Peuple composé d'Illyriens et de Celtes qui habitaient dans les vallées de la Carinthie et de la Styrie, entre le Danube et l'Adriatique au sud de la Pannonie. Strabon dit qu'ils sont armés comme les Celtes, mais tatoués comme les Illyriens. Il donne aussi le nom de quatre de leurs villes (Métulum, Arupini, Monètium, Vendon), qui sont peut-être celtiques.
En 171 avant J.-C., les Iapodes menacent la colonie d'Aquilée, le consul C. Cassius entre avec ses troupes en Illyrie, et dut probablement se comporter de manière brutale, car une délégation iapodes vint se plaindre à Rome de son comportement.
Strabon, Géographie, IV, 6, 4:. "Les Iapodes, peuple formé d'un mélange d'Illyriens et de Celtes, habitent dans les environs, et le mont Ocra est dans leur voisinage. Ils comptaient beaucoup d'hommes vaillants et s'étendaient de chaque côté de la montagne, dominant par le brigandage. Mais ils furent tout-à-fait épuisés à la suite des défaites que leur infligea Auguste César. Leurs villes sont Métulum, Arupins, Monétium et Vendon. Après eux, se trouve la ville de Ségestique, dans la plaine."
Strabon, Géographie, VII, 5, 2:. "Ségestique est une ville des Pannoniens, au confluent de plusieurs rivières, toutes navigables; elle peut offrir un bon centre d'opérations dans une guerre contre les Daces. Car elle est située au pied des Alpes, lesquelles s'étendent jusqu'au pays des Iapodes, peuple tout à la fois celtique et illyrien, et d'où descendent des rivières qui portent chez elle en abondance les marchandises de diverses contrées et en particulier celles de l'Italie...D'Akylèia à Nauport en franchissant l'Ocra, on compte trois cent cinquante stades, et les grosses voitures peuvent arriver jusqu'à cette dernière ville, qui fut un établissement des Taurisques. Selon d'autres, la distance entre les deux villes est de cinq cents stades. L'Ocra est la partie la plus basse des Alpes, dans la région qui s'étend de la Rhétique au pays des Iapodes. À partir de là les montagnes se relèvent chez les Iapodes et s'appellent monts Albies... Dans le voisinage de Nauport est le Corcoras, rivière qui reçoit des marchandises : elle se jette dans le Save, affluent du Drave, qui tombe lui-même dans le Noare à Ségestique. À partir de là le Noare coule à pleins bords, ayant reçu le Calapis qui, descendant du mont Albius, passe à travers. le pays des Iapodes, et il se jette dans le Danube, chez les Scordisques..."
Strabon, Géographie, VII, 5, 3:. "Puis vient (après l'Istrie) la côte Iapodique, longue de mille stades. Les Iapodes sont établis près de l'Albius, montagne très haute à l'extrémité des Alpes ; ils atteignent d'un côté la Pannonie et l'Ister, de l'autre l'Adriatique ; c'est un peuple passionné pour la guerre, qui n'en a pas moins été complètement dompté par Auguste. Les villes des Iapodes sont Métulum, Arupini, Monètium, Vendon. Leurs campagnes sont misérables ; on n'a le plus souvent pour s'y nourrir que de l'épeautre et du millet. Leurs armes sont celles des Celtes ; ils sont tatoués à la façon des autres Illyriens et Thraces. Après la côte des lapodes on trouve celle des Liburnes..."
Tite-Live, Histoire romaine, XLIII, 5: "A la même époque, des plaintes furent portées au sénat contre C. Cassius, qui avait été consul l'année précédente, et qui servait alors en Macédoine comme tribun militaire, sous A. Hostilius. Ce fut d'abord une députation du roi des Gaulois, Cincibilus. Le frère du roi porta lui-même la parole: "il se plaignit de ce que Cassius avait dévasté le territoire des peuples des Alpes, leurs alliés, et emmené en servitude plusieurs milliers d'habitants. Sitôt après arrivèrent des députés des Carniens, des Istriens et des Iapydes: "le consul Cassius avait d'abord exigé d'eux des guides pour conduire son armée en Macédoine; il les avait quittés en apparence dans des dispositions pacifiques; mais bientôt il était revenu sur ses pas du milieu de la route, et avait ravagé leur frontière. Il avait promené partout le pillage et l'incendie, et les habitants ignoraient encore pour quel motif le consul les avait traités en ennemis." Il fut répondu aux deux ambassades "que le sénat n'avait pu prévoir les violences dont ils se plaignaient, et que si elles avaient véritablement eu lieu, il les désapprouvait hautement. Mais on ne pouvait, avec justice, condamner sans l'entendre, un personnage consulaire, absent pour le service de la république."
Tite-Live, Periochae: "Le Iapydes font éprouver au consul Sempronius un revers qui est bientôt réparé par une victoire, due surtout au courage de D. Junius Brutus, le même qui avait soumis la Lusitanie."
Frontin, Stratagème, II, 4 ":Les Iapydes firent semblant aussi de se venir rendre au proconsul Licinius, avec tout ce qu'ils avaient, et ayant été envoyés de même à son arrière garde, se tournèrent contre lui pendant le combat."
Pline, Histoire naturelle, III, 127 :"Cette région est celle des Carniens. Voici celle des Iapydes qui y touche : Le fleuve Timave, Pucinum, château célèbre par son vin ; le golfe de Tergeste, et Tergeste colonie, à 23.000 pas d'Aquilée, au delà de laquelle, à 6.000 pas, le fleuve Formio, éloigné de Ravenne de 189.000 pas, ancienne limite de l'Italie agrandie, maintenant limite de l'Istrie."