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D - Les sciences celtiques (1/2)
De bons outils
Principaux outils
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Les Celtes ont déjà d'excellents outils,
créés pour la plupart par le forgeron. Ces derniers ont
très peu évolué jusqu'à aujourd'hui, ayant
déjà à l'époque des Celtes une forme correspondant
parfaitement à leur fonction. Certains resteront inchangés
jusqu'en 1914 ! Cependant, ces outils seront détaillés ultérieurement
suivant les différents corps de métiers.
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Toutefois, le compas, connu par quelques exemplaires
à bras mobile, est utilisé par les Celtes laténiens
dès le Ve siècle avant JC pour élaborer les épures
de décors complexes ou pour les réaliser directement par gravure
sur le métal ou l'os. Le degré de virtuosité qu'ils
atteignent dans ce domaine est fort bien illustré par les miroirs
britanniques du début du Ier siècle. |
Agriculture
Outils agricoles
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Les Celtes cultivent tout d'abord la terre
et aménagent des prés sur les hauteurs, là où
le sol est léger, sec, peu productif mais facile à travailler.
Premiers à utiliser la charrue à soc et le moulin à
blé, ils deviennent capables de défricher la terre, de déraciner
les arbres et d'assécher les marais. Ils se déplacent alors
dans les vallées où le sol est plus riche. Ils y cultivent
l 'avoine, l'orge et le blé, ce dernier étant très
reputé pour sa qualité. Ils cultivent aussi des pois et
des lentilles. Les Romains les disent "sous-developpés",
mais leurs techniques au niveau de l'agriculture sont bien meilleures!
Ainsi, ils utilisent des engrais, la charrue à versoir, la moissonneuse,
qui dit-on, leur permet de moissonner plus en un jour que ne le font les
Romains en une semaine. Les champs sont plutôt petits (15 ares en
moyennes) et il suffit de six à huit heures pour les labourer.
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Outils agricoles
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Araire en bronze
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Le blé est moissonné avec
des faucilles de fer. Pour séparer les grains de leur enveloppe,
les Celtes ont deux méthodes : la première consiste à
faire sécher le blé dans un four et la seconde à
enflammer des poignées d'épis en les battant avec un bâton
pendant que l'enveloppe continue de se consumer. Le grain est ensuite
stocké dans des puits fermés avec de l'argile qui ne sont
rouverts qu'à la saison des semailles.
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Bbattage des céréales
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Moissonneuse gauloise
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On cultive aussi le lin qui donne de l'huile
pour alimenter les lampes et tanner les peaux. La guède est cultivée
pour la teinture. Les Celtes font bouillir ses feuilles écrasées
et obtiennent un liquide bleu qui peut servir pour teindre les tissus,
mais aussi le corps, notamment le visage.
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Moissonneuse gauloise
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Elevage
Cependant, les Celtes ne se limitent pas à l'agriculture.
Ainsi ils élevent, en plus des chèvres et des volailles, des bovins
qui constituent pour eux une activité importante. En effet, ces derniers
sont élevés non seulement pour le lait qui sert à faire
le fromage, pour la viande à manger, mais aussi en tant qu'énergie
pour tracter le matériel agricole. Les Celtes maîtrisent parfaitement
l'équitation, ce qui fera trembler Rome entre le IIIème et
le IIème siècle avant JC, le cheval étant alors un
atout guerrier certain.
Elevage de moutons
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En hiver, les moutons paissent le chaume. Les autres animaux
sont nourris en étable avec du foin et de l'écorce de bouleau
séchée. Jusqu'en hiver, on conserve les feuilles d'orme
dans des puits. Elles servent ensuite à nourrir le bétail
en attendant le retour des beaux jours. En été, les gardiens
de troupeaux conduisent les bêtes paître sur les landes et
les terres en friches.
