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Le vase d'Alésia

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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41 messages • Page 3 sur 3 • 1, 2, 3

Messagede ejds » Sam 30 Déc, 2006 0:00

Bizarrement, ce que l'on peut lire dans la traduction allemande d'Adam, ou même d'autres anglaises, est évaluée à 65.000 talents (monnaie de compte en usage dans la Grèce antique). La traduction en français du texte de l'historien Appien (v. 90 – 160 ap J.-C.), grec d'Alexandrie, auteur d’une Histoire romaine fait état de 60.500 talents*: :?

[2,102] Pour ce qui est de l'argent, on dit que, lors des triomphes, furent portés en procession 60.500 talents, ainsi que 2.822 couronnes d'or pesant 20.414 livres.

* Pour info, vingt talents était ce que valait la rançon de César après qu'il fut capturé et rançonné dans sa jeunesse par des pirates : :shock:

[II] (1) Ces pirates lui demandèrent vingt talents pour sa rançon ; il se moqua d'eux de ne pas savoir quel était leur prisonnier, et il leur en promit cinquante.


Pour revenir sur Alésia : :?

Adcanaunos a écrit:Re-Mmmh... Navré d'insister, mais s'il est question de boucliers (arvernes !) dorés ou argentés, la phrase de Plutarque établit précisément la distinction avec la vaisselle et les "pavillons gaulois". La juxtaposition des vaisselles et des carnyx, désormais bien attestés pour cette époque par les dépôts de Tintignac, suggère a contrario qu'elle était en bronze. Pour le reste, ces détails correspondent de toute évidence à une enjolivure à valeur topique. Sa "source" principale, à savoir le texte de César (VII, 45-50), n'en fait pas mention.

Vu la violence des combats à Alésia, certainement que n’importe quel objet disponible dans la nature ou tout ce qui traîne à portée de la main (pierre, branche d’arbre, gobelets, coupes, service de table, chaudrons, pièces de monnaies, lardoire, louche…) pouvait servir, faute de mieux, aux belligérants de projectiles ou d’accessoires à balancer ou pour cogner.

Mais je ne vois pas le rapport évoqué de la « vaisselle » de Plutarque avec celle de Tintignac (chaudron + armes + instruments musicaux de guerre consacrés) ? :?

e.
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Messagede Adcanaunos » Sam 30 Déc, 2006 0:19

Aucun rapport, effectivement : j'entendais simplement par là que l'existence de carnyx et de récipients en base cuivre est attestée, pour l'époque considérée (La Tène D2b, horizon Guerre des Gaules), en contexte de trophée guerrier... ce qui n'est pas le cas des fameux vases en "métaux précieux": lesquels, à bien regarder, n'apparaissent ni dans les textes, ni dans les fouilles. CQFD...
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Messagede ejds » Dim 31 Déc, 2006 2:02

En effet, faute de preuves évidentes, le doute subsiste. Difficile de faire la part des choses. :?

Et l’on ne peut vraiment faire la relation du vase d’argent d’Alésia, de style hellénistique en vogue et certainement sur copié à l’époque, perdu dans une fosse en 52 av J.-C. avec ceux que les couches de lapilli et de cendres du mont Vésuve ont recouvert à Pompéi en 79 ap J.-C.. Donnant les plus précieux renseignements sur la vie quotidienne et les mœurs privés des habitants, les demeures patriciennes ont livré des trésors d’art : statues, orfèvrerie, mosaïques et surtout des fresques ; celles-ci permettent de juger de la peinture grecque qui les inspirait.

Voici tout de même quelques anecdotes qui, dans l’envers et les travers de l’histoire, montrent du suspense et, en ces temps de fête de fin d’année, une drôle de tournure philosophique.

On les doit à Egon Caesar Comte Corti (1886-1952) : :shock::?

Sous Trajan et Hadrien, des historiens s’efforcèrent de décrire fidèlement les évènements contemporains. Au moment de la catastrophe de Pompéi, Tacite, alors âgé de vingt-quatre ans, entreprit d’en retracer l’historique. Soucieux de l’exactitude de son récit, il recueillit les témoignages des survivants. En 106, il écrivit à son ami Caius Plinius Cecilius Secondus – Pline le jeune – neveu du célèbre naturaliste mort à Stabies, le priant de lui donner des détails sur la destruction de Pompéi et le décès de son oncle. Tacite désirait conserver le souvenir du cataclysme et celui du savant disparu.

