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Chiens de Guerre

Déposez vos questions/remarques sur ce forum consacré aux connaissances actuelles concernant les Celtes...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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52 messages • Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4

Messagede cailleach » Lun 23 Jan, 2006 11:38

Il y a aussi, des 'cwn annwn' ou les chiens de la chasse 'sauvage', qui paraîtent dans le première livre de Mabinogion, quand Pryderi a 'volé' le cerf du roi de Annwn. . . .
Myth ou realité??


:wink: Cailleach
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Messagede Sedullos » Lun 23 Jan, 2006 12:18

Adcanaunos a écrit:Sur le sujet, une référence biblio un peu datée mais très complète :

A. de Leseleuc, Le chien, compagnon des Dieux gallo-romains. Éd. Trismégiste, Paris 1980.

L'auteur (compromis depuis comme conseiller scientifique du navetissime "Vercingétorix") fait preuve d'une rigueur d'analyse et d'une connaissance du sujet qui ne se retrouvent guère dans ses ouvrages de vulgarisation ultérieurs...


Salut,
merci pour l'info, même datée, c'est quand même plus proche que Jullian.
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Messagede Patrice » Lun 23 Jan, 2006 15:25

Salut,

Ca m'est sorti de l'esprit, mais j'ai vu un article sur les chiens de chasse et de guerre soit chez les Russes, soit ches un peuple turc de Sibérie occidentale, je ne sais plus, au Moyen Âge. Il faudrait que j'essaie de retrouver ça...

A+

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Messagede ejds » Dim 05 Fév, 2006 13:28

Adcanaunos a écrit:Un exemple parmi d'autres :
La meute de chiens de guerre du roi arverne Bituit, défait par les Romains en 121 av. J.-C.

P. ex. Strabon, Hist. Rom. IV, 12 :
"Sur le refus des Allobroges, ils envoyèrent une expédition commandée par Cneius Domitius. Au moment où le général quittait le territoire des Salyens, un ambassadeur de Bituit, roi des Allobroges [en réalité, des Arvernes], en somptueux équipage, vint au devant de lui :
il était escorté de gardes richement vêtus et de chiens.
Les barbares en ces contrées ont aussi une garde de chiens.
Un poète suivait, qui dans une poésie barbare chantait le roi Bituit, puis les Allobroges, puis l'ambassadeur lui-même, leur naissance, leur courage et leurs richesses ; c'est même pour cela surtout que parmi les ambassadeurs ceux qui sont illustres emmènent avec eux des gens de cette sorte. Celui-ci demanda grâce pour les chefs des Salyens, mais sans rien obtenir."
(Traduction E. Cougny 1878-1892, 26-29)

Il ne s'agit pas d'un simple topos littéraire : certains deniers romains frappés en commémoration de leur victoire figurent Bituit en compagnie d'un chien.

Ce personnage historique est présenté par Posidonios d'Apamée comme le "fils de Luern" : du chien au renard ("louernos"), il n'y a qu'un pas (de loup ?).

A rapprocher, peut-être, du nombre particulièrement élevé de crânes de chiens et de restes de canidés sur le sanctuaire de Corent, contemporain des règnes de Luern et de Bituit, qui a conservé la trace de leurs fastueux festins dont Posidonios se fait l'écho.

Dernier indice : une monnaie frappée sur le sanctuaire porte la légende ADCANAUNOS (votre serviteur virtuel), autre chef gaulois dont le nom signifie littéralement... "Proche de ses chiens" (cf. latin "ad canibus")

A ce sujet, je prépare un petit article dont je vous donnerai la référence, dès qu'il sera paru.

