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Vous êtes dans Encyclopédie de l'Arbre Celtique > Celtes en Italie (Gaule Cisalpine) / anéantissement des Boïens [-193:-190] / bataille de Mutina [-193]
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Encyclopédie Celtique

La bataille de Mutina [-193]

La bataille de Mutina (193 av. J.-C.)

Après avoir dévasté le territoire des Boïens, les troupes du consul Lucius Cornelius Merula prirent la route de Mutina (Modène). Sous-estimant les capacités de ses adversaires, il fit preuve d'imprudence. Les Boïens le prirent en chasse à distance, espérant lui tendre une embuscade dans un défilé. La manoeuvre des Gaulois fut finalement découverte, le consul renonça à faire marcher ses troupes la nuit et fit reconnaître les positions occupées par les Boïens. Ayant trouvé un terrain favorable, les Romains mirent à l'abri leurs bagages et prirent position pour affronter les Gaulois. Ces derniers, voyant leur stratagème déjoué, firent de même et organisèrent leurs lignes (Tite-Live, Histoire romaine, XXXV, 4).

Pendant que le corps de cavalerie des tribuns militaires Quintus Marcius et Marcus Marcius se détachait du reste des troupes, pour tenter d'attaquer les Gaulois par les flancs, les troupes alliées et les extraordinaires (1) de l'aile gauche soutinrent un premier choc d'une rare violence. Dirigés par les consulaires Marcus Claudius Marcellus et Tiberius Sempronius Longus, les alliés furent assaillis à tel point que les extraordinaires furent taillés en pièces pour les uns, et mis en fuite pour les autres. Pour faire face à cette situation et éviter que les lignes romaines ne se rompent, le consul fit avancer des troupes fraîches : la légion II remplaça les derniers extraordinaires, tandis que l'aile droite prit à son tour part aux combats, pour permettre au reste de l'aile gauche de se retirer à son tour (Tite-Live, Histoire romaine, XXXV, 5).

Après ces affrontements meurtriers, l'armée gauloise demeurait compacte. Le consul fit donc intervenir la cavalerie alliée dirigée par Caius Livius Salinator pour rompre leurs rangs, ce qui eut le succès escompté. Les rangs des Boïens se rompirent à plusieurs reprises, et les cavaliers alliés officièrent de manière à ce qu'ils ne pussent plus se reformer. Voyant les combats tourner finalement en leur faveur, les Romains redoublèrent d'agressivité et mirent finalement les Boïens en déroute. Enfin, les Gaulois qui se dispersaient pour fuir le champs de bataille furent poursuivis par la cavalerie légionnaire (Tite-Live, Histoire romaine, XXXV, 5).

Cette bataille qui se déroula non-loin de Mutina fut extrêmement meurtrière. Selon Tite-Live, les Boïens perdirent 14000 hommes, tandis que 1092 autres furent faits prisonniers (dont 721 cavaliers et 3 généraux). Ils perdirent aussi 212 enseignes militaires et 63 chariots. De leur côté, les Romains et leurs alliés perdirent 5000 hommes, dont 23 centurions, 4 préfets des alliés, mais aussi les tribuns militaires Marcus Genucius, Quintus Marcius et Marcus Marcius. L'annonce de cette victoire de Lucius Cornelius Merula fut reçut avec peu d'entrain par le Sénat. Outre les importantes pertes romaines, les sénateurs reprochaient au consul de ne pas avoir profité de son avantage plus tôt et ainsi de n'avoir pu exterminer l'ensemble de l'armée boïenne (Tite-Live, Histoire romaine, XXXV, 5-6).

(1) Les extraordinarii étaient des troupes l'élite, constituées de fantassins et de cavaliers recrutés parmi les alliés. Utilisés par l'armée romaine entre le IIIe s. av. J.-C. et la fin du IIe s. av. J.-C., ils avaient pour fonction principale sur les champs de bataille, de soutenir le premier choc et ainsi laisser le temps au reste de l'armée de prendre position.


Tite-Live, Histoire romaine, XXXV, 4 : "Une nuit ils prirent les devants, et allèrent s'embusquer en avant du camp romain dans un défilé que l'armée devait traverser. Toutefois ils ne parvinrent pas à dérober leur mouvement, et le consul, qui d'ordinaire se mettait en route à une heure avancée de la nuit, craignit que l'obscurité n'augmentât le désordre d'une surprise, attendit le jour pour continuer sa marche, et se fit précéder d'un escadron de cavalerie qui allait à la découverte. Instruit du nombre des ennemis et de la position qu'ils occupaient, il fit déposer tous les bagages au milieu de la plaine, ordonna aux triaires de les entourer d'une palissade, et s'avança contre les Boïens avec le reste de son armée en ordre de bataille. Les Gaulois en firent autant dès qu'ils virent que leur embuscade était découverte, et qu'il fallait livrer un combat en règle, où la valeur seule déciderait de la victoire."

