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torque

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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24 messages • Page 2 sur 2 • 1, 2

Torquatus

Messagede ejds » Jeu 05 Mai, 2005 10:32

Titus Manlius Imperiosus Torquatus

Pierre a écrit:Je ne peux que te conseiller ce site, il est génial :lol:

http://www.arbre-celtique.com/approfondissements/legendes/inventaire-txt/torquatus.php

@+Pierre

Après une longue confrontation dans le Latium et la Campanie, où Romains et Gaulois se côtoient sans s’affronter, un géant gaulois, lance un défi aux Romains. Un jeune romain, Titus Manlius, vainc le géant, lui coupe la tête et s'empare du torque sanglant que celui-ci portait. Il y gagnera le surnom de Torquatus qui signifiera l’homme au collier.

Pour reprendre une variante de cette histoire : :shock: :?

Histoire des Gaulois
Amédée THIERRY
Première partie
CHAPITRE III


http://perso.wanadoo.fr/fdomi.fournier/ ... HG_103.htm

Cependant les Gaulois reprirent leurs habitudes vagabondes; une de leurs bandes parut dans la campagne de Rome, et la traversa pour aller plus avant au midi [Tite-Live, VII, 1] : les Romains, n’osant pas les attaquer, se tinrent renfermés dans leurs murailles [Polybe, II]. Pendant cinq ans les courses des Gaulois se succédèrent dans le Latium et la Campanie, et pendant cinq ans, la république s’abstint à leur égard de toute démonstration hostile. Au bout de ce temps, une de ces bandes, campée sur la rive droite de l’Anio, avant menacé directement la ville, les légions sortirent enfin, et se présentèrent en face de l’ennemi de l’autre côté de la rivière. Cette nouveauté, dit un historien, surprit grandement les Gaulois [Polybe, II] ; ils hésitèrent à leur tour, et, après une délibération tumultueuse où des avis contraires furent débattus avec chaleur, le parti de la retraite ayant été adopté, ils décampèrent à petit bruit, à la nuit close, remontèrent l’Anio, et allèrent se retrancher dans une position inexpugnable au milieu des montagnes de Tibur [6].

Telle fut l’issue de cette campagne tout à fait insignifiante, si l’on s’en tient au témoignage de l’historien romain le plus digne de foi. Mais chez la plupart des autres, on la trouve embellie d’un de ces exploits merveilleux qui plaisent tant à l’imagination populaire et qu’on voit se reproduire presque identiquement dans les annales primitives de toutes les nations.

Ils racontent que dans le temps que les armées romaine et gauloise, campées des deux côtés de l’Anio, s’observaient l’une l’autre, un Gaulois, dont la taille surpassait de beaucoup la stature des plus grands hommes, s’avança sur un pont qui séparait les deux camps. Il était nu ; mais le collier d’or et les bracelets indiquaient le rang illustre qu’il tenait parmi les siens ; son bras gauche était passé dans la courroie de son bouclier, et, de ses deux mains, élevant au-dessus de sa tête deux énormes sabres, il les brandissait d’un air menaçant [7]. Du milieu du pont, le géant provoqua au combat singulier les guerriers romains ; et, comme nul n’osait se présenter contre un tel adversaire, il les accablait de moqueries et d’outrages, et leur tirait, dit-on, la langue en signe de mépris [8]. Piqué d’honneur pour sa nation, le jeune Titus Manlius, descendant de celui qui avait sauvé le Capitole de l’escalade nocturne des Sénons, va trouver le dictateur qui commandait alors l’armée. Permets-moi, lui dit-il, de montrer à cette bête féroce que je porte dans mes veines le sang de Manlius [Tite-Live, l. c.]. Le dictateur l’encourage, et Manlius, s’armant du bouclier de fantassin et de l’épée espagnole, épée courte, pointue, à deux tranchants, s’avance vers le pont [9] ; il était de taille médiocre, et ce contraste faisait ressortir d’autant plus la grandeur de son ennemi, qui, suivant l’expression de Tite-Live [VII, 10], le dominait comme une citadelle.

