L'ancien Talou (qui correspond largement au Petit Caux et au Pays de Bray)
Capitale:
Briga ? (site archéologique du Bois l'Abbé)
Catuslogues / Catusloviens - Peuple de la Gaule belgique connu par trois uniques mentions dans l'antiquité, la première dans l'Histoire naturelle de Pline sous la forme Catoslugi (var. Catosiugi) (Histoire naturelle, IV, 106) et les deux autres sur des inscriptions mises au jour au niveau du site archéologique du Bois l'Abbé (commune d'Eu, Seine-Maritime). Sur l'inscription dédicatoire du théâtre, ce peuple est mentionné du sous la forme PAGO CATVSLOV(GO ?) (AE 1978, 501 ; 1982, 716 ; 2006, 836), tandis que sur une inscription découverte près du temple, il est fait mention du PAG(O) CATVSLOVIO (AE 2006, 837 ; 2007, 980). Sur la première de ces deux inscriptions, la terminaison proposée pour cet ethnonyme découle de la dénomination donnée par Pline. La découverte en 2006 de la seconde inscription laisse entrevoir une nouvelle possibilité. Ce nom est gaulois. Si on se fie à la dénomination donnée par Pline, on y reconnaît les termes catu- "combat" et -slougi "troupe", ce qui faisait d'eux littéralement les "troupes de combat". Les inscriptions du site archéologique du Bois l'Abbé invitent à localiser ce peuple dans la vallée de la Bresle, voire au-delà, au niveau de l'ancien Talou, pagus mentionné à plusieurs reprises à l'époque carolingienne qui correspondait au Petit Caux et au Pays de Bray. Le nom de leur capitale pourrait être révélé par l'une des inscriptions du Bois l'Abbé (AE 2006, 837 ; 2007, 980), à travers le gentilé BRIGENSI, les "Brigenses", autrement dit les "habitants de Briga".
Ils furent mentionnés comme étant l'une des trente-cinq cités de la province de la Gaule belgique par Pline (Histoire naturelle, IV, 106) à la fin du Ier s. ap. J.-C., mais n'apparaissaient plus dans l'énumération des cités de cette même province faite par Ptolémée (Géographie, II, 9), au milieu du IIe s. ap. J.-C. Au cours de ce laps de temps, ils perdirent vraisemblablement leur autonomie et furent intégrés à une cité voisine en tant que pagus de celle-ci. C'est d'ailleurs le statut qui était le leur lorsque furent rédigées les inscriptions les mentionnant découvertes sur le site archéologique du Bois l'Abbé, toutes deux datées de la fin du IIe s. ou du début du IIIe s. ap. J.-C. Cette cité qui les absorba fut très certainement celle des Calètes.
Sources textuelles anciennes
Pline, Histoire naturelle, IV, 106 :"A l'Escaut, l'extérieur est habité par les Toxandres, divisés en plusieurs peuplades ; puis viennent les Ménapiens, les Morins, les Oromansaques, attenants au bourg appelé Gessoriacum ; les Bretons, les Ambianiens, les Bellovaques ; dans l'intérieur, les Catusiuges, les Atrébates, les Nerviens, libres ; les Véromanduens, les Suécons, les Sassions, libres ; les Ulmanètes, libres ; les Tongres, les Sunuques, les Frisiabons, les Betases, les Leuciens, libres ; les Trévères, libres auparavant, alliés maintenant ; les Lingons, alliés; les Rèmes, alliés ; les Médiomatriques, les Séquanes, les Rauriques, les Helvétiens : colonies, Équestris et Raurica ; sur le Rhin, peuplades germaniques habitant la Gaule Belgique : les Némètes, les Triboques, les Vangions ; puis les Ubiens, la colonie d'Agrippine (Cologne), les Gubernes, les Bataves, et ceux dont nous avons parlé à propos des îles du Rhin."
Sources épigraphiques
Inscription du Bois l'Abbé (AE 1978, 501 ; 1982, 716 ; 2006, 836) L(VCIVS) CERIALIS RECTVS SACERDOS R[OMAE ET AVG(VSTI)] IIIIVIR Q(VINQVENNALIS) PRA[EFECTVS lATRO]CINIO [ARCENDO?] NVMINIBVS AVG(VSTORVM) PAGO CATVSLOV(GO ?) DEO [5 THEATRV]M CVM PROSCAENIO [ET SVIS ORNAMENTIS] D(E) S(VA) [P(ECVNIA) F(ECIT)]
"Lucius Cerialius Rectus, prêtre de Rome et d'Auguste, quattuorvir quinquenal, préfet chargé de la répression du brigandage, (a fait faire) aux puissances divines des Augustes, le pagus des Catuslogues, le dieu [?], ce théâtre avec une avant-scène [et ses ornements ?], sur ses propres fonds."
"À la puissance divine de l'Auguste, au pagus des Catusloviens, au dieu Mercure des Brigenses, Publius Magnius Belliger a fait construire cette basilique sur ses (propres fonds)."