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Encyclopédie Celtique

Campagnes de César en Lusitanie et en Galice [-61:-60]

Campagnes de César en Lusitanie et en Galice
(61-60 av. J.-C.)

À l'issue de son mandat de préteur urbain (62 av. J.-C.), Jules César fut prorogé en tant que propréteur et envoyé gouverner la province d'Hispanie ultérieure (1) (61 av. J.-C.). Il eut dans un premier temps maille à quitter Rome, en raison de ses nombreuses dettes contractées auprès de multiples créanciers en vue de servir ses intérêts politiques (2). Ce ne fut qu'après avoir reçu l'aide de Marcus Licinius Crassus et donné les cautions nécessaires, qu'il put gagner sa province (Appien, Guerres civiles, II, 8 ; Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de César, XI ; Suétone, Vies des douze Césars : Vie de César, XVIII). Suétone considère que le départ de César fut précipité. Deux raisons expliqueraient cette précipitation selon l'historien ; la crainte que des poursuites soient engagées contre lui à l'issue de sa préture et l'appel à l'aide lancé par quelques cités-alliées d'Hispanie (Vies des douze Césars : Vie de César, XVIII).

Avide de gloire, pétri d'ambitions et jaloux de Pompée, César ne s'était jusqu'alors illustré par aucun succès militaire. La légende rapportée par Dion Cassius (Histoire romaine, XXXVII, 52) et Suétone (Vies des douze Césars : Vie de César, VII) veut qu'un songe récurrent de César fut interprété par des devins comme la promesse d'un grand avenir. Grand admirateur d'Alexandre le Grand, ce fut face à la statue du Macédonien qui se trouvait au temple d'Hercule à Gades (Cadix), qu'il comprit qu'il pourrait profiter de son mandat en Hispanie ultérieure pour y trouver le prétexte à de premiers succès. En effet, la province qui lui échut n'était qu'incomplètement pacifiée. Toute la région située sur la rive droite du Tage, théoriquement soumise du temps des campagnes de Quintus Servilius Caepio (140-139 av. J.-C.) et de Decimus Iunius Brutus (138-137 av. J.-C.), secouait le joug. C'est du moins ce que l'on peut déduire de l'appel à l'aide lancé par les cités-alliées d'Hispanie, selon Suétone (Vies des douze Césars : Vie de César, XVIII), et de la mention de pillages par Dion Cassius (Histoire romaine, XXXVII, 52). César y vit là l'occasion d'y affronter quelques populations insoumises et de remporter de premières victoires. Il fit donc lever dix cohortes, qui s'ajoutèrent aux vingt qui étaient sous son commandement (3). À la tête de cette armée, César fit route vers le mont Herminium (Serra da Estrêla), dans le centre de la Lusitanie, où débutèrent les hostilités (Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de César, XI).

Notes

(1) Dion Cassius indique par erreur qu'il effectua sa charge en Lusitanie (Histoire romaine, XXXVII, 5). Cette province n'existait pas encore à cette date et la région qui portait ce nom, dans laquelle César mena ses campagnes, était rattachée administrativement à l'Hispanie ultérieure.

(2) Suivant Appien, ses dettes s'élevaient à 25 millions de sesterces et dépassaient l'ensemble de sa fortune (Guerres civiles, II, 8).

(3) Une cohorte comportait généralement 600 hommes. Les trente cohortes évoquées représentaient donc près de 18000 hommes, soit l'équivalent de trois légions.


Sources littéraires anciennes

Appien, Guerres civiles, II, 8 : "César avait été choisi comme préteur pour l'Espagne, mais il fut retenu à Rome quelque temps par ses créanciers, car ses dettes dépassaient sa fortune, à cause de ses ambitions : il avait besoin, aurait-il alors dit, de vingt-cinq millions de ses­terces... pour ne plus rien avoir. Il s'arrangea néanmoins comme il pouvait avec ses antagonistes et passa en Espagne, où il négligea de traiter d'affaires avec les cités, d'administrer la justice et d'accomplir d'autres tâches analogues, considérant tout cela comme inutile à ses projets ; mais il leva une armée et attaqua ceux des Ibères qui restaient insoumis, les uns après les autres, jusqu'à ce qu'il eût rendu l'Espagne dans sa totalité tributaire de Rome. Puis il envoya beaucoup d'argent à Rome pour le Trésor public."

Appien, Ibérique, XVI, 102 : "Après la mort de Sylla, Caius César fut envoyé comme préteur en Espagne avec le pouvoir de faire la guerre où il le faudrait. Tous les Espagnols qui étaient suspects dans leur allégeance ou qui n'avaient pas encore été soumis aux Romains, il les soumit par la force des armes."