Tandis que le Gaulois chantait, bondissait, se fatiguait par des contorsions [10] bizarres, le Romain s’approche avec calme. Il esquive d’abord un premier coup déchargé sur sa tête, revient, écarte par un choc violent le bouclier de son adversaire, se glisse entre ce bouclier et le corps, dont il transperce à coups redoublés la poitrine et les flancs ; et le colosse va couvrir dans sa chute un espace immense [11]. Manlius alors détache le collier du vaincu, et le passe tout ensanglanté autour de son cou ; cette action, ajoute-t-on, lui valut de la part des soldats le surnom de Torquatus, qui signifiait l’homme au collier.
C’est à la terreur produite par ce beau fait d’armes que les mêmes historiens ne manquent pas d’attribuer la retraite précipitée des Gaulois.

Ce récit forgé, suivant toute apparence, par la famille Manlia, pour expliquer le surnom d’un de ses ancêtres [Niebuhr, Rœmisch. Gesch. t. II], tomba sans doute de bonne heure dans le domaine de la poésie populaire ; la peinture s’en empara également, et la tête du Gaulois tirant la langue jouit longtemps du privilège de divertir la populace romaine.

Nous savons que, cent soixante-sept ans avant notre ère, elle figurait au-dessus d’une boutique de banquier, sur une enseigne circulaire, appelée le bouclier du Kimri [12]. Marius, comme on le verra plus tard, ennoblit cette conception grotesque, en l’adoptant pour sa devise, après que, dans deux batailles célèbres, il eut anéanti deux nations entières de ces redoutables Kimris [13].

Amédée THIERRY

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Torc Cernunnos

Messagede ejds » Ven 06 Mai, 2005 11:21

Les torques de Cernunnos
Pour Nantonos que l’on peut retrouver sur le site : :) :shock:

http://www.ancientworlds.net/aw/Thread/233418

Nantonos a écrit:
ejds a écrit:Le dieu gaulois tricéphale de Condat en Dordogne : :shock: :shock:

http://jfbradu.free.fr/celtes/burdigala/pierre2.htm

e.

A noter: deux trous sur la tête centrale, pour les bois de cerf démontables.

Lors de la mue, le cerf perd ses bois en fin d'hiver et les retrouve à la belle saison. Vraisemblablement, les deux trous au dessus de la tête centrale permettaient tous les ans de changer symboliquement les bois de cervidés en l’honneur de la divinité. :?

Concernant les torques, anneaux ou colliers accrochés comme en offrandes sur les bois du Cernunnos Parisii, voici un texte insolite : :shock: :?

ARCHÉOLOGIE ET MÉDECINE

RECHERCHE SUR LES TRAUMATISMES HISTORIQUES CRÉÉS PAR LA CONQUÊTE DE LA GAULE ET LA ROMANISATION

http://perso.wanadoo.fr/archeologie/art ... m_conq.htm

- CERNUNNOS DU PILIER DES NAUTES
Le dieu gallo-romain " Cernunnos ", sculpté sur un monument appelé le pilier des Nautes, vraisemblablement à l'époque de Tibère, c'est-à-dire 60 ans environ après la conquête, nous montre une des façons dont cette incarnation des divinités gauloises s'est produite. Il ne subsiste que la partie supérieure du dieu, mais d'autres représentations ainsi que la hauteur de la partie manquante montrent, selon toute vraisemblance, qu'il était en position assise, les jambes croisées.

D'autre part, j'ai eu l'occasion de montrer que la tête du personnage est coiffée d'un casque de chef, formé et orné comme au temps de l'indépendance. Des cornes de taureau et de cerf sont fixées sur une calotte décorée d'une bande de carrés croisillonnés (fig. 1). Ainsi, un des grands dieux de la Gaule est représenté armé de la même façon que les chefs de guerre qui ont combattu les Romains (Vertet, 1987 a), assis en tailleur comme l'étaient les Gaulois habituellement (Athénée. IV (C 151-152) d'après Posidonios).

Fig. 1 : Tête du dieu " Cernunnos ", sculptée sur le pilier des Nautes (Paris); il est coiffé d'un casque, de tradition gauloise, décoré de carrés juxtaposés; sur ce casque sont placées des excroissances en forme de cornes de jeune taureau et de bois de jeune cerf. A ces dernières sont accrochées des récompenses militaires romaines en forme de collier (Croquis H. Vertet).
Autre fait notable: la forme des anneaux qui sont passés aux cornes qui ornent son casque. Ce ne sont point des torques gaulois. Ce sont des colliers qui comptaient au nombre des récompenses honorifiques, des "dona minora" en usage dans l'armée romaine au même titre que les " phalerae ", les " cornicula ", les " armillae "...
Un collier identique a été retrouvé chez les Arvernes, dans une tombe de soldat romain, datée du règne de Caligula (Déchelette, 1903). Ainsi, plus d'un demi-siècle après la conquête, un des grands dieux gallo-romains de l'époque fut représenté non comme un Mars romain, mais volontairement comme un chef indigène.