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Les porcs sont très nombreux
; on les rencontre surtout dans les régions forestières où
ils se nourrissent de glands et de faînes. L'image de la chasse au sanglier
est assez fausse. Les Celtes chassent très peu, et encore moins le sanglier,
animal sacré qui est le symbole de la classe sacerdotale. Si on a longtemps
cru que les Celtes chassaient le sanglier, c'est en raison de la proche parenté
morphologique entre le porc domestique de cette époque (qui possédait encore
des défenses) et son cousin sauvage.
Travail du bois
Le travail du bois regroupe plusieurs
corps de métier. On trouve ainsi les bûcherons, les charbonniers,
les menuisiers, les charpentiers, les tonneliers, les sabotiers...A noter que
certains Celtes peuvent faire plusieurs de ces métiers en alternance.
Nous ne détaillons ici que les métiers les mieux connus, le bois
ayant laissé très peu de traces !
Abattage des arbres
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La première étape dans
le travail du bois consiste à abattre les arbres, en général
du chêne pour faire le mobilier (seaux, tonneaux...) et du frêne
pour la vaisselle (cuillères, écuelles, gobelets, coupelles,
bols...). C'est le travail du bûcheron. Une fois l'arbre abattu,
celui-ci a le choix d'en faire des poutres ou des planches.
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Dans le premier cas, il taille le contour du tronc qui sera
par la suite envoyé au charpentier qui s'occupera d'en faire des bâtiments.
Dans le second, il fend l'arbre dans le sens de sa longueur et en extrait des
planches. Les planches sont par la suite allongées les unes sur les autres
en étant séparées par de petites cales de manière
à faire circuler l'air et à sécher le bois. Une fois le
bois sec, le menuisier et le charpentier peuvent le travailler.
Ses principaux outils => haches pour l'équarrisage des poutres, scies
de long, scies à cadre...
Ses principales réalisations sont des objets : des coffres
(souvent renforcés par des cornières en fer), les coffrages de
bois dans lequels reposent les défunts lorsqu'ils sont enterrés
et enfin le mobilier classique (tables, métiers à tisser...).
Il reçoit les planches du bûcheron. Pour aplanir celles-ci, il
utilise une hache, une râpe et une plane. Par la suite, il trace la forme
de la pièce qu'il veut découper. Il utilise alors des règles,
des équerres, des compas et toutes sortes d'outils encore utilisés
aujourd'hui. Pour la découpe, il utilise une scie droite ou à
main. Pour pouvoir travailler la pièce avec les deux mains libres, il
s'installe sur un établi en bois, et bloque la pièce avec ses
pieds grâce à un système mécanique. Une fois les
différents morceaux réalisés, le menuisier les encastre.
Il peut également se servir de chevilles pour maintenir l'ensemble. L'objet
est ensuite prêt à l'emploi. Il peut cependant faire un petit détour
par d'autres artisans qui pourront le décorer.
Ses principaux outils => Lames de rabots et tarières, gouges, burins,
ciseaux à douille, poinçons, équarisseurs à douille,
forets, scie passe partout...

Construction d'un bâtiment

Construction d'une charpente
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Contrairement au menuisier, le charpentier s'occupe des
travaux lourds. Par exemple, dans les oppida, c'est lui qui construit
les habitations individuelles et collectives (maisons, greniers etc.)
mais aussi les remparts, les palissades, le (ou les) sancantuaire(s),
les cuvelages de sources, les pilotis, les traverses de ponts...C'est
la raison pour laquelle il vit fréquemment à l'intérieur
de l'oppidum, dans le quartier réservé aux divers artisans.
Son rôle est dans un premier temps de construire, et dans un second
d'entretenir. Le bois, suivant son utilisation finale, est travaillé
sec ou encore vert. Il peut être débité par le bûcheron
en poutres ou en planches qui serviront pour la construction des éléments
cités ci-dessus. Nous avons déjà vu dans précédemment
comment les bâtiments sont fabriqués.
