|
Victoire de Marcus Valerius Messalla Corvinus sur les Salasses (34 av. J.-C)
 La campagne de Caius Antistius Vetus contre les Salasses (36-34 av. J.-C) aboutit à un succès bien relatif, puisque dés le départ du pro-préteur, les insurgés reprirent les armes et chassèrent de leur territoire le contingent chargé de les tenir en respect. Dans un premier temps, Octavien ne voulu pas venger l'affront fait aux Romains et à Caius Antistius, mais y fut finalement contraint en raison de la reprise des incursions perpétrées par les Salasses. Aussi, conscients de l'immense d'une contre-attaque romaine et du fait que leur impréparation fut la cause de leur défaite, les Salasses firent des réserves de tout ce qui leur avait manqué lors du blocus de 36-35 av. J.-C. (Appien, Illyrique, 17).
Au début du second consulat de Marcus Antonius (Marc Antoine) et de celui de Lucius Scribonius Libo (34 av. J.-C), Marcus Valerius Messalla Corvinus fut mis à la tête de la Gaule transalpine, avec pour responsabilité de mener la lutte contre les Salasses révoltés (Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 38). Bien que mentionnée par Appien et Dion Cassius, nous ne savons que très peu de choses de cette campagne, mis à part le fait qu'elle fut remportée par Marcus Valerius Messalla Corvinus, peut-être à l'issue d'un nouveau blocus (Appien, Illyrique, 17).
A la lecture du passage consacré aux attaques et rançonnages perpétrés par les Salasses, Strabon laisse entendre que cette campagne ne se fit pas sans de bien curieux rebondissements. En effet, il indique que Marcus Valerius Messalla Corvinus dut s'acquitter du prix du bois brûlé lors de son hivernage sur leur territoire (hiver 34-33 av. J.-C.) et leur payer le bois d'orme nécessaire à la conception des hampes de javelots (Géographie, IV, 6, 7). Cette anecdote s'accorde assez mal avec les conditions habituelles d'une victoire, à moins de considérer que ces conditions furent établies à l'issue de la négociation d'un nouveau traité. Une alternative existe cependant, puisque Marcus Valerius Messalla Corvinus fut envoyé en Gaule transalpine une seconde fois en 28-27 av. J.-C., pour soumettre les Aquitains révoltés. Il est néanmoins délicat de situer, au cours de ces événements, un éventuel hivernage dans les Alpes.
Encore une fois, le succès remportés par les Romains sur les Salasses fut de courte durée. Ils ne furent définitivement vaincus qu'à l'issue d'une nouvelle guerre, menée par Aulus Terentius Varro Murena (25-24 av. J.-C.).
| Appien, Illyrique, 17 : "Sur ce, Auguste, anticipant une guerre avec Antoine, reconnut leur indépendance et leur permit de rester impuni pour leurs crimes contre Vetus. Mais comme ils se méfiaient de ce qui pourrait arriver, ils mirent d'importantes quantités de sel et firent des incursions sur le territoire romain jusqu'à ce que Messala Corvinus soit envoyé contre eux et les réduise de faim. De cette façon, les Salasses ont été subjugués."
|
| Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 38 : "Comme il se préparait à une expédition contre la Bretagne, à l'exemple de son père, et comme il s'était même déjà avancé jusqu'en Gaule, après l'hiver où Antoine fut consul pour la seconde fois et L. Libon pour la première, quelques-uns des peuples nouvellement soumis, et les Dalmates avec eux, se soulevèrent. Géminus, bien qu'ayant été chassé de Siscia, recouvra la Pannonie à force de combattre, et Valérius Messala dompta les Salasses et les autres peuples qui s'étaient révoltés avec eux."
|
| Strabon, Géographie, IV, 6, 7 : "Jusqu'à ces derniers temps donc les Salasses, tantôt, en guerre avec les Romains, tantôt suspendant les hostilités, conservaient néanmoins assez de forces pour. causer, en faisande brigandage, des dommages considérables à ceux qui passaient par leurs montagnes. Ainsi exigèrent-ils de Décimus Brutus, s'enfuyant, de Mutinè, une drachme par homme, et Messala, en quartiers d'hiver dans leur voisinage, leur versa le prix du bois qu'il brûlait, et du bois d'orme dont on fait les hampes des javelots : et les armes pour les exercices. Bien mieux, ces gens-là pillèrent un jour la caisse de César, et poussèrent d'énormes rochers sur ses troupes, en, ayant l'air de travailler à leurs routes et de jeter des ponts sur leurs rivières." |
|
Espace Découverte
[ monts et montagnes ]
Site protégé. Utilisation soumise à autorisation