Si le pilier a été élevé après que les Nautes eurent joué un rôle appréciable dans les transports de troupes romaines au moment des campagnes de Germanicus (Hatt, 1984, p. 83), tout se passe comme si une récompense à double sens lui avait été décernée : d'une part l'une de celles dont étaient honorés par Rome ses valeureux guerriers, d'autre part celle qui par sa forme rappelait le plus le torque gaulois, devenu en Gaule, à cette époque, le signe qui distinguait les dieux des mortels (Reinach, p. 198).

Cernunnos, par certains côtés, et aux yeux de certains, était-il devenu collaborateur des vainqueurs comme de nombreux nobles Gaulois? C'est assez vraisemblablement un des aspects de sa riche personnalité.

Hugues VERTET
Editions A.P.D.C.A., Juan-les-Pins, 1987

Diverses représentations de Cernunnos
Diverses représentations où figure Cernunnos, le maître des animaux, lord des anneaux, assis en tailleur et la tête ornée de ramures de cerf (stèle du musée de Reims entre Apollon et Mercure, pilier des Nautes Parisii, chaudron de Gunderstrüp, gravure rupestre de Valcamonica en Italie…) : :shock: :shock:

http://www.kernunnos.com/deities/cernunnos/

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Torquatus

Messagede ejds » Dim 15 Mai, 2005 19:22

ARCHÉOLOGIE
On peut être médusé par la forme apportée aux torques.
Ainsi dans les îles britanniques : :shock:

http://www.colchestertreasurehunting.co.uk/torcs.htm

Le Dieu gaulois de Bouray
Le collier terminé par deux boules qui entoure le cou de notre statuette permet d’affirmer qu’il s’agit d’une représentation gauloise, car cet ornement était caractéristique, dans le monde antique, du costume de nos ancêtres.

On voit ce torque sur la statue du Gladiateur mourant, conservée au Musée du Capitole à Rome et sur toutes les figurations gauloises de quelque importance. Parfois même, le personnage est non seulement orné d’un torque au cou — torquatus comme disaient les Romains — mais tient encore un torque à la main, comme pour affirmer la valeur symbolique ou nationale de cet ornement. La position accroupie a été relevée sur d’autres figurations celtiques, sur le chaudron en argent de Gundestrup notamment, découvert dans le Jutland.

Enfin, notre statuette présente une ressemblance frappante avec une tête en bronze découverte dans les dragages de la Saône, qui a fait partie de la collection Danicourt au Musée de Péronne, pillé, lors de la dernière guerre, par les envahisseurs.

http://www.corpusetampois.com/cae-01-sa ... ouray.html


Une statuette d'homme assis (Galate ?) de la Grèce hellénistique qui n'est pas sans rappeler celle de Bouray : :shock:

http://www.insecula.com/oeuvre/O0014913.html

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Trine

Messagede ejds » Mar 17 Mai, 2005 11:02

Pour revenir sur : :shock::shock::shock:

Le dieu gaulois tricéphale de Condat en Dordogne :

http://jfbradu.free.fr/celtes/burdigala/pierre2.htm

La triade des Dieux ou le symbole du chiffe trois, chiffre roi (?)
Les Celtes
La triade des dieux était une caractéristique marquante de la religion celtique. Selon « l’Encyclopédie de la religion » (angl.), « l’élément le plus important du symbolisme religieux celte est probablement le chiffre trois; le sens mystique attaché au chiffre trois est presque universel, mais il semble qu’il ait été particulièrement fort et présent chez les Celtes ».

De l’avis de certains spécialistes, concevoir une divinité comme trine ou possédant trois faces revient à lui attribuer la capacité de tout voir et de tout savoir. Des statues à trois faces se dressaient à la croisée des grandes routes, peut-être pour « surveiller » les échanges commerciaux. Ces triades, disent certains historiens, donnaient parfois l’impression de « l’unité en trois personnes ».

Dans les régions où des sculptures celtes de divinité trines ont été mises au jour, on trouve dans les églises de la chrétienté des représentations semblables de la Trinité.