A +[/i]

A lire donc, ce remarquable petit article avec détail des pièces de monnaie au renard ou loup (?), dépôt de crânes de canidés et de petits carnivores… :

Saturnia tellus :shock::shock:

http://www.archeo.ens.fr/8546-6Buch/sem ... m_poux.pdf

On retrouvera le prodigue Luern et ses variantes écrites et phonétiques (Luernos, Luernios, Luérius, Louernos, Luvernos…) et sa meute de chiens, gardiens oblige du char d’argent . Et tel père, son fils Bituit (Bituitus, Bituitos…), pour qui, une armée romaine ne pourrait suffire à nourrir sa meute royale composée d’énormes dogues venus, semble-t'il, à grands frais de Belgique et de Bretagne : :shock: :?

Histoire des Gaulois
— Deuxième partie


[…] Bien plus nombreuses, mais ordonnées avec moins d’art, les troupes gauloises se déployaient le long du fleuve. On y voyait les Arvernes avec leurs clients et leurs alliés, rangés séparément autour de leurs étendards divers, et diversement armés. Bituit, sur un char d’argent [Florus, 3, 2], parcourait le front de bataille ; une armure plus riche et une saie de couleurs plus brillantes le distinguaient des autres chefs. On remarquait aussi sa meute de combat, placée sur un coin de la ligne, et retenue par les lesses et les fouets des piqueurs. Un moment, le roi gaulois promena ses regards sur les faibles bataillons ennemis qui, formés en ordre serré, paraissaient plus faibles encore. Quoi ! s’écria-t-il avec mépris ; ce n’est pas un repas de mes chiens ! [P. Orose, V, 14]

[…] Quand les Romains voulurent pénétrer au milieu de ces scènes d’horreur, un nouvel ennemi les vint assaillir; c’étaient les chiens de la horde [Pline, H. N., 22, 6] ; ils furent exterminés à coup de flèches.

http://perso.wanadoo.fr/fdomi.fournier/ ... HG_202.htm


A ce propos de la confiance portée aux meutes de chiens dans l'Empire romain, l'histoire de Massinisa ou Massinissa : :shock::?

VALÈRE MAXIME
ACTIONS ET PAROLES MÉMORABLES
~ Livre IX ~ ( Ier s. apr. J.-C. )


EXEMPLES ÉTRANGERS.

2. – Je vais maintenant citer ceux qui, par défiance à l'égard de quelques personnes, ont pris pour leur sûreté des précautions extraordinaires ; et je commencerai, non par le plus misérable, mais par celui que, parmi un petit nombre d'heureux, l'on regarde comme le plus heureux.

Le roi Masinissa, faute de confiance dans la fidélité des hommes, assurait sa protection en s'entourant d'une garde de chiens. A quoi bon un empire si étendu, un si grand nombre d'enfants, ces liens d'amitié dévouée qui l'unissaient si étroitement au peuple romain, si pour protéger sa vie il ne voyait rien de plus efficace que les aboiements et les morsures des chiens ?

http://web.upmf-grenoble.fr/Haiti/Cours ... 9_fran.htm



MASSINISSA

"Masinissa ou Massinissa [?, v.238 - ?, v.148 av. J-C.], roi des numides, allié des Carthaginois, puis des Romains contre Carthage et contre Syphax, Roi des Massaessyles". C'est de cette manière sommaire que l'Encyclopédie Hachette décrit le roi des Imazighen..

http://www.mcb-algerie.org/massinissa.htm

D'après les portraits que nous possédons de lui, par quelques sculptures et par les monnaies qu'il fit frapper, Massinissa était de traits réguliers et portait une abondante chevelure bouclée, ainsi qu'une barbe fournie. Il portait le diadème sur le front, signe de sa royauté.

Massinissa était d'une vigueur exceptionnelle. Il est décrit comme possédant un corps athlétique, d'une grande beauté, et surtout comme une force de la nature. Il pouvait rester une journée entière debout ou à cheval, sans prendre de repos, et octogénaire, il sautait encore sans aide sur son cheval, qu'il montait le plus souvent à cru, sans selle, accessoire qu'il délaissait le plus souvent. Il bravait le froid et la pluie tête nue. A l'âge de 88 ans, il commandait encore son armée dans la bataille contre les carthaginois, et le lendemain, Scipion le trouva sur pied devant sa tente.

