Friniates - Peuple qualifié de ligure par Tite-Live et mentionné par ce seul auteur sous le nom de Friniatibus Liguribus et Friniates Ligures (Histoire romaine, XXXIX, 2), ou plus simplement Friniates (var. Briniates) (Histoire romaine, XLI, 19). Les seuls éléments relatifs à leur localisation que donne Tite-Live se résument au fait qu'ils vivaient sur le versant nord de l'Apennin septentrional et étaient très certainement frontaliers avec les Apuans (Lunigiana et Garfagnana, dans l'extrémité nord de la Toscane). Cette localisation semble pouvoir être précisée, puisque cet ethnonyme se retrouve dans celui du Frignano, région située entre la rive droite de la rivière Secchia, comprenant la vallée de la Dragone et celle du Panaro, dans le sud de la province de Modène. Originellement, son extension était certainement plus grande, à en juger par celle qui était la sienne à l'époque carolingienne. En effet, le comitatus Feronianense s'étendait également sur l'Apennin de Reggio. La capitale antique de ce peuple n'est pas connue. Peut-être correspondait-elle au chef-lieu carolingien de ce même comté, à savoir Castrum Feronianum (Castello di Monfestino, Serramazzoni) ?
Tite-Live, Histoire romaine, XXXIX, 2 :"Le consul C. Flaminius, après avoir battu dans plusieurs rencontres et sur leur propre territoire les Ligures Friniates, reçut la soumission de cette peuplade et lui enleva ses armes. Mais la mauvaise foi avec laquelle ils les avaient livrées attira sur eux toute la sévérité du vainqueur ; ils abandonnèrent leurs bourgades et se réfugièrent sur le mont Auginus. Flaminius se mit aussitôt à leur poursuite. La plupart d'entre eux se dispersèrent de nouveau, sans armes, et précipitèrent leur fuite à travers des chemins impraticables et des rochers à pic, où les Romains ne pouvaient les suivre. Ils se retirèrent ainsi au-delà de l'Apennin. Ceux qui étaient restés dans leur camp y furent enveloppés et forcés. Les légions passèrent ensuite l'Apennin. Les ennemis qui s'étaient postés sur un sommet assez élevé s'y défendirent quelque temps et firent enfin leur soumission. On s'occupa alors plus activement de rechercher leurs armes qui furent toutes enlevées. Le théâtre de la guerre fut ensuite porté chez les Ligures Apuans, dont les incursions fréquentes sur les terres de Pise et de Bologne avaient empêché les travaux de l'agriculture. Le consul les réduisit aussi et rétablit la paix dans tout le voisinage. Mais, après avoir ainsi rendu le calme à sa province, il ne voulut pas laisser ses soldats dans l'inaction, et leur fit construire une route de Bologne à Arrétium. Son collègue M. Aemilius, voyant que les Ligures s'étaient retirés sur les monts Ballista et Suismontius, porta le fer et la flamme dans leurs champs et dans toutes les bourgades de la plaine ou de la vallée. Puis il attaqua les ennemis dans leurs montagnes, les harcela par de légères escarmouches et les contraignit enfin à descendre en rase campagne. Il leur livra bataille et les défit ; dans cette journée il voua un temple à Diane. Tous les peuples en deçà de l'Apennin étaient soumis : Aemilius alla attaquer ceux qui habitent au-delà, entre autres les Ligures Friniates chez lesquels C. Flaminius n'avait pas pénétré. Il les soumit tous, les désarma et les fit descendre de leurs montagnes dans la plaine. Après avoir pacifié la Ligurie, il se dirigea vers le territoire gaulois et fit construire par son armée une route de Plaisance à Ariminium pour joindre la voie Flaminia. Dans la dernière bataille rangée qu'il livra aux Ligures, il voua un temple à la déesse Juno Regina. Voilà ce qui se passa cette année en Ligurie."
Tite-Live, Histoire romaine, XLI, 19 :"<lacune> les établit comme colons. En deçà de l'Apennin étaient primitivement les Garules, les Lapicins et les Hergates ; les Briniates étaient de l'autre côté, de ce côté-ci de la rivière Audena. P. Mucius fit la guerre contre ceux qui avaient dévasté Luna et Pise, les soumit tous et les dépouilla de leurs armes. En raison de ces exploits, accomplis dans la Gaule et en Ligurie sous la direction et les auspices des deux consuls, le sénat ordonna trois jours de supplications et un sacrifice de quarante victimes. Le soulèvement des Gaulois et des Ligures, qui avait éclaté au commencement de cette année, fut apaisé en peu de temps et sans beaucoup d'efforts."