La gazette du SNAP
(Syndicat National des Artistes Professionnels), n°12, mai 1993, p. 21

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Boadicea

Messagede ejds » Lun 23 Mai, 2005 9:28

Le torque en or de Boadicea
BBC News World Edition - 20 April, 2004


40 ans après, la pièce manquante provenant d’un torque en or de la tribu des Iceni, et que l’on estime avoir appartenu à la reine Boadicea, a été découverte à Sedgeford en Norfolk :

http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/engl ... 642233.stm

Détails : :shock::shock:
Maintenant réunie avec le torque original au British Museum, la pièce manquante en détails :

http://www.sharp.org.uk/itemsofinterest/torc.htm

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BROIGHTER TORC

Messagede ejds » Jeu 30 Juin, 2005 21:54

Logo AC
Hmmm ! A mon avis, plutôt que d’avoir troqué le dolmen du logo de l’AC (et qui cause des soucis à Guillaume) par un torque, Luernos aurait peut-être pu laisser le dit dolmen quelque part en miniature au fin fond ou au frais à l’ombre de l’arbre. En cas ou… :?

M’enfin ! Comme cela pourrait faire désordre ! Et n’étant pas le patron, voici tout de même le torc de Broighter pour rappeler qu’il fallait non seulement un habillement bien comme il faut, qui sied au bijou mais aussi un art de vivre, une façon d’être et de paraître (clic sur image et la chevillette cherra) : :? :lol:

THE PATTERNS OF THE BROIGHTER TORC

http://www.nuigalway.ie/jia/Past/vol_08.html

http://www.smo.uhi.ac.uk/~sm99ff00/Eala ... _torc.html

e. (Pstt! Si vous en avez d'autres...).
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Messagede Guillaume » Jeu 30 Juin, 2005 23:43

ejds a écrit:Logo AC
Hmmm ! A mon avis, plutôt que d’avoir troqué le dolmen du logo de l’AC (et qui cause des soucis à Guillaume) par un torque, Luernos aurait peut-être pu laisser le dit dolmen quelque part en miniature au fin fond ou au frais à l’ombre de l’arbre. En cas ou… :?


Il est toujours sur le logo, mais derrière l'arbre cette fois ce qui fait qu'on ne le voit plus :P :wink:
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Messagede mikhail » Ven 01 Juil, 2005 8:52

Guillaume,

Tu es passé derrière l'arbre ?
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Messagede ejds » Lun 07 Avr, 2008 12:35

Connu depuis la haute préhistoire du monde, le torque n’est nullement le signe distinctif des Gaulois.

Pierre a écrit: Je ne peux que te conseiller ce site, il est génial

http://www.arbre-celtique.com/approfond ... quatus.php

L'auteur du livre suivant apporte un jugement critique en littérature comparée et appréciation des écrivains antiques, historiens et hommes de métier. Plus précisément sur deux variantes de l'histoire de Torquatus : :?

Tite-Live. — Il naquit à Padoue, l’an 696 de Rome (58 av. J.-C.), c’est-à-dire l’année même où César était investi du gouvernement des Gaules et mourut en 18 apr. J.-C. Véritable historien de Rome, son Histoire romaine couvrait une période de sept cent soixante-trois années depuis les origines de Rome et formait à l’origine cent quarante livres.

Allu-Gelle. — (Aulus-Gellius), rhéteur et critique, naquit probablement à Rome, et vécut de 125 à 175. Il composa Nuits attiques (Noctes atticæ), pour meubler l’ennui des longues nuits d’hiver dans une campagne de l’attique. A mesure que l’auteur lisait un livre, il en extrayait tout ce qui lui semblait remarquable, et accompagnait ces extraits de réflexions. L’ouvrage est divisé en vingt livres et touche les sujets liés aux antiquités, à l’histoire, à la grammaire, à la rhétorique, à la philosophie, aux sciences naturelles, au droit... Très précis et fidèle dans ses citations et dans les documents qu’il a réuni, on y trouve de nombreux fragments d’écrivains aujourd’hui perdus, tels que Ménandre, Cécilius, Varron, Caton, Gaïus Gracchus, Quadrigarius…

F. Deltour a écrit:---------------------------------------------------CHAPITRE IX.

-----------------------------------------LES HISTORIENS APRÈS CATON


---La période qui s’étend de Caton à Sylla présente un grand nombre d’historiens ; mais ils ne nous sont connus que par les témoignages des anciens et par quelques fragments presque tous courts et sans intérêt. Nous ne chargerons pas le mémoire de nos lecteurs de cette longue liste de noms ; nous en citerons quelques-uns auxquels se rattachent certaines tentatives, soit pour introduire la critique dans l’histoire, soit pour lui donner le caractère d’une composition littéraire.