C'était un homme plein de contraste. A la guerre, ils se montrait un rude guerrier, sans peur et sans scrupule. Il supportait comme le dernier de ses soldats les privations et la fatigue, et il avait coutume de s'entourer d'une meute de chiens féroces qui assuraient sa garde rapprochée et n'obéissaient qu'à lui. On aurait dit un chef de clan, et non le grand roi qu'il était. Mais lorsqu'il recevait dans son palais de Cirta, tout était raffinement. Son palais était, parait-il, une merveille architecturale. Les meilleurs repas y étaient servis dans de la vaisselle en argent, les tables étaient garnies de corbeilles d'or fin. Pour ses réceptions, il organisait des concerts auxquels participaient les musiciens les plus renommés, notamment ceux venues de Grèce. Les plus grands poètes venaient y déclamer leurs vers. Il était en effet très cultivé et passionné d'art. Pourtant, quand il n'organisait pas de banquets pour quelques hôtes de marques, sa vie était frugale et modeste. Un morceau de pain et du lait constituait son repas habituel.


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Messagede Adcanaunos » Dim 05 Fév, 2006 14:15

:oops:
Ce manquement à ma promesse - impitoyablement rappelée par ejds - me vaudra d'être jeté en pâture aux molosses du premier roitelet celtibère !
L'article en question n'ayant pas encore paru dans les collections de l'EFR, je prie les lecteurs de ce forum de ne pas le diffuser et de rester discrets quant à sa présence sur le serveur de mon laboratoire...
Et accessoirement, de faire preuve d'indulgence pour les coquilles qui n'ont pas encore été épurées par le comité de lecture...
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Messagede ejds » Dim 05 Fév, 2006 16:44

Du chien, du loup, du lynx, du renard … et de Lug ! :idea:

Pour remordre dans la symbolique celtique et la thématique des carnivores domestiques ou sauvages, mais aussi dans l’étymologie des noms, quelques extraits repris du Dictionnaire des Symboles (Jean Chevalier, Alain Gheerbrant - Editions Seghers, 1974) :

CHIEN

6. Dans le domaine celtique, le chien est associé au monde des guerriers. Contrairement à ce qui se passe chez les Gréco-Romains, le chien est, chez les Celtes, l’objet de comparaisons ou de métaphores flatteuses. Le plus grand héros, Cùchulainn, est le chien de Culann et nous savons que tous les Celtes, aussi bien insulaires que continentaux, ont des chiens dressés pour le combat et la chasse. Comparer un héros à un chien était faire honneur, rendre hommage à sa valeur guerrière. Toute idée péjorative est absente.

Il n’y a pas, semble-t-il, de chien infernal analogue à Cerbère. Le chien maléfique n’existe que dans le folklore, probablement sous l’influence du christianisme : en Bretagne, le chien noir des Monts d’Arrée représente les damnés.

Le héros Cùchulainn avait pour principal interdit alimentaire la viande de chien ; et, pour le condamner à mourir, les sorcières, qu’il rencontre en allant au combat, lui en offrent et l’oblige à en manger.

(OGAC, 11, 213-215 ; CELT, 7, passim ; CHAH, 293-294).

Voici l'histoire de la mort de Cuchulainn : :shock:

La mort de Cuchulainn.

[...] Il partit sur la route de Midluachair, après la plaine de Mogna. Il vit quelque chose : trois sorcières borgnes de l’œil gauche devant lui sur la route. Avec des poisons et des charmes elles faisaient cuire un petit chien sur des broches de sorbier. C'était un des interdits [geis] de Cuchulainn que de visiter un foyer sans en consommer la nourriture. C'était aussi un interdit pour lui que de manger la chair de son homonyme [chien de Culann]. Il court pour les dépasser, car il savait que ce n'était pas pour son bien qu'elles étaient là.