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Construction d'un mur gaulois
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Différents types de murs
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Construction d'un pont
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Un pont terminé
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Les barques peuvent être construites de deux façons
: soit elles sont constituées de plusieurs pièces assemblées,
soit une seule pièce est taillée dans le fût d'un
chêne. Il n'y a pas de bois particulier pour les constructions,
les Celtes utilisent principalement la matière disponible sur place.
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Construction d'une barque
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Chars à quatre roues
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Le premier âge du Fer marque une grande production
de chars à quatre roues, servant pour le transport des personnes
mais aussi pour les cérémonies cultuelles. Par la suite,
au second âge du Fer, on assiste à un changement. Les chars
possèdent désormais non plus quatre roues, mais seulement
deux. Ils servent toujours aux transports des personnes, mais sont principalement
conçus pour la guerre, car ils sont plus légers. La production
de ces nouveaux chars dépasse largement celle des chars à
quatres roues. Construit en bois et en osier, le char à deux roues
doit être très léger pour gagner de la vitesse. Il
s'orne quelquefois de décorations de bronze et parfois d'or et
accompagne quelquefois le défunt dans sa sépulture, notamment
au Ve siècle et au début du IVe siècle avant JC.
Seules les pièces métalliques (clavettes, frettes d'essieu,
garnitures de joug et autres) nous sont parvenues.
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L'artisan commence par assembler le plancher. Les lattes
de bois sont soigneusement ajustées, sans un clou de fer. Ensuite,
l'artisan fixe sous le plancher l'essieu des roues, généralement
en chêne. Il pose le long timon qui relie le char aux chevaux ou
aux poneys. Il ajuste à l'extrémité du timon le joug,
généralement sculpté lui aussi dans du chêne.
Il est moins lourd que celui des boeufs. Les rênes passent dans
des anneaux de bronze dits "d'attelle" pour s'attacher aux mors
glissés dans la bouche des animaux. La dernière tâche
de l'artisan est la mise en place des flancs. Ils sont généralement
en osier pour alléger au maximum le char.
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Chars à deux roues

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Maquette d'un char à 2 roues

Roue de char
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De son côté, le charron réalise les
roues. Le forgeron arrive ensuite pour les cercler de fer de manière
à assurer leur solidité. Le cerclage de fer est posé
sur la roue encore rougeoyant, sortant de la forge. Ainsi, en se refroidissant,
il se rétrécit et adhère parfaitement au bois. Les
jantes des roues sont le plus souvent en frêne. Une pièce
métallique, la clavette, maintient la roue sur l'essieu du char.
Elle comporte une tige généralement en fer et une tête
plus large, souvent coulée en bronze. Cette dernière porte
quelquefois la figuration d'une divinité associée à
ses attributs, ou d'un animal fabuleux du répertoire celtique.
A noter que les passagers et le conducteur montent par l'arrière.
Tout en tenant les rênes, ce dernier stimule ses bêtes avec
un fouet ou un aiguillon.