[…]

--- Claudius Quadrigarius. — Un autre historien plus célèbre, et qui semble mériter le premier rang parmi les prédécesseurs de Salluste, Q. Claudius Quadrigarius, avait cherché aussi dans ses histoires à faire œuvre d’écrivain. Son récit commençait à la prise de Rome par les Gaulois, et il est vraisemblable qu’elle ne s’arrêtait pas avant la mort de Sylla. Claudius, en effet, était contemporain du dictateur, et il devait son surnom de Quadrigarius à la victoire qu’il remporta dans une course de chars, à l’époque où Sylla, vainqueur du parti de Marius, donna des jeux du cirque. Les fragments conservés de Claudius montrent dans son style une certaine ampleur ; la simplicité quelquefois naïve du récit n’exclut pas cependant une sorte d’élégance. Tel est le caractère d’un récit que Tite-Live a reproduit en le revêtant des plus riches couleurs, le combat de Manlius Torquatus contre un Gaulois. Aulu-Gelle nous a conservé ce morceau curieux :

---Cependant, un Gaulois tout nu, n’ayant outre son bouclier, que deux glaives, paré de bracelets et d’un collier, s’avance. Par sa force, sa haute taille, sa jeunesse et son courage, il surpassait tous les autres. Au plus fort de la mêlée, quand les deux partis combattaient avec le plus d’acharnement, il fit signe de la main que des deux côtés on suspendit le combat. On s’arrête. Aussitôt, quand le silence est établi, il s’écrie à haute voix qu, si quelqu’un veut se mesurer avec lui, il ait à paraître. Personne n’osait à cause de la taille du Gaulois et de la férocité de son visage ; alors le Gaulois se moquait des Romains et leur tirait la langue. Mais T. Manlius, d’une illustre famille, fut saisi de douleur en voyant la honte qui allait souiller son pays, si, dans une si grande armée, personne ne se présentait. Celui-là donc, comme je le dis, s’avança et ne souffrit pas que la vertu romaine devînt honteusement la proie d’un Gaulois. Avec un bouclier de fantassin, et une épée espagnole, il se plaça en face du Gaulois. Le combat, eut lieu sur le pont même sous les regards des deux armées, au milieu d’une grande émotion. Ils étaient donc, comme je l’ai dit, en présence : le Gaulois, selon sa manière de combattre, présente son bouclier et s’avance en chantant. Manlius, comptant plus sur son courage que sur son adresse, choque de son bouclier le bouclier du Gaulois et l’ébranle fortement. Tandis que le Gaulois cherche à reprendre sa position, Manlius frappe encore de son bouclier le bouclier de son adversaire, et de nouveau lui fait perdre l’équilibre. Alors, prévenant le coup du Gaulois, il se glisse sous son glaive, et de sa courte épée espagnole le frappe à la poitrine ; puis sans s’arrêter, il atteint du même coup son flanc droit, et ne se retire qu’après l’avoir renversé. Dès que le Gaulois fut à terre, il lui coupa la tête, arracha son collier et le passa tout sanglant autour du cou. C’est ce qui valut, à lui et à sa postérité, le surnom de Torquatus 1.


Le récit de Tite-Live 2 est plus développé, plus brillant, plus dramatique ; l’auteur ménage la délicatesse de ses lecteurs en donnant au Gaulois des vêtements de couleurs variées, en adoucissant le trait de la fin : chez lui Manlius ne coupe pas la tête de son ennemi abattu, il ne lui arrache pas violemment son collier, il le prend pour le mettre à son cou. Dans ces adoucissements, comme dans l’élégance exquise et l’harmonie du style, on sent que l’écrivain appartient à une époque plus raffinée ; mais le récit plus simple du vieux chroniqueur ne manque pas non plus de vivacité et d’intérêt.

1. Traduction de M. Berger avec quelques modifications. (Hist. de l’éloq. latine, t. II, p. 232.)
2. VII, 9.



Histoire de la littérature romaine, par F. Deltour, Librairie Ch. Delagrave, 1898, 816 pages, pp. 171-175.

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