Une sorcière lui dit : « Une visite de toi, Ô Cuchulainn ». « Je ne vous rendrai pas visite, en vérité » dit Cuchulainn. « Il y a pour nourriture un chien », dit-elle. « Si c'était un grand foyer qui était là », dit-elle, « tu lui rendrais visite. Mais c'est parce que celui-ci est petit que tu ne viens pas. Il n'est pas capable de grand chose, celui qui ne supporte ou n'accepte pas le petit. »

Alors il s'approcha d'elle et la sorcière lui donna la moitié du chien de sa main gauche. La main avec laquelle il avait pris le morceau et la cuisse sous laquelle il l'avait mis furent prises d'un bout à l'autre si bien qu'elles n'eurent plus la même force.

Traduction Ch. J. Guyonvarc'h , version A, in Ogam XVIII, 1966, p. 347.

LOUP (Louve)

Loup est synonyme de sauvagerie et louve de débauche. Mais ce sont là notions sommaires. La seconde est surtout connue comme la nourrice de Romulus et Rémus, comme l’emblème de Rome.

1. Le symbolisme du loup, comme beaucoup d’autres, comporte deux aspects : l’un féroce et satanique, l’autre bénéfique. Parce qu’il voit la nuit, il est symbole de lumière. C’est sa signification chez les Nordiques et chez les Grecs où il est attribué à Belen ou à Apollon (Apollon lycien).

Le symbolisme lumineux du loup, usuel dans les pays septentrionaux, n’apparaît pas dans le domaine celtique qui a identifié Lug (équivalent ou homologue d’Apollon) et le lynx (et non le loup).

Le loup n’a pas du reste, en irlandais de nom particulier et le mot qui sert à le désigner, faol, s’applique quelque fois au chien. Le jeu de mots que l’on fait quelquefois entre le breton bleiz loup et le nom de Blois et saint Blaise ne peut dépasser le stade de la signification analogique (CHAB, 303-313).

Un site sur le loup : :?

http://www.loup.org/

LYNX

Le lynx n'existe dans aucune légende celtique mais il est remarquable que son nom soit exactement homonyme, en irlandais, du nom du dieu Lug : lug, génétif loga. Il est donc possible qu’il ait été considéré, à cause de sa vue perçante, comme un symbole ou une image de Lug. Les cordes des harpes étaient en boyau de lynx. Leur sons étaient considérés comme divins (CHAB, 300-301).

Un site très félin sur le retour du lynx en Suisse : :shock:

http://www.wild.unizh.ch/lynx/f/f_bi.htm

RENARD

3. […] Dans les traditions celtiques, le renard est considéré comme un véhicule d’âme.

Dans plusieurs contes bretons, un jeune homme ou un jeune prince part à la recherche d’un talisman qui doit guérir son père, et il réussit là où ses deux frères aînés ont échoué. Il dépense tout son argent par miséricorde, pour faire enterrer un mort inconnu. Peu de temps après, il rencontre un renard blanc qui l’aide de ses conseils dans la quête de ce qu’il recherche. Puis, une fois le but atteint, le renard révèle qu’il est l’âme du mort qui a été charitablement aidé. Et il disparaît.

Le renard apparaît encore dans les chansons populaires de l’Ecosse (F. Cadic, Contes, passim : J.F. Campbell, Popular Tales of the West Highlands, 1, 267-279 et 3, 90-106, 120-121).

A signaler aussi sur le renard un extrait de : :shock::shock:

Onomastique : L'apport celtique
par Jean-Marie Ploneïs Docteur es-lettres

La faune : le Renard

Que d’intelligence, que de finesse et de ruse, n’attribue-t’on au renard qui, dans nos contrées est, très probablement, l’animal sauvage auquel l’on compare l’homme le plus volontiers : « eul louarn » (= un renard) est une expression qui vous situe nettement au dessus de la moyenne. Si le français « renard » (nom d’origine germanique) va supplanter le mot « goupil » (cf. le latin « ulpes ») le breton « louarn » (vannetais « luern »), lui, ne subira pas un tel avatar, le nom actuel étant conforme à l’évolution du gaulois « lovernios/lovernos » (= renard).

