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Encyclopédie Celtique

Les Vénètes attaquent la flotte romaine [été -56]

Les Vénètes attaquent la flotte romaine (été 56 av. J.-C.)

Après avoir subi une série d'attaques et de sièges par les troupes de César à l'issue desquelles ils parvinrent à s'extirper, les Vénètes passèrent à leur tour à l'offensive. Alors que la flotte dirigée par Decimus Iunius Brutus Albinus parvenait enfin à atteindre la région où opéraient les troupes de César, deux cent vingt vaisseaux gaulois quittèrent leur port d'attache et se déployèrent face aux galères romaines. Avant même que les premiers combats n'eurent lieu, les vaisseaux gaulois apparurent nettement supérieurs aux galères, si bien que les centurions ne savaient pas comment engager le combat. En effet, de part la dimension des vaisseaux gaulois, il était impossible de les éperonner et impossible de les attaquer par le biais de traits. Enfin, même les tourelles qui surmontaient les galères étaient insuffisamment hautes pour atteindre la poupe des bateaux gaulois (César, Guerre des Gaules, III, 14 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 40 ; 41). Au regard de ces difficultés, Dion Cassius indique même que Decimus Iunius Brutus Albinus songea à abandonner ses vaisseaux pour pousser les Vénètes à l'affronter sur la terre ferme (Histoire romaine, XXXIX, 42).

Bien que le combat paraissait très mal engagé pour les Romains, le vent retomba et les flots se calmèrent. Le poids des navires gaulois devint dés lors un inconvénient, puisque par des conditions plus calmes, ils s'avéraient moins manoeuvrables que les galères romaines. Ayant observé ce fait, Decimus Iunius Brutus Albinus décida donc d'engager le combat. Les galères romaines fondirent à plusieurs à la fois que les lourds bateaux vénètes pour les aborder et ce, d'autant plus facilement que les Vénètes n'étaient pourvus d'aucune projectile (Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 42 ; 43). En outre, les Romains établirent une stratégie pour affronter efficacement les navires gaulois. Ils emmanchèrent des faux à de longues perches et au moyen de celles-ci, tâchaient de trancher les câbles attachant les vergues aux mats. Une fois réduits à l'impuissance, les bateaux vénètes purent être abordés (César, Guerre des Gaules, III, 14 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 43 ; Strabon, Géographie, IV, 4, 1). D'après César, qui assista à ce combat aux côtés de ses troupes depuis des éminences voisines, les galères romaines attaquaient les bateaux gaulois à deux ou à trois, pour submerger leurs défenseurs. Finalement, les navires vénètes n'ayant pas subi de tels assaut tentèrent de s'échapper, mais brusquement, le vent retomba. Ils furent donc à leur tour assaillis par les galères romaines. Au terme d'une longue journée d'affrontement (de la 4e heure du jour à la tombée de la nuit), bien peu de bateaux vénètes échappèrent à ce désastre (César, Guerre des Gaules, III, 15 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 43 ; Strabon, Géographie, IV, 4, 1). Bien que la courte description laissée par Florus soit certainement fort contestable (1), il donne cependant une information inédite, puisqu'il prétend que les combats se poursuivirent par la suite sur la grève, à marée basse (Abrégé de l'Histoire romaine, III, 11)

Les conséquences de cette bataille furent considérables, puisque toute la noblesse vénète y prit part, mais aussi la totalité de leur flotte. Dans l'impossibilité de poursuivre les combats, les Vénètes furent contraints de se rendre à César.

Notes

(1) Florus prétend que les navires vénètes étaient grossiers et informes, et que ceux-ci faisaient naufrage au moindre choc contre l'éperon d'une galère romaine (Abrégé de l'Histoire romaine, III, 11). Dion Cassius aussi évoque des éperonnages (Histoire romaine, XXXIX, 43). De son côté, César indique lui-même que les navires gaulois étaient bien mieux adaptés que les galères romaines, et qu'il leur était difficile de les éperonner ( Guerre des Gaules, III, 14). Strabon aussi considère que la flotte romaine ne put éperonner les bateaux gaulois, en raison de l'épaisseur de leur coque (Géographie, IV, 4, 1).


