Catugnatus se porte au secours des Ségovellaunes (61 av. J.-C.)

Alors que les troupes aux ordres de Manlius Lentinus pillaient les environs de Ventia, les soldats de Catugnatus affluèrent sur la rive droite de l'Isère, près de la confluence de cette rivière avec le Rhône. D'après Dion Cassius, les Allobroges n'avancèrent pas seuls, puisqu'ils étaient secondés par d'autres troupes, étrangères à la nation de Catugnatus, venues de la vallée de l'Isère (Histoire romaine, XXXVII, 47) (1). Manlius Lentinus les laissa traverser l'Isère en groupes dispersés, et tenta de se faire discret, afin de ne pas les inciter à réunir leurs troupes. Les Romains tendirent donc une embuscade, et attaquèrent avec succès les petits groupes de Gaulois, alors qu'ils franchissaient la rivière.

Les Romains ayant pris le dessus, ils s'aventurèrent à poursuivre des Gaulois mis en fuite, mais furent à leur tour surpris par ces derniers. Contre toute attente, alors que les troupes de Manlius Lentinus étaient promises au carnage, Dion Cassius indique que Catugnatus et ses soldats se retirèrent soudain, lorsque éclata un violent orage (Histoire romaine, XXXVII, 47). Les Romains jouèrent donc de chance, et Caius Pomptinus en profita pour intensifier les attaques lancées contre les Allobroges.

Notes

Sources littéraires anciennes

Dion Cassius, Histoire romaine, XXXVII, 47 : "Lentinus fut forcé de s'en éloigner ; mais il put piller la campagne sans crainte, jusqu'au moment où elle fut secourue par Catugnatus, chef de toute la nation, et par quelques Gaulois des bords de l'Isère. Lentinus n'osa dans ce moment les empêcher de franchir le fleuve ; parce qu'ils avaient un grand nombre de barques : il craignit qu'ils ne se réunissent, s'ils voyaient les Romains s'avancer en ordre de bataille. Il se plaça donc en embuscade dans les bois qui s'élevaient sur les bords du fleuve, attaqua et tailla en pièces les barbares, à mesure qu'ils le traversaient ; mais s'étant mis à la poursuite de quelques fuyards, il tomba entre les mains de Catugnatus lui-même, et il aurait péri avec son armée, si un violent orage, qui éclata tout à coup, n'eût arrêté les Barbares."