Etymologie
Le rapprochement du gaulois « lovernios/lovernos », l’ancêtre du breton, avec le latin « lupus », d’où le français « leu » (ex. le nom de lieu Saint-Leu-la-Forêt dans le Val d’Oise qui, en 1122, était noté Sanctus Lupus) s’impose bien que la suffixation fasse problème ; par ailleurs, très proche du vieux gallois ou des variantes vannetaises (voir l’ALBB carte 434) nous avons le français « luberne » qui, autrefois, désignant la femelle du léopard ou de la panthère.

Attesté vers la fin du Vème siècle en Grande-Bretagne Lovernaci (= le lieu aux renards, la renardière) aura comme synonyme Bot Lowern-oc (Cartulaire de Redon, 833), Llywern-og à Cwmrheidol (P. de G.) ; Ker-louarn-ec (Douarnenez, 29) ; Ker-luern(e) dans le Morbihan et, au-delà du domaine celtique actuel, il n’est nullement exclus que le nom de Lubéron (Vaucluse) procède de cette racine : nous avions Louerionos (Strabon), d’aucun rapprochant ce nom du latin « lupus » (=loup). […]

Bretagne - Ile de France - Janvier 2006, n°77, p. 12.

e.
Dernière édition par ejds le Mar 14 Fév, 2006 12:05, édité 2 fois.
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Messagede gérard » Dim 05 Fév, 2006 16:54

"L'article en question"

Très intéressant!
Le décalage d'environ 30° sur le méridien donne un azimut sur le nord de 60° pour la direction que regarde le côté oriental du sanctuaire de Corent (et sa porte). Serait-il possible de préciser ces "environ 30°"? En 100 av. JC, c'est la direction vers le lever du soleil le 29 juillet (calendrier julien, hauteur de l'horizon 0°, il faut voir sur place quelle est la hauteur réelle de l'horizon dans cette direction). En 250 av. JC, c'est le 31 juillet. Difficile de ne pas voir un lien avec le calendrier celtique.
"son tracé est déterminé par des visées et calculs astronomiques précis". J'ai tendance à le penser et il faudrait davantage réfléchir à cela et examiner sous cet aspect les plans des sanctuaires (mais certains archéologues semblent fâchés avec le sens de l'orientation, m'en est témoin ma dernière rencontre, toute récente, avec l'un d'entre eux). Et aussi, la diagonale n'est pas "alignée sur le nord terrestre", formulation à revoir.

Bien cordialement,

gg
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Messagede Adcanaunos » Dim 05 Fév, 2006 17:04

:P

Merci ejds, pour toutes ces références historico-onomastiques. Elles prolongent les perspectives ouvertes par nos crânes de carnassiers, cloués de façon emblématique sur la porte de l'un des principaux sanctuaires arvernes de l'avant-conquête !

A l'attention de Gérard Mérel : non, les archéologues ne sont pas tous fâchés avec les chiffres, la géographie ou l'astronomie. Ils ne sont, pour la plupart (c'est mon cas), pas compétents en la matière !
Au reste, cette question a déjà fait l'objet d'un débat sur un autre fil, plus en rapport avec le sujet :

http://forum.arbre-celtique.com/viewtopic.php?p=26434#26434

Merci quand-même pour toutes ces précisions :wink:
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Messagede Muskull » Dim 05 Fév, 2006 17:25

Un fil bien intéressant d'ailleurs et toujours utile à relire. :wink:

Gérard, je commence à comprendre tes recherches mais tu sembles axé sur un lever solaire "relatif" qui correspondrait à une forme de géomancie.
Nous savons que les druides, du moins certains d'entre eux, étaient fort versés en astronomie et mathématiques et la question que je me pose :
- Pourquoi pas des levers "absolus", et pas simplement solaires d'ailleurs, nous savons l'importance des levers héliaques des Pléiades dès l'âge de bronze pour marquer les saisons claires et sombres ?
De même certains sanctuaires plus féminins comme ceux dédiés aux grandes sources pouvaient être orientés sur une astrologie lunaire. Ce n'est pas pour rien par exemple à Stonehenge que les astronomes ont calculé dès l'âge de bronze leur cycle de Méton à eux.
Je pense d'ailleurs que si, par la "celtisation" de la culture l'année solaire est devenue civile, l'année religieuse était lunaire.
Ce n'est pas une critique, entend le bien, mais une interrogation. :wink:
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Messagede Adcanaunos » Dim 05 Fév, 2006 17:33

Pfiou... Et moi qui croyait que renards, loups et autres canidés devaient leur caractère "chtonien" à leur museau enfoui en permanence dans la terre... Je les retrouve la tête dans les étoiles ! De la constellation du chien à l'année du même nom, je perçois là l'influence pernicieuse d'un azimut propice aux dérives thématiques...
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Messagede Muskull » Dim 05 Fév, 2006 18:01

:D
Pourquoi chtonien ? Du domaine sauvage extérieur aux territoires "humanisés", cultivés par exemple...
Je ne suis pas sûr que le "monde chtonien" auquels les gaulois faisaient des sacrifices dans les fosses, sans partage, corresponde au "domaine sauvage" suivant la définition qu'en donne Guilaine par exemple.
On voit donc que la période qui s’étire entre — 3500 et —2000 voit peu à peu émerger l’image du mâle et de son espace, à la fois réel et idéologique, qui s’oppose, de façon structurelle, à celle de la femme dont la sphère est davantage orientée vers la maison, le tissu familial, la reproduction. Le guerrier est pourvu prio-ritairement du poignard — de silex puis de métal — qui est l’arme fétiche de cette époque. Il porte toujours, en héritage des temps antérieurs, l’arc, les flèches, la hache. Mais les améliorations techniques ont fait leur oeuvre les flèches ont atteint une perfection jusque-là inégalée, la hache de cuivre a remplacé la lame de pierre. L’archéologie témoigne de cette ascension du guerrier. C’est un homme en armes qui est représenté sur les statues masculines, premières manifestations de la statuaire européenne. Parallèlement, les fortifi-cations enferment de plus en plus les établissements dans un espace protégé. Les flèches (et donc les arcs) connaissent une circulation sans précédent. Surtout, les signes de la masculinité s’affichent jusque dans les lieux les plus reculés de la nature armes et chasses au cerf sont gravées sur les plus hauts sommets comme sur les blocs des forêts profondes.
On ne manquera pas, pour terminer, d’observer une certaine contradiction dans la manipulation symbo-lique (fig. 52). Si le mâle s’épanouit dans l’espace non anthropisé, s’il appose sa griffe dans la nature la plus sauvage, il le fait par le biais d’armes, c’est-à-dire de productions techniques plus ou moins sophistiquées, d’artefacts culturels. On assiste donc à une appropria-tion de la nature par l’homme, lui-même codé par des signes spécifiques.
À l’inverse, la femme est d’abord louée pour ses fonctions biologiques c ‘est son anatomie qui est prio-ritairement signalée sur les statues-menhirs et plus particulièrement les seins, symbole maternel et nour-ricier. Reproductrice, allaitante, elle est une certaine image, depuis toujours, de la Nature. Or son espace de prédilection, depuis les débuts du Néolithique — voire auparavant — est la maison, l’habitat, le champ, c’est-a-dire l’espace le plus anthropisé, le plus transformé par la société, le plus culturel qui soit. On atteint donc à cette époque, et désormais pour longtemps, les limites de l’inversion. L’homme exprime, avec des outils fortement culturels, sa maîtrise de l’espace le moins humanisé, celui du périphérique, du sylvestre. de l’inconnu, du non-limité où il peut donner libre cours à sa virilité et à ses prouesses. La femme, dont on perçoit prioritairement la fonction naturelle, sau-vage, spontanée. évolue dans la sphère du domestique, de l’anthropique, de l’humanisé, du fermé. L’inversion est totale l’homme avec des outils culturels achève ou reproduit la conquête du sauvage; la femme, toujours empreinte de naturel, d’affectif. de spontané, occupe l’aire la plus modifiée par l’action humaine.
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Messagede ejds » Mer 01 Mar, 2006 12:36