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Clavette de roue
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Ses principaux outils => coupe le bois avec
une scie, taille les planchers avec une herminette, égalise avec
un ciseau. Le maillet en bois sert à encastrer les diverses pièces
les unes dans les autres... |
Principaux outils du charron
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Principales étapes de la fabrication d'un tonneau
Nous venons de le voir ci-dessus, la vannerie est très
importante dans la conception du char. Elle sert aussi à la fabrication
de paniers, de petites barques et à renforcer certaines poteries (notamment
les amphores après la romanisation). L'osier est le matériau le
plus utilisé, il sert aussi de ficelles. On le cueille en mars/avril
mais aussi à l'approche de l'hiver, en novembre, de manière à
pouvoir occuper les longues soirées d'attente. Cependant, tous les végétaux
peuvent être utilisés, à condition bien sûr qu'ils
soient souples et robustes. Parmi les arbustes, on trouve le noisetier qui,
grâce à ses petits brins fin, sert pour faire des corbeilles, mais
aussi la clématite, le chèvrefeuille, le gattilier, le cornouiller
et la ronce. Pour les arbres, c'est principalement le bouleau qui sert à
confectionner les cercles et les côtés des corbeilles. Le tilleul
est aussi très courant, et son écorce est utilisée pour
faire des récipients, des corbeilles, des ustensiles pour le transport
de la moisson et des auvents de hutte. Au niveau des herbacés, on trouve
les tiges d'églantiers, le spart et le genêt, plus fréquent,
qui sert lui aussi à la confection de corbeilles, des couffins, des chapeaux,
des liens etc. Le jonc lui, couvre les besoins domestiques et agricoles : nasses,
filtres, faisselles...Enfin n'oublions pas de citer le roseau, fréquemment
utilisé lui-aussi
Exemple de vannerie
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Au niveau de la technique, la plus utilisée semble
être celle du boudin. On réalise un boudin continu avec les
plantes et, une fois une certaine longueur atteinte, on donne forme à
l'objet souhaité en partant du centre et en tournant progressivement
vers l'extérieur. Suivant les objets, les Celtes construisent au
préalable une armature faite de tiges sur lesquelles s'entrecroisent
les fils. Au niveau des outils, on trouve un couteau, un fendoir qui permet
de fendre l'osier, divers poinçons, le plus souvent en os ou en
bois et qui servent au repoussage et au serrage des différents
rangs. Les Celtes peuvent aussi utiliser des gabarits en bois, de manière
à conserver une certaine proportion dans les ouvrages. Ils ont
parfois recourt aux outils courants : marteau, scie, serpe, plane...
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Tabletiers au travail
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Le métier de tabletier propose une variété
d'objets courants : manches de canifs et de couteaux, cuillères,
poinçons, épingles, aiguilles, anneaux, perles, peignes,
dés à jouer, pions, jetons...En réalité, avant
la romanisation, ces tâches sont effectuées directement dans
les familles et ne font pas spécialement partie d'un corps de métier.
Cependant, on trouve à Alésia un atelier de tabletiers,
non loin du lieu d'abattage. La matière première provient
d'ossements d'animaux, de cornes et de bois de cervidés. Les pièces
les plus utilisés sont les os long et les principaux outils sont
les scies, les gouges, les ciseaux, les mèches, les râpes
et les forets.
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Travail du métal
Nous venons de le voir, les Celtes possèdent une science
parfaite du bois. Il en est de même pour le fer, qui s'exporte lui aussi
partout en Europe. Les Celtes sont les premiers à ferrer les chevaux
et à cercler les roues des chariots de jantes en fer. Ils sont d'excellents
métallurgistes et inventent des outils qui, nous l'avons vu, évolueront
peu au fil du temps. En Gaule comme dans les autres pays celtiques, l'or, l'argent
et le bronze sont des métaux très appréciés et de
grande valeur.
Il existe quatre techniques pour travailler le métal :
**- le moulage (cire perdue) : technique de fonte qui consiste
à réaliser en cire d'abeille un modèle positif de
l'objet. On enveloppe ensuite cette forme d'une fine argile réfractaire.
Lorsque l'argile est sèche, on chauffe le moule négatif
pour évacuer la cire par des orifices ménagés à
cet effet, et on remplace ainsi la cire par le métal en fusion.
Après refroidissement, on casse ce moule et on libère l'objet.
La nécessité de briser le moule pour en extraire l'objet
en fait un objet unique qui ne peut être réutilisé,
ce qui explique la rareté des vestiges directs de ce procédé
de fabrication. Il permet d'obtenir des reliefs complexes et délicats
et de reproduire aussi des lignes gravées.
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Le moulage
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** l'estampage : technique employée pour réaliser des motifs
sur le métal (et également sur la poterie). Le poinçon,
sculpté en relief, est généralement imprimé
dans la feuille de métal à partir du revers, faisant ainsi
apparaître un relief un peu émoussé par rapport au poinçon,
sur le droit. Seule l'empreinte directe, en creux, est possible sur la poterie. |
- le martelage : il consiste à étendre le métal au marteau.