Dion Cassius, Histoire romaine, XXXVII, 52 : "César, après sa préture, fut nommé gouverneur de la Lusitanie. Il aurait pu, sans de grandes fatigues, purifier ce pays des brigands qui l'infestaient sans cesse et se livrer ensuite au repos ; mais il ne le voulut point. Avide de gloire, jaloux d'égaler Pompée et les autres hommes qui, avant lui, s'étaient élevés à une grande puissance, il ne formait que de vastes projets ; espérant, s'il se signalait alors, d'être nommé consul et d'accomplir des choses extraordinaires. Cette espérance lui venait surtout de ce que, pendant sa questure à Cadix, il avait cru avoir, dans un songe, commerce avec sa mère, et les devins lui avaient prédit qu'il obtiendrait un grand pouvoir. Aussi ayant vu dans un temple de cette ville consacré à Hercule une statue d'Alexandre, il gémit et versa des larmes ; parce qu'il n'avait encore rien fait de mémorable. Livré à ces pensées, il se dirigea vers le mont Herminium, lorsqu'il pouvait, comme je l'ai dit, jouir de la paix, et il ordonna aux habitants de s'établir dans la plaine, afin qu'ils ne pussent point se livrer au pillage, en descendant de leurs demeures fortifiées par la nature ; mais ce n'était qu'un prétexte : en réalité, il savait bien qu'ils ne feraient pas ce qu'il demandait, et que ce refus lui fournirait l'occasion de leur déclarer la guerre."

Julius Obsequens, Livre des prodiges, CXXIII : "Sous les consuls Quiutus Metellus et L. Afranius. Tout le jour ayant été serein jusqu'alors, vers la onzième heure, la nuit étendit ses ténèbres, puis la clarté reparut. Un violent tourbillon abattit des toits, renversa un pont, précipita des hommes dans le Tibre. Dans la campagne, beaucoup d'arbres furent déracinés et renversés. Les Lusitaniens et les Galliciens furent vaincus."

Plutarque, Vies parallèles des hommes illustres : Vie de César, XI : "Le gouvernement de l'Espagne échut à César comme il sortait de sa préture. Ses créanciers, qu'il était hors d'état de satisfaire, le voyant sur son départ, vinrent crier après lui, et solliciter le paiement de leurs créances. Il eut donc recours à Crassus, le plus riche des Romains, qui avait besoin de l'activité et de l'ardeur de César pour se soutenir contre Pompée, son rival politique. Crassus s'entendit avec les créanciers les plus difficiles et les moins traitables, et se porta caution pour huit cent trente talents. César fut libre alors de partir pour son gouvernement. On dit que, traversant les Alpes, et passant par une petite ville de Barbares et qui n'avait qu'un petit nombre de misérables habitants, à cette question que lui firent en riant et par plaisanterie ceux qui l'accompagnaient : " Serait-il bien possible qu'il y eût là aussi des brigues pour les charges, des rivalités pour le premier rang, des jalousies entre les citoyens les plus puissants ? " César répondit très-sérieusement : " J'aimerais mieux être le premier chez eux que le second dans Rome ". Pendant son séjour en Espagne, il lisait, un jour de loisir, quelque passage de l'histoire d'Alexandre ; il tomba, après sa lecture, dans une méditation profonde, puis il se mit à pleurer. Ses amis, étonnés, lui en demandèrent la cause. " N'est-ce pas, dit-il, un juste sujet de douleur, de voir qu'Alexandre, à l'âge où je suis, eût déjà conquis tant de royaumes, et que je n'aie encore rien fait de mémorable ? ". À peine arrivé en Espagne il se mit à l'oeuvre ; et en peu de jours il eut recruté dix cohortes, qu'il joignit aux vingt qu'il y avait trouvées. Il marcha contre les Calléciens et les Lusitaniens, les vainquit, et s'avança jusqu'à la mer extérieure, en subjuguant des nations qui n'avaient jamais été soumises aux Romains."

Suétone, Vies des douze Césars : Vie de César, VII : "Pendant sa questure, l'Espagne ultérieure lui échut en partage. En visitant les assemblées de cette province, pour y rendre la justice par délégation du préteur, il alla jusqu'à la ville de Gadès ; c'est là que voyant, près d'un temple d'Hercule, la statue du grand Alexandre, il poussa un profond soupir, comme pour déplorer son inaction : et, se reprochant de n'avoir encore rien fait de mémorable à un âge où Alexandre avait déjà conquis l'univers, il demanda incontinent son congé, afin de venir à Rome pour saisir le plus tôt possible les occasions de se signaler. Les devins élevèrent encore ses espérances, en interprétant un songe qu'il avait eu la nuit précédente, et qui lui troublait l'esprit ; car il avait rêvé qu'il violait sa mère. Ils déclarèrent que ce songe lui annonçait l'empire du monde, " cette mère qu'il avait vue soumise à lui n'étant autre que la terre, notre mère commune "."

Suétone, Vies des douze Césars : Vie de César, XVIII : "À l'issue de sa préture, le sort lui départit l'Espagne ultérieure. Mais, retenu par ses créanciers, il ne s'en délivra qu'après avoir donné des cautions ; et sans attendre que, selon l'usage et les lois, le sénat eût réglé tout ce qui concernait les provinces, il partit, soit pour échapper à une action judiciaire qu'on voulait lui intenter à l'expiration de sa charge, soit pour porter plus promptement secours aux alliés, qui imploraient la protection de Rome."


Sources:
  • Julien Quiret pour l'Arbre Celtique

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