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Troubles en Bretagne (117-118 ap. J.-C.)
 Dans un passage de la Vie d'Hadrien d'Aelius Spartianus (Histoire Auguste : Vie d'Hadrien, V), il est indiqué qu'à la mort de Trajan (117 ap. J.-C.) et au cours du début du règne d'Hadrien, des troubles éclatèrent dans différentes portions de l'empire, dont la province de Bretagne. Aucune autre source n'évoque la nature ou la date précise de ce qui affecta cette province, cependant les autres événements énumérés dans ce même passage de l'oeuvre d'Aelius Spartianus, sont parfois mieux documentés et permettent d'en déterminer la date avec une certaine précision :
| ● | La rébellion des Maurétaniens faisait suite à la mise à mort du gouverneur de Judée Lusius Quietus, décidée par Hadrien (été 118 ap. J.-C.). D'origine maurétanienne, l'annonce de son exécution souleva les populations des deux provinces de Maurétanie. Quintus Marcius Turbo (gouverneur d'Égypte) fut envoyé les réprimer, ce qu'il fit avec succès avant la fin de l'année 118 ap. J.-C.
| | ● | La province de Dacie a subi la révolte des Daces libres, provoquée par les attaques perpétrées par les Sarmates Iazyges et des Roxolans en 116 ap. J.-C. En 117 ap. J.-C., Trajan envoya Caius Iulius Quadratus Bassus les combattre, ce qu'il fit jusqu'en 118 ap. J.-C.
| | ● | Alors que Trajan était en campagne aux confins de la Mésopotamie et de l'Assyrie, une révolte judéo-parthe éclata dans la région. Elle ne tarda pas à gagner les populations juives du bassin méditerranéen, jusqu'aux diasporas de Chypre, d'Égypte et de Cyrénaïque (115-117 ap. J.-C.). Connue aujourd'hui sous le nom de "guerre de Kitos", elle fut impitoyablement réprimée par le gouverneur de Judée Lusius Quietus (117-118 ap. J.-C.).
| | ● | A la mort de Trajan (août 117 ap. J.-C.), Hadrien prit la décision de ne pas conserver les dernières conquêtes de son prédécesseur (Arménie, Mésopotamie et Assyrie). Dans le cadre de leur retrait de ces régions, les Romains ne cherchèrent pas à réimposer Parthamaspatès (1) aux Parthes (il fut mis en place par Trajan en 116 ap. J.-C., puis chassé du trône l'année suivante). Selon Aelius Spartianus (Histoire Auguste : Vie d'Hadrien, V), Hadrien lui offrit en compensation un autre royaume (probablement l'Osrhoène). | Selon toute vraisemblance, les événements survenus en Bretagne remontent à 117-118 ap. J.-C., soit la première année du règne de l'empereur Hadrien. Dans tous les cas, les crises retenues par Aelius Spartianus dans son énumération étaient principalement des insurrections de populations soumises depuis peu par les Romains et / ou la poussée de populations extérieures à l'Empire. Lorsque Hadrien vint dans la province de Bretagne (122 ap. J.-C.), il engagea le retrait romain de certaines régions septentrionales de l'île et la construction d'un limes en arrière de celles-ci. Ces différentes considérations invitent à penser qu'Aelius Spartianus faisait référence à l'insurrection de populations soumises récemment par les Romains ou de leurs voisines du nord, demeurées indépendantes.
La restauration de l'ordre dans la province fut célébré par des émissions monétaires spécifiques, deux as frappés à Rome entre le 3e consulat d'Hadrien et son voyage en Bretagne, soit entre 119 et 122 ap. J.-C. (RIC II 577a et 577b). Sur ces monnaies figure au revers Britannia, l'allégorie de l'île du même nom. Elle y est représentée assise avec le pied droit sur un rocher, la tête reposant sur sa main droite et tenant un sceptre dans sa main gauche. Un grand bouclier est posé au sol, à sa gauche.
(1) Aelius Spartianus (Histoire Auguste : Vie d'Hadrien, V) lui donne le nom de Parthamasiris, ce qui est une confusion. Parthamasiris était un roi de la dynastie arsacide d'Arménie (113-114 ap. J.-C.), alors que l'événement relaté se rapporte à Parthamaspatès, roi de la dynastie arsacide des Parthes (116-117 ap. J.-C.).
| Aelius Spartianus, Histoire Auguste : Vie d'Hadrien, V : "Quoi qu'il en soit, une fois parvenu à l'empire, Adrien se régla d'après les anciens usages, et mit tous ses soins à maintenir en paix l'univers, car tandis que les nations subjuguées par Trajan secouaient le joug, les Maures nous harcelaient, les Sarmates faisaient des incursions, la Bretagne ne pouvait être contenue, l'Égypte était en proie aux séditions, la Syrie enfin et la Palestine menaçaient. Adrien prit donc le parti d'abandonner tous les pays au delà de l'Euphrate et du Tigre, " suivant en cela, disait-il, l'exemple de Caton, qui déclara libres les Macédoniens, qu'on ne pouvait contenir. " Trajan avait donné pour roi aux Parthes Parthamasiris : Adrien, voyant que ce prince n'avait guère d'autorité sur son peuple, le donna pour roi à d'autres nations voisines. Il affecta d'abord tant de clémence, que, dans les premiers jours de sa nouvelle autorité, Attianus l'ayant engagé par lettres à mettre à mort Bébius Macer, préfet de la ville, s'il hésitait à le reconnaître, et en même temps Laberius Maximus et Frugi Crassus, qui, suspects d'aspirer à l'empire, avaient été relégués dans une île ; Adrien ne voulut souscrire à aucun de ces actes de rigueur."
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As frappés à Rome en 119-122 ap. J.-C. (RIC II 577a et 577b)
IMP(ERATOR) CAESAR TRAIANVS HADRIANVS AVG(VSTVS) // PONT(IFEX) MAX(IMVS) TR(IBVNITIA) POT(ESTATE) CO(N)S(VL) III / S(ENATVS) C(ONSVLTVM) / BRITANNIA
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"A l'empereur César Traianus Hadrianus, Auguste // grand pontife, revêtu de la puissance tribunicienne, 3 fois consul / par décision du sénat / la Bretagne"
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