Pour obtenir les différents motifs, on place une matrice en bois taillée
du motif désiré sous la feuille de bronze. Une matrice peut être utilisée
plusieurs fois pour reproduire un même motif.
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**- le matriçage (ou repoussage) : technique
de mise en forme qui consiste à exécuter un relief ornemental
en attaquant le revers de la pièce à décorer à
l'aide d'un ciselet et d'un marteau. Ce procédé, inversé
par rapport à l'estampage, est vraisemblablement utilisé par
les Celtes pour réaliser certains décors d'une grande finesse
sur des objets en fer. |

Le repoussage |
- la gravure : à l'aide d'objets pointus et d'outils
en biseau, on créé directement les motifs sur le métal
en l'incisant. La sculpture à l'encoche sert à orner le bronze. On trouve
sur certaines plaques des marques de traçoirs à fine pointe, servant à
faire une marque temporaire.
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La gravure
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** la granulation (ou le pastillage) : technique d'orfèvrerie
qui consiste à souder sur la surface de l'objet de minuscules globules
de métal précieux. Les Celtes ne semblent en pratiquer qu'une
imitation assez grossière dans le bronze, réalisée
par la technique de la cire perdue. |
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Mors en bronze

Seau habillé de feuilles de bronze
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Vers le VIIe siècle avant JC, c'est l'apparition
d'un armement en fer plus developpé dans certaines régions
suivant le minerai local. On trouve du cuivre et de l'étain, qui
permettent de faire un nouvel alliage de cuivre : le bronze (parfois,
du plomb est ajouté). L'étain étant rare à l'époque, son utilisation fréquente
par les Celtes prouve la très bonne efficacité du réseau de distribution.
Ainsi, la sidérurgie se développe beaucoup au début
du IVe siecle avant JC. Les bronziers sont très habiles et possèdent
d'excellentes techniques. Les chefs et les guerriers les tiennent en haute
estime, car ce sont eux qui façonnent la garde et le fourreau des
épées, des casques, des boucliers et des garnitures de chars.
Ils travaillent dans des ateliers surchauffés et enfumés.
Un feu de charbon de bois, activé par un ou plusieurs soufflets,
chauffent les fours en argile où le métal est fondu.
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Petite barque en or

Petite canoë en or
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L'or, extrait sous une forme directement utilisable, est
rarement pur. Il forme en général un alliage naturel contenant
un peu de cuivre et de d'argent. Ce dernier rend l'or plus dur et l'empêche
de se déformer. Par conséquent, les Celtes en diminuer la
teneur. L'argent, lui est extrait de la galène, sulfure naturel
de plomb. Le plus souvent, les orfèvres consacrent leur matériau
à la réalisation de bijoux : bagues, bracelets, boucles
d'oreilles, fibules, torques. Leur technique est semblable à celle
du bronzier (voir ci-dessus) : fonte au moulage, martelage et enfin travail
sous forme de fil, notamment pour les bagues. Le filigrane est également
une technique d'orfèvrerie qui consiste à créer des
décors à l'aide d'un fil d'or ou d'argent, lisse, perlé
ou torsadé, soudé sur la surface de l'objet. Les Celtes
ne semblent pas maîtriser cette technique, mais l'imitent dans le
bronze par la technique de la cire perdue. C'est ce que l'on désigne
du terme de faux ou pseudo-filigrane. L'argent, lui, est plutôt
utilisé pour la vaisselle.
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Parmis tous les artisans, le forgeron est l'un des plus
importants. Il s'occupe de la fabrication des armes. Ainsi, la tranche
de l'épée est durcie au moyen de la cémentation :
chauffée sur un lit de charbon de bois, la lame absorbe du carbone,
ce qui provoque la formation d'une très fine pellicule d'acier
(environ 0,60 mm). La corne de boeuf brûlée peut remplacer
le rôle du charbon. A noter que la lame reste en fer, seulement
1/10 ème de la surface est en acier.
