. A la suite de cette conférence, Vindex, avec son armée, marcha comme s'il eût eu l'intention de prendre la ville ; mais les soldats de Rufus, s'en étant aperçus et pensant que c'était un mouvement offensif dirigé contre eux, firent, sans en avoir reçu l'ordre, une sortie contre lui, et, fondant sur sa troupe qui ne s'y attendait pas et qui ne gardait pas ses rangs, en firent un grand carnage. A cette vue, Vindex, saisi d'une vive douleur, se tua lui-même. Telle est la vérité ; plusieurs, cependant, ayant percé son corps de coups, donnèrent lieu de croire faussement qu'ils étaient les auteurs de sa mort."

Dion Cassius, Histoire romaine, LXIII, 25 : "Rufus eut un sensible regret de la perte de Vindex ; il refusa, malgré les instances réitérées de ses soldats, d'accepter l'empire, bien qu'il put aisément y arriver, car c'était un homme actif, il avait une armée puissante et bien disposée. Les soldats arrachèrent les images de Néron et les mirent en pièces, et ils lui donnèrent les noms de César et d'Auguste. Comme il ne se décidait pas, un des soldats écrivit rapidement ces titres sur une des enseignes de son chef ; Rufus les effaça, et, après avoir avec peine apaisé ses troupes, il leur persuada de s'en remettre au sénat et au peuple, soit qu'il ne voulût pas que les soldats donnassent l'empire à quelqu'un (ce droit, disait-il, n'appartenait qu'au sénat et au peuple), soit qu'il possédât un fonds de grandeur d'âme capable de ne pas aspirer à la puissance impériale, pour laquelle il n'est rien que les autres ne fassent."

Dion Cassius, Histoire romaine, LXIII, 27 : "Mais, lorsqu'il apprit que Galba avait été proclamé empereur par les soldats, que Rufus avait fait défection, il fut saisi d'une grande frayeur ; il prit lui-même quelques dispositions dans Rome et envoya contre les rebelles Rubrius Gallus et quelques autres."

Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de Galba, VII : "Le nombre des révoltés croissait de jour en jour, et l'on accourait de toutes parts se joindre à Galba ; mais Clodius Macer, qui commandait en Afrique, et Verginius Rufus, qui avait sous ses ordres, dans les Gaules, les légions de Germanie, agissaient séparément et formaient chacun une faction différente. Clodius, homme cruel et avare, coupable de concussions, de rapines et de meurtres, flottait dans l'incertitude, également incapable de retenir et d'abandonner l'empire ; Verginius Rufus, nommé plusieurs fois empereur par les légions puissantes qu'il commandait, avait toujours répondu à la violence qu'elles voulaient lui faire pour le forcer d'en prendre le titre, qu'il n'accepterait jamais l'empire, et qu'il ne souffrirait pas qu'il fût donné à quelqu'un que le sénat n'aurait pas nommé. Galba fut troublé de cette résolution. Mais après que Verginius Rufus et Vindex eurent en quelque sorte été contraints par leurs légions de donner une grande bataille ; comme deux écuyers qui ne peuvent retenir leurs chevaux, s'abandonnent à leur fougue ; que Vindex se fut tué lui-même sur les corps de vingt mille Gaulois dont le champ de bataille était jonché ; le bruit s'étant répandu que les vainqueurs exigeaient, pour prix d'une si grande victoire, que Verginius accepta l'empire, sans quoi ils rentreraient sous l'obéissance de Néron ; Galba, très effrayé, écrivit à Verginius pour l'inviter à se concerter avec lui, et à conserver aux Romains l'empire et la liberté. Quand il eut fait cette démarche, il s'en retourna avec ses amis à Colonia, ville d'Espagne, où il s'arrêta quelque temps, se repentant déjà de ce qu'il avait fait, et regrettant la vie douce et tranquille dont il avait contracté l'habitude, au lieu d'avoir à s'occuper de ce qu'exigeait sa situation présente."

Suétone, Vies des douze Césars : Vie de Galba, XI : "A tant de dangers se joignit la mort de Vindex. Il en fut si consterné que, ne sachant quel parti prendre, il fut sur le point de renoncer à la vie."

Tacite, Histoires, I, 51 : "J'exposerai maintenant la naissance et les causes du soulèvement de Vitellius. Julius Vindex avait péri avec toutes ses troupes. Ivre de gloire et chargée de butin, l'armée qui, sans fatigue ni péril, avait remporté cette riche victoire, ne parlait plus que d'expéditions et de batailles ; la solde n'était rien : elle voulait des dépouilles. Elle avait porté longtemps le poids d'un service ingrat et laborieux, dans un pays pauvre, sous un ciel âpre et une discipline sévère : or la discipline, inflexible dans la paix, se relâche dans les discordes civiles, où des deux côtés les corrupteurs sont tout prêts, et les traîtres impunis. Hommes, armes, chevaux, on en avait assez pour le besoin, assez même pour la représentation. Mais avant la guerre chaque soldat ne connaissait que sa centurie ou son escadron ; les limites des provinces séparaient aussi les armées. Depuis que, réunies contre Vindex, les légions eurent appris à se connaître et elles-mêmes et les Gaules, elles cherchaient une nouvelle guerre, de nouvelles dissensions. Ce n'était plus comme auparavant le nom d'alliés qu'elles donnaient aux Gaulois, mais celui d'ennemis et de vaincus."

Tacite, Histoires, IV, 17 : "Les Bataves, quoique exempts de tributs, avaient pris les armes contre les communs dominateurs : la première bataille avait dispersé et vaincu les Romains ; que serait-ce si les Gaules secouaient le joug ? et que restait-il de forces en Italie ? le sang des provinces domptait seul les provinces. Il ne fallait pas songer au combat de Vindex : c'était la cavalerie batave qui avait écrasé les Éduens et les Arvernes ; Verginius avait eu des Belges pour auxiliaires ; et, à vrai dire, la Gaule s'était vaincue elle-même."


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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