Pline le jeune lui répondit : « Je te remercie, sachant que, si tu décris sa fin, mon oncle atteindra à l’immortalité. Le fait qu’il ait trouvé la mort au milieu des villes campaniennes l’immortalisera au même titre que les populations et les citées englouties. Mon oncle a laissé de nombreux ouvrages, impérissables, mais tes œuvres ajouteront encore à sa gloire. Je rends hommage à ceux qui accomplissent des actions d’éclat ou qui écrivent des livres. Ceux qui sont capables de faire les deux sont encore plus dignes d’admiration. Grâce à ses œuvres et aux tiennes, mon oncle sera de ceux-là. »

Pline le jeune décrivit à Tacite l’impression que l’éruption du Vésuve avait produite sur son oncle, ce qu’il avait vu à Misène, comment il avait tenté de secourir par mer les malheureux et sa mort près de Stabies. Ému par la relation de Pline, Tacite lui demanda ses propres impressions. […]

EGON CAESAR COMTE CORTI
VIE, MORT ET RESURRECTION D'HERCULANUM ET DE POMPEI
Traduit de l’allemand par HENRY DAUSSY
Librairie Plon, 1954, p. 90.

Cet ouvrage est paru en langue allemande sous le titre :
UNTERGANG UND AUFERSTEHUNG VON POMPEJI UND HERCULANEUM

On retrouvera, pages 189 à 194 du même livre, la découverte du trésor de Boscoreale.
Voici comment : :shock::shock:

[…] L’objectif des fouilles était le déblaiement et l’exhumation du périmètre des deux villes dont une grande partie encore inexplorée ; mais, ainsi que nous l’avons dit, cendres et lapilli avaient également recouvert de nombreuses villas et maisons de campagne. Parfois à l’improviste, il arrivait que l’on tombât sur des ruines ou des pans de murs.

Un jour, un paysan nommé Pulzella, habitant de Boscoreale, entreprit de clore son jardin. En creusant, il découvrit des constructions anciennes, puis des jarres et des amphores en grand nombre. Fiorelli eut vent de cette découverte et conclut à la présence à cet endroit d’une villa romaine. Immédiatement, la direction des fouilles de Pompéi envoya une équipe d’ouvriers qui ouvrirent un chantier. Bientôt ils mirent à jour ne pièce décorée d’un pavement en mosaïque puis une cuisine et une étable. Mais les limites de la propriété de Pulzella étaient atteintes et les travaux se poursuivirent dans une vigne appartenant à un vieux prêtre, Angelo Andrea de Prisco ; il protesta énergiquement contre la destruction de son domaine et, à la fin de 1876, le chantier fut abandonné. On ignorait encore l’importance des vestiges qui sommeillaient sous plusieurs mètres de terre.

[…] Alors que les travaux se poursuivaient à Pompéi, le vieux prêtre, propriétaire de la vigne de Boscoreale, mourut. Plus avisé, le 10 septembre 1894, l’héritier entreprit des fouilles qui furent habilement menées. Les ouvriers mirent à jour une immense maison de campagne comportant une installation de bains, des hangars, des dépôts pour la conservation du vin et de l’huile d’olive, et un pressoir. Elle avait appartenu à un certain Lucius Herennius Florus qui vivait largement de son domaine. Un sceau retrouvé dans les ruines permit l’identification de l’édifice et du propriétaire.

Aménagement et mobilier étaient intacts ; chaque chose était à sa place et personne n’avait pénétré dans la villa depuis la catastrophe. Les baignoires de bronze soutenues par des pieds en forme de tête de lion étaient prêtres à resservir ; dans un coffre on retrouva 20 vases et des pièces d’argenterie. Dans la cuisine, le chien était resté attaché à sa chaîne et, dans l’écurie, on découvrit les ossements de chevaux ; un seul avait réussi à s’échapper. Dans la cour du pressoir, on exhuma trois cadavres dont celui d’une femme qui portait de magnifiques boucles d’oreilles en or ornée de topazes.

