Pays de Guérande, le Mitau, le Pays de Nantes, La Mée et le Pays d'Ancenis
Capitale:
Condevincum (Nantes)
Namnètes
Localisation
Peuple de Gaule celtique. Leur territoire correspondait globalement à la portion du diocèse de Nantes (avant 1790) située sur la rive droite de la Loire, soit le Pays de Guérande, le Mitau, le Pays de Nantes, La Mée et le Pays d'Ancenis. En effet, si on en croit Strabon, ce fleuve constituait la frontière entre ce peuple, et les Pictons (Géographie, IV, 2, 1). À l'époque pré-romaine, les sources mentionnent une importance ville dénommée Corbilo, qui semble s'être située sur leur territoire. Était-elle la métropole des Namnètes ? Nous n'en savons rien. À l'époque gallo-romaine par contre, leur métropole était Condevincum (Nantes)
Attestations et étymologie
Ce peuple ne fut mentionné sous les formes Namnetes par César (Guerre des Gaules, III, 9) et Pline (Histoire naturelle, IV, 107), Ναµνιτῶν par Strabon (Géographie, IV, 4, 1), Ναµνῆται (var. Δαµνῆται, Ναµνίται) par Ptolémée (Géographie, II, 8, 8) ou encore ciuitas Namnetum dans la Notice des Gaules. L'actuelle ville de Nantes conserve le souvenir de leur nom.
Les Samnites
La proximité morphologique de cet ethnonyme, avec celui des Samnites de la Péninsule italique est à l'origine d'une remarquable confusion. La plus ancienne occurrence remonte vraisemblablement au début du Ier av. J.-C. et aux Histoires de Posidonios d'Apamée. En effet, d'après Strabon, Posidonios d'Apamée a mentionné l'existence d'une île située face de l'embouchure de la Loire, sur laquelle les femmes des Samnites vouent un culte à Bacchus. Selon ce récit, leurs maris vivaient quant à eux sur le continent tout proche (Géographie, IV, 4, 6). Par la suite, ces descriptions ont été reprises au IIe s. ap. J.-C. par Denys le Périégète (Description de la terre habitée, V, 570) et ses scholiastes médiévaux. De manière étonnante, cette confusion a conduit à une bien curieuse erreur dans la Géographie de Ptolémée (milieu du IIe s. ap. J.-C.), puisqu'il y est question à deux reprises des Σαμνῖται / Samnites, présentés comme un peuple distinct des Ναµνῆται / Namnètes.
Dans le cadre de la réforme provinciale de Dioclétien (dernière décennie du IIIe s. ap. J.-C.), la province de Gaule lyonnaise fut divisée en deux nouvelles provinces. À cette occasion, la cité des Namnètes intégra la province de Lyonnaise seconde.
Lorsque cette province fut à sont tour divisée, lors de la réforme provinciale de Constantin (314 ap. J.-C.), la cité des Namnètes intégra finalement la province de Lyonnaise troisième.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, III, 9 :"Leurs résolutions étant prises, ils fortifient leurs places et transportent les grains de la campagne dans les villes. Ils réunissent en Vénétie le plus de vaisseaux possible, persuadés que César y porterait d'abord la guerre. Ils s'associent pour la faire les Osismes, les Lexovii, les Namnètes, les Ambiliates, les Morins, les Diablintes et les Ménapes ; ils demandent des secours à la Bretagne, située vis-à-vis de leurs côtes."
Denys le Périégète, Description de la terre habitée, V, 570 :"Près (des îles Bretonnes), il est un autre groupe d'îlots, et sur la côte opposée, les femmes des braves Amnites célèbrent en des transports conformes au rite les fêtes de Bacchus, elles sont couronnées de corymbes de lierre, et c'est pendant la nuit, et de là s'élève un bruit, des sons éclatants. Non, même dans la Thrace, sur les rives de l'Absinthe, les Bistonides n'invoquent pas ainsi le frémissant lraphiotès ; non, le long du Gange aux noirs tourbillons, les Indiens avec leurs enfants ne mènent pas la danse sacrée du frémissant Dionysos, comme en cette contrée les femmes crient : Evan !."
Eustathe de Thessalonique, Commentaire à Denys le Périégète, V, 570-579 :"Comparant avec ces îles (les îles Britanniques) celles de ces parages, il dit, par un diminutif, les îlots des Amnites. " Là les femmes des braves Amnites, etc. ". On dit à la vérité qu'il y a dans l'Océan, non pas tout à fait au large, une petite île qu'habitent les femmes des Amnites, qui sont possédées de Dionysos. Aucun homme ne met le pied dans cette île ; ce sont les femmes qui vont trouver les hommes, et après avoir eu commerce avec eux, elles s'en reviennent. Puis, par une comparaison oratoire entre ces pratiques sacrées et d'autres qui leur ressemblent, non, dit-il, il n'y en a pas [...]. qui άνευάζουσι comme les femmes de ces îles, c'est-à-dire qui célèbrent comme elles Evios Dionysos, en criant évohé ! évan ! acclamations de l'enthousiasme dionysiaque. On dit, en effet, que les femmes des Amnites dansent en choeur les nuits entières, si bien que sur ce point leur cèdent même les Thraces, même les Indiens, quoique ces peuples possédés de Dionysos soient entièrement adonnés à ces orgies sacrées."