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Une ancre en fer
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Un forgeron au travail
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Le forgeron s'occupe aussi de la fabrication des ustensils
indispensables à la vie quotidienne : les outils. Ainsi, il réalise
les forces pour tondre la laine des moutons, les tenailles, les pinces
etc. C'est aussi lui qui s'occupe de réaliser les roues des chars,
les chaînes des esclaves et des torques pour ceux qui n'ont pas
les moyens de se parer d'or ou de bronze. Il peut fabriquer des objects
décoratifs comme des chenêts de cheminée. Les forgerons
sont équipés de systèmes hydrauliques qui actionnent
sans doute des marteaux. Ces forgerons fournissent les outils aux autres
artisants, mais s'occupent aussi des armes.
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La matière première, le minerai de fer est
extraite en surface de puits peu profonds. Les forgerons gardent souvent
secrets les endroits où ils s'approvisionnent. Pour tirer le métal
de ce minerai, il faut le chauffer à une haute température.
Dans un four construit au-dessus d'un trou peu profond et recouvert d'argile,
le forgeron entasse en couches alternées du minerai de fer et du
charbon de bois. Pour faire monter la température, il active le
feu à l'aide de soufflet. Contrairement au bronzier, le forgeron
ne peut pas couler son métal, son four n'est pas assez chaud. Vers
800 ou 900° C, le fer fond et coule au fond du fourneau, formant une
"loupe", masse molle et spongieuse inutilisable telle quelle.
Il faut alors faire rougir cette masse au feu et la travailler sur une
enclume au marteau pour lui donner sa forme définitive. Pour alimenter
le feu, il faut des quantités invraisemblables de bois, et ceci
a peut-être été une des causes de la disparition des
grandes forêts.
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Principe de fonctionnement d'un four

Réalisations du forgeron
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Les plombiers n'apparaissent véritablement qu'après
la romanisation. Leur tâche réside essentiellement dans la fabrication
de tuyaux et de sarcophages. Le plomb est généralement importé
de Grande Bretagne et d'Espagne. La technique de réalisation des tuyaux
est simple : on plie une feuille de plomb autour d'un mandrin calibré
et on soude soigneseument les bords de cette feuilles.
- Un travail à plein temps, monneyeur !
Frappe de la monnaie
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Les Gaulois commencent à frapper des monnaies vers
la fin du IIIe siècle avant JC. Elles sont alors composées
d'or et d'argent. Deux matrices en bronze gravées de motifs (des coins)
sont placées de chaque côté de la future pièce que l'on appelle flan.
Un flan est donc une pastille de métal, d'or, d'argent ou de bronze,
d'un poids déterminé, qui, placée entre le coin dormant
et le coin mobile, est transformée en monnaie. Un coin est une
pièce en bronze massif, sorte de matrice, sur laquelle est gravée
en creux l'image monétaire du droit (coin dormant, car fixé
dans un billot de bois) ou du revers (coin mobile, tenu à la main,
sur lequel est donné le coup de maillet lors de la frappe). Ainsi,
lorsque le coup de marteau est donné, le flan prend les motifs des deux
coins.
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L'argent est assez peu utilisé pour les pièces. L'or lui,
provient des extractions minières, des lavages à la batée, mais peut aussi
être issu de récupération d'objets plus anciens. Parfois, les Celtes utilisent
un électrum, alliage d'or et d'argent employé pour certaines
émissions de monnaies gauloises à la suite d'une diminution
du poids originel d'or fin. Par la suite, les monnaies seront moulées
lorsque qu'apparaîtront les premiers oppida après la fin
de l'expansion celtique.
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Pièce de monnaie (pile et face)
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Quelques représentations de monnaies
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