Cependant, la principale découverte eut lieu plus tard, le 13 avril 1896, veille de Pâques. On s’apprêtait à donner congé aux ouvriers ; quelques-uns seulement devaient rester pour dégager deux couloirs débouchant dans la salle du pressoir. L’un deux, Michele, descendit dans un des passages mais il revint rapidement, déclarant que des gaz délétères rendaient l’air irrespirable. Le surveillant décida de remettre à plus tard le déblaiement des corridors. Les ouvriers quittèrent le chantier à l’exception de Michele. Sitôt ses camarades partis, il vint voir le propriétaire du terrain et lui expliqua :

- En bas, j’ai vu une cuve à vin vide ; dedans il y a un cadavre entouré de vases d’argent, de boucles d’oreilles, de bagues, d’anneaux, de chaînes d’or. Un sac contient une grande quantité de pièces de monnaie.

Le propriétaire l’invita à se taire et le convia à passer la nuit sous son toit. A la nuit tombée, porteurs de lanternes et de paniers, ils descendirent dans la cuve. C’est à peine s’ils en crurent leurs yeux lorsqu’ils virent les trésors répandus autour du cadavre. En plus de vases d’argent magnifiquement ouvragés, le sac contenait un millier de monnaies à l’effigie de tous les empereurs qui s’étaient succédé sur le trône des Césars, depuis Auguste jusqu’à Titus. La pièce la plus récente remontait à l’année 76 après Jésus-Christ. Il y en avait plusieurs, en or, représentant le profil des empereurs Galba, Othon et Vitellius, elles étaient d’autant plus rares que chacun d’eux n’avait régné que quelques mois. Les deniers d’Auguste et de Tibère étaient passablement usés mais ceux à l’effigie de Néron – 575 en tout – pratiquement neufs. Les objets d’or étaient intacts, contrairement aux coupes et aux vases d’argent, noircis et recouverts de salpètre. Les deux hommes entassèrent leur butin dans les corbeilles et s’empressèrent d’aller le cacher en lieu sûr ; ils entendaient le monnayer à l’étranger, en contravention avec les lois qui interdisaient l’exportation d’objets d’art antique. Michele reçut une récompense puis, un peu plus tard, une forte gratification, prix de son silence. Malheureusement un soir, au cabaret, ayant bu plus que de raison. Le vin lui délia la langue.

La nouvelle de la découverte se répandit comme une traînée de poudre et parvint aux oreilles des autorités qui ordonnèrent une enquête. Déjà, le trésor avait franchi clandestinement la frontière : 117 pièces d’argenterie et le sac contenant les monnaies étaient arrivés à Paris en mai 1895. On les proposa au musée du Louvre pour 500 000 francs. Le musée en offrit 250 000, payables en cinq versements échelonnés, et les pourparlers furent rompus. Pressenti, le baron de Rothschild se rendit acquéreur ; tout en conservant certains objets qu’il incorpora à ses collections, il légua 109 pièces d’argenterie et la totalité des monnaies au Louvre.

Parmi les nombreux vases retrouvés à Boscareale, deux sont particulièrement remarquables : les ciselures représentent des squelettes. Ils invitent à jouir de l’existence avant qu’il ne soit trop tard. Sur une coupe, on voit le poète Sophocle, le poète et philosophe Moschion, adepte de Platon, et l’épicurien Zénon. Sur l’autre, les squelettes sont à l’effigie d’Euripide, de Ménandre et du poète cynique Monimos. Ils symbolisent la poésie, la musique et la philosophie alors que les autres, anonymes incarnent les hommes en général. Moschion et Ménandre, poètes de l’amour qui révélèrent les plaisirs de l’amour à leurs compatriotes, tiennent des masques féminins personnifiant les héroïnes de leurs comédies. Des inscriptions en caractères grecs tracés en pointillé expliquent ces allégories. Ces vases à boire, contemporains d’Alexandre le Grand, témoignent de la conception épicurienne qui prévalait à cette époque. Les légendes le prouvent : « Prends ton plaisir tant que tu vis, demain est trop incertain » ou bien « La vie est une comédie, le plaisir le but suprême, la volupté le bien le plus cher. Sois joyeux pendant que tu es en vie ! » Les squelettes sculptés sur les coupes constituent en même temps un avertissement ; une inscription l’atteste : « Regarde ces tristes ossements ; bois et distrais-toi, car mort, tu leur ressembleras. »

La vente à l’étranger des trésors de Boscareale eut son épilogue devant le parlement italien. Mais il était trop tard pour agir et pour annuler ce qui était fait. […]


...............Image
Vase à boire en argent, provenant de la villa de Boscareale, située à mi-chemin de Pompéi et du Vésuve.
Les inscriptions invitent à jouir de la vie pendant qu’il en est encore temps.