Chienne de vie !

Le chien est, dans le monde celtique, l’objet de comparaisons guerrières ou de métaphores flatteuses, mais aussi un compagnon bon à manger pour les Celtes continentaux ou au contraire un interdit alimentaire pour les Celtes d’Irlande.

Les Grecs au contraire mettront en épitaphe les particularités déplaisantes du chien, entre autre son avidité, sa servilité et son absence de pudeur, qui étaient proverbiales.
Pour les Romains, les chiens jouaient un rôle protecteur important …

Les pittoresques anecdotes canines dans le monde antique : :?

Chiens.

Depuis l’époque la plus reculée, les Anciens utilisaient des chiens pour chasser, pour garder maisons et troupeaux, et comme animaux de compagnie.
Argos, le vieux chien de chasse d’Ulysse, levait la tête et dressait les oreilles lorsqu’un étranger approchait, mais il baissa les oreilles et remua la queue lorsqu’il reconnut son maître qui était de retour ; Ulysse pleura en voyant qu’on ne s’occupait plus d’Argos depuis qu’il n’était plus bon à la chasse.
Homère mentionne aussi des chiens qui font la fête à leur maître lorsqu’il leur apporte les reste d’un festin (L’Odyssée, X, 216). Dans le mythe d’Icarios*, c’est son fidèle chien Maéra qui conduit Érigoné, la fille du héros jusqu’au cadavre de celui-ci.

Dans son Art de la chasse*, écrit au IVe siècle av. J.-C., Xénophon parle avec passion de l’élevage et du dressage des chiens de chasse, de leurs qualités et de leurs défauts, et s’étend même longuement sur les noms qu’il faut leur donner (dissyllabiques, pour qu’ils soient plus faciles à appeler). Ces chiens étaient utilisés pour la chasse au lièvre, au cerf et au sanglier, chasse qui se faisait généralement à pied.

Les Grecs connaissaient plusieurs races de chiens : le molosse (d’Épire), qui ressemblait à un mastiff ; le chien de chasse de Laconie, dont Xénophon mentionne deux variétés, le chien « castor » et une race plus petite, croisement entre un chien et un renard; le chien de Crète, connu pour sa rapidité et son flair ; le terrier de Malte, un petit chien blanc à poil long. Toutes ces races furent introduites en Italie, où l’on trouvait d’autres races comme les chiens d’Ombrie et d’Étrurie. Les Romains importèrent de Gaule une race de lévrier utilisé pour la course, et d’Irlande le chien-loup.

Les chiens de compagnie sont souvent mentionnés dans la littérature. Dans les Guêpes d’Aristophane, le chien Labès passe en jugement pour avoir dérobé un fromage.

Plutarque raconte qu’Alcibiade* avait un chien magnifique par la taille et l’aspect, avec une très belle queue ; Alcibiade la lui fit couper afin que les Athéniens parlent de cette excentricité plutôt que de trouver pire à dire sur son compte.

Xanthippe (le père de Périclès) avait un chien qui nagea jusqu’à Salamine à côté du navire de son maître, lorsque les Athéniens durent quitter leur cité pendant les guerres médiques.

