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Les Silures livrent une guerre de harcèlement aux Romains (51-52 ap. J.-C.)
 L'échec des Silures face aux Romains et l'arrestation de Caratacos ne mirent pas un terme à leurs exactions. Les Silures renoncèrent dés lors aux attaques frontales qui les défavorisaient et privilégièrent la guerre asymétrique. Ainsi Tacite évoque successivement des cohortes légionnaires, occupées à édifier des camps chez les Silures qui échappèrent de peu à l'anéantissement, des fourrageurs et la cavalerie mis en fuite (Annales, XII, 38), de multiples attaques menées contre les Romains dans les bois et les marais et deux cohortes entières enlevées, dont les survivants furent distribués et retenus prisonniers par différents peuples (Annales, XII, 39). Selon Tacite, ces nombreuses déconvenues causèrent le décès de Publius Ostorius Scapula, lequel fut instrumentalisé par les insurgés. Les autonomistes profitèrent de la vacance du pouvoir dans la province de Britannia (Bretagne) pour poursuivre leurs raids meurtriers et parvinrent même écraser une légion romaine.
 | Tacite, Annales, XII, 38 : "Les ornements du triomphe furent décernés à Ostorius. Il n'avait eu jusqu'alors que des succès : bientôt sa fortune se démentit ; soit que, délivré de Caratacus, et croyant la guerre terminée, il laissât la discipline se relâcher parmi nous; soit que les ennemis, touchés du malheur d'un si grand roi, courussent à la vengeance avec un redoublement d'ardeur. Un préfet de camp et plusieurs cohortes légionnaires, restés chez les Silures pour y construire des forts, furent enveloppés ; et, si l'on ne fût promptement accouru des villages et des postes voisins, le massacre eût été général. Malgré ce secours, le préfet, huit centurions, et les plus braves soldats périrent. Peu de temps après, nos fourrageurs et la cavalerie envoyée pour les soutenir furent mis en déroute."
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| Tacite, Annales, XII, 39 : "Ostorius fit sortir alors de l'infanterie légère ; et cependant la fuite ne s'arrêtait pas encore. Il fallut que les légions soutinssent le combat. Leur masse plus solide rétablit l'égalité et bientôt nous donna l'avantage. Les ennemis s'enfuirent sans beaucoup de perte, parce que le jour baissait. Ce ne furent, depuis ce moment, que rencontres fortuites ou cherchées, et dont la plupart ressemblaient à des attaques de brigands. On se battait dans les bois, dans les marais, selon le hasard ou le courage, sans plan ou avec méthode, par vengeance ou pour faire du butin, par l'ordre des chefs ou à leur insu. Les plus acharnés étaient les Silures, qu'une parole du général romain, publiquement répétée, enflammait de colère. Il avait dit, en les comparant aux Sicambres, exterminés jadis et transportés dans la Gaule, qu'il fallait anéantir aussi jusqu'au nom des Silures. Deux cohortes, conduites par des préfets trop avides, pillaient sans précaution : ils les enlevèrent ; et, en partageant avec les autres nations, les dépouilles et les prisonniers, il les entraînaient toutes à la révolte, lorsque, dévoré d'ennuis et d'inquiétudes, Ostorius mourut. Les ennemis s'en réjouirent, satisfaits de voir qu'à défaut de leur épée la guerre du moins eût consumé les jours d'un général qui n'était nullement à mépriser." |
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