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Messagede ejds » Dim 21 Jan, 2007 11:02

Adcanaunos a écrit:Une telle marque de luxe ne doit pas surprendre dans un contexte de bataille : il suffit de rappeler que, selon Suétone, César en campagne faisait paver sa tente de carrelages et de... mosaïques transportés avec ses bagages !

Qui était Suétone ? :shock:

agora.qc.ca a écrit:Suétone

Biographie en résumé

http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Suetone

Caius Suetonius Tranquillus. Historien romain (v. 69 apr. J.-C. - 125), principalement connu pour ses Vies des douze Césars, portraits vivants des empereurs romains de Jules César à Domitien.

[...] Suétone porte peu d'intérêt à l'histoire et à l'administration de l'empire. En tant que secrétaire intime d'Hadrien, il a pu puiser aux sources contemporaines, il avait accès aux procès-verbaux des séances du Sénat, de même qu'aux sénatus-consultes. Il cite à plusieurs reprises des lettres et des testaments d'empereurs. Mais Suétone, et c'est le principal reproche qu'on lui adresse — son plus grand mérite selon d'autres —, alimente surtout ses textes de la chronique politique et scandaleuse à Rome. Il aurait recueilli en fréquentant la société de Pline le Jeune, nombre d'anecdotes et d'histoires colportées par la rumeur, dont l'authenticité est souvent douteuse, mais qu'il n'a certainement pas inventées et qui donnent une idée assez fidèle de ce qui se disaient au sujet des empereurs à son époque. On a dit que, pour écrire son livre, Suétone avait écouté aux portes et qu'il avait souvent mal entendu ce que l'on disait. Cela est fort possible; néanmoins, après Tacite et Dion Cassius, ses Vies des Césars nous donnent sur le premier siècle de l'empire des renseignements précieux, qui ne se rencontrent point ailleurs.
[...]

ALEXIS PIERRON, Histoire de la littérature romaine, Paris, Hachette, 1866

Voici donc ce qu’il nous dit dans sa Vie des Douze Césars : :?

remacle.org a écrit:CESAR

XLVI. Son faste

Il habita d'abord une assez modeste maison dans Subure; mais quand il fut nommé grand pontife, il eut pour demeure un bâtiment de l'État, sur la Voie Sacrée. Il passe pour avoir aimé passionnément le luxe et la magnificence. Il avait fait bâtir sur le territoire d'Aricie une maison de campagne, dont la construction et les ornements lui avaient coûté des sommes énormes; il la fit, dit-on, jeter à bas, parce qu'elle ne répondait pas entièrement à son attente: et il n'avait encore qu'une fortune médiocre et des dettes. Dans ses expéditions, il portait avec lui, pour en paver son logement, des carrelages et des pièces de mosaïque.

Et, chapitre suivant, Suétone "rapporte" aussi de lui : :shock:

remacle.org a écrit:XLVII. Son goût pour les choses rares

On dit qu'il n'alla en Bretagne que dans l'espoir d'y trouver des perles, et que, pour en comparer la grosseur, il les soupesait parfois dans sa main; qu'il recherchait toujours avec une incroyable avidité les pierres précieuses, les vases ciselés, les statues et les tableaux antiques; qu'il payait un prix exorbitant les esclaves bien faits et bien élevés, et qu'il défendait de porter cette dépense sur ses livres de compte, tant il en avait honte lui-même.