Sources littéraires anciennes

César, Guerre des Gaules, III, 14 : "Après avoir enlevé plusieurs places, César, sentant que toute la peine qu'il prenait était inutile, et qu'il ne pouvait ni empêcher la retraite des ennemis en prenant leurs villes, ni leur faire le moindre mal, résolut d'attendre sa flotte. Dès qu'elle parut et qu'elle fut aperçue de l'ennemi deux cent vingt de leurs vaisseaux environ, parfaitement équipés et armés, sortirent du port et vinrent se placer devant les nôtres. Brutus, le chef de la flotte, les tribuns militaires et les centurions qui commandaient chaque vaisseau, n'étaient pas fixés sur ce qu'ils avaient à faire et sur la manière d'engager le combat. Ils savaient que l'éperon de nos galères était sans effet ; que nos tours, à quelque hauteur qu'elles fussent portées, ne pouvaient atteindre même la poupe des vaisseaux des barbares, et qu'ainsi nos traits lancés d'en bas seraient une faible ressource, tandis que ceux des Gaulois nous accableraient. Une seule invention nous fut d'un grand secours : c'étaient des faux extrêmement tranchantes, emmanchées de longues perches, peu différentes de celles employées dans les sièges. Quand, au moyen de ces faux, les câbles qui attachent les vergues aux mâts étaient accrochés et tirés vers nous ; on les rompait en faisant force de rames ; les câbles une fois brisés, les vergues tombaient nécessairement, et cette chute réduisait aussitôt à l'impuissance les vaisseaux gaulois, dont toute la force était dans les voiles et les agrès. L'issue du combat ne dépendait plus que du courage, et en cela nos soldats avaient aisément l'avantage, surtout dans une action qui se passait sous les yeux de César et de toute l'armée ; aucun trait de courage ne pouvait rester inaperçu ; car toutes les collines et les hauteurs, d'où l'on voyait la mer à peu de distance, étaient occupées par l'armée."

César, Guerre des Gaules, III, 15 : "Dès qu'un vaisseau était ainsi privé de ses vergues, deux ou trois des nôtres l'entouraient, et nos soldats, pleins d'ardeur, tentaient l'abordage. Les barbares ayant, par cette manoeuvre, perdu une partie de leurs navires, et ne voyant nulle ressource contre ce genre d'attaque, cherchèrent leur salut dans la fuite : déjà ils avaient tourné leurs navires de manière à recevoir le vent, lorsque tout à coup eut lieu un calme plat qui leur rendit tout mouvement impossible. Cette heureuse circonstance compléta le succès ; car les nôtres les attaquèrent et les prirent l'un après l'autre, et un bien petit nombre put regagner la terre à la faveur de la nuit, après un combat qui avait duré depuis environ la quatrième heure du jour jusqu'au coucher du soleil."

Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 40 : "César fut dans le plus grand embarras jusqu'au jour où Décimus Brutus se rendit de la mer Intérieure auprès de lui avec des vaisseaux légers. Il ne comptait pas sur le succès, même avec le concours de ces vaisseaux : heureusement les barbares ne s'en inquiétèrent nullement, à cause de leur petitesse et de leur mauvaise construction, et ils furent vaincus."

Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 41 : "Nos vaisseaux étaient légèrement construits et pouvaient voguer avec célérité, comme l'exige notre manière de naviguer ; tandis que ceux des barbares, que la continuité de la marée exposait souvent à rester à sec et qui devaient être en état de supporter le flux et le reflux, étaient beaucoup plus grands et beaucoup plus lourds. Aussi les Vénètes, qui n'avaient jamais eu affaire à de pareils vaisseaux, en conçurent, d'après leur apparence, une mauvaise opinion et les attaquèrent pendant qu'ils étaient encore en mouillage, espérant les couler bas sans la moindre peine avec leurs avirons. Ils étaient poussés par un vent abondant et rapide, dont les voiles recueillaient d'autant plus avidement toute la force qu'elles étaient en peau."

Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 42 : "Tant qu'il souffla, Brutus n'osa s'avancer contre les Vénètes, autant à cause du nombre et de la grandeur de leurs navires qu'à cause du vent qui les favorisait, ou parce qu'il craignait quelque piège. Il se disposa même à abandonner complètement ses vaisseaux et à se défendre contre leurs attaques sur terre ; mais le vent tomba tout à coup, les flots se calmèrent, les navires des barbares, loin d'être poussés avec la même rapidité par les rames, étaient en quelque sorte rendus immobiles par leur pesanteur. Brutus alors reprit courage et fondit sur les ennemis : tantôt courant autour d'eux ou s'ouvrant un passage à travers leurs lignes, tantôt s'avançant ou reculant, comme il voulait et autant qu'il le jugeait convenable ; combattant ici avec plusieurs vaisseaux contre un seul, là avec autant de vaisseaux qu'en avaient ses adversaires, d'autres fois avec un nombre moindre, il leur faisait beaucoup de mal, sans courir le moindre danger. Avait-il le dessus quelque part, il les pressait sur ce point, brisait et submergeait leurs vaisseaux, ou bien il les escaladait de plusieurs côtés à la fois, attaquait les hommes qui les montaient et en massacrait une grande partie. Craignait-il d'avoir le dessous, il battait facilement en retraite, et, en définitive, il avait toujours l'avantage."

