[Teurnienses] - Cité de la province du Norique, son nom dérivait de celui de sa métropole, Teurnia (Sankt Peter im Holz, Lendorf). Son territoire couvrait une grande portion de la haute-vallée de la Drave, entre les Alpes carniques, au sud, et le Hohe Tauern au nord. Le nord-est de son territoire se prolongeait plus au nord, dans la haute-vallée de la Mur et le Niedere Tauern. En effet, les bornes milliaires d'Obertauern (CIL 17-04, 202 et 203), du col des Radstädter Tauern (CIL 03, 5722), Tweng (CIL 03, 5717 et 5718) et Sankt Margarethen im Lungau (CIL 03, 5714 ; 11834 et 17-04, 189), posées le long de la voie reliant Iuvavum (Salzbourg) à Teurnia apportent un éclairage inédit. Toutes furent érigées par le municipe des Teurnienses, impliquant que celui-ci contrôlait la haute-vallée de la Mur (le Lungau) et le col des Radstädter Tauern.

Le municipe des Teurnienses fut fondé par l'empereur Claude vers 47-48 ap. J.-C., par le rassemblement des territoires des Ambidraves et des Ambilins, autour d'un centre urbain unique, Teurnia. Cette nouvelle organisation, qui témoigne du fait que les institutions indigènes de ces peuples s'étaient largement calquées sur le modèle romain, fut accompagnée par l'octroi du droit latin (Alföldy, 1974 ; Chastagnol, 1990). Aussi, à l'instar des autres cités du Norique qui en bénéficièrent (Aguntenses, Celeienses, Iuvavenses et Virunenses), le municipe des Teurnienses reçut le surnom Claudia, comme en témoigne Pline (Histoire naturelle, III, 146).

A la fin du III^e s. ap. J.-C., dans le cadre de la réforme provinciale de Dioclétien, les Teurnienses furent rattachés à la province du Norique méditerranéen, laquelle était intégrée au diocèse de Pannonie.