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Messagede Adcanaunos » Lun 22 Jan, 2007 11:59

Bonjour,
Que les Bretons aient possédé des "vases ciselés", passe encore (matériau ?), mais des "tableaux antiques" :shock:
A chaque fois que l'on accuse un auteur antique de colporter des rumeurs je ressors mon Poseidonios et sa relation "légendaire" des frasques d'un certain Luern, en territoire arverne... :D
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Messagede Patrice » Lun 22 Jan, 2007 12:28

Salut,

Attention à la syntaxe. Suétone dit que César recherchait toujours avec avidité ce type de biens, mais pas nécessairement chez les Bretons. C'est en général.

A+

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Messagede Alexandre » Lun 22 Jan, 2007 12:35

Adcanaunos a écrit:Que les Bretons aient possédé des "vases ciselés", passe encore (matériau ?), mais des "tableaux antiques" :shock:

D'où l'intérêt de se reporter au texte d'origine en latin ou en grec.

Il ne faut tout de même pas oublier que l'on n'a pas attendu le Moyen-âge pour peindre sur bois.
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Messagede Patrice » Lun 22 Jan, 2007 12:41

Salut,

Cela dit, effectivement, que des Bretons aient peint sur bois ne me gènerait absolument pas. C'est un art effectivement antique, bien connu des Grecs. Sous l'Empire, il a été pratiqué en Gaule et on en connaît un exemple célèbre: Ogmios décrit par Lucien.

A+

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Messagede ejds » Lun 22 Jan, 2007 16:16

Adcanaunos a écrit:A chaque fois que l'on accuse un auteur antique de colporter des rumeurs je ressors mon Poseidonios et sa relation "légendaire" des frasques d'un certain Luern, en territoire arverne... :D

Effectivement ! Posidonios d’Apamée, qui vécu vers 135-50 av. J.-C., signale des vases en argent, et services de table qui pourraient-être de type ministerium, et d'un standard qui n’aurait pas été pour déplaire à une femme de chef arverne tel que Luern.

Je repique ici, ce que j’avais recopié là-bas : :?

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 9008#19008

Ceux qui servent font circuler la boisson dans des vases qui ressemblent à nos ambiques* et sont de terre ou d’argent : les plats sur lesquels se placent les mets sont du même genre; quelques-uns en ont en cuivre; chez d’autres, ce sont des corbeilles en bois ou en osier tressé. Ce qu’on boit chez les riches, c’est du vin apporté d’Italie ou du pays des Massaliètes, et on le boit pur; quelquefois pourtant on y mêle un peu d’eau; chez ceux qui sont un peu moins à l’aise, c’est de la bière de froment préparée avec du miel; chez le peuple, c’est de la bière toute simple, on l’appelle corma. Ils avalent petit à petit, à la même coupe, et pas plus d’un cyathe*, mais ils y reviennent souvent. L’esclave fait circuler de droite à gauche : c’est ainsi que se fait le service, et pour adorer les dieux on se tourne aussi à droite.

* Ambique: espèce d’amphore.
* 1 cyathe = lit. 0,45.


Traduit par EDM Cougny : Extraits des auteurs grecs concernant l’histoire et la géographie des Gaules, tome 1, Editions Errance, 1986.

Le cyathe est une petite coupe, gobelet, qui permettait de puiser directement dans le cratère une mesure qui contenait autant de vin qu’on en peut boire d’un trait : :shock:

patrimoine-de-france.org a écrit:Cyathe
n. m. XIVe siècle, ciate. Emprunté du latin cyathus, du grec kuathos, « coupe », d'où « mesure ». ANTIQ. GRECQ. Petit vase muni d'une anse courbe, qui servait à verser l'eau et le vin puisés au cratère dans les coupes ou les tasses. Mesure de capacité qui équivaut à un peu moins d'un demi-décilitre.

On apprend aussi que les Gaulois n’étaient pas les seuls à être les champions pour trinquer et du concours du "levée de coude" ! : :(

portail.atilf.fr a écrit:CYATHE, s. m. (Hist. anc.) en latin cyathus, en grec KU/AQOS2, de KU/EN, verser: c'étoit un très - petit gobelet avec lequel on mesuroit le vin ou l'eau que l'on versoit dans les tasses, & cette mesure étoit la douzieme partie du septier; ainsi le septier (sextarius) étoit une mesure composée de douze cyathes. Auguste bûvoit à la fois deux cyathes de vin, & sa plus grande mesure pour tout un repas étoit le septier. On ne dit pas combien il y mettoit d'eau.