Dion Cassius, Histoire romaine, XXXIX, 43 : "Les Vénètes, qui ne se servaient pas de flèches et qui ne s'étaient point pourvus de pierres, ne croyant pas en avoir besoin, repoussaient jusqu'à un certain point les Romains qui combattaient de près ; mais ils ne pouvaient rien contre ceux qui se tenaient même à une courte distance. Ils étaient blessés ou tués, sans pouvoir se défendre : leurs vaisseaux étaient brisés par le choc des vaisseaux ennemis ou consumés par les flammes ; quelques-uns même, dépourvus d'équipage, furent attachés à ceux des Romains et traînés à la remorque. A la vue d'un tel désastre, les soldats de la flotte barbare qui avaient survécu se tuèrent pour ne pas être pris vivants, ou s'élancèrent dans la mer, afin d'y trouver la mort sous les coups des vainqueurs en cherchant à escalader leurs vaisseaux, ou de toute autre manière. Ils ne leur cédaient ni eu courage ni en audace ; mais trahis par l'immobilité de leurs vaisseaux, ils furent réduits à fa dernière extrémité ; car les Romains, dans la crainte que quelque vent ne vint à s'élever encore et à mettre leur flotte en mouvement, dirigeaient de loin contre eux des perches armées de faux qui coupaient les cordages et déchiraient les voiles. Les Vénètes, forcés de soutenir, pour ainsi dire, un combat de terre sur leurs navires contre les Romains, qui pouvaient en toute liberté faire usage de leurs vaisseaux, périrent pour la plupart : le reste fut pris. César fit mettre à mort ceux qui occupaient le premier rang et vendit les autres."

Florus, Abrégé de l'Histoire romaine, III, 11 : "Puis ce fut la guerre navale avec les Vénètes. Mais César dut lutter contre l'océan plus que contre leurs navires, qui, grossiers et informes, faisaient naufrage au moindre choc de nos éperons. Mais la bataille continua sur la grève, lorsque, suivant son mouvement habituel, l'océan se retira au milieu même du combat, semblant ainsi s'opposer à la guerre."

Strabon, Géographie, IV, 4, 1 : "Les derniers peuples que nous ayons encore à mentionner après ceux qui précèdent appartiennent à la Belgique parocéanique ou maritime. De ce nombre sont les Vénètes qui livrèrent à César cette grande bataille navale : ils s'étaient proposé d'empêcher César de passer en Bretagne, l'île de Bretagne étant le principal débouché de leur commerce. Mais César eut facilement raison de leur flotte, bien que ses vaisseaux n'eussent pu faire usage de leurs éperons, le bois des embarcations vénètes ayant trop d'épaisseur : il laissa l'ennemi arriver sur lui à pleines voiles et poussé par le vent, puis, sur son ordre, les Romains, qui s'étaient munis de faux emmanchées au bout de longues piques, se mirent à couper et à arracher les voiles des vaisseaux vénètes, voiles faites en cuir à cause de la violence habituelle du vent dans ces parages, et que les Vénètes tendent, non avec des câbles, mais à l'aide de chaînes. Quant aux vaisseaux mêmes, ils sont très larges de fond, très élevés de la poupe comme de la proue, pour pouvoir mieux résister aux marées de l'Océan, et construits en chêne, vu que le chêne abonde sur ces côtes : seulement, eu égard à la nature de ce bois, on ne rapproche pas les planches de façon à les faire joindre exactement, mais on y laisse des interstices, qu'on bouche ensuite avec des algues marines, pour éviter que, quand le navire est tiré à terre, le bois, faute d'humidité, ne se dessèche; car, tandis que le bois de chêne est toujours sec et maigre, les algues sont plutôt humides de leur nature."

Tite-Live, Histoire romaine (Periochae), CIV : "César remporte une victoire navale sur les Vénètes, peuples des bords de l'Océan. - Ses lieutenants combattent également avec succès."


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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