Druna - Nom antique de la Drôme, il fut mentionné au IVᵉ s. ap. J.-C. par Ausone, sous la forme Druna (Drôme) (La Moselle, 479). Elle prend sa source au col de Carabès à La Bâtie-des-Fonds (Drôme), sur le territoire des Voconces, passe par les antiques Lucus Augusti (Luc-en-Diois, Drôme) et Dea Vocontiorum (Die, Drôme), avant de mêler ses eaux à celles du Rhône à Livron-sur-Drôme (Drôme), sur le territoire des Ségovellaunes. Il s'agît d'un hydronyme assez fréquent dans l'onomastique celtique continentale, habituellement rapproché de l'adjectif vieil-irlandais dron, qui signifie "ferme / solide / vigoureux", qui lui-même renverrait à une racine indo-européenne *dreṷ(H)- "solide / ferme". Ceci conduirait à traduire Druna par "vigoureuse" (Delamarre, 2003 ; Savignac 2004 ; Favereau, 2017). X. Delamarre (2003) envisage néanmoins la possibilité d'une étymologie croisée, après avoir noté un possible rapprochement avec la racine indo-européenne *dreṷ- "courir / couler". En 2019, X. Delamarre a finalement rejeté la première hypothèse et défend désormais l'idée de traduire le gaulois *druno- par "rivière / cours d'eau".
Sources littéraires anciennes
Ausone, La Moselle, 477-483 :"Tu seras connue des fontaines, des sources vives, connue des fleuves azurés, des antiques forêts qui font l'orgueil des campagnes ; pour toi la Druna, pour toi la Druentia qui porte çà et là sa course incertaine, pour toi les fleuves des Alpes auront des hommages, ainsi que le Rhodanus lui-même, qui traverse une cité qu'il partage, pour donner aussi un nom à sa rive droite. Et moi, je te recommanderai aux flots bleus des étangs, aux grandes rivières mugissantes, à l'océan de ma Garonne."