Le cyathe étoit par rapport au septier ce que l'once étoit par rapport à l'as ou à la livre; c'est pourquoi on donnoit aux parties du septier les mêmes noms qu'aux parties de l'as. La douzieme partie du septier étoit donc un cyathus ou uncia, & ainsi de suite.

Le cyathe étoit fait pour verser le vin & l'eau dans des tasses. L'usage de ce petit gobelet avoit son incommodité. Celui qui versoit à boire étoit obligé pour remplir une seule tasse, poculum, de puiser à plusieurs reprises, & jusqu'à neuf ou dix fois dans le crater qui étoit un grand vaisseau plein de vin. Le bûveur s'impatientoit; le vin même versé de ce grand vaisseau dans le cyathe, reversé du cyathe dans la tasse, pouvoit s'éventer. Pour remédier à tous ces petits inconvéniens, on inventa l'usage des tasses inégales. On en fit faire de petites, de moyennes, & de grandes: les petites étoient le sextans, qui tenoit deux cyathes; le quadrans, trois cyathes; le triens, quatre cyathes: les moyennes étoient le quincunx, qui tenoit cinq cyathes; le semis ou l'hémine, six cyathes; le septunx, sept cyathes; le bes, huit cyathes: les grandes étoient le dodrans, qui contenoit neuf cyathes; le dextans, dix cyathes; le deunx, onze cyathes.

Les Grecs aussi bien que les Romains ont fait usage & du cyathe & de tasses inégales. Athenée introduit un homme qui se fait verser dix cyathes de vin dans une seule tasse; & voici comme il le fait parler: « Echanson, apporte une grande tasse; verses-y les cyathes qui se boivent à ce que l'on aime; quatre pour les personnes qui sont ici à table, trois pour l'amour; ajoûte encore un cyathe pour la victoire du roi Antigonus. Holà, encore un pour le jeune Démétrius. Verse présentement le dixieme en l'honneur de l'aimable Vénus ». Voilà dix cyathes versés dans une seule tasse pour être bûs en un seul coup.

Chez les Romains, du tems de Martial, lorsqu'on vouloit boire à un ami ou à sa maîtresse, on demandoit autant de cyathes qu'il y avoit de lettres au nom de la personne à qui l'on alloit boire. Voilà pourquoi Horace a dit:

Qui musas amat impares, Ternos ter cyathos attonitus petet Vates, &c. Od. XIX. lib. iij. « Un poëte qui fait sa cour aux muses, ne se fera point prier dans son enthoufiasme pour boire en un seul coup un verre de neuf cyathes». Il ne dit pas boire neuf fois, mais boire neuf cyathes en une seule fois. Voyez Sanadon sur Horace, & la dissert. de M. Boivin le cadet, dans les Mém. de l'académie des Inscript. tom. I.

On ne se servoit pas seulement chez les Grecs & les Romains de cyathes pour mesurer l'eau & le vin à table, mais en général pour mesurer toutes les substances liquides, & même les seches. La Medecine en faisoit un grand usage; aussi les anciens medecins en parlent très - souvent. Galien qui a écrit des mesures des liquides, en marquant leur proportion entre elles par la quantité d'huile ou de vin que chacune contenoit, dit (de pond. & mens. ch. jv.) que le cyathe tenoit douze dragmes d'huile, treize dragmes & un scrupule de vin, d'eau, de vinaigre, & dix-huit dragmes de miel. Nos medecins font aujourd'hui le cyathe d'une once & demie.
Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

[url=http://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobject_?p.28:18./var/artfla/encyclopedie/textdata/IMAGE/]ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
[/url]

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Messagede ejds » Mer 24 Jan, 2007 12:52

César "dans ses expéditions"
Pour revenir sur les propos de Suétone : :shock:

Dans ses expéditions, il portait avec lui, pour en paver son logement, des carrelages et des pièces de mosaïque.

En temps de guerre, gages de triomphe, c’est au chef de montrer l’exemple à ses troupes par les conditions de vie spartiates, son austérité et sa légèreté d’équipement à se déplacer.