Plusieurs anecdotes mentionnent des chiens qui donnent l’alarme lors d’attaques ennemies ; ainsi Plutarque, dans sa Vie d’Aratos, mentionne que des petits chiens bruyants appartenant à un jardinier firent courir un grave danger à Aratos lorsqu’il voulut s’emparer de Sicyone (par contraste voir MANLIUS CAPITOLINUS).

L’ Anthologie* grecque comprend plusieurs épitaphes de chiens. Les particularités déplaisantes du chien, entre autre son avidité, sa servilité et son absence de pudeur, étaient proverbiales.

Pour les Romains, les chiens jouaient un rôle protecteur important ; un chien figurait entre les images de lares* tutélaires (lares praestites ) de l’État.

Dictionnaire de l’Antiquité,
M.C. Howatson, Éditions Robert Laffont, 1993, pp. 203, 204.

MANLIUS CAPITOLINUS
Manlius, surnommé "Capitolinus" en raison de la défense du Capitole, et de l’alerte donnée par les oies, car les chiens dormaient : :?

http://perso.wanadoo.fr/textes.histoire ... RR_206.htm

A l'inverse, toujours chez les Romains, on retrouvera pourtant le chien comme symbole protecteur et de la vigilance ou lares praestites : :shock::shock:

[…] Nous connaissons ces Lares Praestites par un denier de la Gens Caesia, des dernières années de la République ; ils y sont représentés sous les traits de deux jeunes guerriers assis, tenant la lance, vêtus d'un manteau qui laisse le haut du corps nu, avec un chien entre les deux ; en exergue le mot LARE ; le vocable manque, mais l'identification avec les Praestites n'est pas douteuse. Les Sabins de Cures leur dressèrent pour la première fois un autel à Rome et leur instituèrent une fête que les calendriers fixent au 1er mai. Ovide, qui nous fournit la plupart de ces détails, leur donne pour compagnon le chien, symbole de vigilance ; il commente en ces termes leur action tutélaire :

Praestant oculis omnia tuta suis.
Stant quoque pro nobis, et praesunt moenibus Urbis
Et sunt praesentes, auxiliumque ferunt.


http://www.mediterranees.net/histoire_r ... berg8.html


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Messagede Gwalchafed » Mer 01 Mar, 2006 14:09

Notez que le "Irish Wolfhound" des textes anglais est la plupart du temps improprement traduit par "chien-loup"....

C'est un chien A loups, plus exactement un louvetier...
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Messagede ejds » Mer 12 Avr, 2006 17:50

Charente
Sépulture d'un chien de l'âge du fer
:shock::shock:

Près d'Angoulême, une fouille préventive a mis au jour des enclos funéraires du VIe-Ve siècle avant J.-C.
Dans l'un deux, le squelette d'un chien reposait au fond d'un puits : sépulture d'un compagnon ou offrande d'un gardien pour l'éternité ?

Le mystère d'une sépulture de chien

[...] de type braquoïde ou mésocéphale [...] une hauteur moyenne au garrot de plus de 55 cm. Cette taille s'inscrit bien dans la moyenne des chiens protohistoriques. Sur le site de Sierentz (Haut-Rhin), un chien néolithique mesure 54 cm, sur le site protohistorique d'Arcy-Romance (Ardennes), les chiens ont une taille comprise entre 40 et 50 cm, et les chiens de la Tène III, entre 55 et 57 cm (Meniel, 1998, Vallet, 1994).

Un vieux combattant

[...] Nous savons que c'était un mâle de type braque, donc un chien de chasse et de garde. Ce chien au cours de sa vie avait affronté de nombreux dangers, il était courageux et combatif, il s'était blessé à plusieurs reprises mais quelqu'un s'occupait de ses blessures.

Archéologia N° 432-Avril 2006, page 44-50

http://www.faton.fr/index.asp?id_titre=2

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Messagede Sedullos » Mer 12 Avr, 2006 22:51

Salut,

Ejds, merci beaucoup pour cette info, je transmets...

J'en connais un qui va être très content !
Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)

"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
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