Tite-Live, Histoire romaine, XXXV, 5 : "Ce fut vers la seconde heure que l'action s'engagea. L'aile gauche des alliés et les extraordinaires formaient la première ligne que commandaient, en qualité de lieutenants, deux consulaires, M. Marcellus et Ti. Sempronius, consul de l'année précédente. On voyait le nouveau consul, tantôt à la tête de ses lignes, tantôt à la réserve, où il s'occupait à contenir l'ardeur de ses légions et à les empêcher de charger avant qu'on leur eût donné le signal. Il détacha leur cavalerie sous les ordres des tribuns militaires Q. et P. Minucius, et leur enjoignit d'aller se porter dans un lieu découvert, afin de n'éprouver aucun obstacle pour fondre sur l'ennemi quand ils en recevraient l'ordre. Pendant qu'il prenait ces dispositions, Ti. Sempronius Longus le fit avertir par un courrier que les extraordinaires ne résistaient plus au choc des Gaulois, que la plupart d'entre eux avaient été tués et que le reste, cédant à la fatigue ou à l'effroi, commençait à perdre courage. Il priait le consul de vouloir bien lui envoyer une de ses deux légions pour épargner un affront aux armes romaines. La seconde légion alla remplacer les extraordinaires qui se replièrent vers le centre, et le combat recommença. Lorsque cette infanterie, toute fraîche, avec ses rangs serrés, fut engagée contre l'ennemi, l'aile gauche quitta aussi le champ de bataille, et la droite s'avança sur la première ligne. Le soleil accablait de ses rayons brûlants les Gaulois qui ne savent pas endurer la chaleur; ils offraient néanmoins une masse compacte, et, s'appuyant tantôt les uns contre les autres, tantôt sur leurs boucliers, ils soutenaient l'effort des Romains. À cette vue, le consul, voulant rompre leurs rangs, ordonna à C. Livius Salinator de fondre sur eux à bride abattue avec la cavalerie des alliés qu'il commandait, pendant que la cavalerie légionnaire passerait à la réserve. Cette charge impétueuse jeta d'abord le trouble et la confusion parmi les Gaulois, puis bouleversa toute leur ligne. Cependant ils ne prirent pas la fuite ; ils étaient arrêtés par leurs chefs qui frappaient de leurs javelines ceux qui tournaient le dos, et les forçaient de rentrer dans les rangs. Mais la cavalerie des alliés leur coupait le passage. Le consul conjura alors ses soldats de faire un dernier effort, leur disant " que la victoire était à eux s'ils voulaient profiter du désordre et de la consternation des Gaulois pour les presser vivement ; mais que s'ils leur laissaient le temps de reformer leurs rangs, ils auraient à soutenir une lutte nouvelle dont l'issue serait douteuse ". Il fit avancer les vexillaires ; et toute l'armée, redoublant d'énergie, mit enfin les ennemis en déroute. Dès qu'ils tournèrent le dos et qu'ils se dispersèrent de tous côtés pour fuir, la cavalerie légionnaire fut lancée à leur poursuite. On tua quatorze mille hommes aux Boïens dans cette journée; on leur fit mille quatre-vingt-douze prisonniers ; dans le nombre se trouvaient sept cent vingt et un cavaliers et trois généraux ; on leur prit deux cent douze enseignes militaires et soixante-trois chariots. La victoire coûta du sang aussi aux Romains ; ils perdirent plus de cinq mille des leurs ou des alliés, vingt-trois centurions, quatre préfets des alliés, M. Genucius, et deux tribuns de la seconde légion, Q. et M. Marcius."

Tite-Live, Histoire romaine, XXXV, 6 : "On reçut presque en même temps la lettre du consul L. Cornélius qui faisait part de la bataille de Modène, et celle que son collègue Q. Minucius écrivait de Pise. Ce dernier rappelait qu'il avait été désigné par le sort pour présider les comices, mais que la situation des affaires en Ligurie était trop critique pour qu'il pût quitter cette province sans causer la perte des alliés et de grands dommages à la république. Il priait donc les sénateurs d'envoyer à son collègue, qui avait terminé son expédition, l'ordre de revenir à Rome pour les comices. Si Cornélius, disait-il, refusait de se charger d'un soin que le sort n'avait pas rejeté sur lui, il se conformerait à la décision du sénat ; mais il fallait examiner mûrement si l'intérêt de la république n'exigeait pas qu'on eût recours à l'interrègne plutôt que de lui faire abandonner sa province dans de telles circonstances. Le sénat chargea C. Scribonius d'envoyer deux ambassadeurs de l'ordre sénatorial porter au consul L. Cornélius la lettre de son collègue et lui notifier que, sur son refus de revenir à Rome présider l'élection des nouveaux magistrats, on aurait recours à l'interrègne plutôt que de rappeler Q. Minucius dont les opérations étaient à peine commencées. Les ambassadeurs revinrent annoncer que L. Cornélius se rendrait à Rome pour présider les comices. La lettre que ce consul avait écrite immédiatement après la bataille livrée aux Boïens donna lieu à quelques débats. En effet son lieutenant M. Claudius avait adressé à la plupart des sénateurs des messages particuliers où il attribuait à la fortune du peuple romain et au courage de l'armée le succès qu'on avait obtenu. " Ce qu'on devait au consul, disait-il, c'était la perte d'un assez grand nombre de soldats et la honte d'avoir laissé échapper les ennemis qu'il aurait pu exterminer. Cette perte était considérable, parce qu'on avait fait avancer trop tard la réserve au secours des corps qui pliaient ; on avait laissé échapper les ennemis, parce qu'on avait donné trop tard à la cavalerie légionnaire l'ordre de charger et qu'on ne lui avait pas permis de poursuivre les fuyards "."

Lucius Cornelius Merula dévaste le territoire des Boïens (printemps 193 av. J.-C.) Cnaeus Domitius Ahenobarbus et Lucius Quinctius Flamininus dévastent le territoire des Boïens (printemps 192 av. J.-C.)


Sources:
  • Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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