Nicéphore le Blemmide, Géographie synoptique, V, 551-619 :"Près des îles Cassitérides, il est une autre série de petites îles, où les femmes des Amnites, en face (du continent), fêtent Dionysos."
Pline, Histoire naturelle, IV, 107 :"La Gaule Lyonnaise renferme les Lexoviens, les Vellocasses, les Gallètes, les Vénètes, les Abrincatuens, les Osismiens ; la Loire, fleuve célèbre ; une péninsule remarquable qui s'avance dans l'Océan, à partir des Osismiens, dont le tour est de 625.000 pas, et dont le col a 125.000 pas de large ; au delà de cette péninsule, les Nannètes ; dans l'intérieur, les Héduens, alliés, les Carnutes, alliés, les Boïens, les Sénons, les Aulerques, surnommés Éburoviques, et ceux qui sont surnommés Cénomans ; les Meldes, libres ; les Parisiens, les Trécasses, les Andegaves, les Viducasses, les Bodiocasses, les Unelles, les Cariosvélites, les Diablindes, les Rhédons, les Turons, les Atésuens, les Segusiaves, libres, dans le territoire desquels est Lyon, colonie."
Strabon, Géographie, IV, 2, 1 :"La Loire se décharge entre les Pictones et les Namnetes. Autrefois, il y avait sur ce fleuve une place de commerce nommée Corbilon : Polybe en parle à l'occasion des fables qu'avait débitées Pythéas au sujet de l'île de Bretagne. Les Marseillais, dit-il, dans un entretien qu'ils eurent avec Scipion, ayant été questionnés sur cette île, aucun d'eux n'eut rien à dire de remarquable. Il en fut de même des habitants de Narbonne et de Corbilon ; ils n'en étaient pas plus instruits que ces derniers, quoique ces deux villes fussent les plus considérables de ce pays. Pythéas seul osa débiter beaucoup de mensonges sur l'île de Bretagne."
Strabon, Géographie, IV, 4, 6 :"Dans l'Océan, non pas tout à fait en pleine mer, mais juste en face de l'embouchure de la Loire, Posidonius nous signale une île de peu d'étendue, qu'habitent soi-disant les femmes des Samnites. Ces femmes, possédées de la fureur bachique, cherchent, par des mystères et d'autres cérémonies religieuses, à apaiser, à désarmer le dieu qui les tourmente. Aucun homme ne met le pied dans leur île, et ce sont elles qui passent sur le continent toutes les fois qu'elles sont pour avoir commerce avec leurs maris, après quoi elles regagnent leur île. Elles ont coutume aussi, une fois par an, d'enlever la toiture du temple de Bacchus et de le recouvrir, le tout dans une même journée, avant le coucher du soleil, chacune d'elles apportant sa charge de matériaux. Mais s'il en est une dans le nombre qui en travaillant laisse tomber son fardeau, aussitôt elle est mise en pièces par ses compagnes, qui, aux cris d'évoé, évoé, promènent autour du temple les membres de leur victime, et ne s'arrêtent que quand la crise furieuse qui les possède s'est apaisée d'elle-même. Or ce travail ne s'achève jamais sans que quelqu'une d'entre elles se soit laissée choir et ait subi ce triste sort."
Anonyme, Paraphrase de Denys le Périégète, V. 570-579 :"Près des îles dites Cassitérides, il y a une autre série de petits îlots, où les femmes des Amnites, à l'opposite, c'est-à-dire en face, dans leurs transports, célèbrent selon le rite le culte de Dionysos : c'est pendant la nuit, et elles se couronnent des corymbes du lierre au noir feuillage, c'est-à-dire de branches de cet arbre avec leurs fruits en forme de grappes ; et le bruit des tambours et des cymbales qu'elles frappent retentit au loin. Nulle part, [?] ni les Bistonides ou Thraces ni les Indiens ne mènent les fêtes du bruyant Dionysos avec l'ardeur que mettent en cette contrée les femmes des Amnites à chanter : Évohé Bacchos ! c'est-à-dire l'hymne sacré des Dionysies."
"Argiotalus, fils de Smertulitanus, namnète, cavalier dans l'aile Indiana, 10 ans de service, (décédé à) l'âge de 30 ans. Il repose ici. Ses héritiers ont posé (ce monument)."