Arausio - Nom gaulois de la ville d'Orange, qui dans l'antiquité était l'une des principales villes des Cavares. L'oppidum d'Arausio se situait au niveau de l'actuelle colline Saint-Eutrope, dans le centre d'Orange. Le sens précis de ce toponyme n'est pas clairement établi. On y retrouve cependant le mot gaulois arausio- qui signifie "joue / tempe", qui lui-même vient de are- "devant / près de / à côté de", associé à aus- / ausi- "oreille".
En 105 av. J.-C., les environs immédiats de cette ville furent le théâtre d'une sanglante bataille (La bataille d'Arausio) qui opposa les Ambrons, les Tigurins, les Cimbres et les Teutons, aux les Romains dirigés par Quintus Servilius Caepio et Cnaeus Mallius Maximus. Les Romains y furent défaits.
Inscription d'Orange (dite "de Vespasien") (AE 1999, 01023) [IMP(ERATOR) CAe]SAR VE[SPASIANVS A]VG(VSTVS) PO[NTIFEX] MAX(IMVS) TRIB(VNICIA) POTESTATE VIII IM[P(ERATOR) XVIII] P(ATER) P(ATRIAe) CO(N)S(V)L VIII CENSOR / [AD RESTITVENDA PVB]LICA QV[Ae DIVUS AVGVSTUS MILITIBVS L]EG(IONIS) GALLICAe DEDERAT PO[SSESSA A PRIVA]TIS PER ALIQUO<T=D> ANNOS / [FORMAM AGRORVM PRO]PONI [IVSSIT ADNOTAT]O IN SING(VLIS) [CENTVRIIS] ANNVO VECTIGALI AGENTE CVRAM L(VCIO) V[ALERIO VM]MIDIO BASSO PROCO(N)S(VL) PROVI[NCIAe NARBONENSIS]
"L'Empereur César Vespasien Auguste, Grand Pontife, 8 fois tribun, 18 fois Imperator, Père de la patrie, Consul, Censeur Pour restituer les terres publiques possédées depuis quelques années par des personnes privées et que le divin Auguste avait donné aux soldats de la deuxième légion gallique, a ordonné d'afficher un plan où soit noté dans chaque centurie le vectigal annuel, sous la responsabilité de Lucius Valerius Ummidius Bassus, Proconsul de la province de Narbonnaise"
Pline, Histoire naturelle, III, 36 :"Dans l'intérieur des terres, colonies : Arelate Sextanorum, Baeterrae Septimanorum, Arausio Secundanorum ; dans le territoire des Cavares, Valentia, des Allobroges Vienna ; villes latines : Aquae Sextiae des Salluviens, Avenio des Cavares, Apta Iulia des Vulgientes, Alebaece des Reies Apollinaires, Alba des Helves, Augusta des Tricastins, Anatilia, Aeria, Bormanni, Comacina, Cabellio, Carcasum des Volques Tectosages, Cessero, Carantorate des Mémines, Ies Caenicendes, les Cambolectres, surnommés Atlantiques"
Dion Cassius, Histoire romaine, XLIX, 34 :"Quant à César (Octave), comme, dans cet intervalle, Sextus était mort et que la Libye avait besoin d'être pacifiée, il se rendit en Sicile, dans l'intention de passer de là dans cette contrée; mais, attardé par la tempête, il renonça à effectuer la traversée. En effet, les Salasses, les Taurisques, les Liburnes et les lapydes, qui, déjà auparavant, loin de se bien conduire avec les Romains, refusaient de payer les tributs, et même quelquefois portaient, par des incursions, le ravage dans le voisinage, profitèrent de son absence pour se soulever ouvertement. César, rappelé en arrière par cette révolte, fit donc ses préparatifs pour marcher contre eux; et, quelques-uns des soldats congédiés sans gratification à la suite de leur soulèvement ayant consenti à reprendre du service, il en forma une légion à part, afin qu'isolés et réduits à eux seuls, ils ne corrompissent personne, et que, s'ils tentaient quelque mouvement, on s'en aperçût aussitôt. Comme ils n'étaient pas plus sages pour cela, il envoya un petit nombre des plus âgés dans les colonies de la Gaule, pensant donner ainsi des espérances aux autres et les apaiser."
Pomponius Mela, Description de la Terre, II, 68 :"Ses villes les, plus florissantes sont Vasion chez les Vocontiens, Vienne chez les Allobroges, Avénion chez les Cavares, Nemausus chez les Arécomiques, Tolose chez les Tectosages, Arausion, colonie de vétérans de la seconde légion, Arélate, colonie de vétérans de la sixième, Baeterres, colonie de vétérans de la septième ; mais par-dessus tout Narbo-Martius, colonie d'Atacines et de vétérans de la dixième légion, autrefois, le boulevard de toute cette contrée, qui lui doit aujourd'hui son nom et sa célébrité."