Solimariaca - Localité mentionnée sous la forme Solimariaca sur l'Itinéraire d'Antonin (385,9), mais également sur les inscription lapidaires, sous les formes VICANI SOLIMARIACENSES (CIL 13, 4681) et VICANI SOLIMARIAC(AE) (CIL 13, 4683). Ajoutons à cette énumération une probable mention sur l'une des bornes milliaires d'Autun (CIL 17-02, 490b et c ; CIL 13, 2681b) et une attestation plus énigmatique sous la forme VICO SOLICIAE (CIL 13, 4679). Il s'agît de l'actuelle Soulosse-sous-Saint-Élophe (Vosges).

La principale phase de développement de ce vicus remonte aux II^e et III^e s. ap. J.-C., comme en témoignent les découvertes archéologiques de ces deux derniers siècles, effectuées au niveau des hameaux de Soulosse et de Saint-Élophe. Soulosse semble correspondre au centre du vicus originel, tandis que Saint-Élophe paraît en avoir été une périphérie. Un certain nombre de stèles révèlent le fait que l'activité économique de ce vicus est essentiellement tournée vers le commerce, ce qui s'explique aisément par sa position privilégiée le long de l'une des principales voies édifiées à partir de 20-19 av. J.-C. dans le cadre vastes travaux routiers engagés par Marcus Vipsanius Agrippa. Cette route, aujourd'hui dénommée la "voie du Rhin", reliait Lugdunum (Lyon) aux régions rhénanes, par Andematunnum (Langres), Tullum (Toul) , Divodurum (Metz) et Augusta Treverorum (Trêves). Aussi, depuis cette localité partait un diverticule permettant de rejoindre Andesina (Grand). Cette position privilégiée favorisa l'édification de monuments publics, notamment une basilique, des thermes, et plus hypothétiquement des temples et un amphithéâtre (Bertaux & Mougin, 1997).

À l'instar du tout le nord-est de la Gaule, la région de Solimariaca fut soumise aux raids répétés des Alamans. Afin d'y faire face, au IV^e s. ap. J.-C., la localité fut déplacée sur la rive gauche du Vair, face à Soulosse, et fortifiée. Le rempart polygonal du castrum fut édifié grâce aux pierres issues du démantèlement de la parure monumentale de Solimariaca et des monuments funéraires des nécropoles. L'ensemble couvrait une surface d'un hectare (Bertaux & Mougin, 1997). Suivant M. Kasprzyk (2019), ce castrum était partie prenante d'un vaste système de fortifications disposées entre Lugdunum et Divodurum, le long de la "voie du Rhin".

Sources épigraphiques