Valetiacos - Notable éduen, qui avait exercé la magistrature suprême des Éduens (vergobret) d'avril 53 av. J.-C. à avril 52 av. J.-C, parvient à faire attribuer cette charge à son frère Cotos. Le texte de César laisse entendre que cette fonction, particulièrement importante, n'était en principe pas destinée à être transmise au sein d'une même famille, ce qui a suscité la contestation. Un autre notable, Convictolitavis, s'y oppose, entraînant une rivalité politique entre les deux hommes. César intervient alors dans le conflit, révélant que les dissensions internes entre aristocraties gauloises ont facilité son influence dans les affaires de la cité.
Il faut néanmoins rappeler que Jules César est un témoin partial, et souvent "arrangeant" avec la vérité lorsqu'il rédige la Guerre des Gaules. Sa présentation de la charge de vergobret comme une magistrature annuelle et non héréditaire (Bellum Gallicum, VII, 32) doit être considérée avec prudence. Il est possible qu'il transpose des concepts institutionnels romains (comme le consulat annuel ou le rejet de la royauté) afin de rendre les réalités politiques gauloises plus intelligibles pour ses lecteurs romains. L'usage par César de termes romains (magistratus, electus in annum) semble relever d'une adaptation destinée aux lecteurs romains, et non d'un reflet fidèle des institutions gauloises. Il est possible qu'il interprète - ou présente - la situation en fonction des schémas républicains romains, notamment pour rendre compréhensible (voire justifier) l'ingérence dans la gestion politique locale.
Jules César, La guerre des gaules, VII, 32: "L'un est Convictolitavis, jeune homme riche et de naissance illustre ; l'autre est Cotos, issu d'une très vieille famille, jouissant d'ailleurs d'une grande influence personnelle et ayant de nombreux parents ; son frère Valétiacos a rempli l'année précédente la même charge."
Le nom Valetiacos pourrait être analysé comme un composé *val-eti-aco-, où *val(o)- désigne la puissance souveraine, *eti- le "territoire", suvi d'une suffixation agentive en -aco "celui qui agit / détient". Il signifierait ainsi "celui qui exerce le pouvoir sur le territoire". Ce nom reflète probablement une légitimité fondée sur le contrôle foncier ou territorial, typique des aristocraties gauloises, plutôt que sur l'appui populaire. Il s'agirait donc d'un nom politique exprimant une autorité territoriale, en contraste avec la rivalité de Convictolitavis.