Portant la contradiction, voici ce que César nous indique dans ses commentaires de son De Bello Civili, 3, 96, 1. Après avoir pris d’assaut le camp de Pompée à Pharsale en 48 av. J.-C., il dénonce le gazon au sol des tentes, une grande quantité d’argenterie exposée et le luxe du campement dans lequel vivaient les chefs de l'armée pompéienne : :?

grid.montclair.edu a écrit:In castris Pompei videre licuit trichilas structas, magnum argenti pondus expositum, recentibus caespitibus tabernacula constrata, Lucii etiam Lentuli et nonnullorum tabernacula protecta edera, multaque praeterea, quae nimiam luxuriam et victoriae fiduciam designarent, ut facile existimari posset nihil eos de eventu eius diei timuisse, qui non necessarias conquirerent voluptates. At hi miserrimo ac patientissimo exercitui Caesaris luxuriam obiciebant, cui semper omnia ad necessarium usum defuissent.

C. IULI CAESARIS
COMMENTARIORUM DE BELLO CIVILI LIBER TERTIUS
http://grid.montclair.edu/latintexts/ca ... l/bc3.html

Une traduction :

bcs.fltr.ucl.ac.be a écrit:3,96] (1) On trouva dans le camp de Pompée des tables à trois lits dressés, des buffets chargés d'argenterie, des tentes couvertes de gazon frais, quelques-unes même, comme celle de L. Lentulus et de quelques autres, décorées de lierre, et beaucoup d'autres choses qui annonçaient à la fois une recherche excessive et l'espoir de la victoire. Il était facile de voir qu'ils ne doutaient nullement du succès de la journée, puisqu'ils se permettaient ce luxe frivole. (2) Et cependant ils ne craignaient pas d'accuser de mollesse cette armée de César, si pauvre et si forte, à laquelle les choses les plus nécessaires avaient toujours manqué. (3)

http://bcs.fltr.ucl.ac.be/CAES/BCIII.html

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Messagede ejds » Mer 24 Déc, 2008 10:09

Comme la guéguerre Alise/Alaise... est toujours d'actualité (et comme c'est la trêve de confiseurs), un complément d’informations sur les indications précédentes, datant de 1966 par André Berthier : :?

alesia.asso.fr a écrit: Ce précieux objet est aujourd'hui conservé au musée de Saint-Germain. Le Guide illustré du musée des Antiquités nationales le décrit ainsi : « Vase d'argent ciselé, orné de feuillace et de baies de laurier maintenus par des rubans, découvert dans les retranchements de César devant Alésia. » Une autre mention porte : « Vase augustéen découvert dans les retranchements de Jules César. »

En 2006, les nouveaux commentaires en notes de vitrine sur le vase d’Alésia dans le même musée de Saint-Germain-en-Laye sont plus circonspects : :shock:

Musée de St Germain-en-Laye a écrit: 2 - 7564 – Canthare (vase à boire) – Alise-Sainte-Reine (Côte-d’Or)


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La vaisselle d’argent est fort peu utilisée en Gaule avant la conquête romaine, au milieu du premier siècle avant J.-C. En Gaule romaine, elle connaît un usage profane et sacré. Qu’elle soit fabriquée pour cela ou non, l’argenterie est parfois offerte à une divinité. […]

Utilisée en Gaule romaine pendant cinq siècles, la vaisselle d'argent subit, comme la vaisselle en verre ou en bronze, l'influence des modes et l'évolution des manières de table.

Le célèbre canthare d’Alésia (2) découvert en 1862 lors des fouilles ordonnées par Napoléon III, est l’un des très rares vases datables du Ier siècle avant J.-C. ou du début du Ier siècle après J.-C. découverts en Gaule. Peut-être fabriquée en Italie, cette coupe fut perdue à une date indéterminée, pas forcément contemporaine du siège, sur le site de la bataille d’Alésia. Le dessous du pied porte une marque pondérale, et deux graffitis obscurs, tracés en lettres grecques. Peut-être s’agit-il des noms de propriétaires successifs, comme c’est souvent le cas sur la vaisselle d’argent. Au Ier siècle après J.-C., les vases à boire représentent une part importante de l’argenterie connue. Les coupes, cruches, puisoirs (1) sont souvent ornés de décors en relief traité au repoussé (2) .

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